Tuesday, September 25, 2012

C'est pis que de la folie pure, c'est de l'inconscience que de se rendre dans certains lieux, certains endroits, certains pays, mais c'est peut-être à cause de cela justement que certains y veulent aller.
Il faut, pour livrer aux autres ce qu'on fait, le trouver bien plat, bien banal, bien ordinaire, à moins que l'on n'ait pour eux beaucoup de considération, ce qu'il sera toujours difficile de justifier.
La meilleure façon de me lire, disait je ne sais plus quel philosophe, c'est encore de ne pas me lire, vu que même en me lisant, vous ne me lirez pas, mais repassez quand même dans trois ou quatre mille ans, il n'est pas impossible, encore qu'aucunement certain, qu'alors......

Regardant un film de Ford ou de Hitchcock, on pourrait avoir l'impression qu'ils sont, eux aussi, en train de raconter une histoire, mais c'est n'y rien comprendre, car l'histoire, le récit, la diégèse ne sont que des prétextes qui permettent à Ford, à Hitchcock et à quelques autres, de montrer ce qui est et que l'on ne voit pas, bien que ce soit là sous les yeux de tous, et il n'est pas jusqu'à l'atmosphère des films de Hitchcock qui ne contribue à rendre visible le visible invisible de tous les jours, de tout moment.

Monday, September 24, 2012

La grande popularité du cinéma ne tient pas à quelque amour qu'auraient certains pour l'art dit septième, elle a beaucoup plus à voir avec le besoin pathologique de spectacle-------et le cinéma, c'est le spectacle par excellence dans sa forme la plus séduisante possible, ne réclamant du spectateur d'autre effort véritable que celui de se laisse aller confortablement, tout en se berçant de l'illusion d'agir que procure l'identification aliénante avec des hyperboles déguisées en personnages évoluant dans des cadres et des situations qui ne rappellent la réalité que pour mieux l'éloigner, la nier,-------   qui ronge les membres d'une société réduits à n'être que des voyeurs, mais il est heureux qu'il existe un autre cinéma qui, lui, ne se contente pas de raconter une histoire, qui rend à peu près impossible toute volonté d'identification, et qui oblige le spectateur à être attentif à la scription , à ce qui saur l'écran s'écrit, principalement par le biais de l'image, à l'image qui s'écrit elle-même et qui, donc, n'est pas, n'est plus qu'un simple moyen, un cinéma qui peut contribuer à l'agarandissement, à l'élévation, à l'approfondissement du regard, qui pour l'heure n'aiguise la curiosité que chez un tout p'tit nombre et l'on peut craindre qu'il n'en aille ainsi pendant longtemps encore.
Tout se passe comme si la plupart des gens, et peut-être même tout le monde, faisaient tout pour ne point accomplir ce qu'ils désirent et souhaitent le plus, et cela ne s'appliquerait pas moins à ceux qui se trouvent, qui se trouveraient  empêchés par les circonstances de réaliser leurs voeux les plus chers: c'est comme une loi, est-on tenté de penser, mais heureusement qu'il y a des exceptions à toute loi.

Le plaisir n'est peut-être pas une vertu, mais ce qui s'y oppose l'est bien moins encore.

Ceux qui pensent devoir travailler pour subvenir à leurs besoins et, éventuellement, satisfaire leurs désirs, ignorent que le travail est essentiellement, est, en tout cas pour la plupart des gens, un asservissement et qu'il ne permet même, dans la forme qu'on lui connaît, de subvenir aux besoins de qui que ce soit; il est vrai, il est bien vrai qu'il y a bien des gens, qu'il y a même trop de gens qui affirment aimer leur travail, y prendre plaisir, mais comment ne pas comprendre que c'est le moyen qu'ils ont inventé pour accepter l'intolérable?


Sunday, September 23, 2012

Il est dégueulasse de se servir d'autrui, même si et quand on le fait comme innocemment, même si et quand on n'en a même conscience.

Seul celui qui ne se respecte pas, qui n'a pour lui-même que du mépris, est capable d'être malhonnête.

S'il arrive qu'un jour, les êtres humains se respectent, ils cesseront très certainement de voler, d'être malhonnêtes, il n'est pas sûr cependant qu'ils cessent de tuer.
Chaque seconde est si précieuse et personne n'en est peut-être plus conscient que ceux qui passent tout leur temps à ne rien faire ou à bavarder, à le gaspiller en des activités aussi sottes que ridicules auxquelles ils sont parfois contraints et qu'ils servilement subissent, mais que bien souvent ils choisissent, soit par désoeuvrement, soit par pure stupidité (au sens étymologique).

C'est pure sottise de vouloir, à partir d'un certain âge, lequel peut varier certes, éduquer ou convaincre qui que ce soit, toutes les ressources de la rhétorique n'y pourraient suffire, car soit l'autre est déjà averti, et il n'est donc pas nécessaire de l'aller éduquer, soit il ne l'est pas encore et rien ni personne ne pourront sans doute, sauf miracle, l'arracher à l'aveuglement dans lequel il se complaît.

C'est un comble d'hypocrisie et surtout de sottise de ne point vivre comme on l'entend rien que pour plaire aux autres, d'autant plus que même quand on parvient effectivement à faire plaisir aux autres, cela ne vaut jamais grand-chose à leurs yeux.

Les moeurs et les coutumes, les traditions, ce qu'on appelle la culture, tout c'la n'est trop souvent, sinon toujours, que le reflet de préjugés et de superstitions passés ou/et présents, pourquoi faut-il alors s'y conformer?

Il faut respecter la loi, mais  seulement s'il s'agit bien de la loi et non de simple caprice de voyou déguisé en législateur.
Il fait montre à l'intention des autres d'un élan que l'on dirait volontiers spontané de sympathique considération et l'on ne peut, par conséquent,  que voir en lui quelqu'un de profondément généreux et d'attachant, ceux qui le connaissent, cependant, n'ignorent que cette considération dont on lui sait un gré ému n'est que factice, simple et méprisable artifice par ses soins dans le labeur et l'angoisse conçu, dans le secret et non sans honte confectionné, non sans un soupçon de culpabilité, dans le seul but vulgaire et dérisoire, parfaitement compréhensible chez un enfant ou chez quiconque n'aura point réussi sa sortie hors de l'enfance------------sort-on jamais de l'enfance toutefois?-------------,mais totalement répréhensible sinon, de séduire les autres, de dérober leur sympathie, de jouir de leur considération devenue denrée indispensable sans laquelle, pitoyable et lamentable , il ne saurait vivre, et l'on ne sait plus très bien s'il le faut mépriser ou avoir pitié de lui, ou simplement lui opposer une indifférence qu'il risque fort cependant de trouver encore plus agressive et blessante.

Saturday, September 22, 2012

Il faut, bien sûr, toujours éviter de blesser autrui, et même  de tout simplement froisser ou déplaire, mais il ne faudrait tout de même pas que la crainte, plus souvent infondée qu'on ne le croit, de déplaire signifiât, pour soi et les siens, le moindre inconfort.


Quand on mène, comme la plupart des gens, une existence misérable, vide et ennuyeuse, il est jusqu'à un certain point normal-----------on s'y attend,----------qu'on s'oblige à croire que l'on vit pleinement et intensément, mais ce qui normal----------quoi qu'on entende par là,----------ne l'est pas, c'est qu'on n'essaie pas au moins, quitte à continuer de faire l'expérience de la fatigue et de la monotonie, de vivre pleinement et intensément, ne serait-ce que pendant une p'tie dizaine de minutes tous les jours, à moins que la norme ne soit justement cela: des jours et des nuits sans fin dans un état d'abrutissement à peu près total et dans un insondable ennui passés tout en s'abreuvant de l'illusion d'une vie complète, sauf peut-être pour ceux qui connaissent ou font tout pour connaître une vie authentiquement pleine et intense, peut-être parce que même ceux-là, dont on serait convaincu (à tort?) qu'ils vivent vraiment, n'ont pas l'air moins convaincus que leur existence est tout aussi fade et insipide, mais si telle est la norme, n'est-ce point une raison supplémentaire pour n'y point,même inconsciemment, adhérer?

Friday, September 21, 2012

On accepte et même accueille l'inacceptable en se persuadant, en voulant se persuader, en s'efforçant de se persuader que c'est parfaitement acceptable, mais il n'est pas sûr qu'on en soit jamais convaincu.


Tuesday, September 18, 2012

Les salopards tiennent à passer pour nobles et les connards veulent qu'on les trouve intelligents, mais ceux qui sont vraiment intelligents et authentiquement nobles ne sont pas hantés par ce genre de préoccupation, nullement parce qu'ils se savent nobles et intelligents, mais qu'ils savent qu'on n'est jamais suffisamment intelligent, jamais suffisamment noble.
On finit très souvent, voire toujours, par, s'identifiant consciemment ou/et inconsciemment avec eux, ressembler à ceux que l'on côtoie, ou même à ceux qui se trouvent habituellement dans le champ, dans l'espace que l'on régulièrement arpente, et que l'on ne fréquente même pas, et ce constat, les mille objections ou exceptions qu'on y voudra opposer nonobstant, devrait à lui seul suffire à justifier une conduite, une politique fondée sur la discrimination.

La discrimination, quand elle est raciale, ou économique, ou encore sociale, est certainement haïssable, non seulement parce qu'elle est injuste, mais peut-être plus encore parce qu'elle est sotte; qui, cependant, pourrait trouver à redire à une politique qui s'efforcerait d'institutionnaliser une ségrégation à l'encontre des gens malhonnêtes, des escrocs et des voyous?