Tuesday, December 31, 2013

Il est difficile à un grand penseur, à un grand artiste d'être compris aussi longtemps qu'il n'est pas deveu un penseur, un artiste de rien du tout: de cela il résulte d'horribles et dangereux malentendus.
Ce qu'on croit être un livre n'est trop souvent qu'un recueil de fantasmes et de frustrations personnels, et l'on a l'impudence de vouloir que cela passionne les autres.

Il a besoin de la considération d'autrui: c'est sûrement quelqu'un de bien malheureux et c'est tant pis pour lui.

De quelqu'un qui ne sollicite pas l'attention des autres on croit et dit volontiers qu'il est fier ou arrogant, alors qu'il désire tout simplement qu'on le laisse en paix.

Pour ne pas dépendre de qui que ce soit, il faut être riche, comme personne ne saurait l'ignorer, mais seuls les attardés mentaux croiront que la richesse en question n'est que matérielle.

Qui prête trop attention aux autres est par eux exploité, et qui n'accorde aux autres qu'une attention superficielle est par eux critiqué, condamné: faute de pouvoir trouver ce qu'on nomme le juste milieu, on choisira d'être critiqué plutôt que d'être exploité, sauf si l'on a le goût du martyre.
On éprouve le besoin de se mettre en avant, d'occuper le devant de la scène soit parce qu'on se sent écarté, soit parce qu'on est un con; soit parce qu'on a mal à soi, à son ego, soit parce qu'on a le cerveau qui ne fonctionne pas très bien; il est heureux qu'on puisse également  vouloir se mettre en avant pour se protéger contre les autres.
Une vie humaine, c'est surtout une succession ininterrompue de sottises dont on croit se garder en préférant le silence et l'inaction au verbe et à l'action, mais c'est peine perdue.


Atteindre ce stade où l'on ne doit plus rien à personne, non sans reconnaître ses dettes passées, lesquelles désormais dépassées, n'en sont plus, il faut pour cela non seulement du génie, mais aussi de la noblesse; il faut pour cela ne pas être qu'unêtre humain.

Un homme inférieur, c'est quelque chose de banal, mais une femme inférieure, c'est quelque chose de scandaleux et de répugnant.

Un homme ne saurait s'élever  s'il n'est pas au moins autant femme qu'homme, tandis qu'une femme, d'être plus homme que femme,  s'abaisse, se diminue.




L'être humain aime la liberté, mais il préfère l'asservissement: celui de soi bien sûr, mais aussi celui des autres qui lui fait detemps à autre son état de servitude.

Ils ne semblent pas bien nombreux ceux qui ne subissent pas la liberté comme une espèce de contrainte.






Monday, December 30, 2013

De savoir que n'importe quel regard pourrait se poser sur ses tableaux amène tout peintre authentique à tecouvrir ses toiles d'une autre toile , insignifiante celle-là, anodine, ou à les obombrer, et une jubilation tout enfantine de lui s'empare pour peu que son oeuvre éveille l'admiration et entraîne l'adhésion des uns et des autres.
Il aime tout ce qui est gratuit, il adore les cadeaux et il en sera ainsi au moins jusqu'à ce qu'il découvre que rien n'est gratuit et comprenne qu'il n'y a rien de plus coûteux que les cadeaux que l'on reçoit, et peut-être même après.

il n'aime pas recevoir, mais il aime bien donner: on le croit généreux, mais en fait c'est un salopard  qui ne cherche qu'à vassaliser les autres, qu'à les dominer.


Sunday, December 29, 2013

Combien se plaignent de n'être point libres, qui, dès qu'ils jouissent d'une liberté à peu près totale, affirment ne savoir que faire et s'ennuyer? Mais c'est que le problème, ce n'est pas tant l'absence de liberté qu'une insurmontable paresse.

Les regrets ne servent à rien, mais il ne faut pas croire qu'on n'a rien à regretter.

Saturday, December 28, 2013

Un être rationnel, que l'on distinguera d'un être raisonnable,  c'est quelqu'un qui sait que c'est une véritable sottise que de vouloir être seulement raisonnable.

Il n'est jamais assuré de rien, se méfie de toute certitude et essaie de se passionner pour le seul vrai savoir; il ne peut que passer pour un velléitaire ou un dilettante, pour un excentrique quoi!, sinon pour un fou, mais cela vaut mieux que d'être confondu dans la masse des imbéciles qui s'ignorent.
Il détestait lire les livres des autres, car soit ils étaient plats et, ne lui apprenant rien de nouveau,  lui faisaient perdre son temps, soit ils lui, remarquablement écrits de surcroît, procuraient le sentiment d'être une espèce de balourd ignorant, en lui apportant des lumières nouvelles qu'il eût préféré ne devoir qu'à sa seule perspicacité: il est moins facile qu'il n'y paraît de dire s'il avait raison ou tort, mais peut-être n'avait-il ni tort ni raison non plus, et ne faisait-il que rappeler une situation courante au point de ne mériter même qu'on y accorde quelque attention.

C'est la seule lecture, pourvu que l'on sache lire et que l'on doute en permanence de savoir lire, qui permet de reconnaître le grand oeuvre, mais peut-être également l'incapacité de lire, sauf que là c'est moins sûr.




Il parle, mais c'est parce qu'il ne sait pas qu'il ne sait pas; sinon, il éviterait de souffler mot.

Ceux qui sont d'avis que les hommes sont naturellement mauvais devraient préciser que ne le sont  que ceux d'entre eux qui sont inférieurs ou ceux qui n'ont pas su surmonter certains aspects de leur vie infantile, laquelle aura par la suite débouché sur une évolution inquiétante, monstrueuse même peut-être.
En choisissant, mais non sans prendre un maximum de précautions, de tenir les autres pour essentiellement méchants,  on risquera certes de se tromper, ce qui vaut mieux que de subir des déceptions.

Ne jamais parler, ne jamais agir sans avoir longuement pesé la portée de chacune de ses paroles, et de chacun de ses acte; ce n'est pas ce qui préservera de toute erreur, de toute sottise, mais il y en aura sans doute moins.


Friday, December 27, 2013

La difficulté que l'on peut rencontrer à atteindre les sommets ne décourage pas tant qu'elle inspire et imprime une nouvelle ardeur face aux défis qui se présentent, à moins que, scatophile, on n'ait d'autres goûts, d'autres penchants.

Un être libre est toujours égal à lui-même et toujours supérieur aux événements qu'il dépasse et transcende alors même qu'il les subit, a l'air de les subir.
L'injustice indigne, parce qu'elle est injuste, bien sûr, mais bien plus encore parce qu'elle est laide.

Quiconque commet une action injuste, honteuse, se transforme, devient méprisable et même, physiquement laid, fût-il indéniablement beau.
On ne rencontre jamais deux fois la même personne, mais l'on se comporte comme si la personne que l'on a vue hier était aujourd'hui la même, ce qui est vrai, sauf que ce n'est que seulement en partie vrai.

Je ne puis reprocher son infidélité à toute personne qui m'admire ou/et m'aime que si je demeure toujours le même , si je suis toujours à ses yeux celui que j'étais quand naquit chez elle, chez lui, le sentiment d'admiration ou d'amour, et cela n'est possible que si l'autre personne se ment à elle-même, ou se trompe.

En amour on se trompe beaucoup plus qu'on ne trompe, mais si l'on reconnaît difficilement que l'on a pu tromper l'autre et refuse d'admettre que l'on ait été trompé, on tiendra pour impossible que l'on ait pu se tromper: plutôt tromper et être trompé que se tromper; plutôt avouer avoir (été) trompé que de concéder que l'on s'est trompé.

Thursday, December 26, 2013

 Le désir de mort, qui s'exprime le plus visiblement dans des comportements le plus souvent lentement autodestructeurs, est peut-être encore plus dramatique dans cet état de complet abandon de soi auquel se laisse aller l'individu.

Un rien de lucidité ferait voir et comprendre que tout ce qui lie à la vie ne vaut grand-chose, ne vaut même rien et est parfaitement ridicule, mais on n'a aucun moyen de préférer à cela la mort.
  Il est étonnant que l'on soit en général allergique à tout ce qui est difficile; faut-il en incriminer une inclination naturelle à la paresse? Sied-il plutôt d'attribuer cela à la conscience de son inaptitude à soi? Et s'il s'agissait de quelque crainte à la perspective d'un échec et du sentiment de honte qui s'en ensuivrait? Il est peut-être plus raisonnable d'en blâmer une combinaison de ces facteurs, et donc de s'en prendre à soi-même.

Au coeur même de la vie, le désir de mort est très présent, mais il est rare que l'on s'en aperçoive.


Ce qui m'appartient, ce qui est à moi, échappe le plus souvent  à la conscience que j'en puis avoir; cela ne m'est pas au fond étranger, mais cela tojuours comme étrange me frappe.

Les moyens pour atteindre à ce que désirons ou croyons désirer nous prennent presque tout notre temps, tant et si bien qu'à la fin nous ne, quand nous l'eussions obtenu, jouissons que très peu, presque aucunement de ce que nous avons souhaité, de ce que nous voulons.
Ce n'est pas vraiment moi qui pense, qui parle, qui écris, qui agis et réagis, mais plutôt le non-moi en moi qui, à tout instant, me dérobe mon existence; le non-moi en moi qui m'empêche de vivre et sans lequel je ne puis, jusqu'à un certain point, mais seulement  prévivre.

Prévivre, c'est ce que font la plupart des humains sans même le savoir, et c'est probablement une chance énorme pour eux.

On passe le plus clair de son temps à exister; il n'est pas impossible que certains d'entre nous prévivent (en attendant de vivre?), mais combien sont-ils à vraiment vivre? Il vaut peut-être mieux ne pas le savoir.




On ne vit vraiment qu'au moment, si on a la (mal)chance de faire l'expérience de ce moment, où l'on très consciemment fait face à la mort, moment impossible comme personne ne l'ignore, et de le savoir, les hommes passent leur temps à mettre en scène leur propre mort, tantôt sur le mode comique, tantôt sur le mode pathétique, sans doute parce qu'ils croient pouvoir ainsi avoir quelque aperçu d'une vie intense, mais ils se trompent à n'en pas douter.





Un être humain dépourvu de volonté, ou encore incapable d'agir en vue de ce qu'il veut, de ce qu'il désire, c'est un être qui n'est ni vivant, ni même mort.

Travailler à abolir toute trace de l'autre, de tout autre chez soi, en soi, afin d'être un être tout nouveau, libre et qui ne doit rien à personne ni à quoi que ce soit, c'est peut-être le seul idéal pour lequel les hommes devraient être disposés à mourir.


Wednesday, December 25, 2013


La destruction de tout ce qui n'élève point et l'élimination de tous ceux qui nuisent à l'épanouissement de soi sont de véritables devoirs pour tout être qui aspire à vivre aussi pleinement que possible sa vie.

Il est des contraintes qui, si l'on peut dire, ne contraignent point, mais permettent et obligent même de s'élever, de s'épanouir; il n'est pas raisonnable de continuer à les qualifier de contraintes, il serait souhaitable qu'on leur appliquât l'expression de dé(-)pression.
On comprend, on croit toujours, quand on n'en est convaincu, comprendre les autres, il n'y a que soi-même que l'on ne comprend guère et soi seul que l'on croit des autres incompris.

On ne vit vraiment qu'à partir du moment où l'on s'est recréé  entièrement à neuf, faute de quoi on, dût-on avoir-------il est vrai que c'est déjà beaucoup, immense même, --------avoir mené une existence trépidante et folle, n'a pas réellement vécu.



Il y a toujours des raisons qui expliquent de manière bien convaincante tout ce que l'on fait, même si l'on n'a pas toujours, même si l'on a si peu souvent raison de faire ce que l'on fait.

On passe son temps à s'inventer des devoirs absolument imaginaires, à courir après des plasirs qui n'en sont même pas, à se tromper d'ambitions, et l'on ne s'en rend compte, si l'on s'en rend compte, que très tardivement, quand il n'y a plus rien à faire, au milieu de regrets, dans l'amertume et la honte.

Une vie humaine ne vaut jamais grand-chose, et l'on parvient quand même à la réduire à bien moins que cela encore.

Tuesday, December 24, 2013

Il y a des gens qui se contentent de rien et même de n'importe quoi, tandis que d'autres ne sont de rien satisfaits: il leur faut tout et même plus encore; rien n'est pour eux suffisamment bon, suffisamment grand. Ils n'ont pas l'air de le savoir, mais au fond, ils se ressemblent.

Ceux qui se ressemblent sont parfois, souvent, ceux qui sont les plus oppposés, justement parce qu'ils se ressemblent.
Seul un être intelligent est capable de démolir des certitudes, et seul un démolisseur de certitudes est vraiment intelligent, mais la Société n'a pas grand besoin d'êtres intelligents: des êtres utiles suffisent.

On le croit l'ennemi de toute certitude, mais il n'est allergique qu'aux fausses certitudes, et c'est parce qu'au fond il n'aime que c'la: les certitudes, qu'il ne saurait accepter n'importe quelle certitude.

A trop douter, on s'interdit toute action, et à ne pas douter, on commet non seulement des sottises, mais même des atrocités: le tout, c'est de savoir douter. Difficile, très difficile!
Un être libre ne se soumet à rien, ni aux conventions, ni aux lois, parce qu'il le faut, mais parce qu'il est en mesure de les tenir pour justes et nécessaires.

Quand le législateur n'est qu'un imbécile--et cela est bien plus fréquent qu'on ne le soupçonne, --la loi risque fort de n'être fondée que sur des préjugés.




Monday, December 23, 2013

Toute action, tout geste en vue d'une contrepartie est toujours au moins un peu sale, même si l'on en vient à ne plus désirer la contrepartie initialement souhaitée; c'est là une évidence qui n'a  besoin d'aucune explication.

La vie est faite d'interruptions, d'interruptures, mais on voudrait croire qu'elle consiste en suites, de préférence ordonnées, en successions harmonieuses: c'est (évidemment?) plus commode.


Sunday, December 22, 2013

L'égoïsme rend idiot, il empêche de voir ce qui est pourtant patent, pour ceci qu'on est trop occupé de soi-même.

Il y a bien des comportements, bien des activités qui transforment les gens en de véritables débiles mentaux; tout le monde n'y succombe heureusement pas, mais il est tout de même étonnant qu'ils ne soient pas, ces comportements et activités, au moins découragés.
Les gens malhonnêtes s'indignent quand on les accuse d'être malhonnêtes, et il n'est pas aisé de savoir si c'est parce qu'ils savent qu'ils sont des fumiers, ou si c'est parce qu'ils craignent, ayant été démasqués, de ne plus pouvoir  profiter de leur crapulerie.

Il y a des personnes qui n'ont pas l'air de savoir qu'elles sont affreusement malhonnêtes, mais ce sont probablement des comédiens, et elles sont, à ce titre, au moins doublement malhonnêtes.

Saturday, December 21, 2013

A s'en tenir à ce qu'on entend le plus fréquemment autour de soi, on finirait par se persuader que seuls aiment leur métier, seuls savent ce qu'est la conscience professionnelle ceux qui, pour assurer leur gagne-pain, font souffrir les autres et même les tuent.

On n'invoque, en guise de justification, le travail, le devoir que quand on a commis quelque chose de bas et d'impardonnable, mais quand on s'est rendu coupable d'une infamie, on ferait mieux de fermer sa gueule au lieu d'en rajouter.


Qui n'a pas connu les tourments de la faim ne saurait comprendre la misère et la détresse des pauvres: cela seul suffirait pour que l'on exige de ceux qui aspirent à gouverner, à gérer les affaires de la Cité, qu'ils fassent l'expérience de la faim  pendant au moins un mois d'affilée avant que ne leur soit confié l'exercice du Pouvoir.

Un serviteur du peuple qui s'enrichit dans l'exercice de ses fonctions, autrement dit en s'écartant dudit exercice qu'il aura perverti et dénaturé, aura certainement commis des actes qui justifieraient qu'il eût le cou tranché sur la place publique.


Les vrais cinéastes, les vrais écrivains n'essaient même pas de produire des effets de réalité;bien au contraire, ils mettent l'accent sur la dimension fictionnelle de leur travail; mais c'est ainsi qu'ils font voir, alors qu'ils n'y songent peut-être même pas, la réalité dans toute sa splenhorrdeur.

Faire du cinéma, c'est écrire avec une caméra, mais bon nombre de ceux qui déclarent se passionner pour le cinéma n'en savent à peu près rien.

 Le cinéma ne montre pas des images en mouvement: il en produit et ce n'est pas du tout la même chose.

Friday, December 20, 2013

Le cinéma devrait pouvoir aider à ouvrir les yeux, mais il semble qu'il surtout rend aveugle, quand, pire! il ne rend débile, malgré Ford, malgré Welles, malgré Antonioni, pour ne mentionner qu'eux.

Hitchcock n'est pas qu'un maître du suspense, c'est même le diminuer que de ne voir en lui que quelqu'un qui a, ce qui n'est pas faux, il est vrai, porté l'art du suspense à un point jusqu'ici inégalé, car en fait il nous rappelle que nous avons des yeux pour voir, mais que nous ne savons pas voir.

ILs sont nombreux, parmi les écrivains, les peintres et les cinéastes, à se tourner vers la réalité pour créer des oeuvres de fiction; Ford, quant à lui, a recours à la fiction pour faire voir la réalité.
Même les objets inanimés changent, quand bien même ils ne seraient soumis aux lois du temps et de l'usure et qu'ils fussent soigneusement préservés de toute possibilité d'accident: le petit buste de Beethoven, que j'ai sur ma table de travail, n'est pas, sans même que je le déplace, le même, selon mon humeur de l'imstant et selon les effets de lumière aux différents moments de la journée, et l'on voudrait que l'être aimant, aimé fût toujours le même!

On croit toujours aimer la même personne, alors qu'il n'en est rien, mais on préfère s'accrocher à l'illusion dont on s'est un jour épris au point d'en être comme halluciné, autant parce que l'on ne veut passer pour infidèle, que parce que l'on préfère des fragments d'images à ce qui est vraiment.

Nous n'avons de temps que pour ce et ceux qui, pour diverses raisons, dont certaines, et pas forcément celles d'entre elles qui seraient les moins avouables, nous sont totalement inconnues,nous intéressent: le reste et les autres pourraient très bien disparaître sans que cela nous émeuve, mais que peut vouloir dire alors le sentiment d'humanité des êtres humains?
Les imbéciles sont certainement  de grands aristotéliciens aux yeux d'Averroës; sans le savoir bien évidemment, car  soit ils louent, et admirent, soit ils blâment et critiquent; ils ne s'en peuvent empêcher, mais qu'ils louent ou qu'ils blâment, ils ne font que proférer des inepties.

Ceux qui croient pouvoir compter sur les autres oublient qu'ils ne peuvent compter sur eux-mêmes.

Ce qui est simple n'est pas évident, mais ce qui est évident n'est pas trivial, est si peu trivial que du coup il n'est plus évident et échappe à l'attention de presque tous.


Seul quelqu'un d'intelligent et de prudent se méfie des compliments qui lui sont adressés; bien moins parce qu'il les croit peu sincères ou inspirés par la volonté de se servir du prochain, que, encore qu'il ne se réjouisse à la perspective d'être berné,parce qu'il doute qu'ils soient mérités.

Etre responsable du malheur, de la tristesse de quelqu'un, c'est dégueulasse à l'infini.

Il n'y a que ceux qui sont inférieurs qui cherchent à s'imposer; ceux qui ne leur ressemblent pas n'ont même pas à y songer.


Il y a une certaine assurance de soi qui naît du travail, de la patience, il y en a une autre qui est fille de la bêtise: quoi qu'on pense et dise, elles ne se ressemblent pas et il n'est jamais très difficile de les distinguer.

Ce qu'on croit ou /et déclare ne pas aimer, c'est bien souvent ce qu'on aime au fond, ce qu'on désire le plus, mais qui, du moins pour l'heure, demeure hors de portée et dont on craint de ne pouvoir jamais  jouir.

Il arrive qu'on désire et souhaite ce  dont en fait on fait peu de cas, ce qu'on véritablement foule aux pieds, mais ce n'est pas tant parce qu'on est bête et/ou pétri de contradictions, que parce que l'on est faible et que l'on cède à certaines exigences de la réalité sociale.


Quand la loi ne peut s'imposer d'elle-même, c'est qu'elle mal faite, c'est qu'au fond elle n'est loi que de nom: elle aura pour auteurs des voyous vivant dans une société où triomphe la voyoucratie.

La démocratie ne peut exister et, éventuellement, durer que dans petits groupes: partout ailleurs, elle se transforme rapidement en ochlocratie.


Thursday, December 19, 2013

Il est des compliments qui ne cessent d'être énormes et débiles qu'à partir du moment où l'on comprend que l'on ne comprenait pas qu'ils ne sont que des railleries, et on est alors si peu content qu'on préfère encore tenir que les compliments en question étaient sincères.

On a honte d'avoir pris un imbécile pour quelqu'un d'intelligent, mais seul quelqu'un d'intelligent ne se consolera jamais d'avoir pris un génie pour un nigaud.


Wednesday, December 18, 2013

La lecture n'est bien souvent que du voyeurisme, mais il s'agit là d'un voyeurisme tel qu'on en est difficilement conscient, et on n'en éprouve donc aucune honte, ni n'en ressent-on quelque gêne.

Si seulement on pouvait savoir que la plupart du temps on croit seulement lire, on essaierait peut-être d'apprendre à lire.


Tuesday, December 17, 2013

On critique, ridiculise et condamne les naïvetés d'une jeune, d'un adolescent et même celles d'un enfant, mais on est plein de compréhension, d'indulgence et de complaisance envers celles de quelqu'un d'âge mûr qui, lui, mériterait bien qu'on l'en fusillât, quoique qu'il ne mérite pas autant d'être fusillé que ceux accueillent bienveillamment ses sottises.

Si ceux qui sont cons et ignorants se contentaient de n'être que cons et ignorants, ce serait déjà presque bien, mais ils se croient obligés d'être également des salauds.




On se laisse trop souvent voler savie et c'est toujours, en définitive, quelle que soit, quelle qu'ait pu être la responsabilité des autres, quelles qu'aient pu être les circonstances,  de sa faute à soi: se laisser voler sa vie, c'est triste et honteux.

La vie ne vaut très certainement grand-chose, mais n'est-ce pas une raison supplémentaire pour essayer d'en faire quelque chose?

Il n'y a que des avocats, des juristes, des flics, des matons et des cons  pour, de ce que quelqu'un déclare, avoue, reconnaisse avoir un commis un crime, conclure à sa culpabilité.

On étudie le droit parce qu'on veut faire triompher la justice, mais, une fois le diplôme acquis, la justice on s'en fout complètement; il n'y a plus que le fric qui compte désormais.







Monday, December 16, 2013

On met un temps infini à découvrir ce qui a toujours été là, sous les yeux, mais on ne se croit pas moins redoutablement intelligent.

L'ennui et la paresse se devraient être mutuellement exclusifs, mais l'être humain est cet animal capable de réaliser la prouesse de s'ennuyer et d'être paresseux en même temps.

Sunday, December 15, 2013

Un être humain qui ne disposerait pas de lui-même, qui ne s'appartiendrait pas et qui ne disposerait pas de temps à soi, c'est pitoyable et laid, mais tellement courant en même temps.
Il y a tant de choses qui, durant notre jeunesse, ne parviennent même à retenir notre attention, tant elles nous semblent triviales, propres à fasciner les seuls esprits inférieurs, et aisément accessibles, mais avec l'âge, elles semblent s'être transformées, et les voilà attirantes devenues maintenant qu'elles semblent dramatiquement hors de notre portée, et on ne sait pas très bien si c'est, durant les années de jeunesse que l'on se montrait débile ou non, ou si c'est maintenant que l'on démontre, ou non, avoir acquis quelque sagesse.
Pour ne point (s') avouer son humiliation, on feint de prendre plaisir à sa déchéance, on participe à son propre avilissement  et on finit même par y vraiment prendre plaisir.

Au fond, tout être humain rêve d'être son propre et unique, absolument unique, géniteur, à tous les sens de ce mot, mais très peu le savent, et même parmi ceux-là, il y en a très peu qui y parviennent.

On est vraiment soi-même en tant qu'être nouvellement créé si on a réussi à se libérer de tout, de tous.

Saturday, December 14, 2013

Une vie humaine, est-ce autre chose qu'une succession d'erreurs et de malentendus?

La vie de bon nombre de gens se réduit à des postures: ils s'adaptent, quoi! Ce n'est pas vivre, cela.
Pourquoi parler de soi? Il y a pour cela ceux qui sont inférieurs.

Qui cherche à faire plaisir aux autres, finit le plus souvent par les agacer et les lasser.


Friday, December 13, 2013

Ce n'esr pas ce qui est que l'on voit, mais la transformation qu'impose l'herméneutique de son regard.

Pourvu qu'il soit actif, l'oeil  voit tojours pour la première fois ce qu'il voit ou revoit, mais l'oeil, l'oeil humain du moins a le regard trop souvent obscurci soit par ce qu'il croit être le souvenir de ce qu'il a déjà vu et qu'il n'a, en fait, jamais vu, , soit par le sentiment d'incompréhension que produit chez lui toute rencontre nouvelle qui le dépouille de l'exercice de ses facultés habituelles, soit encore, et plus banalement, par les soucis et les penchants qui interdisent de voir ce qui est.

Les arts visuels nous apprennent mieux que toute autre chose que nous ne savons ni regarder ni même voir et, de ce fait, peuvent nous apprendre à voir, mais il ne semble pas que nous en ayons le temps.


Wednesday, December 11, 2013

Ce que l'on voit, ce n'est pas le visible lui-même dans toute son étendue, mais ce seul fragment du visible vers lequel on est, pour diverses raisons, amené à diriger son attention, et ce qu'on croit y voir, cela dût-il ne point exister ailleurs que dans son délire à soi.

Non content de ne pas voir ce qui est bel et bien là sous les yeux, on se permet même de voir ce qui n'est point là.
Le Droit n'est qu'une catachrèse quand il ne peut ou ne ne veut s'opposer efficacement à la force, quand il ne peut faire échec à quelque forme de domination que ce soit.

Le Droit peut s'utilement allier à la force, mais quand c'est la force qui subtilise le manteau du Droit, c'est qu'on est déjà dans un système dictatorial.
Les gens inférieurs, surtout ceux d'entre eux, qui sont désespérément et irrémédiablement inférieurs, pourraient au moins essayer de cacher leur infériorité, mais ils en sont probablement incapables.

Chez les barbares, la loi sert à interdire, à réprimer et à opprimer, mais pas chez les civilisés, si tant est que l'on en rencontre, où elle existe pour protéger et, au besoin, persuader.


Tuesday, December 10, 2013

Le sadisme et le masochisme sont des faits  beaucoup plus importants qu'on ne le pourrait soupçonner dans l'existence de la plupart des êtres humains, et peut-être même dans la vie de tout être humain.

On accepte ce qui est imposé en (se) disant qu'on l'approuve et l'accueille, et on finit bel et bien par l'accepter.


Monday, December 9, 2013

Bien des gens sans même s'en rendre compte proclament régulièrement être fiers d'être de parfaits imbéciles.

Le plus grave, ce n'est pas tant d'avoir gaspillé sa vie à soi que d'avoir fait gaspiller la leur aux autres.

Quand je pourrais me venger des torts qui m'ont été faits, je ne pourrai jamais expier ceux que j'ai commis à l'encontre d'autrui.

Il n'avait que de modestes ambitions: on en tira conclusion qu'il n'était ni modeste ni ambitieux, cependant que d'autres le trouvaient soit modeste  soit ambitieux, jamais les deux  à la fois; mais lui s'en émouvait pas beaucoup, n'ignorant qu'il était fort ambitieux, ce qui ne pouvait que l'inciter, l'ignorât-il, à être modeste.


La vraie modestie est une conquête; conquête souvent silencieuse et inconsciente, mais conquête tout de même: on n'est pas naturellement modeste, et, quand on le serait, c'est qu'on ne l'est pas au fond.



Sunday, December 8, 2013

N'accorder de l'importance à rien, car, au fond, rien n'est important.

Les bonheurs les plus intenses sont toujours, en définitive, médiocres; les malheurs les plus accablants des euphémismes au regard de ceux qu'on n'arrive même à imaginer;et les plaisirs les plus extrêmes lamentables et risibles: on se donne vraiment beaucoup de mal pour rien.

L'horreur, le comble de l'horreur, mais n'est-ce point quelque chose de quotidien, d'omniprésent même? Et donc de banal?

L'être humain, l'être le plus sale et le plus répugnant qui soit; difficile, sans la dénégation et la sublimation, d'aimer un être humain, ou même, de le respecter.

La plus grande maladie, c'est la vie elle-même, ou du moins la vie telle qu'on la connaît. S'efforcer de vivre loin de cette vie-là et de ses pourritures.

Saturday, December 7, 2013

X a à son actif une oeuvre abondante et c'est vraiment dommage pour lui d'avoir choisi de  rendre public le produit de ses activités,  de son travail, car s'il s'en fût abstenu,personne n'eût pu deviner à quel point il est sot.


La vie collective, la vie publique très précisémenmt, abêtit: s'en méfier, si possible, et s'en éloigner.

Wednesday, December 4, 2013

Les imbéciles, qui acceptent tout ce qu'on leur débite, pourvu que ce soit faux, peuvent bien croire que la démocratie existe et que l'Etat de droit n'est pas qu'un fantasme, mais que faut-il penser de ceux qui, indubitablement intelligents, gobent de telles inepties?

Ni la démocratie, ni l'Etat de droit ne peuvent exister; c'est d'ailleurs pour cela qu'il y faut travailler, mais sans se faire d'illusions.

Ce n'est que dans la mort que la vertu peut triompher de la violence; nous ne sommes cependant pas encore morts.


Tuesday, December 3, 2013

Eprouverait-on du plaisir à visiter les grandes villes, les très grandes et belles villes surtout, si, les visitant, on avait constamment à l'esprit les misères et les souffrances qu'elles ont dû coûter à des milliers, à des millions de gens?


Aux yeux de ceux qui sont riches et puissants,seuls les pauvres ont toujours assez, sinon beaucoup d'argent, tel est leur mépris du malheur des démunis.
Est-ce bien la vie qui ne vaut rien, ou la non-vie au sein de la vie?

Tout ce qui éloigne de la vie---les conventions et traditions, les institutions, les obligations, notamment celles d'entre elles qui ne sont qu'imaginaires--------devrait, par un effet de réaction, raffermir la volonté de vivre pleinement sa vie, mais tout ce qui éloigne de la vie en éloigne tant et si complètement, que la plupart des gens finissent même par oublier de vouloir vivre.

Tout simplement exister, se laisser vivre, ce n'est pas vivre; c'est honteux. Mais c'est probablement pour cela qu'on n'en veut rien savoir.

Monday, December 2, 2013

La justice est-elle possible? Oui, très certainement; mais pas entre les hommes tels qu'ils sont en général: des êtres veules et inférieurs.
Elle n'est possible qu'entre les êtres supérieurs, entre gens sans préjugés, ni ressentiment.

Il tient à ce qu'on le couvre de louanges pour ses qualités, mais insiste pour qu'on mette ses faiblesses sur le compte du milieu dans lequel il a grandi; c'est là un drôle de raisonnement.




Il faut souhaiter, me disait quelqu'un, que les salauds ne meurent jamais, car cela interdirait de  les jamais traiter avec indulgence.

Ce n'est pas parce quelqu'un vient de crever qu'il aussitôt deviendrait quelqu'un de bien, même si toute sa vie, il n'a été qu'un fumier: on est vraiment trop bon, trop con aussi, avec les morts.

Si on accordait aux vivants une considération égale à celle que l'on réserve aux morts, tout irait tellement bien.
Il n'y a rien de tel que la compagnie des êtres supérieurs pour que l'on comprenne, à condition que l'on ne soit pas un incorrigible abruti, combien on est con  et que l'on éprouve le besoin de s'élever soi aussi.

C'est une singulière aberration que de croire que l'égalité est synonyme de justice; n'en serait-ce pas plutôt l'antithèse?


Thursday, November 28, 2013

Oh, mais qu'est-ce qu'on perd son temps!
Si encore on le passait à jouer; comme les enfants.
Ou à dormir et à ne rien faire, à errer comme les enfants.
Mais non! A partir d'un moment on ne sait, quand on n'est pas contraint à des actions serviles, que perdre son temps en sottises qui ne sont ni utiles ni même agréables.

Au fond, il n'y a rien que l'être humain, fasse ou même désire par lui-même, de lui-même, dans un état de réelle autonomie, et il n'est pas impossible que ce soit pour oublier l'humiliation de sa condition qu'il se montre souvent si vain.

Inter urinas et faeces nascimur, nous rappelle Freud citant Saint Augustin; mais Freud va bien plus loin, car ce qu'il nous donne à comprendre, c'est que inter urinas et faeces etiam in vita sumus et morimur.
Si la mort après la vie est aussi ennuyeuse que la mort au sein de la vie, que le pourrissement dont est bien souvent synonyme l'écoulement des jours et des nuits, il y aurait alors bien des raisons de la craindre.

Dans bien des cas, la vie n'est un long esclavage et une interminable agonie, et c'est sans doute pour l'oublier qu'on a inventé la crainte de la mort.

Si la vie est bien, comme on souvent l'affirme, un cadeau, on se demande ce que le contraire ou l'antithèse de la vie peuvent bien être.

Wednesday, November 27, 2013

Que peut le droit contre la force? Contre la force du pouvoir surtout?

Quand le droit ne sert à promouvoir la justice, c'est qu'il sert à protéger les voleurs et les assassins.

Bien plus méprisable et condamnable que le voleur, le violeur, l'assassin est la personne qui, au nom des droits du suspect, du prévenu, de l'accusé, qu'il convient de faire respecter bien évidemment, ne songe qu'à l'absoudre de toute responsabilité.
Il est convaincu de savoir ce qu'il veut, tandis que son son collègue de travail n'est pas du tout sûr de savoir ce qu'il veut; mais lequel des deux est le plus à plaindre? Cela, les dieux eux-mêmes pourraient ne pas le savoir.

La Police et le Judiciaire, le ministère public compris, ont pour fonction précise et explicite de veiller au respect de la loi (par tout lemonde?), parce que c'est la loi, et non parce qu'il serait juste, ou même avantageux, parce que ce serait bien de respecter la loi, même s'il ne faut jamais exclure que la loi puisse juste, avantageuse (pour tous?) et bonne, s'il ne faut, autrement dit,  pas exclure non plus que la loi puisse être injuste, irrationnelle et cruelle; c'est un raisonnement auquel bien des analphabètes auraient du mal à souscrire, et ce ne serait pas parce qu'ils comprennent rien.

Là où la loi est la loi parce qu'elle est la loi, ne peut régner que la dictature.




Tuesday, November 26, 2013

Le doute peut protéger contre l'erreur, mais ne promet nullement la vérité.

A trop douter et hésiter, on finit par ne rien faire, mais qui dira si ce n'est pas justement cela  que l'on souhaitait, souhaite: ne rien faire?

Monday, November 25, 2013

Si l'existence n'était pas une exécrable cochonnerie, on ne sonnerait pas tant de mal pour qu'elle ait l'air rationnelle.

Pour croire en Dieu, il faut être soit extrêmement intelligent, soit superlativement con; mais la plupart des gens croient ou veulent croire en Dieu, et comme la plupart des gens ne sont même pas très intelligents, point n'est besoin de dire ce qu'ils peuvent être.


Friday, November 22, 2013

Une vie vide, et bien des existences sont affreusement et dramatiquement vides, il n'y a rien de plus sombre et laid que cela.

L'être humain s'accommode aisément de la laideur et du malheur qu'est son existence, mais refuse les petites difficultés de la vie de tous les jours.

Etre responsable de la détresse d'autrui et s'en flatter, s'en réjouir, bien des gens en sont capables en lesquels on continue à voir des êtres humains.


Monday, November 18, 2013

Bien souvent c'est à force de vouloir paraître intelligent------------sans doute parce qu'on n'ignore qu'intelligent on ne l'est pas --------, qu'on se montre particulièrement ridicule, ce qui ne serait probablement arrivé, si on eût choisi de la boucler.

On est bien plus aisément attentif aux devoirs imaginaires que les autres auraient à notre endroit, qu'à ceux bien réels qui sont les nôtres envers qui que ce soit, à commencer par les nôtres.

Je ne pense jamais à certains écrivains sans un frémissement de terreur; il n'y a pas si longtemps tout le monde les connaissait, mais maintenant, on doute même qu'ils existassent jamais.






Sunday, November 17, 2013

C'est seulement quand ils se heurtent  à une certaine incapacité d'écriture, qu'il peut arriver à certains écrivains de se laisser tenter par le bavardage, mais à certains seulement d'entre eux; quant aux autres, ce n'est qu'alors qu'ils se mettent vraiment à écrire.

Tuesday, November 12, 2013

Non seulement ne voit-on pas ce qui est, mais on ne voit même pas ce qu'on voit.

L'oeil, en regardant, transforme ce qu'il voit; c'est pour cela qu'il ne voit pas ce qui est.

La plupart du temps, l'oeil ne regarde, ni ne voit: il est inattentif, indolent et comme éteint, mort; il voit, mais c'est sans voir.


Sunday, November 10, 2013

Respecter un être humain uniquement parce que c'est un être humain ne peut qu'être une sottise bonne pour une société de dégénérés et de débiles mentaux; en admettant qu'il faille respecter un être humain, on ne le fera que s'il le mérite.

Les êtres humains ont peut-être  inventé les vêtements pour se protéger, mais les vêtements n'ont pu être  imposés qu'à partir du moment où, certains, ayant pris connaissance de leur laideur, ont abusé de leur autorité pour empêcher ceux ayant toutes les raisons du monde d'être fiers de leur beauté physique de l'exhiber.

O le silence des brûlants après-midi d'été, si propice à la contemplation et à la réflexion, mais dont beaucoup ne savent que faire,  et en profitent pour dormir comme des porcs.

 


Saturday, November 9, 2013

Les grands hommes, les êtres de génie sont rares, extrêmement rares, et il n'est jamais facile de les identifier; soyons cependant assurés qu'il existe bel et bien des êtres supérieurs que l'on peut reconnaître grâce à leurs oeuvres, lesquelles sont souvent faites de silence et de vide, mais il faut pour cela savoir lire.

Ceux qui ne croient qu'il puisse exister des êtres supérieurs n'ont aucun mal à identifier ceux qui sont inférieurs; et quoi de plus naturel au fond?  On reconnaît les siens aisément.
Un admirateur, c'est bien souvent un imbécile; il y a cependant pire, il y a ceux qui sont incapables d'admirer les hommes et les femmes qui sont vraiment grands.

 A la limite, n'importe qui peut être grand écrivain, grand peintre, mais il ne s'agit pas de cela: ce qu'il faut, c'est être quelqu'un de génie, ou alors avoir la décence de se taire et de se rendre invisible.




C'est, pourrait-on dire, tout naturellement que certaines personnes sont intelligentes et vertueuses: elles nous apprennent ou rappellent qu'il y a des êtres dont on ne saurait nier qu'ils soient supérieurs.

Seul quelqu'un d'inférieur, quelqu'un dont peut craindre qu'il ne soit définitivement inférieur, refusera de reconnaître l'existence d'hommes, et de femmes, supérieurs.

Un être supérieur est capable de grandes actions sans même y songer: un Shakespeare, un Molière, un Mozart songeaient essentiellement, même s'il est permis de penser qu'il y a dans leurs oeuvres des exceptions, à plaire, ils ne donnaient pas moins, tout en amusant la foule, des preuves de leur incontestable génie.
Que ne donnerait-on pour faire en sorte pour que ce qui a été n'eût point été? Pour que telle action, tel geste, telle parole, telles pensée n'eussent point été? Mais c'est ce qui ne saurait, quoi qu'on fasse, être. C'est toujours après coup qu'on prend pleinement conscience de l'horreur dont on s'est rendu coupable, mais on se rappelle en même temps qu'avant la pensée, la parole, le geste et l'action, que l'on ne dorénavant cessera de regretter tant pour se donner bonne conscience que parce que l'on n'ignore ne pouvoir jamais se donner bonne conscience, l'on se soupçonnait déjà d'être sur le point de commettre quelque chose de laid, de céder à une impulsion dont on sentait bien qu'il y fallait résister et qu'on y pouvait résister, mais pourquoi alors s'y laissa-t-on aller, si ce n'est parce qu'au fond on n'est qu'un misérable fumier?

Le  fait de regretter une mauvaise action, de faire pénitence pour avoir été visité par une pensée honteuse, fait, si l'on veut honorable, ne suffit heureusement pas à faire de soi quelqu'un de vertueux, et, pour peu qu'on souhaite qu'il en puisse être ainsi, on ne fait que démontrer que l'on ne sera sans doute jamais quelqu'un de vertueux.


La mort peut frapper, frappe à tout instant, mais il ne semble pas qu'on le sache vraiment, à moins qu'on ne feigne de l'ignorer, croyant naïvement pouvoir ainsi la mort éloigner, et cela est pour bien des raisins fort regrettable, car si l'on gardait constamment à l'esprit que chaque minute qui passe peut être la dernière----ultima forsan------, on veillerait peut-être------peut-être seulement, hélas! --------à ce qu'elle ne soit pas inglorieuse.

L'omniprésence de la mort à chaque instant de la vie est un drame autant qu'une chance, mais la plupart du temps, on n'est pas plus attentif au drame de l'existence qu'on n'est conscient de l'opportunité qu'offre chaque seconde.

Face à la mort ou, si l'on préfère, contre lamort, il n'ya peut-être qu'une seule attitude philosophique possible: l'indifférence, mais tout une vie n'y suffirait, et la mort n'attend pas, n'attend jamais.



Friday, November 8, 2013

C'est dur, très dur d'avoir à parler de quelqu'un dont on ne peut absolument rien dire de bien, sauf en travestissant les faits, en mentant, mais si jamais on devait avoir à le faire, on ne s'interdirait pas moins de dissimuler et de simuler.

On évitera  de dire du mal de qui que ce soit  non parce que la personne concernée est passée de vie à trépas, maisparce qu'on a mieux que ça à faire.


La louange et le blâme, quand ils sont dictés par le souci de plaire et le désir de nuire respectivement, sans aucune considération ni de la justesse de la louange, ni du bien-fondé du blâme, ne peuvent qu'en déshonorer les auteurs.

On s'abstiendra de critiquer trop sévèrement toute oeuvre que l'on juge médiocre ou même mauvaise, de crainte de se tromper.



Quelqu'un, à qui je reproche d'avoir trop de haine pour les criminels en général, me fait réponse que je devrais lui savoir gré de ne témoigner que de la haine, alors qu'il est tenté d'être méprisant.

Il est préférable, quitte à se tromper, d'être, en traitant avec les autres, prudent et pessimiste: c'est moins dangereux.
Quand meurt un être vertueux, il y a des chances que l'on découvre enfin quel homme il fut réellement, mais c'est quand c'est un salopard qui crève, on risque de ne jamais plus savoir à quel point il/elle  fut quelqu'un d'odieux et (sic) de méprisable.

D'aucuns sont d'avis que c'est un acte de générosité que de simplement assassiner-----------ils appellent ça: exécuter, ----------------des salopards, car il faudrait, selon eux, les torturer jusqu'à ce qu'ils meurent.


Thursday, November 7, 2013

La traduction est une activité aussi courante et banale qu'elle est impossible, et le fait que des oeuvres indiscutablement grandes aient pu être traduites (au sens courant du terme) ne laisse pas de jeter dans un trouble bien plus inquiétant encore que celui provoqué par des traductions indéniablement aux textes originaux.

Il faut, pour pouvoir traduire, être écrivain, et la plupart des traducteurs, ou du moins bon nombre d'entre eux, l'ignorent, cela; d'oû l'affreuse médiocrité d'un grand nombre de traductions.


La justice, que l'on ne confondra point avec le droit, fût-on un pauvre imbécile, peut triompher, mais il faudrait pour ce qu'une majorité des hommes fût vertueuse.

On pourrait croire qu'une société injuste ne peut durer, mais rien n'est moins sûr, vu que les êtres humains s'en.à l'exception de quelques rares cas isolés, accommodent plutôt aisément.
Composer une grande oeuvre sans même le vouloir et sans y songer, avec un minimum de travail, c'est peut-être cela  la vraie marque du génie.

Quand on attache de l'importance à quelque chose, ou même quand on y tout simplement prend plaisir, il se faut d'y exceller efforcer, et, pour peu que ses efforts et son labeur s'avèrent n'avoir ne serait-ce que  la dignité, pourtant incertainee, que l'on croit pouvoir attribuer à des enfantillages, on aura l'humilité et la sagesse de faire autre chose, mais l'être humain est cet animal qui s'obstine d'autant plus qu'il n'ignore sa compétence nulle et son talent inexistant, et ce dont il croit pouvoir alors se vanter et qu'il a l'innocence de baptiser du nom de persévérance  ne le frappe pratiquement jamais comme relevant de la sottise pure et simple.
Etre un obstacle à quelqu'un dans la conduite de sa vie, l'empêcher de mener sa vie comme il/elle l'entend alors qu'il/elle ne nuit à personne, fùt-ce involontairement, c'est certainement un péché particulièrement monstrueux.

Il est inconcevable que quiconque puisse rendre publique son oeuvre, s'il garde à l'esprit qu'elle sera offerte à l'attention de gens qui n'en sont, à ses yeux, pas dignes, et qui ne peuvent, de ce fait, que la salir.
En politique, dans le quotidien même, sauf si l'on se trouve en la compagnie d'âmes vertueuses, avoir raison signifie tout bassement triompher de l'autre: il faudra sérieusement songer à envisager la possibilité d'un quotidien qui soit autre.

Celui qui se raconte le fait autant par narcissisme que par le besoin éprouvé de faire amende honorable; c'est tout aussi sale dans les deux cas.
Je ne sache pas que les animaux sauvages demandent à être traités comme des êtres civilisés; il faudra qu'on m'explique pourquoi les êtres humains qui sont, eux, bien pires que les bêtes sauvages, insistent pour qu'on voie en eux des créatures civilisées. A moins que ce ne soit parce que les humains savent ce qu'ils sont au fond.

C'est à l'honneur de l'homme de n'avoir point créé Dieu à son image

Qu'est Dieu d'autre que l'idéal de l'homme? Et donc l'homme idéal à qui il veut ressembler?

Les animaux, selon toute apparence ne s'ennuient pas; les hommes si, même quand ils mènent une existence au fond guère différente, sinon en pire, de celle des animaux; il y a là comme un mystère.

Wednesday, November 6, 2013

Il n'y a de plus grand ennemi des pauvres que quelqu'un qui, ayant été pauvre lui-même, a su s'enrichir, car ils lui rappellent son passé malheureux et son présent tout honteux.


Quand quelqu'un n'est pas à la hauteur de fonctions qu'il a lui-même sollicitées et qui lui ont été, si grande la confiancequ'il a su inspirer, confiées, et que lesdites fonctions sont synonymes de pouvoir, d'autorité, de privilèges, ne faudrait-il, s'interrogeront d'aucuns, cependant qu'on fouetterait jusqu'au sang ceux qui ont eu la sottise ou la malhonnêteté de le nommer à un poste qui eût dû à d'autres revenir, que sur la place publique on lui coupât le cou, le tout sous les applaudissements de la population?




La crainte de passer pour imbéciles pousse bien des personnes intelligentes à réagir et à agir de manière incroyablement sotte et ridicule.


Sans le regard d'autrui, bien des gens se moqueraient de l'image qu'ils donnent d'eux-mêmes, mais quand c'est l'autre qui me contraint à me bien comporter, ce n'est point moi-même qui agis, c'est l'autre en moi.

C'est quand on est convaincu, comme seuls savent l'être les imbéciles, d'avoir raison, qu'on court le plus grand risque de proférer des énormités.

Il n'y a de véritable humilité que dans le retrait et le silence, mais nous savons si peu ce que sont le retrait et le silence; la plupart du temps, nous croyons seulement le savoir.

On critique certaines attitudes et blâme certains comportements, sans comprendre, sans même soupçonner qu'ils sont sur ceux qu'on s'empresse de condamner imposés.


Tuesday, November 5, 2013

Le renoncement à la vie--------que l'on songe au Christ, au Bouddha, -----------n'est autre chose que l'envers du désir d'une autre vie, ainsi que certains suicidés l'ont compris.
L'opulence matérielle est si régulièrement accompagnée d'indigence morale et spirituelle, qu'il se faut bien demander s'il est possible d'être riche sans être en même temps un salaud et une putain.

 C'est en renonçant à la vie elle-même que le Bouddha a su éloigner ces fléaux que sont la maladie, la vieillesse, la pauvreté et la mort; il faut peut-être essayer de savoir si l'on peut réaliser cela sans renoncer à la vie.
Pour pouvoir survivre et, éventuellement, vivre dans la société des êtres que l'on dit humains, il faudrait être soit un criminel, soit un saint, mais rien n'oblige à évoluer au sein de la seule société des êtres humains.

Quand on n'adhère à ce qui est bien, juste et noble, pour de mauvaises raisons, on n'y, au fond, encore que d'aucuns soient certainement enclins à trouver que ce n'est déjà pas mal, adhère pas vraiment.


Ceux qui tiennent à ce qu'on les traite comme des êtres humains ne savent pas combien il est humiliant de n'être qu'un être humain.




Monday, November 4, 2013

Quand la vie n'offre pas, n'apporte pas ce que l'on désire, il faut bien, se disent d'aucuns, l'aller ailleurs, dans la rêverie, dans le mensonge trouver, et c'est, ma foi! bien dommage, vu que c'est le plus sûr moyen de n'y jamais réellement accéder.

La liberté, c'est pour beaucoup un bien ennuyeux fardeau.
C'est presque toujours longtemps après, bien longtemps après, qu'on en arrive, et ce presque toujours accidentellement, à des moments où l'on s'y attend le moins, à comprendre la réelle portée d'un mot, d'un geste, d'une action, voire d'un simple regard ou encore d'un silence, et c'est alors pour soi non seulement une douloureuse surprise, mais surtout un inconsolable regret  accompagné de la conviction de n'avoir été qu'un imbécile.


On n'est jamais suffisamment conscient de sa propre indignité, ou on n'en veut être conscient; d'où cette extrême complaisance qui déshonore bien plus encore.

La vie collective et, peut-être même, la vie sociale sont indispensables à la survie, mais mortelles pour la vie elle-même: on n'arrive à vivre qu'à côté de, hors de, ou, mieux encore, au-dessus de la Société.
On a raison de rappeler que les lois et les institutions sont faites pour protéger le citoyen, parce qu'en fait ce n'est surtout pas ce qu'elles font, non pas tout le temps, mais, ce qui est pire, presque tout le temps.

Quelqu'un d'intelligent ne peut pas ne pas s'intéresser à ce qui n'est pas rationnel.

Quand  quelqu'un d'indéniablement intelligent se montre incapable de comprendre les sentiments d'autrui, il ne cesse pas d'être intelligent, mais c'est comme si son intelligence ne lui servait de rien.

Le cas d'un imbécile n'est pas entièrement désespéré aussi longtemps qu'il ne se croit pas intelligent.

Sunday, November 3, 2013

L'écrivain écrit, mais ce n'est pas lui qui publie.
Si un écrivain tient à ce qu'il écrit, il ne peut désirer qu'on le lise.


Saturday, November 2, 2013

Pour montrer son importance, on n'hésitera bien souvent à se comporter comme un sot, voire comme un vrai débile mental, à montrer donc à quel point on peut être insignifiant.

  
L'admiration est bien souvent un malentendu que l'on prolonge en refusant de reconnaître le malentndu sur lequel il repose et celui auquel il donne lieu.

Il n'a pas l'air d'être ce qu'il est, et il a l'air d'être ce qu'il n'est pas, mais lui, à la différence de la majorité des gens, ne fait pas exprès, même inconsciemment.

Friday, November 1, 2013

Un auteur connu, c'est parfois quelqu'un dont le nom remplace l'oeuvre, et personne n'aura à s'en plaindre, à commencer par l'auteur lui-même.

Pour certains, se prostituer est un moyen, pour d'autres, peut-être même pour la majorité, elle est une fin, la seule fin de leur putain d'existence.


Si la justice existait, pouvait exister, on n'aurait même pas à s'en soucier; c'est parce qu'elle n'existe ni ne peut exister, qu'elle interpelle tout être pensant.

Un être pensant, c'est quelqu'un qui pense avec toutes les fibres de son être, pas seulement avec ce qu'on nomme tout bêtement sa raison, son entendement, mais aussi avec ses sentiments et ses émotions, avec ses sensations, avec tout son corps.




Plutôt que d'avouer ne pas aimer ou ne pas comprendre tel auteur que tout le monde vénère, on choisira de prétendre l'aimer également, sauf si l'on s'appelle  Claude lévi-Strauss.

La popularité d'une oeuvre est toujours suspecte, mais cela ne signifie pas que l'oeuvre soit pour autant de peu de valeur.

Thursday, October 31, 2013

Qu'un vrai grand écrivain puisse être à peu près totalement inconnu peut amener à douter que les grands écrivains connus et célèbres soient vraiment grands.

L'écrivain n'est écrivain que dans la mesure où il est également lecteur, et le lecteur ne lit vraiment que dans dans la mesure où, lisant, il écrit en même temps; tout le reste n'est même pas du bavardage.

C'est peut-être un signe de noblesse que de s'efforcer d'être noble; un signe la plupart du temps invisible, en tout cas si discret qu'il en est presque toujours invisible.


Wednesday, October 30, 2013

Sait-on  jamais ce qu'on veut?
Peut-être ce jour viendra-t-il quand on sera totalement affranchi de tout et de tous, mais, en l'admettant possible, cet affranchissement,  on n'aurait sans doute alors rien à désirer.

Tuesday, October 29, 2013

C'est le propre d'une âme inférieure que de formuler des reproches et de lancer des accusations, quand c'est elle-même qui est victime de quelque malveillance, si cruelle soit-elle par ailleurs; il en va autrement quand elle n'est pas elle-même concernée.


Saturday, October 26, 2013

Une page blanche, quand elle est l'aboutissement d'une longue méditation, vaut bien plus que bien des volumes.
Il faut toujours faire ce que l'on aime, mais non sans d'abord s'assurer de  vraiment aimer ce que bien souvent on pense seulement aimer, et pourvu que cela ne fasse de tort ni à soi, ni aux autres.
Il ne faut pas seulement fuir les imbéciles, il faut encore les empêcher de nuire.

Même les imbéciles ne croient plus  que les lois et les institutions sont faites pour protéger le peuple----------allez savoir ce que c'est!---------------et le servir, et l'on voudrait que ceux qui sont intelligents fissent confiance aux lois et aux institutions! Si encore elles avaient pour auteurs et responsables des êtres qui ne sont pas simplement humains, mais...........

Friday, October 25, 2013

Ecrire, c'est inventer de toujours nouvelles et inédites combinaisons, lesquelles demeurent toujours, dans la neuve langue créée, en attente de traduction.

C'est une manière d'excuser la méchanceté que de la tenir pour toujours due à la bêtise.

On se moque volontiers de la bêtise, on en rit, surtout si on n'est qu'un pauvre con soi-même, mais on ne la condamnera que si l'on est quelqu'un de désespérément inférieur, et il y a des catégories de gens qui s'y connaissent en infériorité.

Thursday, October 24, 2013

L'égalité! Mais seuls les êtres supérieurs sont en mesure  de concevoir et d'envisager cela.

Le génie est une longue patience, il est vrai, mais la patience n'aboutit pas toujours au génie.

Tuesday, October 22, 2013

Une pensée,
 Une seule,
 Mais pourvu qu'elle soit propre,
 Me soit entièrement propre
 A moi et à moi seul,
Tous les jours,
Tous les jours,
Mais en suis-je capable?

Monday, October 21, 2013

En admettant que Dieu ait créé l'homme à son image à lui, on ne peut que conclure que l'image de l'homme a dû connaître ou subir beaucoup de changements.

Dieu doit être bien narcissique, s'il a vraiment créé l'homme à son image; un tel égocentrisme ne peut que disqualifier un Dieu semblable.

Les mathématiciens savent que si l'homme est à l'image de Dieu, il ne s'ensuit pas que Dieu soit forcément à l'image de l'homme.

Sunday, October 20, 2013

L'être humain est cet animal capable de tout salir; il n'y a vraiment aucune raison de le croire à l'image de Dieu.
Savoir et pouvoir transformer ses désavantages, ses défauts et même ses infirmités en qualités, il y a beaucoup plus de gens qu'on ne croit qui en sont capables; cela est aussi étonnant que rassurant.

Une oeuvre n'est vraiment profonde que quand elle plaît à tous, indépendamment des facteurs de l'âge, du sexe, de l'origine, de la culture, du mlieu, et que tout le monde la trouve belle; sous ce rapport, il n'y a peut-être pas d'oeuvre qui vaille celles d'Andersen, de Mozart, de Chaplin et de quelques autres encore sans doute, mais surtout celles-là.
Ce n'est pas ce que les gens disent qu'il faut croire, mais ce qu'ils ne disent pas, et parfois, même ça, il ne faut pas le croire.

Est-ce parce que la vie ne vaut rien qu'on y attache autant d'importance? Pour se convaincre qu'elle a de l'importance?

Saturday, October 19, 2013

L'évidence, c'est ce qu'on ne voit, ni ne comprend, parce que c'est évident, et ce qui évident ne l'est pas, on ne le voit ni ne le comprend, oarce que ce n'est pas évident.

Ce sont les moeurs, quoique pas toutes les moeurs, qui peuvent promouvoir le règne de la justice, et non les lois, sauf là où les lois se sont intégrées aux moeurs.

Il faut respecter les lois parce que et quand elles sont justes, et non parce que ce sont des lois; là quand les lois ne sont pas justes, il faut commencer par faire pendre tous ceux qui en sont responsables, et non seulement les législateurs.


Une loi juste, c'est une loi qui convient à tout le monde, indépendamment des particularités de chaque individu; elle n'avantage personne, sans que tous n'en soient également avantagés.

La justice ne peut exister que chez et entre les êtres supérieurs; chez les autres, ...........

Friday, October 18, 2013

Il commet les meilleures actions, mais dans les pires intentions, et finalement (presque?) tout le monde y trouve son compte.

La vraie générosité consiste en une éternelle disponibilité, en un interminable être-pour-autrui.

N'importe qui peut, non qu'il le soit effectivement, mais n'importe qui peut être responsable, pourrait se montrer responsable de ceux dont il est, pour diverses raisons, bonnes ou/et mauvaises----------la morale, la tradition, la loi, les préjugés, le regard d'autrui------------, responsable, est censé être responsable, mais encore faut-il qu'soit responsable de ceux dont on n'est pas responsable. Cette question, que Levinas rappelle-----------il ne l'invente pas vraiment, ----------- à notre attention et qui pourra frapper comme étant bizarre et complexe, est en fait fort simple en son énoncé: elle évoque-----------sans plus, il est vrai, mais ce n'est déjà pas mal, ------------la nécessité pour l'être de cet étant qu'est l'animal humain tout particulièrement de la justice. Aussi longtemps que l'on ne serait responsable que des siens, il ne saurait y avoir déjà de justice.


Thursday, October 17, 2013

Nulla dies sine linea non laude digna; si minus, tacere et nihil facere.

Quid hodie fecisti? Nihil  boni, eheu! Velut si non vixissem.

Il est bien sûr indispensable que la loi soit forte, mais la force, ce n'est pas la violence. Qu'on ne s'attende pas à ce que tout le monde soit en mesure de comprendre cela.


Toute discussion est toujours stérile, car il n'y a de discussion possible qu'entre imbéciles, ou alors avec un/des imbécile/s; c'est une bien dangereuse activité.

Il faut éviter de chercher à plaire; on parviendra peut-être à plaire alors.

Wednesday, October 16, 2013

On a toujours assez de temps et on n'a jamais assez de temps en même temps; il n'y a vraiment pas de raison pour qu'on s'en plaigne.
On n'a rien compris à l'importance de l'argent, à l'importance de la portée médiatrice de l'argent, si l'on n'apprécie le fait qu'il peut être un facteur de liberté..

Que l'argent puisse être un facteur de liberté ne signifie pas qu'il soit effectivement synonyme de liberté, bien entendu.

Il y a des gens qui n'ont pas besoin d'argent pour être libres: ce sont des êtres exceptionnels.

Tuesday, October 15, 2013

Il est rare que l'on comprenne jamais rien à rien, et peut-être même ne comprend-on jamais rien à rien; on croit seulement comprendre, qu'on a compris, et quand on croit avoir compris, on est convaincu d'avoir effectivement compris.

Monday, October 14, 2013

Il n'est pas nécessaire de dire à quelqu'un d'intelligent qu'il l'est, car il le sait sans doute déjà, et, le sachant, ne s'ignore pas toujours insuffisamment intelligent, et tiendra certainement pour un demeuré quiconque le juge intelligent; par contre, il ne faut jamais dire à un imbécile qu'il est intelligent: il risque de croire que c'est vrai.





Un texte, un ouvrage, qui ne serait que bel et agréable, si cela existe, n'aurait pas grand-chose à offrir, mais il n'y a probablement pas d'ouvrage qui ne serait que bel et agréable, et ce serait plutôt ma propre médiocrité à moi qui me ferait trouver que tel texte est seulement beau et agréable, ou simplement beau,quand je ne le jugerais rien qu'agréable, ma seule médiocrité qui m'interdit l'accès à toute profondeur et aux hauteurs et qui ne me sert qu'à trouver seulement beau et agréable ce qui est sublime et profond, ce qui, pour être déjà passablement lamentable, est bien moins grave, dira-t-on peut-être, que si elle m'amenait à m'extasier devant des excréments, mais qui me dit que je ne suis pas toujours en train de raffoler d'excréments?


Sunday, October 13, 2013

A quel écrivain n'est-il venu l'idée de brûler  ce qu'il a écrit, apprenant que quelqu'un d'autre, que pourtant il ne méprise pas forcément, a produit quelque chose d'identique à son oeuvre?

Il n'est, au fond, pas très difficile, de changer le monde: un peu de rhétorique souvent suffit, mais encore faut-il accepter d'y recourir uniquement que parce qu'on ne saurait autrement faire.


Friday, October 11, 2013

Il y a tant de choses que l'on ne découvre que très tardivement, et dans l'étonnement le plus complet en plus:il n'y a vraiment pas de quoi être fier, mais on n'hésite à en parler.

Que suis-je d'autre qu'une espèce d'aveugle, se demandait-il, qui marche dans une nuit permanente, les yeux grands ouverts, mais qui n'en sait rien?

Wednesday, October 9, 2013

En toute circonstance, face à la plus insurmontable adversité, contre l'écrasante injustice de la force, de la ruse et du pouvoir, et contre le pouvoir et la force de l'injustice, faire preuve de courage et de noblesse, garder sa sérénité, cela n'est jamais facile, mais il y en a qui en sont capables et ce sont parfois, sinon souvent,  des gens simples et obscurs: ils ne sont pas moins grands.

Le refus de tout ce qui est facile et agréable, de tout ce qui, confortable, incite à la mollesse et à la passivié, au voyeurisme, on devrait au moins essayer d'enseigner cela, tout en sachant que cela ne se peut enseigner.

Une personne qui est noble s'efforce de nier l'acte indigne qu'il a commis en s'en repentant, en se rachetant, si possible, par d'autres actions; une personne qui n'est pas noble, en niant qu'elle ait même
agi de manière répréhensible.


Monday, October 7, 2013

La naïveté et la sottise, quand on veut bien en accepter la réalité,  des profs étonneraient nettement moins, si on gardait en mémémoire que les profs ne sont, sauf exception--------il y en a heureusement--------, que des gosses, des p'tits cons, ou des grands cons, comme on voudra, des névrosés qui ne veulent jamais en finir de retourner à l'école.

Il y a une grande différence entre ceux qui se croient importants et ceux qui ne méconnaissent leur propre valeur, mais la plupart des gens sont si bouchés qui ne la perçoivent guère.
Sans ce besoin éprouvé par un très grand nombre de gens, et peut-être par tout le monde ressenti, de se mettre en avant, de faire étalage de son importance, besoin né autant de la conscience de sa propre infériorité, que du désir (puéril) d'être aimé,tout irait certainement moins mal, bien moins mal entre les êtres humains.

Il croyait qu'il l'aimait, le problème, c'est qu'elle aussi, elle croyait qu'il l'aimait.


Sunday, October 6, 2013

Quand ce qui plaît, plaisait, ne plaît plus, on se demande, incrédule et stupide,  comment cela a jamais pu plaire, mais ce qui ne plaît plus peut très bien à nouveau plaire; ce n'est cependant plus tout à fait la même chose.

On continue à s'attacher à ce qui n'est plus une source de plaisir, de même que l'on cherche à se convaincre, bien plus qu'on ne tente de convaincre l'autre, que l'on aime toujours la personne aimée et que l'on n'aime plus, mais c'est uniquement parce qu'on se sent fautif, coupable.


Saturday, October 5, 2013

On veut ou croit avoir raison, parce qu'on sait qu'on n'a pas raison, et c'est prabablement plus grave encore que de croire qu'on a raison, parce qu'on n'est qu'un con, à moins que croire,  qu'on a raison, le vouloir, parce qu'on sait qu'on a tort, ce ne soit une forme supérieure de connerie.

On peut, à la limite , rembourser une dette qu'on a contractée, et encore! Mais comment faire pour en rembourser une qu'on n'a pas contractée et dont on n'est pas moins redevable?  Je crois bien que je me répète ici, ce qui me rappelle que la répétition, la compulsion névrotique de la répétition, n'est sans doute autre chose qu'un effort désespéré et vain de se libérer de toute dette, de tirer un trait sur le passé.


Thursday, October 3, 2013

Un être humain n'est jamais libre aussi longtemps qu'il ne s'est pas inventé, mais il semble bien que la liberté ne soit pas une nécessité pour certaines personnes.

Ce n'est pas de n'être point libre qui lui fait honte, c'est le fait que les autres en soient au courant.


Un imbécile, c'est quelqu'un qui est convaincu d'être capable de tout, mais qui, en fait, n'est capable de rien.

Un imbécile doit forcément se croire supérieur, ou alors se suicider, mais comme quelqu'un d'imbécile est incapable de se suicider, alors......................
La technique peut garantir la maîtrise et même une très grande maîtrise, mais n'importe qui en est capable, à condition de n'être pas entièrement débile.

Le génie implique non seulement la maîtrise de la technique, mais aussi et surtout le dépassement et l'annulation de la technique.
La plage blanche, le silence, le tableau vide, la forme évanouie, disparue, la maison, la ville fantôme, il faut beaucoup d'intelligence, beaucoup de travail aussi bien sûr, pour en arriver à comprendre que c'est là le but ultime de l'activité que l'on dit artistique, peut-être également celui de toute activité, mais cela compris, c'est alors que véritablement commence le travail, lequel consiste à produire le vide, le silence, l'absence, dont tout le monde sans doute reconnaît, chacun à sa manière, la nécessité, que chacun, cependant, interprète comme il peut, avec les résultats que l'on sait, tout le reste relevant de la lecture, ou de la non-lecture.

Tuesday, October 1, 2013

Il n'y a peut-être pour l'être humain qu'un seul acte qui soit rationnel: le suicide, mais il n'est pas sûr que l'être humain soit capable de cet acte qui, d'ailleurs, n'en est sans doute pas un, et quand il en serait capable, de cet acte qui n'en est probablement pas un,  rien ne permet de penser que le sujet  humain soit un être rationnel.
On attache de l'importance à des trivialités, parce qu'on ne veut, ou ne peut accorder de l'attention à ce qui est difficile.


Monday, September 30, 2013

Un homme intelligent accueillera tout compliment avec beaucoup de suspicion, quand il ne verrait en tout admirateur qu'un imbécile qui ne mérite que le mépris.


Ceux qui sont vraiment intelligents et nobles ne sauraient avoir de contemporains, sauf à distance, in absentia, car ils vivent selon une temporalité différente.

On ne peut vivre qu'à côté de ou au-dessus de la Société; comment vivre en un lieu où ce sont les seuls  salopards qui  peuvent triompher?






Saturday, September 28, 2013

Eviter tout contact avec ce qui n'élève point: il vaut peut-être mieux ne pas lire du tout, que de lire des ouvrages qui insultent à l'intelligence.

Tout ce qui est facile, qui est reçu comme étant facile, même si ce n'est pas vraiment facile, rend idiot.

Au fond, il n'y a rien qui soit simple ou facile, mais il y a bel et bien des simples d'esprit et, en général, ils ne sont pas bien dangereux, sauf quand ils se croient intelligents, ce qui, hélas! est trop souvent le cas.
On n'en finit jamais d'apprendre à vivre; autrement dit, jamais ne vient le moment où l'on peut dire, où je puis, moi, dire avoir appris à vivre.

Apporter à tout ce que l'on pense, dit et fait, à, dans la mesure du possible,  ses moindres réflexes, réactions et impulsions, un soin extrême, car chaque seconde qui passe,  tout moment peut influer de manière définitive, et souvent dramatique, sur tout le cours de plus d'une existence.

La lecture, quand, collant, quoique dans un souci de fidélité, au texte, à n'importe quel texte, et pas seulement au texte verbal, n'en restitue et réinvente le rythme, cependant qu'elle en serre pourtant  l'apparence de linéarité, n'est, dans le meilleur des cas, qu'une charmante naïveté.




Friday, September 27, 2013

On parle de ce qu'on ne connaît pas, mais c'est pour tenter de dissimuler son ignorance, et parfois on y même parvient, mais on n'en sera (heureusement) pas moins ignorant.

Si seulement les gens se contentaient de garder leurs préjugés pour eux-mêmes au lieu de chercher à les imposer aux autres envoulant, ou en croyant bien faire!

Les cons tiennent toujours à proposer leurs conseils alors qu'on ne leur demande absolument rien.








Thursday, September 26, 2013

Tout être humain, qu'il soit vivant ou mort, est toujours un débiteur insolvable alors même qu'il n'a rien emprunté.

On pourrait penser qu'absent tout calcul, un mensonge n'en est presque pas un, mais que faut-il en dire quand il produit des effets au moins aussi désastreux que ceux qu'entraîne un mensonge délibéré?

Il avait horreur de sa propre compagnie et c'est pour tenter de s'oublier qu'il tenait à la présence des autres.

Les grands hommes sont intelligents et vertueux sans même faire exprès, alors que les autres, malgré (à cause de?) tous leurs efforts, n'y parviennent.


Wednesday, September 25, 2013

Toute action ne vaut que si elle est accompagnée de danger; pour son auteur d'abord évidemment.

Seul le danger est salutaire pour qui aspire à vivre, et non simplement à rester en vie.

Il faudrait pouvoir concevoir toute action de manière telle qu'elle ne doive absolument rien à qui que, à quoi que ce soit, et qu'elle ne puisse donner lieu à la moindre répétition: une telle action est, bien entendu, impossible, mais seul l'impossible mérite l'attention.

Sunday, September 8, 2013

Que l'univers soit peuplé surtout de salauds et d'imbéciles, c'est une raison suffisante pour sérieusement songer à se suicider, mais c'est également une raison pour continuer à vivre, ne serait-ce que pour essayer de les empêcher de nuire encore plus.


On croit vivre, alors qu'en fait on est vécu , telle étant l'emprise exercée par les autres, la Société, par les contraintes toujours inutiles de la vie de tous les jours, mais un être habile, pas forcément quelqu'un d'intelligent et de vertueux, parvient toujours à desserer cet étau, dont il se finalement libère, qu'impose la vie à côté de la vie, la par-vie.

Il y a des personnes  capables de transformer les assauts de la vie ordinaire à leur avantage sans que les autres en pâtissent, et ce sont certainement des êtres supérieurs.

Tôt ou tard, on finit par trouver, seul ou avec, ou encore après, les autres, la solution aux problèmes les plus redoutables, mais ce sont ceux qui sont les plus simples qui sont les plus difficiles.


Toute existence croule sous des dettes que l'on n'a pas contractées, mais que l'on ne se sent pas moins obligé de rembourser., et de là naît peut-être la volonté d'ingratitude, seule politique, seuke attitude propre à effacer, à atténuer du moins, le sentiment d'une dette que l'on sera toujours dans l'incapacité de rembourser.

Wednesday, August 28, 2013

Ce sont des gens bien:
Vertueux comme personne, ils combattent le vice et le mal où qu'ils se présentent,
 Où qu'ils les rencontrent,
 Et même là où ils sont inexistants,
Car le vice et le mal ne peuvent, pour eux,  qu'être omniprésents,
Sauf chez eux
Et peut-être chez les leurs aussi.
Mais ce n'est ni le vice ni le mal
Qu'ils veulent attaquer,
Le vice et la mal qui,
En fait,
Ne sont que la somme de leurs préjugés;
Ils en veulent tout simplement aux autres,
A tous ceux qui ne sont pas comme eux,
Ils les détestent
De ne pas entretenir les mêmes préjugés qu'eux.

A la limite, on peut s'acquitter des dettes qu'on a contractées,
Mais comment rembourser celles qu'on n'a pas conscience d'avoir faites,
Et surtout celles qu'on n'a même pas faites?

La manière manière de se libérer de ses dettes, c'est peut-être de les simplement oublier,
A condition que cela soit possible.



Sunday, August 25, 2013

Le pépiement matinal des oiseaux
A peine le silence de l'aube froisse;
 Ou plutôt il le déchire,
Mais c'est pour le mieux rendre audible.

Qui, ayant écouté Mozart, ou même l'ayant simplement entendu, pourrait ne pas éprouver l'envie d'être musicien à son tour?  Mais qui, en même temps, n'aurait peur de vouloir être musicien?

Se demander à qui revient la faute quand un grand artiste n'élève pas, n'incite à vouloir s'élever.






Nous avons très peu conscience de ce que les autres, à commencer par les nôtres, nous donnent, nous apportent, soit parce que nous sommes trop cons ou trop insensibles pour en apprécier la portée, soit, pire encore, parce que nous avons spontanément et inconsciemment tendance à très vite oublier, à très vite vouloir oublier tout bienfait à notre endroit, si grande la crainte qui est la nôtre de devoir reconnaître que nous devons quelque chose, surtout quand il s'agit d'une dette immense.

Ce qui est inconscient, c'est ce dont nous avons le plus conscience, mais dont nous ne voulons avoir conscience.

Nous ne nous rappelons que trop ce que les autres nous doivent, à condition toutefois d'être assez bouchés pour croire que les autres nous doivent quoi que ce soit.



Il ne sait que dire,
Que faire;
Il ne sait même s'il a envie
De dire ou faire
Quoi que ce soit.
Il ne sait pas non plus s'il n'en a pas envie.
Entre-temps, il s'ennuie.
Les autres aussi.
Mais lui, il sait qu'il s'ennuie
Et il n'est pas content,
Il en a honte.
Il en a tellement honte
Qu'il en aurait même envie de se suicider.
Il en aurait envie, si le suicide ne lui répugnait
Peut-être autant,
Sinon davantage.

Ceux qui se croient intelligents sont, en général, des imbéciles, mais en général seulement.

Bien souvent les autres non seulement ne soupçonnent les bienfaits qu'ils doivent aux autres, mais ne devinent même ceux dont les autres sont redevables.

Si et quand, par malheur pour soi et par sa connerie à soi, on a besoin des autres, on a intérêt, surtout quand on traite avec des imbéciles, et la plupart des gens sont des imbéciles, ou/et avec des salauds, et il y a sur terre certainement plus de salauds que d'imbéciles, à traiter tous les autres indistinctement, sauf ceux que l'on est en mesure d'identifier comme étant réellement intelligents et indéniablement vertueux, comme s'ils étaient des lumières et des âmes supérieures, vu qu'ils ne manqueront pas de gober ce qu'on leur débite, alors même qu'au fond de soi on les mépriserait, et feront tout pour apporter leur aide, mais encore faut-il qu'on veuille de l'aide de gens semblables.

Il y a des gens dont on préférerait qu'ils fussent des ennemis, auxquels on aimerait, en tout cas, être le plus étranger possible, et ce n'est point toujours choseisée à réaliser.

Ilo n'est pas vrai que, quoi qu'on fasse, on rencontrera toujours des problèmes: seuls les cons et les faibles subissent des problèmes.

Friday, August 23, 2013

Un imbécile, c'est quelqu'un qui est, même après coup, incapable de comprendre le mal qu'il fait à autrui.

Le monde est, malgré tout, rempli de personnes intelligentes, belles, nobles; il est vrai qu'elles ne sont pas majoritaires. Cela n'explique pourtant pas que l'on passe son temps à tomber sur des cons et des salauds.






La beauté, c'est moins ce qui plaît que ce qui élève.

Quand ce qui plaît n'élève point, on finit tôt ou tard par comprendre que ce n'est même pas une source de plaisir.

Ce qui véritablement élève est toujours une source de plaisir.

Il feint de prendre plaisir à ce qui lui est imposé, et non seulement de l'accepter, d'y consentir, mais c'est pour donner le change, pour, à sa manière, préserver sa dignité personnelle. Les cons, bien évidemment, n'y, dans le meilleur des cas, voient que du feu. Encore heureux qu'ils ne concluent à la déchéance, dont ils se réjouissent, car, croient-ils, s
efforvent-ils de croire, illustration de leur supériorité, de l'autre définitive.

C'est dans le seul dénuement qu'on peut se montrer généreux, dans le dénuement total, absolu;être généreux quand on en a les moyens, n'importe qui en est capable, même si ceux  qui sont riches n'ont pas tendance à l'être, et puis, n'importe comment, ce n'est même pas être généreux: il n'y a de la générosité que dans le don complet de soi, au détriment de soi.









Thursday, August 22, 2013

On ne voit pas ce qui est, mais croit voir ce qui n'est pas; si ce n'est point là une forme particulièrement aiguë de folie, on se demande ce que cela peut bien être.

Bon nombre de nos maux et peut-être même tous nos maux sont dus à notre incapacité de lecture; si encore nous étions en mesure de déchiffrer cette incapacité, mais il semble que même de cela nous soyons incapables.


Wednesday, August 21, 2013

La noblesse, tout un art;
Une vie n'y suffirait,
Ni même peut-être
L'éternité.
C'est probablement pour cela
Qu'on a cru bon d'en inventer
Des approximations
Qui, en fait, ne sont que des perversions;
Dans le meilleur des cas,
Des enfantillages.
Il y en a qui s'en donnent pour heureux.
Pas tout le monde cependant.
On ne sait très bien
Si c'est tant mioeux ou tant pis.

Tuesday, August 20, 2013

Ce n'est pas parce que quelqu'un ne dit rien, qu'il n'a rien à dire, qu'il ne veut rien dire, mais on n'a, le plus souvent, ni l'intelligence, ni le temps de le comprendre, cela.

Il parle, mais c'est pour faire croire qu'il a quelque chose à dire.


Sunday, August 18, 2013

En s'élevant, il finit par perdre de vue les choses les plus simples, les plus courantes, et leur signification lui devint obscure; il pouvait résoudre les problèmes les plus compliqués, mais ne parvenait à suffisamment apprécier la portée d'un regard, d'un sourire, d'un silence: qui oserait, lui mis à part peut-être, le juger intelligent?


Saturday, August 17, 2013

La plage est vide;
il marche, il tourne en rond,
Avance,
Revient sur ses pas,
Puis s'arrête,
Regarde au loin,
 Ayant, semble-t-il,
Aperçu quelque chose qui lui fige l'attention.
Mais aussitôt, il secoue la tête,
Las et amusé à la fois,
Et il se remet à marcher.
Il ne s'arrêtera pas,
Il ne peut plus s'arrêter;
Il marche même quand il ne marche pas;
Car ce qu'il a en tête,
C'est de marcher vers une étoile,
Et rien d'autre.

Il y a à toute chose une contrepartie, mais quand on eût les moyens, quand on disposât des moyens d'honorer la contrepartie en question, il n'est pas sûr qu'on soit disposé à le faire. Quoi d'étonnant à cela, si on songe qu'on n'aime à dépenser que ce qu'on n'a pas?


Le régime le plus cruel et dictatorial qui soit ne saurait inquièter ceux assurés de n'en devoir absolument rien jamais craindre, qui, quant à eux, pourraient fort bien se croire en démocratie.

Ce n'est pas en votant de nouvelles lois et en en amendant d'autres que l'on obtient quelque changement de comportement, mais en travaillant la langue, les langues.

Le dimanche matin,
Le calme;
Le Seigneur se repose,
Les hommes aussi,
Peut-être parce qu'ils veulent faire comme le Seigneur,
Parce qu'ils se croient divins, eux aussi,
Ou tout simplement parce qu'ils sont fatigués,
A moins qu'ils ne cèdent à la paresse;
Tout simplement.
Presque partout dans le monde,
Les dimanches matin se ressemblent.
Et tandis que certains (la plupart?) se reposent, paressent,
D'autres se pressent à l'église,
D'autres encore ne se refusent,
Quelle que soit la saison,
 Les joies d'une promenade
Dans les rues désertes,
Dans un parc presque désert également,
Mais il en est
Pour qui le dimanche,
Ce n'est qu'un jour comme les autres;
Le travail continue,
Contraint surtout,
Mais également, ici et là,
Dieu en soit loué!
Libre.




Friday, August 16, 2013

Qu'est-ce qu'une vie humaine, sinon un cortège de sottises, un vide continu et insondable? Mais en même temps, que peut-on espérer de mieux que la chance, car c'en est, malgré tout, une, de pouvoir vivre?

Il sera toujours facile de justifier les abus et les privilèges dont on bénéficie, de légitimer les injustices dont on peut tirer profit; ce sont les droits et les attentes des autres qui seront toujours incompréhensibles.

On critique et vitupère ceux dont les goûts et les idées ne sont point conformes aux siens, car ils ont l'air de trouver qu'on ne peut qu'être un imbécile d'aimer ce qu'on aime.

Ce que la personne aimée ou admirée aime attire, mais pas parce que ce serait attirant en soi.

Les grands hommes ne doivent pas se comporter comme s'ils étaient des hommes ordinaires, car ils risquent  alors de se voir traités comme s'ils étaient des êtres ordinaires, ce qui ne serait pas grave en soi, s'il n'en pour eux des dommages résultait, et il en résulte.




Thursday, August 15, 2013

Le temps, n'est-ce pas tout ce qu'on (n')a (pas)?

Jeune, on croit qu'on a tout son temps et on le gaspille; avec le passage des ans, on sait, parfois sans même avoir vieilli, qu'on n'a jamais assez de temps, mais on ne gaspille pas moins son temps.

Un être supérieur élève, mais il n'élève que ceux qui, souhaitant s'élever, cultivent les qualités nécessaires à l'élévation de soi, ceux qui sont déjà supérieurs.

Un être supérieur se promène sur des hauteurs, alors même qu'il a l'air d'être retenu par les platitudes de tous les jours.

Il y a des personnes indéniablement intelligentes et, peut-être même, supérieures, qui sont capables d'accepter la compagnie de gens manifestement inférieurs (et ce sur tous les plans), dont ils sont même parfois les amis: ils ne sont peut-être pas supérieurs après tout, à moins qu'ils ne soient encore plus supérieurs qu'on ne le pourrait imaginer.

Wednesday, August 14, 2013

Tout empêche de vivre; quand on n'essaie de survivre, de rester envie, on passe son temps à paravivre, à vivre à côté de ce pour quoi on voudrait vivre.

Il est moins dangereux de traiter un animal sauvage comme s'il était un animal domestique que de traiter un salopard comme si c'était quelqu'un d'inoffensif: dans le pire des cas, l'animal sauvage vous tuera; dans le meilleur des cas, le salopard fera de votre vie un enfer.



Au fond, il n'y a d'autre langage que le silence,
mais quels sont ceux qui le savent, cela?

Apprendre à écouter le silence, à observer le visage de ceux qui agissent et réagissent en se taisant; peut-être apprendra-t-on alors à vivre moins mal avec les autres.

La vérité est si laide, si dure à accepter que nous préférons refuser qu'elle puisse être ce qu'elle est, mais ce refus de la réalité n'a de sens que si on la détruit, ou si on s'en protège.


Y a-t-il rien de plus compliqué que ce qui est simple?

Saturday, August 10, 2013

On est toujours trop con, insuffisamment intelligent en tout cas, pour vraiment comprendre quoi que ce soit, et le pire, c'est qu'on est convaincu de tout comprendre.

Etre intelligent ne suffit pas, il faut encore avoir du caractère; plus d'un homme de génie aura connu une existence obscure et minable pour n'avoir su faire preuve de caractère.

L'existence fait de tout être humain, du fait même qu'il vive,  un débiteur, et  pourtant il  n'a contracté de lui-même aucune dette; qui dira si c'est là une plaisanterie faite aux êtres humains, ou un acte méchanceté? Mais que serait en même temps une vie libre de toute obligation vis-vis d'autrui?




Ecrire,
L'encrier est vide,
La plume tremble
Et les circonstances idéales sont enfin réunies.
Qu'écrira-t-il cependant?
Lui-même ne le sait;
Il ne sait même s'il écrira quoi que ce soit.
Pour l'instant, il attend.
Quoi?
Rien du tout; il attend tout simplement.

Perdre son temps,
Passer sa vie à ne rien faire,
Cela est honteux.

Aussi longtemps qu'il refusera ,
Encore qu'il la subisse,
Son indignité,
Un être humain
Jamais
Entièrement méprisable
Ne sera.

Il se critique volontiers, n'hésite à se publiquement blâmer, mais c'est pour ôter aux autres toute possibilité, au pire toute volonté de le condamner.

Rien n'est, pour la plupart des gens, plus choquant et haïssable que ce qui leur rappelle leur bassesse.

Il est peut-être possible de construire l'avenir, mais on ne peut pas défaire le passé.

Il fut un temps où les chercheurs, les médecins, les scientifiques affirmaient qu'il fallait absolument consommer de la viande rouge tous les jours, faute de quoi on s'exposait à de dangereux problèmes de santé, on n'allait, en tout cas, point pouvoir mener une vie normale; maintenant, les chercheurs, les médecins, les scientifiques soutiennent qu'il ne faut absolument pas, sous peine d'inquiétants problèmes de santé, toucher à la viande rouge du tout. Dieu lui-même ne pourrait savoir ce que les chercheurs, les médecins, les scientifiques, dont certains nous sont déjà connus, diront dans vingt ans. Nous avons cependant de la chance qu'il n'y ait pas (eu) de gouvernement pour décréter obligatoire la consommation, ou la non-consommation, de viande rouge, menaçant tout contrevenant de prison ou de fortes amendes. Après tout, on l'a fait dans les cas de bien des  produits, dont des vaccins et certaines drogues.

Seuls ceux qui sont pauvres et qui veulent se consoler ou se satisfaire de leur pauvreté peuvent exprimer quelque désaccord en entendant dire qu'on n'a jamais assez d'argent.

La misère et la souffrance des autres ne sont inacceptables qu'aux yeux de ceux qui sont vraiment nobles.


Quand quelqu'un pense, dit, fait ce qu'il/elle pense, dit et fait, non pas délibérément, mais parce qu'il/elle, à tort ou/et à raison, ne peut faire autrement, il/elle ne mérite pas plus d'en être félicité/e que d'en être condamné/e.

Il ne faut jamais offenser ou faire du mal à qui que ce soit, car alors que l'autre finit toujours, presque toujours par oublier l'offense et le tort commis, dorénavant avec mépris traités, on risque fort, sauf exception---------mais là il s'agit d'autre chose, ------------de ne jamais cesser le regretter, et, la plupart du temps, le regret s'insinue et s'installe à un moment où il n'y a absolument rien qu'on puisse faire.

Friday, August 9, 2013

Il y a des lieux, des choses, des êtres qu'il faut savoir et pouvoir de soi et des siens tenir le plus éloignés possible, qu'il faudrait même pouvoir éliminer, mais, soit cécité, soit crainte, on n'y songe ou fait sembler de ne s'en apercevoir.

On ne mérite pas toujours tout ce dont on a, dans le cours d'une existence, la chance de jouir; c'est, si l'on veut, tant pis, mais on est toujours responsable des maux qu'on subit et dont on souffre, et c'est tant mieux et tant pis à la fois.

La chance existe-t-elle? Peut-être pas, et c'est sans doute pour cela que l'on veut y croire, surtout si on n'a pas la chance d'avoir de la chance et qu'on a l'air de constater que la chance, c'est ce qui toujours aux autres arrive, et on se dit alors que ce pourrait bien être son tour à soi un jour, bientôt; et on attend donc, on ne fait rien que cela: attendre.

Il y a des choses qu'il faut avoir vécues pour les pouvoir comprendre; on est tellement con, quoi!

Pour être intelligent, l'intelligence seule ne suffit pas, il faut aussi le sentiment.


La pensée sans l'action, c'est un peu comme l'onanisme à la place de l'amour.
L'action sans la pensée, c'est le sexe sans l'amour.
Ce qu'il faut, c'est la pensée agissante ou/et l'action pensante.

Quand la pensée n'agit pas, ne débouche sur de l'action, elle n'est que semblant de pensée.

 L'action non pensante, il n'y a peut-être rien de plus dangereux que c'la: elle peut conduire et conduit effectivement aux pires extrémités.


Thursday, August 8, 2013

Faire de la peine à quelqu'un, quel qu'il soit, le faire souffrir, il n'y a, hélas! rien de plus banal et de plus courant au monde, mais il existe heureusement des hommes et des femmes qui ne sont pas atteints de cette insensibilité, de cette indifférence pathologiques à la douleur d'autrui, quel qu'il soit, sans lesquelles le monde serait si différent.

Quand on comprendra que tous ceux que l'on fait souffrir ne peuvent qu'être des enfants, le monde sera peut-être différent, mais à condition qu'on ait au préalable compris ce qu'est l'enfance, et il semble bien qu'il faudra attendre encore très longtemps pour cela.

Le fait qu'on traite les enfants comme des adultes et les adultes (du moins certains d'entre eux) comme des enfants-----------comme des enfants donc, autrement dit comme des enfants, et par conséquent comme des adultes........signifie qu'on ne comprend absolument rien à l'enfance.


Wednesday, August 7, 2013

Quand on est tout petit, on est convaincu que ses parents à soi sont des héros; plus tard, on se prend à douter qu'ils soient effectivement des héros, mais on ne continue pas moins à les vénérer; ensuite, on comprend, sauf dans de très rares cas, qu'ils ne sont pas héroïques du tout, et on s'efforce alors, avec une fureur toute démoniaque, de se persuader qu'ils ne sont qu'héroïques et admirables.; et quant à ceux qui tiennent que leurs parents ne sont pas admirables du tout, ils ne les considèrent même pas comme étant leurs parents.

Il avait pour père un assassin, et il l'adorait non pas malgré cela, mais à cause de cela.

Il y a bien pire que le fait d'avoir pris un imbécile pour un génie, mais c'est de manière tout à fait naturelle, sans même s'en rendre compte, que l'on traite des génies comme s'ils n'étaient que des gens ordinaires.

Une société n'est aucunement civilisée aussi longtemps qu'elle ne sait reconnaître le talent et récompenser le mérite.


Non seulement ne faut-il pas toujours croire ce que disent les autres, mais il faut surtout ne pas dire ce que l'on croit soi-même, sauf si cela s'avère vraiment nécessaire.

Ceux qui trouvent que la plupart des gens  ne sont que des imbéciles se trompent, soit parce que la plupart des gens ne sont pas des imbéciles, soit parce qu'ils ne sont même pas des imbéciles, soit parce qu'ils sont eux-mêmes des imbéciles.

Un imbécile au pouvoir ou tout simplement occupant des fonctions qui lui confèrent de l'autorité, c'est bien plus dangereux qu'un criminel ou un fou furieux en liberté.




Monday, August 5, 2013

L'écrivain, l'artiste ne s'adressent à personne, même pas à eux-mêmes; c'est peut-être la seule chose dont ils disposent pour atteindre tout le monde.

Qui oeuvre pour les autres est un névrosé ou un paranoïaque; qui oeuvre pour lui-même est un psychotique ou un schizophrène, qui n'oeuvre pour personne est peut-être sain lui, mais ne soyons sûrs de rien.

La maladie, la grande, la vraie maladie, c'est la vie elle-même; les autres pathologies sont des inventions du sujet humain pour oublier sa condition.

Sunday, August 4, 2013

Il est, de nos jours surtout, rare que l'on sache se suicider, se donner la mort; les Romains, eux, le savaient, et pourtant ils étaient très peu, à peine philosophes, mais peut-être que ce qu'ils ont pu apprendre des Grecs leur a suffi pour savoir ce qu'est la dignité.

Il ne faut se faire des soucis à propos  de rien, car quand vient le moment oùu, semble-t-il, il faut  se faire des soucis, il est déjà trop tard pour s'en faire.


Insulter quelqu'un qui est en train de vous bénévolement aider: il y en a qui sauraient peut-être trouver les mots idoines pour décrire cela, mais ce n'est pas le cas pour moi.

On s'enorgueillit des fruits de son infamie, mais c'est pour tâcher d'oublier à quel point on a pu se montrer ignoble.

Les animaux sont féroces, seuls les êtres humains sont capables de cruauté.


Saturday, August 3, 2013

Un être inférieur ne cherche qu'à dominer ou à se soumettre, ni pour le plaisir méprisable de la domination, ni pour celui, malsain, de la soumission, mais dans l'espoir de quelque avantage somme toute insignifiant.

Croire d'un être inférieur qu'il est capable de penser grandement, c'est presque se comporter comme quelqu'un d'inférieur soi-même.

Une société composée uniquement, ou du moins majoritairement, de gens supérieurs, est-ce possible ailleurs que dans le règne de la fiction?

Ils ne comprennent ni ce qu'on dit, ni ce qu'on ne dit pas, et, quant à ce qu'on dit sans le dire, sans même le vouloir dire, ils n'en soupçonnent même l'existence, mais ils sont aussi les plus nombreux.




Ce sont les honnêtes gens qui se font toujours arnaquer, mais il arrive parfois que même les escrocs se laissent duper; on eût probablement aimé que ce fùt par ceux qui sont honnêtes, ce qui toutefois est une impossibilité.

Les infortunes d'un salopard sont d'un grand réconfort, du moins pour le plus grand nombre, car elles leur permettent de croire que la justice existe.


Admettons, si l'on veut, que la Société existe, mais reconnaissons en même temps qu'elle est si proche de la grégarité qu'il est préférable qu'on ne parle point de Société.

Les animaux sont certainement supérieurs aux êtres humains: pas de mimétisme prononcé chez eux; ils, à la différence des humains, s'acceptent tels qu'ils sont.

Bien des gens rêvent de pouvoir refaire leur vie qui ne savent pas qu'elle risque de n'être guère différente que celle qu'ils ont jusque-là connue.

Une vie même réussie n'est qu'une lamentable connerie, qu'on essaie seulement de se représenter ce que peut être une vie non réussie.




Au lieu de se désoler de ce que leurs enfants ne les écoutent point, les parents devraient plutôt se demander pourquoi ils n'arrivent à se faire écouter de leurs enfants, mais en sont-ils capables?

Le terme Société est probablement une catachrèse, car, même s'il existe des éléments de vie sociale, la Société elle-même n'existe pas, pas encore, mais on la confond avec la vie collective, la vie grégaire.

Il faut apprendre à vivre à côté ou au-dessus de ce qu'on nomme  la Société, et pour cela il faut d'abord s'en affranchir, ce qui n'est certainement point chose facile.

Les êtres inférieurs s'accrochent à la vie collective parce que cela leur permet de se servir des autres autres.


Friday, August 2, 2013

L'évidence, n'est-ce point ce qui est le moins perceptible par excellence?

Il faut, pour dé-couvrir l'évidence, commencer par s'aveugler à tout ce qui passe pour irréfutable.

L'art, ce que les Grecs appelaient technique, peut permettre de dé-couvrir l'évidence; la Nature elle, la physique des Grecs,tout au plus la pose ou dépose, mais ne l'expose point.


Saturday, July 20, 2013

Un proverbe chinois veut que l'encre la plus pâle vaille mieux que la meilleure des mémoires, mais qu'est-ce que la mémoire sinon un océan d'encre?

L'encre de la mémoire s'efface, mais sans disparaître, alors que l'encre du livre peut disparaître, sans même s'effacer.
Ne pas imposer d'obligations sur les autres, sur les siens surtout, ne pas leur laisser ne serait-ce que le sentiment d'une dette, car même si on n'a aucun respect pour les autres, il faut au moins se respecter soi-même.


Il faut apprendre à vivre hors de la société tout en faisant seulement semblant de composer avec elle, ou alors il faut se retirer d'elle, se doter des moyens pour se retirer d'elle.

La plupart des gens sont des imbéciles; ils n'en sont peut-être pas tout à fait responsables, mais cela ne les rend pas moins répugnants et dangereux.

Tout le monde est convaincu d'avoir raison, sauf ceux qui ont vraiment raison.

Il n'y a peut-être d'autre vertu que la force: c'est sans doute pour cela que dans certaines langues la vertu est synonyme de force .