Wednesday, August 28, 2013

Ce sont des gens bien:
Vertueux comme personne, ils combattent le vice et le mal où qu'ils se présentent,
 Où qu'ils les rencontrent,
 Et même là où ils sont inexistants,
Car le vice et le mal ne peuvent, pour eux,  qu'être omniprésents,
Sauf chez eux
Et peut-être chez les leurs aussi.
Mais ce n'est ni le vice ni le mal
Qu'ils veulent attaquer,
Le vice et la mal qui,
En fait,
Ne sont que la somme de leurs préjugés;
Ils en veulent tout simplement aux autres,
A tous ceux qui ne sont pas comme eux,
Ils les détestent
De ne pas entretenir les mêmes préjugés qu'eux.

A la limite, on peut s'acquitter des dettes qu'on a contractées,
Mais comment rembourser celles qu'on n'a pas conscience d'avoir faites,
Et surtout celles qu'on n'a même pas faites?

La manière manière de se libérer de ses dettes, c'est peut-être de les simplement oublier,
A condition que cela soit possible.



Sunday, August 25, 2013

Le pépiement matinal des oiseaux
A peine le silence de l'aube froisse;
 Ou plutôt il le déchire,
Mais c'est pour le mieux rendre audible.

Qui, ayant écouté Mozart, ou même l'ayant simplement entendu, pourrait ne pas éprouver l'envie d'être musicien à son tour?  Mais qui, en même temps, n'aurait peur de vouloir être musicien?

Se demander à qui revient la faute quand un grand artiste n'élève pas, n'incite à vouloir s'élever.






Nous avons très peu conscience de ce que les autres, à commencer par les nôtres, nous donnent, nous apportent, soit parce que nous sommes trop cons ou trop insensibles pour en apprécier la portée, soit, pire encore, parce que nous avons spontanément et inconsciemment tendance à très vite oublier, à très vite vouloir oublier tout bienfait à notre endroit, si grande la crainte qui est la nôtre de devoir reconnaître que nous devons quelque chose, surtout quand il s'agit d'une dette immense.

Ce qui est inconscient, c'est ce dont nous avons le plus conscience, mais dont nous ne voulons avoir conscience.

Nous ne nous rappelons que trop ce que les autres nous doivent, à condition toutefois d'être assez bouchés pour croire que les autres nous doivent quoi que ce soit.



Il ne sait que dire,
Que faire;
Il ne sait même s'il a envie
De dire ou faire
Quoi que ce soit.
Il ne sait pas non plus s'il n'en a pas envie.
Entre-temps, il s'ennuie.
Les autres aussi.
Mais lui, il sait qu'il s'ennuie
Et il n'est pas content,
Il en a honte.
Il en a tellement honte
Qu'il en aurait même envie de se suicider.
Il en aurait envie, si le suicide ne lui répugnait
Peut-être autant,
Sinon davantage.

Ceux qui se croient intelligents sont, en général, des imbéciles, mais en général seulement.

Bien souvent les autres non seulement ne soupçonnent les bienfaits qu'ils doivent aux autres, mais ne devinent même ceux dont les autres sont redevables.

Si et quand, par malheur pour soi et par sa connerie à soi, on a besoin des autres, on a intérêt, surtout quand on traite avec des imbéciles, et la plupart des gens sont des imbéciles, ou/et avec des salauds, et il y a sur terre certainement plus de salauds que d'imbéciles, à traiter tous les autres indistinctement, sauf ceux que l'on est en mesure d'identifier comme étant réellement intelligents et indéniablement vertueux, comme s'ils étaient des lumières et des âmes supérieures, vu qu'ils ne manqueront pas de gober ce qu'on leur débite, alors même qu'au fond de soi on les mépriserait, et feront tout pour apporter leur aide, mais encore faut-il qu'on veuille de l'aide de gens semblables.

Il y a des gens dont on préférerait qu'ils fussent des ennemis, auxquels on aimerait, en tout cas, être le plus étranger possible, et ce n'est point toujours choseisée à réaliser.

Ilo n'est pas vrai que, quoi qu'on fasse, on rencontrera toujours des problèmes: seuls les cons et les faibles subissent des problèmes.

Friday, August 23, 2013

Un imbécile, c'est quelqu'un qui est, même après coup, incapable de comprendre le mal qu'il fait à autrui.

Le monde est, malgré tout, rempli de personnes intelligentes, belles, nobles; il est vrai qu'elles ne sont pas majoritaires. Cela n'explique pourtant pas que l'on passe son temps à tomber sur des cons et des salauds.






La beauté, c'est moins ce qui plaît que ce qui élève.

Quand ce qui plaît n'élève point, on finit tôt ou tard par comprendre que ce n'est même pas une source de plaisir.

Ce qui véritablement élève est toujours une source de plaisir.

Il feint de prendre plaisir à ce qui lui est imposé, et non seulement de l'accepter, d'y consentir, mais c'est pour donner le change, pour, à sa manière, préserver sa dignité personnelle. Les cons, bien évidemment, n'y, dans le meilleur des cas, voient que du feu. Encore heureux qu'ils ne concluent à la déchéance, dont ils se réjouissent, car, croient-ils, s
efforvent-ils de croire, illustration de leur supériorité, de l'autre définitive.

C'est dans le seul dénuement qu'on peut se montrer généreux, dans le dénuement total, absolu;être généreux quand on en a les moyens, n'importe qui en est capable, même si ceux  qui sont riches n'ont pas tendance à l'être, et puis, n'importe comment, ce n'est même pas être généreux: il n'y a de la générosité que dans le don complet de soi, au détriment de soi.









Thursday, August 22, 2013

On ne voit pas ce qui est, mais croit voir ce qui n'est pas; si ce n'est point là une forme particulièrement aiguë de folie, on se demande ce que cela peut bien être.

Bon nombre de nos maux et peut-être même tous nos maux sont dus à notre incapacité de lecture; si encore nous étions en mesure de déchiffrer cette incapacité, mais il semble que même de cela nous soyons incapables.


Wednesday, August 21, 2013

La noblesse, tout un art;
Une vie n'y suffirait,
Ni même peut-être
L'éternité.
C'est probablement pour cela
Qu'on a cru bon d'en inventer
Des approximations
Qui, en fait, ne sont que des perversions;
Dans le meilleur des cas,
Des enfantillages.
Il y en a qui s'en donnent pour heureux.
Pas tout le monde cependant.
On ne sait très bien
Si c'est tant mioeux ou tant pis.

Tuesday, August 20, 2013

Ce n'est pas parce que quelqu'un ne dit rien, qu'il n'a rien à dire, qu'il ne veut rien dire, mais on n'a, le plus souvent, ni l'intelligence, ni le temps de le comprendre, cela.

Il parle, mais c'est pour faire croire qu'il a quelque chose à dire.


Sunday, August 18, 2013

En s'élevant, il finit par perdre de vue les choses les plus simples, les plus courantes, et leur signification lui devint obscure; il pouvait résoudre les problèmes les plus compliqués, mais ne parvenait à suffisamment apprécier la portée d'un regard, d'un sourire, d'un silence: qui oserait, lui mis à part peut-être, le juger intelligent?


Saturday, August 17, 2013

La plage est vide;
il marche, il tourne en rond,
Avance,
Revient sur ses pas,
Puis s'arrête,
Regarde au loin,
 Ayant, semble-t-il,
Aperçu quelque chose qui lui fige l'attention.
Mais aussitôt, il secoue la tête,
Las et amusé à la fois,
Et il se remet à marcher.
Il ne s'arrêtera pas,
Il ne peut plus s'arrêter;
Il marche même quand il ne marche pas;
Car ce qu'il a en tête,
C'est de marcher vers une étoile,
Et rien d'autre.

Il y a à toute chose une contrepartie, mais quand on eût les moyens, quand on disposât des moyens d'honorer la contrepartie en question, il n'est pas sûr qu'on soit disposé à le faire. Quoi d'étonnant à cela, si on songe qu'on n'aime à dépenser que ce qu'on n'a pas?


Le régime le plus cruel et dictatorial qui soit ne saurait inquièter ceux assurés de n'en devoir absolument rien jamais craindre, qui, quant à eux, pourraient fort bien se croire en démocratie.

Ce n'est pas en votant de nouvelles lois et en en amendant d'autres que l'on obtient quelque changement de comportement, mais en travaillant la langue, les langues.

Le dimanche matin,
Le calme;
Le Seigneur se repose,
Les hommes aussi,
Peut-être parce qu'ils veulent faire comme le Seigneur,
Parce qu'ils se croient divins, eux aussi,
Ou tout simplement parce qu'ils sont fatigués,
A moins qu'ils ne cèdent à la paresse;
Tout simplement.
Presque partout dans le monde,
Les dimanches matin se ressemblent.
Et tandis que certains (la plupart?) se reposent, paressent,
D'autres se pressent à l'église,
D'autres encore ne se refusent,
Quelle que soit la saison,
 Les joies d'une promenade
Dans les rues désertes,
Dans un parc presque désert également,
Mais il en est
Pour qui le dimanche,
Ce n'est qu'un jour comme les autres;
Le travail continue,
Contraint surtout,
Mais également, ici et là,
Dieu en soit loué!
Libre.




Friday, August 16, 2013

Qu'est-ce qu'une vie humaine, sinon un cortège de sottises, un vide continu et insondable? Mais en même temps, que peut-on espérer de mieux que la chance, car c'en est, malgré tout, une, de pouvoir vivre?

Il sera toujours facile de justifier les abus et les privilèges dont on bénéficie, de légitimer les injustices dont on peut tirer profit; ce sont les droits et les attentes des autres qui seront toujours incompréhensibles.

On critique et vitupère ceux dont les goûts et les idées ne sont point conformes aux siens, car ils ont l'air de trouver qu'on ne peut qu'être un imbécile d'aimer ce qu'on aime.

Ce que la personne aimée ou admirée aime attire, mais pas parce que ce serait attirant en soi.

Les grands hommes ne doivent pas se comporter comme s'ils étaient des hommes ordinaires, car ils risquent  alors de se voir traités comme s'ils étaient des êtres ordinaires, ce qui ne serait pas grave en soi, s'il n'en pour eux des dommages résultait, et il en résulte.




Thursday, August 15, 2013

Le temps, n'est-ce pas tout ce qu'on (n')a (pas)?

Jeune, on croit qu'on a tout son temps et on le gaspille; avec le passage des ans, on sait, parfois sans même avoir vieilli, qu'on n'a jamais assez de temps, mais on ne gaspille pas moins son temps.

Un être supérieur élève, mais il n'élève que ceux qui, souhaitant s'élever, cultivent les qualités nécessaires à l'élévation de soi, ceux qui sont déjà supérieurs.

Un être supérieur se promène sur des hauteurs, alors même qu'il a l'air d'être retenu par les platitudes de tous les jours.

Il y a des personnes indéniablement intelligentes et, peut-être même, supérieures, qui sont capables d'accepter la compagnie de gens manifestement inférieurs (et ce sur tous les plans), dont ils sont même parfois les amis: ils ne sont peut-être pas supérieurs après tout, à moins qu'ils ne soient encore plus supérieurs qu'on ne le pourrait imaginer.

Wednesday, August 14, 2013

Tout empêche de vivre; quand on n'essaie de survivre, de rester envie, on passe son temps à paravivre, à vivre à côté de ce pour quoi on voudrait vivre.

Il est moins dangereux de traiter un animal sauvage comme s'il était un animal domestique que de traiter un salopard comme si c'était quelqu'un d'inoffensif: dans le pire des cas, l'animal sauvage vous tuera; dans le meilleur des cas, le salopard fera de votre vie un enfer.



Au fond, il n'y a d'autre langage que le silence,
mais quels sont ceux qui le savent, cela?

Apprendre à écouter le silence, à observer le visage de ceux qui agissent et réagissent en se taisant; peut-être apprendra-t-on alors à vivre moins mal avec les autres.

La vérité est si laide, si dure à accepter que nous préférons refuser qu'elle puisse être ce qu'elle est, mais ce refus de la réalité n'a de sens que si on la détruit, ou si on s'en protège.


Y a-t-il rien de plus compliqué que ce qui est simple?

Saturday, August 10, 2013

On est toujours trop con, insuffisamment intelligent en tout cas, pour vraiment comprendre quoi que ce soit, et le pire, c'est qu'on est convaincu de tout comprendre.

Etre intelligent ne suffit pas, il faut encore avoir du caractère; plus d'un homme de génie aura connu une existence obscure et minable pour n'avoir su faire preuve de caractère.

L'existence fait de tout être humain, du fait même qu'il vive,  un débiteur, et  pourtant il  n'a contracté de lui-même aucune dette; qui dira si c'est là une plaisanterie faite aux êtres humains, ou un acte méchanceté? Mais que serait en même temps une vie libre de toute obligation vis-vis d'autrui?




Ecrire,
L'encrier est vide,
La plume tremble
Et les circonstances idéales sont enfin réunies.
Qu'écrira-t-il cependant?
Lui-même ne le sait;
Il ne sait même s'il écrira quoi que ce soit.
Pour l'instant, il attend.
Quoi?
Rien du tout; il attend tout simplement.

Perdre son temps,
Passer sa vie à ne rien faire,
Cela est honteux.

Aussi longtemps qu'il refusera ,
Encore qu'il la subisse,
Son indignité,
Un être humain
Jamais
Entièrement méprisable
Ne sera.

Il se critique volontiers, n'hésite à se publiquement blâmer, mais c'est pour ôter aux autres toute possibilité, au pire toute volonté de le condamner.

Rien n'est, pour la plupart des gens, plus choquant et haïssable que ce qui leur rappelle leur bassesse.

Il est peut-être possible de construire l'avenir, mais on ne peut pas défaire le passé.

Il fut un temps où les chercheurs, les médecins, les scientifiques affirmaient qu'il fallait absolument consommer de la viande rouge tous les jours, faute de quoi on s'exposait à de dangereux problèmes de santé, on n'allait, en tout cas, point pouvoir mener une vie normale; maintenant, les chercheurs, les médecins, les scientifiques soutiennent qu'il ne faut absolument pas, sous peine d'inquiétants problèmes de santé, toucher à la viande rouge du tout. Dieu lui-même ne pourrait savoir ce que les chercheurs, les médecins, les scientifiques, dont certains nous sont déjà connus, diront dans vingt ans. Nous avons cependant de la chance qu'il n'y ait pas (eu) de gouvernement pour décréter obligatoire la consommation, ou la non-consommation, de viande rouge, menaçant tout contrevenant de prison ou de fortes amendes. Après tout, on l'a fait dans les cas de bien des  produits, dont des vaccins et certaines drogues.

Seuls ceux qui sont pauvres et qui veulent se consoler ou se satisfaire de leur pauvreté peuvent exprimer quelque désaccord en entendant dire qu'on n'a jamais assez d'argent.

La misère et la souffrance des autres ne sont inacceptables qu'aux yeux de ceux qui sont vraiment nobles.


Quand quelqu'un pense, dit, fait ce qu'il/elle pense, dit et fait, non pas délibérément, mais parce qu'il/elle, à tort ou/et à raison, ne peut faire autrement, il/elle ne mérite pas plus d'en être félicité/e que d'en être condamné/e.

Il ne faut jamais offenser ou faire du mal à qui que ce soit, car alors que l'autre finit toujours, presque toujours par oublier l'offense et le tort commis, dorénavant avec mépris traités, on risque fort, sauf exception---------mais là il s'agit d'autre chose, ------------de ne jamais cesser le regretter, et, la plupart du temps, le regret s'insinue et s'installe à un moment où il n'y a absolument rien qu'on puisse faire.

Friday, August 9, 2013

Il y a des lieux, des choses, des êtres qu'il faut savoir et pouvoir de soi et des siens tenir le plus éloignés possible, qu'il faudrait même pouvoir éliminer, mais, soit cécité, soit crainte, on n'y songe ou fait sembler de ne s'en apercevoir.

On ne mérite pas toujours tout ce dont on a, dans le cours d'une existence, la chance de jouir; c'est, si l'on veut, tant pis, mais on est toujours responsable des maux qu'on subit et dont on souffre, et c'est tant mieux et tant pis à la fois.

La chance existe-t-elle? Peut-être pas, et c'est sans doute pour cela que l'on veut y croire, surtout si on n'a pas la chance d'avoir de la chance et qu'on a l'air de constater que la chance, c'est ce qui toujours aux autres arrive, et on se dit alors que ce pourrait bien être son tour à soi un jour, bientôt; et on attend donc, on ne fait rien que cela: attendre.

Il y a des choses qu'il faut avoir vécues pour les pouvoir comprendre; on est tellement con, quoi!

Pour être intelligent, l'intelligence seule ne suffit pas, il faut aussi le sentiment.


La pensée sans l'action, c'est un peu comme l'onanisme à la place de l'amour.
L'action sans la pensée, c'est le sexe sans l'amour.
Ce qu'il faut, c'est la pensée agissante ou/et l'action pensante.

Quand la pensée n'agit pas, ne débouche sur de l'action, elle n'est que semblant de pensée.

 L'action non pensante, il n'y a peut-être rien de plus dangereux que c'la: elle peut conduire et conduit effectivement aux pires extrémités.


Thursday, August 8, 2013

Faire de la peine à quelqu'un, quel qu'il soit, le faire souffrir, il n'y a, hélas! rien de plus banal et de plus courant au monde, mais il existe heureusement des hommes et des femmes qui ne sont pas atteints de cette insensibilité, de cette indifférence pathologiques à la douleur d'autrui, quel qu'il soit, sans lesquelles le monde serait si différent.

Quand on comprendra que tous ceux que l'on fait souffrir ne peuvent qu'être des enfants, le monde sera peut-être différent, mais à condition qu'on ait au préalable compris ce qu'est l'enfance, et il semble bien qu'il faudra attendre encore très longtemps pour cela.

Le fait qu'on traite les enfants comme des adultes et les adultes (du moins certains d'entre eux) comme des enfants-----------comme des enfants donc, autrement dit comme des enfants, et par conséquent comme des adultes........signifie qu'on ne comprend absolument rien à l'enfance.


Wednesday, August 7, 2013

Quand on est tout petit, on est convaincu que ses parents à soi sont des héros; plus tard, on se prend à douter qu'ils soient effectivement des héros, mais on ne continue pas moins à les vénérer; ensuite, on comprend, sauf dans de très rares cas, qu'ils ne sont pas héroïques du tout, et on s'efforce alors, avec une fureur toute démoniaque, de se persuader qu'ils ne sont qu'héroïques et admirables.; et quant à ceux qui tiennent que leurs parents ne sont pas admirables du tout, ils ne les considèrent même pas comme étant leurs parents.

Il avait pour père un assassin, et il l'adorait non pas malgré cela, mais à cause de cela.

Il y a bien pire que le fait d'avoir pris un imbécile pour un génie, mais c'est de manière tout à fait naturelle, sans même s'en rendre compte, que l'on traite des génies comme s'ils n'étaient que des gens ordinaires.

Une société n'est aucunement civilisée aussi longtemps qu'elle ne sait reconnaître le talent et récompenser le mérite.


Non seulement ne faut-il pas toujours croire ce que disent les autres, mais il faut surtout ne pas dire ce que l'on croit soi-même, sauf si cela s'avère vraiment nécessaire.

Ceux qui trouvent que la plupart des gens  ne sont que des imbéciles se trompent, soit parce que la plupart des gens ne sont pas des imbéciles, soit parce qu'ils ne sont même pas des imbéciles, soit parce qu'ils sont eux-mêmes des imbéciles.

Un imbécile au pouvoir ou tout simplement occupant des fonctions qui lui confèrent de l'autorité, c'est bien plus dangereux qu'un criminel ou un fou furieux en liberté.




Monday, August 5, 2013

L'écrivain, l'artiste ne s'adressent à personne, même pas à eux-mêmes; c'est peut-être la seule chose dont ils disposent pour atteindre tout le monde.

Qui oeuvre pour les autres est un névrosé ou un paranoïaque; qui oeuvre pour lui-même est un psychotique ou un schizophrène, qui n'oeuvre pour personne est peut-être sain lui, mais ne soyons sûrs de rien.

La maladie, la grande, la vraie maladie, c'est la vie elle-même; les autres pathologies sont des inventions du sujet humain pour oublier sa condition.

Sunday, August 4, 2013

Il est, de nos jours surtout, rare que l'on sache se suicider, se donner la mort; les Romains, eux, le savaient, et pourtant ils étaient très peu, à peine philosophes, mais peut-être que ce qu'ils ont pu apprendre des Grecs leur a suffi pour savoir ce qu'est la dignité.

Il ne faut se faire des soucis à propos  de rien, car quand vient le moment oùu, semble-t-il, il faut  se faire des soucis, il est déjà trop tard pour s'en faire.


Insulter quelqu'un qui est en train de vous bénévolement aider: il y en a qui sauraient peut-être trouver les mots idoines pour décrire cela, mais ce n'est pas le cas pour moi.

On s'enorgueillit des fruits de son infamie, mais c'est pour tâcher d'oublier à quel point on a pu se montrer ignoble.

Les animaux sont féroces, seuls les êtres humains sont capables de cruauté.


Saturday, August 3, 2013

Un être inférieur ne cherche qu'à dominer ou à se soumettre, ni pour le plaisir méprisable de la domination, ni pour celui, malsain, de la soumission, mais dans l'espoir de quelque avantage somme toute insignifiant.

Croire d'un être inférieur qu'il est capable de penser grandement, c'est presque se comporter comme quelqu'un d'inférieur soi-même.

Une société composée uniquement, ou du moins majoritairement, de gens supérieurs, est-ce possible ailleurs que dans le règne de la fiction?

Ils ne comprennent ni ce qu'on dit, ni ce qu'on ne dit pas, et, quant à ce qu'on dit sans le dire, sans même le vouloir dire, ils n'en soupçonnent même l'existence, mais ils sont aussi les plus nombreux.




Ce sont les honnêtes gens qui se font toujours arnaquer, mais il arrive parfois que même les escrocs se laissent duper; on eût probablement aimé que ce fùt par ceux qui sont honnêtes, ce qui toutefois est une impossibilité.

Les infortunes d'un salopard sont d'un grand réconfort, du moins pour le plus grand nombre, car elles leur permettent de croire que la justice existe.


Admettons, si l'on veut, que la Société existe, mais reconnaissons en même temps qu'elle est si proche de la grégarité qu'il est préférable qu'on ne parle point de Société.

Les animaux sont certainement supérieurs aux êtres humains: pas de mimétisme prononcé chez eux; ils, à la différence des humains, s'acceptent tels qu'ils sont.

Bien des gens rêvent de pouvoir refaire leur vie qui ne savent pas qu'elle risque de n'être guère différente que celle qu'ils ont jusque-là connue.

Une vie même réussie n'est qu'une lamentable connerie, qu'on essaie seulement de se représenter ce que peut être une vie non réussie.




Au lieu de se désoler de ce que leurs enfants ne les écoutent point, les parents devraient plutôt se demander pourquoi ils n'arrivent à se faire écouter de leurs enfants, mais en sont-ils capables?

Le terme Société est probablement une catachrèse, car, même s'il existe des éléments de vie sociale, la Société elle-même n'existe pas, pas encore, mais on la confond avec la vie collective, la vie grégaire.

Il faut apprendre à vivre à côté ou au-dessus de ce qu'on nomme  la Société, et pour cela il faut d'abord s'en affranchir, ce qui n'est certainement point chose facile.

Les êtres inférieurs s'accrochent à la vie collective parce que cela leur permet de se servir des autres autres.


Friday, August 2, 2013

L'évidence, n'est-ce point ce qui est le moins perceptible par excellence?

Il faut, pour dé-couvrir l'évidence, commencer par s'aveugler à tout ce qui passe pour irréfutable.

L'art, ce que les Grecs appelaient technique, peut permettre de dé-couvrir l'évidence; la Nature elle, la physique des Grecs,tout au plus la pose ou dépose, mais ne l'expose point.