Wednesday, December 31, 2014

On redoute la perspective de mourir bêtement, comme si l'on savait ce que c'est que mourir intelligemment, mais c'est (presque?) avec plaisir que l'on vit bêtement, comme un pauvre con.

L'héroïsme n'est pas toujours ni forcément spectaculaire, et le spectaculaire, quoique spectaculaire (parce que spectaculaire?), n'est que très rarement héroïque.

De tous les préjugés, celui lié à la couleur de la peau est, du moins depuis qu'a commencé l'occidentalisation du monde, probablement le plus difficile à vaincre.
Un homme qui ose se croire intelligent est non seulement quelqu'un de dangereux, mais surtout quelqu'un de dangereusement bête.

On ne vit vraiment que si on s'efforce d'être le maître de son existence, et ils ne sont pas nombreux à pouvoir revendiquer cet honneur.

L'intellectuel qui met son intelligence et sa science au service de voyous et de criminels est certainement bien plus méprisable que ces derniers.

Toute personne qui ne songe même pas à s'élever tout en sachant qu'elle peut et doit, si elle tient à mener une existence digne, tenter de s'élever, ne mérite peut-être pas de vivre, mais toute personne qui activement empêche son prochain  de s'élever mérite bel et bien d'être éliminée.

On ne vit que si et quand  on risque sa vie; le reste du temps on végète, on survit, mais risquer sa vie ne signifie point l'exposer bêtement: bien des gens risquent leur vie sans même en être conscients; d'autres croient le faire alors qu'ils ne s'exposent à aucun réel danger; ce qui compte c'est le danger bien réel que l'on choisit d'affronter consciemment , non pas pour soi d'abord, mais pour les autres, pour les siens avant tout, ou, mieux encore, le fait de mettre sa vie en péril guidé par le seul motif de sa dignité en tant qu'être humain, librement et gratuitement, mais non sottement.

Il faut qu'on soit particulièrement débile pour, même si cela était, s'amuser à croire qu'on fait jamais quoi que ce soit pour qui que ce soit, ne serait-ce que parce que ce qu'on fait n'est jamais ce que l'autre reçoit, n'est même jamais ce que l'on fait et croit seulement faire; sauf exception peut-être, mais qui identifiera l'exception quand elle a lieu?
Il vaut mieux ne jamais sous-estimer la sottise et la méchanceté des autres; c'est plus prudent.

Quiconque traite les autres comme ses égaux court le risque d'être traité par eux comme quelqu'un d'inférieur, surtout si les autres en question sont eux-mêmes des êtres inférieurs.

Comment peut-on s'intéresser à quoi que ce soit? Comment peut-on même s'intéresser à qui que ce soit? Il y a apparemment des gens qui le savent.

Comment peut-on oublier ce qu'on ne se rappelle même pas? Et l'on voudrait qu'on oubliât le passé?

Il fait ce qu'il veut tout le temps; c'est ce qu'on appelle un homme libre. Le problème toutefois, c'est qu'on n'est jamais sûr de ce qu'on veut.

Il y en a qui se tuent pour échapper à l'ennui, tandis que d'autres choisissent de vivre pour y échapper, et qui les en peut blâmer?

Monday, December 29, 2014

Dépenser l'argent des autres, c'est un peu comme si on les lentement assassinait, soit dit sans parler des enfants, mais uniquement quand ils ne peuvent faire autrement.

C'est tojours très tard que l'on comprend quoi que ce soit, tellement tard que ce que l'on alors comprend, ce n'est plus la même chose.

Pire que quelqu'un qui ne (se) pose pas de questions est celui qui croit en poser sans savoir les poser, et est convaincu d'y apporter des réponses.

Agir sans réfléchir est sot; réfléchir sans agir est absurde, et ce n'est pas parce que personne ne l'ignore que ça ne laisse pas d'être un secret pour tous.

L'indulgence suppose soit de l'intelligence, soit de la complaisance, mais il n'est jamais aisé de savoir quand elle est fille de l'une, et quand elle est héritière de l'autre.

Quelqu'un qui soigne trop son apparence a certainement beaucoup plus à cacher qu'à montrer.

Une pensée qui ne doit rien à personne, à rien non plus, il n'est sans doute de penseur qui n'y travaille, sans même le savoir souvent, mais seuls les moindres penseurs d'entre eux croient quelquefois y parvenir.

Les relations entre les humains, relations bien inhumaines la plupart du temps, ou trop humaines (au sens nietzschéen) sont mal structurées et c'est aux philosophes, aux penseurs à y remédier, mais il n'y a presque plus de philosophes et pratiquement  plus de penseur: il n'y a plus que des saltimbanques qui croient penser.

Quand la pensée n'est pas synonyme d'action, elle ne saurait valoir grand-chose.

Ne pas réagir contre la souffrance infligée aux autres, contre l'injustice qui leur est faite, n'est-ce pas s'en faire le complice?

Etre responsable, ce n'est pas simplement   répondre, essayer de répondre de ce dont est l'auteur, mais même, et surtout, de ce dont on ne l'est pas.

C'est quand on a tort, qu'on sait ou sent, de manière souvent confuse, qu'on a tort, que l'on lamentablement s'efforce de se convaincre que l'on a raison, et c'est triste et ignoble.




Saturday, December 27, 2014

Les prétentions, les exigences et les hardiesses des sots sont illimitées; d'où bien souvent leurs succès. Mais on peut douter qu'aucun de leurs succès, si éclatant soit-il, ait le sens d'une réussite véritable.

On croit pour l'heure que l'être humain est un animal forcément mimétique, mais cela n'est vrai que jusqu'à un certain point au-delà duquel, la volonté mimétique n'est plus qu'une pathologie, et de cela on ne veut grand-chose savoir (parce qu'on le sait?), surtout si l'on est (paresse? débilité?) incapable d'aller au-delà de ce point.

Il est plus facile de se tromper au sujet d'une oeuvre qui présente des apparences de simplicité qu'au sujet de telle autre oeuvre qui d'emblée rebute par ce qui en semble l'hermétisme.

Il a raté sa vie, c'était sa manière à lui de la réussir, mais il n'est pas sûr qu'il l'ait jamais su.

Les grands hommes ne vivent jamais avec leur temps, ils sont toujours en avance, même quand ils sont en retard.

Petit, on voudrait ressembler à quelqu'un, puis on se dit qu'on voudrait être soi-même, avant de, si on a de la chance, souhaiter n'être rien du tout.

Friday, December 26, 2014

Il faut, pour souscrire à ce qu'on entend par démocratie, beaucoup de complaisance ou beaucoup de naïveté, mais un rien de lucidité suffit pour qu'on s'y, avec un bien farouche acharnement s'oppose.

C'est au nom de la démocratie que l'on promeut le plus aisément la dictature.

Aussi longtemps que la démocratie ne sera qu'un mot, on n'en pourra attendre grand-chose.

Se passionner, se battre pour la démocratie? Oui, pourquoi pas? Mais à condition de s'en constamment méfier.

La démocratie est un idéal plutôt mal conçu; ce qu'il faut, ce qui manque, c'est la démocratie en tant qu'idée, en tant que concept, et ce n'est qu'alors que la démocratie pourra avoir quelque sens  et, même peut-être, quelque chance.

C'est parce qu'il rêve de régner en dictateur qu'il fait semblant d'épouser les thèses les plus démocratiques, les plus libertaires même, et ce ne sont pas les seuls nigauds qui s'y laissent prendre.

Thursday, December 25, 2014

Le passé, ce n'est pas tout simplement ce qui n'est plus présent, c'est surtout ce qui n'est pas encore présent et qui présent, on peut le craindre, jamais sans doute ne sera.

Qu'est-ce que le présent si ce n'est ce qui constamment s'efface, disparaît et n'est donc jamais vraiment présent?

Rien de plus puéril que des projets d'avenir, car l'avenir, c'est ce qui est toujours à venir et qui donc ne vient jamais.

Vraiment, ce n'est pas grand-chose, une  vie; c'est presque rien, mais c'est ce que l'on peut difficilement accepter et l'on s'efforce, à coups d'inventions, de créations et de mensonges, de se convaincre qu'elle est toujours, s'agît-il d'une vie médiocre et misérable,  d'une importance superlative.

Il faut toute une vie pour apprendre et comprendre les choses les plus élémentaires et, bien souvent, toute une vie, durât-elle infiniment longtemps, n'y suffit, mais on ose quand même se croire intelligent.


On se débarrasse difficilement, si tant est que l'on s'en débarrasse, de ses défauts et de ses vices, mais les qualités et les vertus ne s'acquièrent jamais vraiment; il en faut toujours faire et refaire l'apprentissage.

Wednesday, December 24, 2014

On s'invente toute sorte d'obligations secondaires, frivoles et inutiles pour ne pas avoir le temps de se soucier des vraies obligations auxquelles on est soumis.

La vie est faite de bien plus et de bien moins d'obligations qu'on veut bien le croire, et on trouve, en plus, le moyen de se tromper quant à ses obligations à soi.

On pourrait penser qu'on n'a d'obligations qu'à soi et aux siens---------expression redoutable dont on ne sait jamais très bien ce qu'elle peut signifier--------, peut-être même qu'à soi seul, mais ce serait se contenter d'une vue bien étroite de ce qu'on nomme ses obligations à soi et il serait peut-être préférable de ne se croire, de ne se sentir aucune obligation.

Un homme libre, ce n'est pas un homme qui n'a pas d'obligations, mais quelqu'un qui ne se trompe quant à ses obligations, et il n'y en a probablement pas beaucoup.

Une obligation n'en est une que si l'on ne peut la respecter, l'honorer, s'en acquitter, mais ce n'est pas ce que tiennent la Famille, l'Ecole, l'Eglise  le Judiciaire, le Parlement, l'Etat; heureux ceux qui s'élèvent au-dessus de la Famille, de l'Ecole, de l'Eglise, du Judiciaire, du Parlement, de l'Etat, car ce sont des êtres libres.

L'être humain ne naît pas libre et la Société partout l'asservit bien plus encore.


Tuesday, December 23, 2014

A entendre la plupart des gens, la vie est surtout faite de problèmes, elle serait même uniquement composée de problèmes, mais c'est probablement ce qui les pousse à s'obstiner à vivre, car ils veulent (inconsciemment) démontrer qu'une vie d'où serait absent tout problème est possible; il n'y a peut-être pas de tâche philosophique plus immense que celle-là.

Il faut être vraiment con pour s'ennuyer et être malheureux et tout le monde le sait bien, vu que personne n'avoue sincèrement être sincèrement désoeuvré, triste et malheureux., sauf s'il y prend plaisir; mais alors il ne s'ennuie ni n'est malheureux.

Tout est évident sauf, bien évidemment, ce qui est évident.

Un penseur, un artiste qui blâmerait les autres de ne le point comprendreaurait très peu, à peine raison de s'exprimer ainsi; il devrait plutôt s'en prendre à lui-même de n'avoir pas su se faire entendre.

Il n'y a pas d'oeuvre difficile, il n'y a que des lecteurs paresseux.

On critique et condamne les autres pour éviter de se critiquer et de se condamner soi-même: c'est peut-être astucieux, mais c'est surtout vil.





Thursday, December 18, 2014

La même action commise par la même personne n'obéit pas toujours à la même motivation, mais que l'on ne s'attende pas à ce qu'un procureur, un magistrat ou un juge soient en mesure de comprendre cela.

Un juriste peut s'intéresser à la justice, encore que le cas ne soit point si fréquent, mais un avocat?

L'avocat de la défense? C'est là une bien curieuse expression; tout avocat est toujours foncièrement avocat de la poursuite: il suffit de passer rien qu'une demi-heure ( au maximum) au tribunal pour s'en apercevoir.

Wednesday, December 17, 2014

Point de grand-chose besoin n'est pour toute une vie dans le drame basculer faire, n'en eût-on la moindre intention, et c'est ce qu'il y a d'encore plus grave et inquiétant, mais en a-t-on cependant jamais conscience?


Tuesday, December 9, 2014

Comment ose-t-on demander à des gens ivres, à des gens enivrés de promesses et de mensonges d'aller voter, tout  en sachant qu'ils ne pourraient, étant presque complètement saoûls, étant donc dans un état d'idiotie avancé, qu'effectuer, quoi qu'ils fassent, que de mauvais choix?

Il est toujours extrêmement difficile d'avoir un comportement digne et noble, mais plus encore en période électorale, et cela s'applique, en général, autant aux candidats qu'aux électeurs.

Que peut-on faire et que faut-il faire dans un pays où la plupart des gens -------mais ce serait déjà suffisamment grave s'il ne s'agissait que d'une minorité ------ n'aspireraient qu'à vivre comme des esclaves?  Ceux qui n'aspirent à vivre comme des esclaves devraient le savoir, le savent même, et s'ils n'agissent et ne réagissent beaucoup, c'est probablement qu'esclaves déjà, eux aussi, ils ne peuvent se battre que pour leur libération à eux d'abord, avant de se mettre en tête d'aller libérer ceux qui jubilent d'être des serfs et tiennent à continuer à être tels.

La liberté n'est pas une vertu sociale et un homme libre ne peut que s'éloigner de la société des hommes alors même qu'il vit au milieu d'autres hommes, et cela, ce comportement, qui s'impose à tout moment pour l'homme libre, s'impose bien plus encore à ses yeux à certains moments de la vie sociale: quand il se déroule un match de boxe ou de football aux dimensions d'événement national dans ce qui sert d'esprit aux gens; quand ont lieu des élections.

Tout électeur devrait, au moment de voter, garder à l'esprit que ceux en faveur desquels il s'apprête à voter peuvent fort bien se révéler demain être ses oppresseurs les plus cruels, ses oppresseurs personnels et ceux des siens aussi.

Il se passionne pour la politique, mais ne s'intéresse pas aux élections; ce qui l'intéresse, lui, c'est la révolution et c'est à cela qu'il, sans en avoir l'air, sans cesse travaille.


Tel celui qui, faute de pouvoir être écrivain, se contente d'être écrivant, on s'accommode, vu son incapacité à être politique, du simple statut de  politicien ou même de celui, bien moins honorable, sinon honteux, de politicard.

Bien des gens croient que faire de la politique, c'est tout simplement participer à des élections, se faire élire, devenir ministre, mieux Premier ministre ou encore Président de la République, sinon (pourquoi pas?) roi ou Empereur, comme Bokassa, par exemple; cependant la politique, la vraie, ne se réduit à des activités aussi peu importantes que celles d'un ministre ou d'un Premier ministre que pour ceux qui n'y comprennent rien, pour ceux qui sont incapables de comprendre que faire de la politique, c'est oeuvrer pour que soit possible un espace de liberté au sein duquel tout le monde sera appelé à vivre dans le respect de tout et de tous, dans un espace donc de justice, ce que suppose le respect par tous de tout et de tous, mais pour que cela soit, encore faut-il qu'y prévale la notion d'équité, étant donné que sans équité,il ne saurait de justice y avoir, laquelle est indispensable au règne de la paix qui prélude à l'harmonie favorable au travail producteur de la richesse pour le bien-être de tous dans un climat de conviviabilité, tâche plurielle rendue d'autant plus difficile que l'on n'a génétalement ni le temps, ni surtout l'intelligence d'y songer.

Ce n'est pas à ses convictions personnelles, lesquelles ne sont souvent que ses préjugés à lui, que l'homme politique se doit d'être fidèle, c'est plutôt aux fluctuations de la réalité, non pour y adhérer, mais pour les maîtriser, tout en feignant de n'avoir point changé aux yeux du public qui ne saurait croire en lui que s'il demeure toujours tel qu'il leur semble avoir toujours été, sauf s'il n'a cure de   l'efficacité de son action et qu'il ne soit soucieux que de l'héritage spirituel qu'il rêve de laisser un jour.

Avant les élections, le politicien assure aux  gens qu'ils peuvent compter sur lui, mais une fois élu, il leur reproche de n'avoir pas appris à compter sur eux seuls, et ce n'est certainement pas lui qui est le plus à blâmer.

On demande aux électeurs de faire preuve de discernement au moment de voter  afin qu'aveuglés par des flatteries faciles, ils soient des proies encore plus faciles pour ceux qui n'éprouvent aucun sentiment de gêne à quémander leurs votes cependant qu'au fond d'eux-mêmes ils les méprisent férocement.

Un politicien, c'est bien souvent quelqu'un qui ment même quand il dit la vérité.









Monday, December 8, 2014

C'est de slogans et de symboles que se nourrit le plus souvent le politicien et c'est de slogans et de symboles qu'il nourrit ceux qui l'écoutent; il y a heureusement des gens qui ne l'écoutent point, mais ils ne sont malheureusement pas assez nombreux.

Le politicien doit, pour convaincre la foule, être lui-même convaincu, ou feindre bien plus encore  d'être lui-même convaincu au point de s'oublier et de finir par se croire réellement convaincu.

Se méfier de tous ceux dont les convictions personnelles sont synonymes de vérités inaliénables: ce sont des dictateurs en puissance.

Le politicien et, même, le politique doivent forcément afficher des convictions en public, convictions qu'ils sont trop souvent comme contraints d'exprimer non sans quelque violence, car sinon, ils risquent, risqueraient de se condamner d'avance à l'échec, et on les peut comprendre; l'essentiel, cependant, c'est qu'ils soient, s'agissant de la cause (plurielle) qu'ils défendent, à l'insu même des autres parfois qui n'y comprendraient rien, constamment traversés  de doutes.

Qu'est-ce que que le politicien sinon quelqu'un qui promet d'être un politique, un instrument au service du peuple, voire  de la population, et qui, bien souvent, ne l'est pas, et qu'est-ce que le peuple, ou la population, sinon un instrument bien réel et, même, vivant, au service du politicien?

Toute personne passionnée de politique ne peut pas, si elle est vraiment passionnée de politique, ne pas, au beau milieu d'une campagne électorale, envisager d'abandonner toute activité politique, mais ils ne sont pas nombreux, si tant est qu'il y en ait, ceux qui, engagés dans une campagne électorale, se passionnent vraiment pour la politique






Sunday, December 7, 2014

Rien ne mine la vie collective tant que la violence: violence individuelle, violence au sein du couple, à l'intérieur de la famille, violence dans la rue, violence sexuelle, violence à l'école, violence commise par ceux dont le rôle est de servir et de protéger, mais qui abusent de leur autorité pour réprimer et opprimer, violence de l'argent, violence des, comme on dit, institutions, dont presque tout le monde est potentiellement victime, violence du plus fort, violence du Pouvoir, violence de l'Etat, et pourtant il n'est ni projet, ni discours, ni action politiques qui se proposent d'au moins atténuer ces différentes formes et expressions de violence; c'est, à moins de considérer que l'être humain est foncièrement et incurablement violent, à n'y rien comprendre,mais il n'est pas sûr qu'il le soit, car soit il est violent naturellement, et c'est alors la fonction de la culture de le guérir de la volonté de violence qui le dévore, soit la violence est un phénomène culturel, et ce sera encore une fois et  toujours à la culture, à la révolution culturelle, c'est-à-dire à l'art, d'intervenir.

Personne ne saurait demander à qui que ce soit, ni à Dieu, s'il existe, ni, s'il y en a, aux politiques, à ceux que j'ai ailleurs appelés les métapolitiques, encore moins aux politiciens, aux législateurs, de débarrasser la Société de la violence, mais, en attendant la venue de Dieu et l'apparition des métapolitiques, on devrait pouvoir exiger des politiciens et des législateurs qu'ils s'attellent à la réduction de la violence où qu'elle se manifeste.

Qu'un flic ait inutilement recours à la violence est, à la limite compréhensible; après tout, ce n'est qu'un flic, mais qu'un avocat, un magistrat, un juge en fasse autant est passablement troublant; à moins qu'il n'y ait pas de différence entre le flic, l'avocat, le magistrat et le juge; et cela ne semble point impossible.

La différence entre le criminel et le magistrat ou le juge bien souvent se résume à ceci que le criminel reconnaît plus volontiers qu'il transgresse les lois, qu'il fait acte de violence.

Sans doute une société d'où la violence serait absente ou eût été chassée est-elle impossible, mais il peut exister et il existe bel et bien des sociétés où la violence se réduit à des formes et expressions si minimes qu'on la croirait inexistante.

Pour combattre efficacement la violence, sous quelque forme qu'elle se présente, il faut une violence encore plus violente, celle de la force, du droit, de la vertu, de l'art, de la non-violence, mais seuls des esprits supérieurs sont en mesure de comprendre ce que peut être la violence de la non-violence, et les esprits supérieurs sont rares, très rares.








Saturday, December 6, 2014

Pratiquement tout électeur vote mal, lors d'une consultation électorale, même quand il vote bien, n'effectuant pour ainsi dire jamais le bon choix pour de bonnes raisons.

Le pouvoir et la richesse, c'est bien beau, mais sans doute pas à n'importe quel prix; cependant, il ne faut pas essayer d'expliquer cela aux politiciens.

Quand le philosophe officiel du Prince se comporte comme son laquais, et non comme son précepteur, c'est qu'il doit être, en fait, un imposteur, et les princes, surtout quand ils sont, eux aussi, des imposteurs, préfèrent, pour des raisons évidentes, traiter avec les pseudophilosophes plutôt qu'avec les vrais.

On accuse la Foule d'être aveugle, mais on oublie que ceux qui s'adressent à elle ne le sont bien souvent pas moins.

C'est bien moins le désir de justice qui guide le choix de l'électeur, que l'emprise qu'a sur lui la volonté de ressentiment ( au sens nietzschéen), mais il la confond, cette volonté, avec le désir de justice.

Ceux qui s'étonnent que les scélérats soient, à l'occasion des élections, préférés à des gens vertueux ne savent peut-être pas que la plupart des gens ne sont que des scélérats eux-mêmes.
Les sadiques infligent de la souffrance aux autres parce qu'ils y prennent plaisir; ils ont au moins cette excuse, eux,  mais que dire de ceux qui le font sans même que cela ne leur procure le moindre frisson?

Toujours, en toute circonstance, la plus hostile comprise, avoir une attitude et un comportement dignes et honorables,c'est peut-être ce qu'il peut y avoir de plus difficile dans une vie humaine.

On peut mentir aux autres, on peut mentir à soi-même, mais ce n'est pas ce qui étouffera la vérité.

Le passé, c'est ce qui n'existe pas encore, le présent, ce qui n'existe déjà plus, et l'avenir, ce qui n'existera jamais; et l'on s'accroche donc à la vie.

L'être humain est le seul être vivant à savoir et à pouvoir se cacher, se dissimuler consciemment, et, quand on en serait conscient, on a l'air de trouver cela normal.

L'animal, face au danger, fuit mais sans se cacher, tandis que l'être humain fuit en se cachant ou se cache en fuyant.




Friday, December 5, 2014

Toute forme d'autorité tend toujours, à tout niveau, à être abusive et dictatoriale, surtout quand elle sait pouvoir jouir de l'impunité et ce ne sont pas les lois seules qui y peuvent constituer un frein: il faut surtout une révolution dans les moeurs, dans les comportements; bref ce qu'il faut, c'est une révolution du langage. Malheur aux sociétés dans lesquelles il n'y a pas de poète ou dans lesquelles ce sont des propagandistes, autrement dit des proxénètes, qui passent pour poètes.

Il y en a pour qui la liberté est celle de nuire aux autres, de les exploiter, de les opprimer et de les assassiner; c'est la liberté telle que l'entendent bien souvent ceux qui sont au pouvoir et leurs acolytes, la liberté de ceux que l'on a le devoir d'exterminer sur l'autel de la Liberté.

Quand le droit est l'expression de la volonté populaire, de ce que l'on croit pouvoir tenir pour l'expression de la volonté populaire, il faut alors tout en craindre, vu que la volonté dite populaire est toujours aisément manipulable et qu'elle ne cesse de se modifier au gré de la situation, au gré des événements.

Le droit n'est le droit que si, dans les relations entre êtres humains, et même dans celles qu'il peut y avoir entre les êtres humains et ceux qui humains ne le sont pas, il est l'expression d'une nécessité non subjective; sinon ce n'est que de la foutaise.

Avec les élections telles qu'on en accepte le principe dans et pour le champ politique, n'importe quel imbécile, n'importe quel analphabète  peut aspirer aux fonctions de législateur; il s'agit là non d'une bizarrerie, mais d'un scandale qui, de se régulièrement répéter, n'a jamais rien présagé de bon pour les hommes, et ce n'est pas demain qu'il en ira autrement, sauf peut-être si les êtres humains demain, dans leur majorité, devenaient vertueux, mais la très grande majorité des êtres humains n'ont, on peut le craindre, aucun penchant pour la vertu.

La vertu, c'est le respect de l'autre, de tout autre, quel qu'il soit, pourvu qu'il ne porte pas atteinte à autre que lui, en tant que respect de soi.




Un Gouvernement qui oeuvre pour le bien de la population dont il a la responsabilité, c'est chose si rare que l'on serait en droit de douter que cela puisse exister, même si, de temps à autre, cela existe.

Un homme intelligent sollicité pour occuper de hautes fonctions doutera toujours, encore que cela n'arrive pour ainsi dire jamais, ou alors pour de mauvaises raisons, d'en être capable, mais point un connard; bien évidemment. Le plus grand tort de ce qu'on nomme démocratie, et qu'on ferait mieux d'appeler kakistocratie, c'est de permettre à des connards de confier de graves responsaibilités à d'autres connards.

X est-il effectivement le Président de tel pays? C'est bizarrement ce que croient bien des gens; il est vrai que ce sont principalement des ploucs, mais quand même!

Gouverner n'est pas administrer et administrer, ce n'est pas gouverner: de confondre les deux, on non seulement révèle qu'on ne comprend ni ne connaît rien à la politique, on contribue surtout à l'effacement du rôle de la politique dans la vie de tous les jours.

On pourrait, non sans raison, trouver qu'il n'est rien qui soit si trivial qu'il ne mérite l'attention du politique, mais il faudrait qu'en même temps il ne cessât d'interroger les conditions qui rendent possible ce qui n'est guère tolérable, ce qui ne devrait pas être, non moins que celles qui impossibilisent ce qui devrait être.

Ce qui devrait être, c'est ce qui n'empêche point les êtres humains de vivre en relative harmonie les uns avec les autres et c'est la tâche ultime du politique: c'est à la fois bien plus simple et beaucoup plus compliqué qu'on ne le croit.






Thursday, December 4, 2014

Lire Philippe Sollers! Je pourrai dire que je ne fais que ça; depuis environ quarante ans; à l'époque---déjà!-- où Lacan se disait aussi illisible que Philippe Sollers, renforçant ma conviction que Sollers, je songe au Sollers de Drame, de Nombres, de Lois, de H, de Paradis, et de Femmes surtout, sans oublier celui de Logiques, de L'écriture et l'expérience des limites, celui de ce remarquable texte écrit dans le numéro de juillet 1971 de Critique (Le nombre d'or, je crois), c'est l'écrivain par excellence.
 Et même si je n'ai point achevé un texte très sollersien, écrit il y a maintenant très longtemps, je ne craindrais pas de dire que tout ce que j'écris, tout ce que j'ai publié jusqu'ici n'est rien d'autre qu'une lecture de Sollers; et cela, je le dis sans songer à la Note 47 (je crois) de La Pharmacie de Platon.

Tout ce qui est politique n'est bien souvent que littérature ( au sens courant de cette expression) et tout ce qui est littérature, en tant que ce qui s'écrit,que  ce qui ne cesse pas de s'écrire, est toujours politique.

On ne peut être politique que si l'on est également philosophe et artiste; si malgré tout, malgré qu'on ne soit ni  philososphe ni artiste, on se met en tête de faire de la, comme on dit, politique, on ne sera que politicien, quand on ne serait politicard, autrement dit voyou; mais il est vrai qu'il y en a que cela ne dérange point.

Il n'est peut-être pas d'homme politique qui ne veuille se donner une image d'intellectuel et, pour y parvenir, l'homme politique a la plupart du temps la mauvaise inspiration, la maladresse de se prendre pour écrivain, alors qu'il n'est, dans le meilleur des cas, qu'écrivant.

Ce n'est pas parce qu'il peut arriver au philosophe de s'engager en politique, que l'homme politique doit se croire autorisé à jouer les penseurs.

Les hommes politiques ont tendance à mépriser et à envier les intellectuels en même temps, et on n'a aucun mal à les comprendre.


Il est très difficile à l'intelletuel de réussir en politique, mais impossible à l'homme politique de se transformer en intellectuel ou artiste.



 


Wednesday, December 3, 2014

L'esclave, quand il se trouve dans l'impossibilité, ses plus intenses efforts nonobstant, de se libérer, finit par se convaincre qu'il est libre ou qu'il, ce qui revient plus ou moins au même, adore l'état dans lequel il est maintenu, et personne n'aime tant à s'entendre dire qu'il est un homme libre que s'il est esclave, phénomène bien connu de tout politicard qui ne manque jamais d'en tirer profit.

On méprise toute personne malhonnête, sauf si l'on est malhonnête soi-même, mais il n'y a pas que les gens malhonnêtes qui ne méprisent ceux qui sont malhonnêtes, et l'on peut s'en convaincre à considérer l'attitude d'admiration quasi religieuse qu'a plus d'une personne indéniablement honnête se délectant des propos de bien des politiciens.

Le discours politique, ne fût-il partout le même, se nourrit principalement de contrevérités et d'hyperboles, il n'est persuasif  que s'il n'est pas convaincant, que s'il débite des énormités, et c'est ce que, tôt ou tard, parfois à leurs dépens, comprennent ceux qui font de la politique, encore que ce soit rarement eux, ce ne soit presque jamais eux les victimes de ce discours.

On prend les hommes politiques au sérieux, mais point les comédiens, alors que ce devrait être le contraire; c'est à n'y rien comprendre.

Il doit bien y avoir quelque parcelle de vérité à ces accusations, à ces insultes que les adversaires politiques se régulièrement lancent, et cela seul suffirait à jeter le discrédit le plus total sur bien des politiciens, sur les chefs politiques surtout, mais il semble que presque personne n'y veuille faire attention.

Ce qu'on nomme d'un terme à peu près incompréhensible le public a certainement raison de condamner les hommes politiques, plus particulièrement ceux qui sont au pouvoir, il, le public, aurait bien plus raison encore  de se condamner lui-même.











Tuesday, December 2, 2014

On condamne l'inconduite du criminel-------et l'on n'a point tort-----------, mais point celle du magistrat ou du juge.

Le législateur bien souvent est celui qui a le droit de ne pas se conformer à la loi.

Un authentique Etat de droit, c'est un Etat dans lequel tout le monde est équitablement assujetti à la loi; autant dire que ça n'existe pas.

Il y a des gens qui croient, ou veulent croire, que les hommes de loi sont des fous de justice: fous certainement, de justice, certainement pas, du moins d'après certaines personnes  que personne ne pourrait accuser d'être bêtes et viles.

Le médecin s'intéresse-t-il à la santé, ou à la maladie du patient? Question difficile.

Une société de gens vertueux est impossible -------------les imbéciles eux-mêmes le savent-------; faut-il pour autant que toute société soit principalement composée de fumiers?
Il est difficile d'admettre que la collectivité au sein de laquelle on vit  est injuste et inéquitable, de convenir qu'elle est un champ dominé par la violence de la force bien plus que par celle du droit, et tyrans et dictateurs de s'en réjouir.

Ce qu'on nomme droit, dont, par ailleurs, il se faut demander si cela peut réellement exister, n'en est même pas, surtout dans l'expression concrète qu'il trouve dans le quotidien, l'approximation; c'en serait plutôt la négation et la prostitution.

A la proclamation des résultats d'un scrutin, c'est à un véritable délire qu'on assiste, et on ne croit pas si bien dire.

Ceux qui parlent sans cesse de devoirs, du devoir en général, et pas seulement quand se déroule la farce des élections, devraient la boucler au lieu d'ouvrir la bouche pour répandre des puanteurs: le devoir, et c'est le mot devoir lui-même qui le dit clairement, c'est ce qu'on n'accomplit pas, c'est ce qu'on ne peut accomplir; c'est en cela qu'il est devoir , ce que l'on doit sans cesse et toujours s'efforcer de faire, mais sans y jamais parvenir.

Une société composée presque uniquement de gens intelligents et vertueux,c'est ce que redoutent le plus la plupart des gouvernants et leurs valets; ils ont tort cependant, car une telle société, du moins pour l'heure, et peut-être pour toujours, ne saurait exister.

Il ne faudrait, aux élections, voter pour un candidat, que s'il est avéré que la misère des autres l'empêche de vivre; il existe des personnes, pas beaucoup, mais il en existe, que la misère des autres empêche de vivre; elles ne songent cependant à participer à des élections.





Monday, December 1, 2014

Il y a essentiellement deux catégories d'électeurs: ceux qui adorent se laisser piétiner par ceux qu'ils portent au pouvoir, et ceux qui sont convaincus de pouvoir influencer et dominer ceux qu'ils élisent ou font élire; il manque cruellement une troisième catégorie, celle qui tient que le rôle de l'individu au sein d'une collectivité consiste à collaborer avec les autres membres de la collectivité en question, mais cela, cette collaboration,  qui était probablement possible il y a quelques siècles de cela, ne l'est plus depuis que la nation, l'Etat, constructions pourtant relativement récentes, n'existent plus, ayant été remplacés par les associations internationales d'industriels, d'investisseurs et de banquiers.

Les élections sont maintenant chose du passé, et peut-être même n'ont-elles aient jamais eu de véritable actualité, mais leur caractère obsolète se précise de nos jours, depuis quelque temps déjà en fait, du fait que cene sont pas ceux que l'on élit qui gouvernent, mais ceux qui les tiennent sous leur contrôle, que la plupart du temps on ne connaît même pas.

Jamais la Révolution n'aura, maintenant que l'Humanité est principalement composée d'esclaves---------dont la plupart s'ignorent, il est vrai--------été plus nécessaire, et c'est pour les hommes une chance immense; mais en même temps, jamais la Révolution n'aura semblé plus impossible, et c'est là une calamité absolument innommmable.

La Révolution est nécessaire parce qu'elle est impossible; si elle était possible, elle ne serait que banale et ne mériterait une seconde d'attention, et c'est parce qu'elle est impossible qu'elle est-------et je pèse mes mots-------possible.

La non-réalisation de la Révolution, c'est ce qui la peut préserver de l'emprise de l'idéologie et lui garantir une certaine permanence, mais à condition que l'on sache que la Révolution, si elle a lieu, est interminable; elle ne peut avoir lieu qu'à cette condition: en n'ayant pas lieu ou, si l'on préfère, en n'ayant pas de fin.

S'engager en politique sans envisager de faire la Révolution, c'est avoir une bien piètre opinion de soi surtout, et la plupart de ceux qui s'engagent en politique n'ont pas tort d'avoir une piètre opinion d'eux-mêmes.






Sunday, November 30, 2014

On pourra commencer à faire confiance à la dynamique des élections le jour où l'électorat sera assez intelligent et honnête pour ne pas se sentir offensé et humilié à chaque fois qu'un imbécile ou un salopard se feraient élire au détriment de quelqu'un dont les qualités d'esprit, de coeur et d'âme seraient incontestables.

Personne ne s'aviserait d'accepter qu'un ignorant, qu'une crapule, remplisse des fonctions de législateur, mais n'est-ce point ce qui, en permanence, se produit?

Il faudrait pouvoir exiger que chacun se comporte avec un minimum de noblesse dans les moments, dans les périodes plutôt, de grande fébrilité collective, comme par exemple, quand vont avoir lieu des élections, mais il est déjà si difficile de se soucier de noblesse même en temps, comme on dit, normal.

Dès qu'il accède au pouvoir, le dernier des imbéciles se convainc d'être un foudre d'intelligence, cependant que quelqu'un d'intelligent doute toujours, même s'il n'a pas lu Freud déclarant à la face du monde que gouverner, éduquer et psychanalyser sont des tâches impossibles, d'être en mesure de gouverner.

En politique surtout, quelqu'un est intelligent quand il est riche, et le reste importe peu.

Il n'y a peut-être rien de plus dangereux que quelqu'un exerçant le pouvoir, ou, tout simplement détenant quelque autorité, car il incline alors à se croire capable de tout impunément, et quand quelqu'un se croit capable de tout impunément, ou désire pouvoir tout, absolument tout faire impunément------ce qui n'est pas toujours le cas de toute personne exerçant le pouvoir ou détenant quelque autorité-----,c'est qu'il est devenu urgent de se débarrasser de lui.






Il est trivial de relever et de rappeler ce qui unit la politique telle qu'elle est pratiquée dans l'espace public, toute tournée vers l'extérieur, vers le public dont elle ne se lasse de solliciter l'attention admirative  par le biais d'une identification passive et  illusoire avec les effets de visibilité qu'elle promeut, et le spectacle cinématographique, mais peut-être point si trivial au fond, vu qu'on est d'autant moins conscient de ce fait  qu'on en est comme le prisonnier.

La politique, c'est presque en permanence ce dont elle est, en fait, l'antithèse: une forme de cinéma, cinéma tout à fait banal, grossier et vulgaire, tandis que le cinéma, le vrai, qui est écriture et jamais simple spectacle, est toujours politique même et surtout quand il ne traite pas directement de politique.

La différence entre le politique et le bandit, c'est bien souvent une différence de méthode et de style, ce n'est bien souvent que cela.

Ce qui intéresse les gens dans le domaine politique, c'est surtout sa dimension agonale, constamment exacerbée par un manichéisme artificiel, pâle reflet d'un autre manichéisme, bien réel celui-là et dont il s'inspire sans doute en partie au moins, celui qui oppose le Vice à la Vertu, le Bien au Mal,  qu'il crée et alimente en même temps qu'il s'en nourrit, alors qu'il convie au spectacle du meurtre et du sang devenu manifestation de la justice des hommes se révoltant contre ce qu'ils croient pouvoir identifier comme étant l'intolérable par excellence.


Qu'un homme politique accepte de s'humilier est à la limite compréhensible, étant donné qu'il s'attend à à peu près tout pour prix de son engagement politique et des humiliations qu'il, cet engagement, peut impliquer, mais le public, toujours plus ou moins homogène, malgré la diversité des traits dont il est constitué, n'est, lui, nullement tenu de s'humilier, et pourtant il s'humilie bien plus encore que le dernier des politiques.

Ceux qui déclarent vouloir faire la politique autrement n'éprouvent ni gêne ni honte à continuer à la faire comme on la, du moins d'après eux, faisait jusque-là








Friday, November 28, 2014

Le terme politique, qu'il s'agisse du ou de la politique, ne fonctionne trop souvent que comme une catachrèse: ce que l'on tient pour de la politique n'est la plupart du temps autre chose que l'art, si l'on peut dire, de la magouille, cependant qu'il devient difficile, voire impossible, de distinguer le politique de la fripouille, et la fripouille du politique, et quand on s'en apercevrait, on feint généralement de n'en rien savoir.

L'activité politique est, chez les barbares, autrement dit chez les modernes -----et la notion de temps, de chronologie n'est, ici,  d'aucune pertinence ---, essentiellement masculine, même quand ce sont des femmes qui en sont protagonistes et ce n'est un secret pour personne, certainement pas pour ceux qui auront remarqué combien, en politique, les femmes perdent toute féminité, deviennent laides, et même bêtes, mais seulement chez les modernes.

Les politiciens, pas les politiques, sont en fait, si l'on veut bien exclure les pires d'entre eux,  des artistes ou des intellectuels ratés, mais ce sont, presque toujours, à des degrés divers, des bandits réussis.


Tout le monde fait de la politique, quelques-uns activement et la plupart passivement (soit dit pour simplifier), et c'est ce qui incite à faire dire de la politique qu'elle est une forme de spectacle, mais il est dommage qu'on oublie d'ajouter qu'elle est la forme la plus vulgaire et la plus basse de spectacle.

Les politiciens font seulement semblant d'écouter les gens, on ne comprend pas pourquoi les gens, eux, les écoutent.

Ceux qui gouvernent en vérité n'agissent pas, mais obéissent: ils obéissent à ceux, industriels, banquiers, investisseurs, dont ils sont les serviteurs, tout en se jouant à eux-mêmes la comédie du pouvoir.









Thursday, November 27, 2014

En admettant que tout soit politique ou, même, en reconnaissant que tout est, que tout ne peut pas ne pas  être politique, quand tout ne serait  que politique, il faudrait, sans oublier que toutes ces propositions, dont les allures d'évidence masquent l'inquiétante complexité, doivent être longuement interrogées, en même temps ne point omettre le fait que tout ne saurait être également politique, autrement dit que le champ politique est traversé de forces, de rythmes d'intensité qui ne sont pas tous homogènes, qui sont même, souvent, contradictoires, hétérogènes et inégaux et donc (surtout?) que l'engagement , que l'activité politique, que l'implication politique du sujet, disposât-il librement de son temps, connaissent ce qu'on pourrait appeler, pour simplifier,  des temps forts et des temps morts et, cela établi, éviter de les confondre et garder en mémoire, avec toute la lucidité d'un aveugle traversant la rue au moment précis où des véhicules se précipitent comme si les chauffeurs étaient dévorés d'envies de meurtre ou/et de suicide, que ni les temps morts, ni les temps forts ne sont pas toujours ce que, prisonner des clichés, l'on croit avec la suprême conviction de ceux qui toujours d'autant plus savants s'estiment qu'ils sont de véritables analphabètes.

Il est certain que la conscience politique, celle que l'on peut avoir de toute situation, de tout fait, leurs particularités et leurs spécificités aucunement, autant que possible, négligées, se doit d'être à certains moments plus éveillée, plus active, mais ne dirait-on pas que c'est dans ces moments, dont l'identifications n'est jamais aisée, que la conscience politique est particulièrement molle, car abrutie par les événements et pas que par les événements?

Les élections constituent-elles un moment important dans la vie d'une collectivité? A cette question il est extrêmement facile de répondre, même si la réponse qui s'impose va à l'encontre de ce qui frappe comme étant irréfutable.

Etant donné que les politiciens et, même, les politiques semblent incapables d'accéder à la sainteté, il faudrait peut-être que les saints s'engageassent en politique; mais, ne le font-ils, quand il y en a,  déjà, n'en eût-on conscience?

On éconduit les mendiants qui frappent à la porte, sauf quand ce sont des politiciens, et on n'en a pas honte!

On a probablement inventé les élections pour essayer de prévenir toute possibilité de révolution; on n'y a pas toujours réussi, mais qui niera que les élections soient, bien souvent au moins, l'antithèse de la révolution? La question est toutefois loin d'être facile à concevoir et à formuler.












Wednesday, November 26, 2014

Si  le mot démocratie lui-même n'est pas plus démocratique qu'antidémocratique, ce que, dans la réalité, on célèbre en tant que démocratie, est bien plus antidémocratique que démocratique, et  mériterait mieux d'être qualifié de dictature.

La dictature n'est pas toujours brutale et spectaculaire, mais c'est justement quand elle est comme invisible, qu'elle est plus dangereuse et malfaisante.

Les dictateurs ont l'air de savoir que le mot démocratie ----voire l'idée qu'il renferme aussi, mais le mot seul suffit d'autant plus que la plupart des gens n'y comprennent rien--------est un instrument particulièrement efficace pour asseoir un pouvoir dictatorial.

Ceux qui se gargarisent du mot démocratie, et même des concepts qui y sont attachés, feraient mieux d'essayer de lire Platon: ils comprendront peut-être alors qu'il n'y a peut-être rien de plus potentiellement périlleux que la démocratie, surtout si l'on n'est ni avisé, ni prudent, et les aveugles et les sots, autrement dit les politiciens, que l'on ne confondra pas vec les politiques, s'il y en a, et les foules ne sont ni avisés ni prudents.

Qui oserait affirmer être contre la démocratie? Il faut, pour cela, être un esprit supérieur, peut-être une âme supérieure aussi, mais qui comprend les esprits et les âmes supérieurs?

On ne parle jamais tant de volonté populaire qu'à certains moments de la vie collective et l'on va même plus loin en arguant du devoir de respecter ladite volonté; or il n'est pas sûr que cela soit possible, fût-on armé de dispositions exceptionnellement bien veillantes, pour la raison toute simple, toute bête, que le peuple lui-même, en tant qu'entité homogène et plurielle en même temps, n'existe pas, ne saurait même exister.






Tuesday, November 25, 2014

Il n'y a de sens à voter en faveur de tel gouvernement futur que si l'on est assuré que le gouvernement en question ne sera pas l'ennemi des faibles, des pauvres, des démunis, mais il est peu sûr qu'un tel gouvernement puisse exister; pas impossible, mais peu sûr, et cela est tout sauf rassurant.

Face au gouvernement, à n'importe quel gouvernement (au sens traditionnel du terme) tout le monde est potentiellement quelqu'un de faible, de pauvre et de démuni, et de n'en rien vouloir savoir n'enlève rien au danger immense que cela représente.

On voudrait que le gouvernement fût au service du peuple, de la population, et l'on se lamente de l'inexistence d'un tel gouvernement,  mais, contrairement à ce que l'on croit, un tel gouvernement, un gouvernement qui n'est pas que  l'esclave des riches et des puissants, est très possible

La liberté et la justice sont rarement les thèmes que privilégient ceux --------candidats, électeurs, sympathisants ------- qui participent aux élections, mais quel peut être le degré de bassesse de ceux qui à la liberté et à la justice n'attachent aucune importance? Ou alors si peu que c'est comme si ils n'y en attachaient aucune?

Que la tenue d'élections soit synonyme de démocratie et la démocratie synonyme de la tenue d'élections est un ignoble contresens qui se transmet d'une génération à la suivante, sans que la plupart des gens n'y trouvent à redire, mais il est vrai que la plupart des collectivités humaines sont majoritaiement composées d'imbéciles et d'ignorants, quand elles ne seraient, pire! constituées de salauds et de fumiers.

Les élections n'ont, on le peut craindre, pas grand-chose à voir avec la liberté, la démocratie, la justice, et c'est parce que personne ne l'ignore que (presque) tout le monde feint de ne pas le savoir: , car il est très dur de devoir reconnaître que l'on sait que l'on sait que l'on n'est qu'un pauvre nigaud.


Monday, November 24, 2014

La réalité de la révolution est toujours difficile à saisir dans l'instant même où elle s'opère; même après coup, on ne s'en rend pas toujours compte.

Ce n'est pas dans la rue qu'a (d'abord) lieu la révolution, mais dans les idées et le comportement, dans un certain rapport au langage, autrement dit dans l'interminable de la lecture et de l'écriture.

Le droit de vote est bien souvent un droit à l'asservissement quasi volontaire de soi, mais il ne s'y réduit pas.

Bien des gens votent pour changer de gouvernement; pourquoi pas? Si seulement ils pouvaient savoir qui est au gouvernement, qui gouverne réellement! En vérité, c'est la notion même de gouvernement qu'il faut essayer de penser.

Le gouvernement, quand ce n'est pas le gouvernement de tous pour tous, ne peut que se résoudre à des formes plus ou moins discrètes, ou plus ou moins spectaculaires, de dictature, mais les êtres humains sont trop débiles et trop paresseux la plupart du temps qu'ils sont incapables de concevoir ce que peut concrètement être le gouvernement de tous pour tous.

A observer les comportements et les réactions des foules, surtout en période électorale, mais à l'occasion de tout mouvement de foule en fait,  on ne peut que conclure, en espérant se tromper, que les être humains adorent se comporter comme des sots et des pleutres.


Sunday, November 23, 2014

L'être humain, pour l'heure, n'existe pas encore, sinon comme une espèce de déchet, et il ne faut rien de moins qu'une révolution pour que l'être humain puisse s'élever au-dessus de sa présente condition, mais il n'est pas sûr qu'ils soient, parmi ceux qu'on nomme, à tort ou à raison, humains, nombreux à le vouloir.

La révolution n'est jamais spontanée: il faut aux masses des pédagogues ou des psychagogues (au sens littéral du terme), ou même, éventuellement, des mystagogues, mais elles ne rencontrent jamais que des démagogues.

La révolution est nécessairement, n'en donnât-elle l'impression, violente, mais toute violence n'est pas forcément révolutionnaire et cette confusion entre la révolution et la violence est cause d'incroyables maux.

La révolution, même quand elle n'est pas violente au sens courant , est violente, tandis que la seule violence, quand elle se veut révolutionnaire, engendre le fascisme, comme on l'a plus d'une fois constaté.

Le révolutionnaire n'est pas toujours celui que l'on croit; bien des hommes et, surtout, des femmes sont révolutionnaires qui souvent ne le savent même pas et dont les ânes ne soupçonneront jamais l'héroïsme.

Le révolutionnaire, c'est cet être singulier qui a compris que rien n'est plus contraire à l'affirmation de la vie que le règne du stéréotype.











Saturday, November 22, 2014

Gouverner, ce n'est pas autre chose que créer l'espace, la spatialité, et structurer la temporalité qui permettront à tous de subvenir à leurs besoins, voire de réaliser leurs amibitions et, même, leurs désirs, dans le cadre de lois persuasives et positives, et ce n'est, ma foi! point si difficile.

Quand gouverner rime avec réprimer et a le sens d'exploiter, directement et indirectement, c'est qu'en vérité il n'y a pas de gouvernement  et que, donc, il n'y a pas de droit, et là où le droit est absent, c'est la loi qui triomphe, celle de la force et de la ruse, la loi de la jungle.

Si ceux qui ont, bien plus que les autres, eu égard à leurs fonctions, pour tâche de tout mettre en oeuvre pour qu'entre les hommes ce ne soit pas la loi de la jungle qui triomphe,se démènent, au contraire, pour exacerber ladite loi, bref si les gouvernants et leurs auxiliaires ne jurent que par la force et la ruse, et ne connaissent d'autres instruments que la répression et la domination, c'est qu'il faut les éliminer, de préférence brutalement, spectaculairement et publiquement.

Celui qui gouverne pourrait être tenté de penser qu'il est le propriétaire du territoire dont il a, en fait, pour devoir d'assurer l'intégrité, et que les habitants de ce territoire, qu'il est censé servir, sont là pour être ses esclaves, et il faut bien sûr lui ôter ces sottises de ce qui lui sert de tête, au besoin en lui ôtant la tête.

C'est le devoir de tous d'aider le Gouvernement, mais à la seule condition qu'il y ait effectivement de gouvernement; quand il n'y a qu'un semblant de gouvernement ou que l'on est confronté à une perversion de  gouvernement, c'est que l'heure de la Révolution a sonné.

C'est tous les jours, à toute heure, à chaque minute, à chaque seconde même, que, dans certains pays, sonne la Révolution, mais encore faut-il savoir l'entendre et, surtout, l'écouter, afin de réagir et d'agir en conséquence.




Friday, November 21, 2014

La politique dans la vie de tous les jours, dans chaque instant de la vie de tous les jours, de la vie collective autant qu'individuelle, est d'une importance absolument indéniable, mais il semble bien que cette importance se trouve accrue à un degré superlatif dans des sociétés d'arriérés------il y en a beaucoup------où les gens subissent les effets de la politique au lieu de pouvoir participer activement à la vie politique.

Le champ politique, champ traditionnellement agonistique, mais dont rien ne dit qu'il ne doive être qu'agonistique, offre le spectacle d'une dichotomie opposant les gouvernants aux gouvernés, on pourrait même dire: des dominants à des dominés, et aussi longtemps qu'il en sera ainsi, on ne sera que dans l'antichambre de la politique, vu que la politique ne se réduit pas, quoi qu'on dise et quoi que l'on soit en mesure de constater, à la guerre, ne s'y devrait pas réduire et ne s'y, chez les civilisés, réduit.

Ce qu'il y a de terrible et de dramatique avec l'espace social devenu champ d'affrontement, c'est que la guerre y prend l'aspect d'un semblant de paix quotidienne, tout se passant comme si la paix de tous les jours n'était autre chose qu'une guerre permanente, mais comme elle est, cette guerre-là, invisible et silencieuse, comme elle n'est surtout, sauf très exceptionnellement, spectaculaire, elle se confond avec le cours normal qui passe pour naturel, ou normal, voire obligé, des jours et des nuits.

Il est difficile, la plupart du temps, de parler de la politique ou du politique autrement qu'en tant que concepts dont la concrétisation semble condamnée  à un perpétuel ajournement, sans doute parce que l'être humain, eût-il pour vocation, comme le voulait Aristote, la politique, n'a pas encore atteint ce stade où il pourrait se dire prêt pour la vie politique.

La plupart des hommes politiques, qui ne font de la politique qu'en apparence, ou parce qu'ils le disent et qu'on le croit,agissent sans penser--------et il ne faut les en blâmer, vu qu'ils en sont certainement incapables---------------, tandis que les vrais politiques agissent en pensant.

L'action véritable, en politique, ou n'importe où, est avant tout pensée et c'est la pensée  seule qui est révolutionnaire, mais on croit penser bien plus qu'on ne pense et la conséquence en est que des analphabètes sont convaincus de faire la révolution, alors qu'ils ne font que s'enivrer de formules qui incitent à des actions qui ne sont même pas ridicules.








Thursday, November 20, 2014

Un gouvernement,tel qu'on l'entend traditionnellement, ça sert à gouverner; c'est ce que l'on croit jusqu'à ce qu'on découvre que ce ne sont pas ceux qui sont au Gouvernement, ceux que l'on élit, qui gouvernent.

Un peuple libre n'a pas besoin de gouvernement, il se gouverne tout seul; seuls les peuples d'esclaves, les peuples à l'âme servile éprouvent le besoin d'être gouvernés et il n'y a peut-être plus -----conséquence des vicissitudes de l'Histoire------ que des peuples d'esclaves.

Les êtres les moins libres et qui, en fait, ne sont même pas libres du tout sont ceux qui se croient libres sans l'être, et ils n'ont de cesse de hurler qu'ils sont fiers et heureux de leur liberté, mais c'est probablement parce qu'ils savent qu'ils ne sont pas libres.

Il est rare que les chefs d'Etat ou de Gouvernement, encore moins les ministres, gouvernent réellement, mais seuls certains d'entre eux ne l'ignorent; peut-être.

Ceux qui gouvernent vraiment, ceux qui véritablement exercent le pouvoir n'ont pas le temps d'aller solliciter les suffrages de l'électorat; pourquoi le feraient-ils, vu qu'ils gouvernent déjà et qu'il leur faut se battre en permanence contre leurs propres frères qui cherchent à se substituer à eux?

Ils sont extrêmement nombreux ceux qui s'identifient avec les puissants, avec les vainqueurs; ce sont toujours des gens fort médiocres et ils croient ainsi s'élever au niveau de ceux en lesquels ils voient des êtres redoutablement puissants et qui, trop souvent, ne sont que des larbins.












On peut difficilement faire confiance à toute personne s'engageant en politique, si, au moment de s'engager, elle ne jurait de faire, au cas où elle se ferait élire, voeu de pauvreté, consciente que le non-respect de sa parole aurait pour conséquence obligatoire son exécution sur la place publique.

Le citoyen, l'électeur est censé, à l'occasion des élections, voter, car c'est, dit-on, un devoir; devoir civique, selon certains, et même moral, selon d'autres, mais personne ne lui dira jamais en quoi voter constitue bel et bien un devoir, et l'on peut craindre que celui qui serait en  mesure de le faire ne soit tenu pour un nigaud.

Ce n'est pas pour des personnes, ni pour des idées, ni même pour des idéaux qu'on appelle les gens à voter, mais pour des slogans, des formules publicitaires, et ils acceptent avec enthousiasme.

Voter, c'est choisir, et choisir, c'est renoncer, mais comment choisir et renoncer quand on ne sait qui il sied de choisir et à quoi il convient de renoncer?

Un sujet politique a beau être intelligent et travailleur, s'il n'est pas quelqu'un de noble en même temps, on n'aura pas tort de soupçonner qu'il ne vaut guère mieux qu'un escroc.

Ceux qui aspirent à faire de la politique ne sont pas tous malhonnêtes, mais il y en a tant parmi eux qui sont d'authentiques filous, qu'on est enclin à penser qu'ils ne peuvent qu'être tous des salauds accomplis, et surtout ceux d'entre eux qui ont l'air gentils et honnêtes.










Wednesday, November 19, 2014

Quand vient le moment des élections, il est déjà trop tard pour réagir et agir; non qu'il ne faille s'efforcer à agir, mais c'est surtout avant qu'il fallait songer à agir.

Les élections n'ont jamais l'importance qu'on croit pouvoir leur prêter, elles ne sont pas tout à fait dénuées d'importance cependant, et c'est pour cette raison qu'il faut, en période préélectorale, garder la tête exceptionnellement froide, en période préélectorale et dans les moments caractérisés par de grands mouvements des masses, mais il faut pour cela que l'on ait au moins conservé sa tête, tâche impossible pour ceux qui n'en ont pas.

La tenue des élections représente certainement, encore qu'il faille s'interroger sur les modalités du processus électoral, un progrès, mais il ne s'agit peut-être que d'un progrès insignifiant, et cela, ceux qui exercent vraiment le pouvoir l'ont toujours compris.

La véritable action politique n'est pas celle que l'on croit: seule l'activité artistique, quand il y en a, est authentiquement politique, mais l'activité artistique est rare, les saltimbanques qui se croient artistes n'étant même pas des artisans.

On ne peut faire confiance à quelqu'un, en politique surtout , que s'il est intelligent, honnête, travailleur et qu'il ne soit pas égoïste, et pourtant les gens ont, en général, tendance à faire confiance aux hommes politiques.

Il y a bien des motifs à l'engagement politique, lesquels parfois coexistent malgré leur incompatibilité foncière; il semble cependant que ce qui incite bien des personnes à s'engager en politique, que le motif principal de l'engagement politique, ce soitl'extrême mépris, que, d'ailleurs, elles ne dissimulent pas toujours, qu'elles peuvent avoir pour les autres, et, contrairement à ce que l'on inclinerait à croire, les gens ne sont pas dupes; ils réagissent toutefois de manière contradictoire, et cela n'est jamais bien beau.








Le discours politique, que l'on ne confondra pas avec le discours du politique, si tant est qu'il s'en rencontre, le discours que tient celui (ou celle), qui est actif dans le domaine de la politique et qui est bien plus souvent politicard ou/et politicien que politique, peut-il, a-t-il les moyens de s'abstenir de tout recours au stéréotype, à la familiarité et à la vulgarité du stéréotype, insulte suprème à ceux qui y sont réceptifs, mais qui ne s'en offusquent, ni même ne s'en émeuvent autrement qu'en applaudissant jusqu'au bord de l'enivrement?

A force de parler comme la populace, on finit par lui ressembler, pas toujours sans doute, mais presque toujours.

L'admiration chez les être inférieurs s'exprime par l'adoration et la singerie; au fond l'être inférieur n'admire que lui seul, mais il est tellement sot qu'il lui faut quelqu'un d'autre, une idole qu'il croit admirer, pour cela, tandis que chez les êtres supérieurs. il y en a, elle s'exprime par le respect, l'éloignement et l'effacement de soi.


Quand le politique, qui alors n'est qu'un politicard ou un voyou, s'il n'a su être au moins politicien, refuse de s'offrir en sacrifice, il ne mérite même pas d'être sacrifié, d'être offert en sacrifice pour n'avoir même pas essayé d'être à la hauteur non pas des espérances placées en lui, mais de ce qu'il se promettait d'être: un être d'honneur et de vertu; il ne mérite absolument rien, même pas de l'indifférence.

Ceux qui, comme on dit, font de la politique, ne traitent pratiquement jamais du thème de la liberté, et on le comprend; ce qu'on ne comprend, c'est que les masses non plus ne s'intéressent pas à la liberté, mais on se trompe sans doute.

De même que celui qui est fabuleusement riche ne se croit jamais assez riche, celui qui n'est pas libre se croit toujours magnifiquement libre, suffisamment libre en tout cas.



Monday, November 17, 2014

Ce qui est particulièrement étonnant, étonnant au point d'être inquiétant, dans la sphère politique, c'est qu'on y rencontre régulièrement de véritables ignorants et des imbéciles absolus qui ne laissent pas d'être dévorés par la conviction de pouvoir gouverner, et bien plus incroyable encore, quoique pas tout à fait inexplicable, demeure cette bizarrerie qu'est la foule de ceux qui les admirent, les suivent et s'identifient à eux.

Pour bon nombre de ceux qui aspirent à gouverner, l'art de la politique, dont on a pu dire que c'est la guerre menée par d'autres moyens, n'est guère différent de la pratique du gangstérisme, et ils ne l'ignorent pas, mais ils ignorent qu'ils ne l'ignorent pas.

Il est inexact que les politiciens et, même, bien souvent, les politiques aussi, ne changent pas la vie des gens: ils la changent bel et bien, mais en pire, et l'on a du mal alors à comprendre l'indulgence avec laquelle ils sont traités.

L'Histoire nous apprend qu'un peu partout chaque nouveau régime est régulièrement, et comme systématiquement, bien pire que celui qui le précède, même quand le nouveau se trouve être la répétition de l'ancien; ce serait comme une loi naturelle et contre cela, il ne faudrait pas moins qu'une révolution, mais la révolution est longue à venir.

A la révolution s'oppose la réaction, c'est-à-dire l'habitude, autrement dit une variante de l'inaction, une forme de non-vie, un désir de mort.

Ce n'est pas la mort, mais la vie que les êtres humains craignent le plus: si tel n'était pas le cas, on ferait la révolution tous les jours.




Sunday, November 16, 2014

Les gens sont plus attirés par la richesse, voire par la seule perspective, laquelle se révèle régulièrement fallacieuse, de la richesse, qu'ils ne s'enthousiasment pour la justice, oublieux du fait que sans la justice la richesse est toujours incertaine.

Même les politiques ne font pas ce qu'ils veulent la plupart du temps, ils se soumettent plutôt aux diktats de ceux qui les tiennent en laisse et dont ils ne sont que les serfs, et s'il en va ainsi des politiques, il vaut mieux ne pas savoir ce qu'il en est des politiciens.

Il feint d'être attentifs aux souhaits des autres et ils lui en sont reconnaissants; ils ne savent pas à quel point ils ont de la chance, de ne pas savoir combien il les méprise.

Pour faire de la politique, il faut beaucoup d'indignation et énormément de colère, mais la plupart de ceux qui s'engagent en politique  ne savent pas plus ce qu'est l'indignation qu'ils soupçonnent en quoi consiste la colère, la vraie, celle dont parle Camus par exemple et que Bloy, sans vraiment en parler directement, n'a jamais cessé d'évoquer. Il convient cependant de toujours garder à l'esprit que ni la colère ni l'indignation ne suffisent, encore que nécessaires.

Un sujet politique authentique, c'est quelqu'un qui est capable de se sacrifier, de s'offrir en victime expiatoire (qu'il ne faut pas confondre avec quelqu'un que l'on sacrifie); les Romains savaient être des sujets politiques, mais jusqu'ici, personne n'a peut-être mieux fait que le Christ.

La liberté, la vraie, n'est pratiquement jamais un thème important lors des réunions électorales ou, de manière générale, dans le discours politique; on y substitue une liberté factice et pratiquement tout le monde s'y laisse tromper, à croire que, à telles exceptions près, on aime bien, quand on ne voudrait soi-même mener les autres en bateau, être mené en bateau.








Zola a compris, bien mieux que tous peut-être, bien mieux que Céline lui-même, à quel point la misère peut contraindre à la vulgarité et pervertir jusqu'à l'affection qui pourtant n'est pas encore morte entre deux êtres qui, un jour, se croyaient promis pour toujours l'un à l'autre.

Alors que la misère est, chez Zola, presque toujours laide et repoussant, elle est, chez Bloy, dramatique et même, pourrait-on dire, grandiose et sublime; c'est en cela que Bloy est authentiquement chrétien.

Mauriac aura réussi l'exploit de montrer combien la richesse peut être laide et ------est-ce possible-----pauvre, tout se passant comme s'il fallait qu'on fût riche pour être aussitôt vil et méprisable, d'autant plus vil et méprisable qu'on passe régulièrement pour quelque de bien.

Saturday, November 15, 2014

Il y a des moments où il semble qu'il soit , bien plus qu'à d'autres, particulièrement difficile de ne point céder à la tentation de s'abaisser, de se salir, de se couvrir de honte, tentation qui alors s'impose comme une nécessité, peut-être parce qu'elle rappelle certains appétits, certains désirs que l'on n'ose s'avouer mais dont on ne souhaite pas moins la satisfaction, et dont on se défend comme à contrecoeur: il faut savoir éviter d'être happé par ces moments-là.

Ne rien faire, ne rien tenter dont, personne n'en sût-il quoi que ce fût, on pourrait avoir personnellement honte et que l'on passerait tout le reste de sa vie à s'efforcer de cacher.

On peut essayer de se défendre contre quelqu'un dont on sait qu'il a pour principale occupation l'humiliation de son prochain (sans doute parce qu'il croit pouvoir ainsi oublier à quel point il est ignoble et bas), mais on n'est jamais suffisamment armé contre celui qui humilie sous des dehors de gentillesse, sans s'en rendre compte lui-même peut-être, sans que la personne humiliée  surtout s'en rende compte elle-même.

Les formes de l'auto-humiliation volontaire sont multiples, complexes et terribles, et l'on n'y comprend pratiquemenrt rien au fond: ne jamais, là surtout, s'empresser de condamner, ni même de se scandaliser; essayer tout au plus de comprendre, en admettant que ce ne soit pas là une coupable indiscrétion.

On commet plus de tort en voulant faire du bien qu'en essayant de faire du mal, et ce n'est pas seulement parce qu'on ne sait pas toujours distinguer ce qui est bien de ce qui est mal.


Ne point hanter certains lieux, éviter la proximité de certaines personnes, refuser tout contact, avec qui que ce soit, avec quoi que ce soit, qui risque d'être impur, cela est d'autant plus difficile que cela frappe comme étant d'une simplicité enfantine.



Friday, November 14, 2014

Les circonstances ordinaires de la vie permettent rarement, si tant est qu'elles le permettent, l'exercice d'une saine lucidité, mais en période électorale, ou préélectorale, c'est un véritable vent de folie qui souffle sur l'espace social: il est imprudent, à de tels moments, d'accepter de rencontrer ou d'écouter bien des gens.

C'est la seule pusillanimité qui oblige les gens, surtout en période préélectorale, à faire accueil à des gens qu'en fait ils méprisent, il suffirait d'un rien de dignité pour qu'ils les éconduisent.

Il y a des gens à qui il faut non seulement refuser d'adresser la parole, mais dont il faut même refuser de reconnaître qu'ils existent: il faut se comporter comme s'ils n'existaient pas et tout le monde sait de qui il s'agit.

Exproprier les autres non seulement pour les appauvrir, mais pour s'enrichir et sans cesser de proclamer que c'est pour le bien de ceux qu'on opprime et exploite, il y a des gens que l'on dit humains qui en sont capables.

Les barbares et les dégénérés croient que l'on ne saurait assurer le règne de l'ordre et de la paix sans recourir à la répression; pour eux, c'est la seule violence, pourvu qu'ils n'aient pas à en souffrir, qui rend possible la paix.

Pour décourager et même, peut-être, interdire toute velléité d'abus de pouvoir ou, tout simplement, d'autorité, il serait, selon d'aucuns, souhaitable qu'au moins une fois par an on choisît au hasard quelques dirigeants politiques, quelques juges et magistrats, quelques policiers et qu'on décidât de leur faire couper le cou sur la place publique, sauf s'ils pervenaient à convaincre un jury particulièrement savant, juste et rigoureux de n'avoir absolument rien fait qui pût mériter un tel sort.








Thursday, November 13, 2014

Les meilleures conditions fussent-elles réunies, la politique ne serait pas moins un exercice difficile, impossible même, comme l'a pu dire le grand Freud; aussi ne faut-il blâmer ceux qui s'engagent en politique  de tout simplement croire en faire, mais on ne s'empêchera pas de n'avoir que mépris pour eux, pour ceux d'entre eux du moins qui croient que la politique, c'est tout bêtement la gestion, l'administration.

Qu'est-ce que la gestion, le management comme on dit maintenant en français, qu'un exercice de boutiquier? Et pourtant il y a des ministres qui y échouent lamentablement; les vrais boutiquiers, qui, eux, sont condamnés à ne point faillir, faute de quoi ils risqueraient de mourir de faim, n'ont point pour ambition de devenir ministres et on se demande s'il ne le faut regretter, car à la différence de ceux qui, ne comprenant rien à la politique, se révèlent des gestionnaires parfaitement nuls, eux seraient capables d'exceller dans le domaine du management, sans avoir à prétendre faire de la politique.

Quiconque s'engage en politique doit au moins être disposé à se sacrifier, mais qui encore serait prêt à se sacrifier? Ce n'est pas qu'il n'y ait des gens qui se sacrifient; il y en a même trop, pourrait-on dire: ce qui manque cependant, ce qui fait défaut, c'est l'esprit du sacrifice et, pour cette raison tout se passe comme si personne (presque personne?) ne consentait consciemment et activement au sacrifice de soi, comme si personne (presque personne?) ne faisait de la politique.

Il est très probable qu'il n'y ait que les artistes, les écrivains, les philosophes, les vrais, et non ces saltimbanques qui croient écrire ou/et penser, qui véritablement mènent quelque activité philosophique, mais l'oeuvre des artistes, des écrivains, des philosophes est difficile  et la plupart des gens, quand ils ne sont des ignorants et des iméciles, sont extrêmement paresseux, soit dit sans référence aucune à ceux qui se trouvent, en raison de leurs conditions d'existence, réduits à l'ignorance, à la débilité et à un état de permanente d'aboulie.

Si ceux qui se piquent de faire de la politique se contentaient d'essayer de créer les conditions grâce auxquelles les gens vivraient moins mal, ce serait déjà fort bien, mais, en général, ils sont trop occupés à autre chose, à s'enrichir par exemple.

Il n'y a pas d'acte politique qui ne soit révolutionnaire et il n'y a pas d'acte révolutionnaire qui ne soit pas politique, mais ceux qui essaient de faire de la politique soit ne le savent, soit font semblant de ne pas le savoir.









Wednesday, November 12, 2014

Le plus impardonnable crime que pourrait commettre quelqu'un à qui il aura été confié la responsabilité, la tâche de gouverner, ce serait de se comporter, d'agir comme s'il était le maître, le propriétaire de ceux qu'il est censé servir et de ce crime on accuse souvent ses adversaires, seulement eux, et pas toujours à juste titre, mais s'il était avéré que qui que ce fût se fût rendu coupable de ce crime, il n'y aurait de sanction qui ne soit toujours trop indulgente pour lui, quand bien même il s'agirait de la pire imaginable.

On critique et blâme un chef indigne, mais point ceux qui l'ont élevé à cette position, alors qu'ils sont probablement bien plus condamnables encore, et qui, eux-mêmes, ne manqueront parfois, souvent, d'attaquer avec la plus détestable violence celui qu'ils ont contribué à créer, et à cela il n'y a rien de bien surprenant, même si on n'y fait guère attention, car ils songent à faire oublier leur responsabilité criminelle à eux, responsabilité extrêmement grande et grave, et qui mériterait bien plus encore d'être traitée avec la plus intransigeante sévérité.

Quand ceux qui exercent quelque forme d'autorité en usent pour opprimer et dominer, il ne saurait y avoir le moindre mal à se débarrasser d'eux.

Ceux qui font de la politique ne sont pas tous malhonnêtes, du moins au départ; il s'agit là d'une évidence, mais ce qui est étonnant, c'est que ceux qui sont admirativement attentifs à ce que disent et font les politiciens en général  soient ceux qui inclinent à les juger tous malhonnêtes, mais peut-être n'est-ce pas si surprenant en fait.

Ils se comportent comme des voyous et des criminels, mais on leur pardonne volontiers leurs forfaits, quand on ne les en admirerait, jusqu'à ce que vienne le jour où l'on décide de leur trancher le cou sur la place publique, oubliant que c'est à soi-même qu'on aurait dû il y a longtemps déjà réclamer que l'on coupât le cou.

Il est rare, certainement difficile, quoique pas impossible, de préserver une saine lucidité au sein d'un groupe, au sein de toute collectivité ou, pire, au sein d'une foule: le sujet politique authentique aura appris à, au sein de la foule, se tenir au-dessus de la foule, tâche difficile dont certains hommes politiques ont su apprendre à s'acquitter avec succès.










Tuesday, November 11, 2014

Madame du Deffand voyait en Voltaire quelqu'un d'intelligent, un homme de génie, car il avait su s'enrichir grâce à son oeuvre; elle n'avait peut-être pas tort, encore que...........mais Voltaire n'était pas un homme politique, en tout cas pas au sens courant du terme, et s'il eût fait de la politique, ce n'est pas cela qui l'eût enrichi, lui qui savait comme personne que si un homme politique ne s'enrichit que grâce à son activité politique, directement ou indirectement, comme c'est régulièrement le cas, on peut être assuré que c'est un bien méprisable salaud.

Les hommes politiques se plaignent volontiers de la difficulté de leur tâche; cela suppose au moins deux choses: qu'ils sachent en quoi consiste leur tâche, ce qui est loin d'être évident, et qu'ils s'efforcent de l'accomplir, ce dont il est permis de douter, car s'ils s'y consacraient vraiment, ils devraient connaître un minimum de succès, à moins que les hommes politiques ne soient, l'exception confirmant la règle, que des connards et des salopards, et cela n'est, selon d'aucuns,point du tout impossible.

Rien de plus odieux et répugnant que le spectacle de ces somptueux banquets, de ces fêtes grandioses  que l'on offre toujours, qu'ils soient, ces banquets et fêtes, donnés par, comme on dit, le Gouvernement, comme si c'était le rôle d'un Gouvernement de convier qui que ce soit à  bâfrer et à se soûler, ou par le secteur privé, dont les seigneurs ne sont guère différents des négriers d'antan, avec l'argent des autres, avec ce que Bloy appelait le sang des pauvres, alors que c'est, pour la majorité des gens, un véritable exploit que de pouvoir manger décemment ne serait-ce qu'une fois par an.

Personne ne demande à l'homme politique d'être un saint, même si cela n'est pas tout à fait impossible, mais on aimerait bien qu'il refusât de devoir sa prospérité personnelle à la misère d'autrui.

Il est difficile, peut-être même impossible, à un homme politique de n'avoir de temps à autre des réactions et des comportements de politicien, sinon de politicard, mais que dire de ceux dont il semble bien que ce soit une vocation?

Il n'a pas le temps de songer aux autres, mais, compte tenu des ambitions qu'il entretient, il fait semblant, et on le croit.


Monday, November 10, 2014

Tout l'art du politique consiste à faire appel à la raison en s'adressant aux sentiments, aux émotions: art tellement difficile que la plupart de ceux qui s'engagent en politique préfèrent, non seulement parce qu'ils seraient paresseux et médiocres, mais surtout parce qu'ils sont vils et infâmes, exciter les instincts les plus bas de ceux avec lesquels ils s'entretiennent, et le plus surprenant (?), c'est qu'ils y le plus souvent parviennent.

Les élections font croire aux masses qu'elles sont, rien que pour quelque temps, il est vrai, libres et même fortes, alors qu'elles régulièrement servent à les asservir, un peu plus ici, un peu moins là, mais sans jamais les effectivement libérer.

Les politiciens, et même les politiques parfois, sont presque toujours des être vulgaires, mais on ne s'en aperçoit que s'ils sont également grossiers.
Le politicard, au fond, ne songe qu'à lui seul; le politicien veut faire oublier qu'il ne songe qu'à lui seul et il y arrive même parfois; le politique s'efforce de ne pas penser qu'à lui seul.

Pour beaucoup de gens la politique n'est guère différente des affaires: ils font de la politique comme d'autres se rendent à la Bourse.

Il vaut toujours mieux s'engager en politique, vu que, quoi qu'on fasse ou ne fasse pas, on y est toujours engagé, mais sauf quand on s'y engage activement -------ce que l'on ne confondra pas avec le militantisme au sein d'un groupement politique, ni avec la participation aux élections-------, on y est passivement, quand on n'y serait comme une espèce de voyeur.

Sunday, November 9, 2014

Ceux que l'on tient pour des politiques ne sont le plus souvent que des politicards, de vulgaires voyous pour qui la politique se réduit à de la politicaillerie, à une certaine pratique du gangstérisme que la vertu seule condamne; le droit aussi parfois, mais rarement les magistrats et les juges.

Qui, mieux qu'un politicard, ou un politicien, sait ce qu'il faut pour tremper impunément et inlassablement dans le crime?

 Il arrive au politique de se comporter comme un politicien et, même, comme un politicard, mais il ne le fait que par obligation, et toujours à contrecoeur, tandis que chez bien d'autres, il s'agirait d'une vocation.


Tant de gens s'engagent en politique qui n'y comprennent absolument rien qu'on est obligé de se demander si l'ignorance en matière de politique n'est pas la condition indispensable pour une carrière de ministre ou même d'hommme d'Etat.

Bien rares sont les chefs d'Etat qui font de la politique et plus rares encore les politiques qui sont chefs d'Etat.

Un chef d'Etat, ou de gouvernnement, exerce-t-il le pouvoir? C'est ce que croient beaucoup de gens, c'est même ce dont semblent convaincus bien des chefs d'Etat et de gouvernement, mais c'est loin d'être vrai.

Saturday, November 8, 2014

Ce qui est difficile n'est pénible que pour ceux qui sont paresseux, incorrigiblement paresseux.

On peut croire que ce qui est pénible est difficile, mais, en core qu'il faille un certain héroïsme pour s'atteler à une téche pénible, cela est loin d'être vrai.

Il n'aime que ce qui est facile, ce qui ne requiert pas beaucoup d'efforts et il est dommage qu'il ne sache pas à quel point il se méprise.

Un comportement, une activité qui rendent bêtes devraient inciter à de la méfiance, et quand de surcroît, ils salissent et avilissent, il s'en faudrait, non sans quelque violence, détourner, sauf, bien entendu, si on ne craint de n'être ni bête, ni veule, ce qui, semble-t-il, est le cas pour bien des gens.

On croit que les salauds n'ont pas conscience de leur crapulerie, mais il n'est pas impossible qu'ils fassent seulement semblant.

Il est tout fier et heureux d'avoir consacré toute son existence au plaisir en attendant de comprendre qu'il a passé tout son temps à se tromper et de grossir la foule des nigauds qui, comme lui, ont cru vivre, alors qu'ils ne faisaient que s'enivrer de pacotilles.






Friday, November 7, 2014

Ce n'est pas parce que quelqu'un se tait qu'il, ou elle, n'a rien dire, et ce n'est pas parce que telle ou telle personne éprouve le besoin compulsif  de ne point la boucler qu'elle a forcément quelque chose à dire.

Le silence est bien plus souvent signe d'ennui que de consentement.

Il se tait, mais c'est parce qu'il se retient difficilement.

Tuesday, November 4, 2014

L'être humain? Pire qu'une énigme, c'est une bizarrerie.

 Il semble que le sujet humain soit, de tous les vivants, le seul à pouvoir, à vouloir se donner la mort, et c'est sans doute pour cette raison qu'il s'accroche à la vie, craignant à tout instant de céder à la tentation de se donner la mort.

Malgré Freud, on n'a toujours pas compris que le meurtrier, l'assassin surtout, tue pour éviter de se tuer ou, même, pour se tuer, mais métaphoriquement. Le jour viendra-t-il où l'on saura enfin comment tenir activement compte de cela?

Saturday, November 1, 2014

Le droit, en vérité, intervient très peu, à peine, avec peine, dans les relations entre les humains, que l'on n'aura pas la naïveté de confondre avec les relations humaines, si tant est que cela existe et qu'on sache ce que c'est; ce qui se donne pour, ce qui passe pour le droit, c'est essentiellement la loi, celle de la force et de la ruse, la loi de la jungle quoi! Et pourtant les êtres humains se croient civilisés.

Les êtres humains, en général, ne sont que des barbares à peine déguisés et l'on peut soupçonner qu'ils ne, au fond, l'ignorent: c'est pour cela qu'ils tiennent à être respectés.

En  se fixant pour règle de ne jamais faire comme les autres-----------ce qui n'est pas sans risque -------, on évite bien des conneries, mais encore faut-il qu'on en soit capable.
Il ne sait pas ce qu'il veut, mais il ne sait pas qu'il ne le sait pas et cela ne le gêne nullement, car il ne sait pas qu'il ne sait pas qu'il ne sait pas ce qu'il veut: c'est ce qu'on appelle un être humain.

Il faut un insondable niveau d'idiotie pour se vanter de quoi que ce soit en général, mais bien plus encore d'être un être humain.

La pire insulte, me fit un jour comprendre un enfant tout occupé à jouer, c'est d'être pris pour un être humain, d'être tenu pour cela seul: un être humain. Mais n'y a-t-il pas pire? lui demandai-je. Pire? s'étonna-t-il. Ne serait-ce pas, à écouter ce que tu me dis, le fait d'être effectivement, de n'être effectivement qu'un être humain?
Le politicien ne promet pas tout; il n'y a que le paradis qu'il promette et peut-être même s'acharne-t-il à respecter sa promesse; cependant, il ne promet jamais l'enfer et, au fond, il n'a pas à le faire, vu que l'enfer, il régulièrement l'offre et même le garantit; pas à tous bien entendu, mais seulement à la majorité des gens.

Le politicien ne peut pas ne pas promettre le ciel, même s'il ne s'en ignore  incapable, lui qui, le plus souvent, s'imagine que l'on peut honorer la promesse faite, respecter la parole donnée, et tenir l'engagement qu'il aura pris; il pourrait au moins essayer.

La parole donnée est bien plus contraignante encore quand elle n'a pas été donnée.


Friday, October 31, 2014

Une promesse n'en est une que dans la mesure où il est impossible de l'honorer, dans la mesure  où elle exige qu'on ne cesse de se tuer à l'honorer.

L'être humain est cet animal qui est tout promesse, qu'il le sache ou non: c'est à la fois son drame et sa chance.

Il ne faut jamais donner à croire, ou même à soupçonner, à qui que ce soit qu'on lui promet quoi que ce soit, il ne faut surtout jamais le faire savoir ouvertement, fût-on sincère, car c'est le comble de l'indicrétion et de la vulgarité.
Ils tiennent à savourer le privilège de pouvoir choisir leurs propres tortionnaires, mais ce n'est pas ce qui les empêchera d'être torturés par d'autres qu'ils n'auront pas choisis ou qu'ils auront, sans le savoir, choisis.

Il faudrait que le droit de vote ne se réduisît point, comme c'est souvent le cas---------certains disent: tout le temps le cas-------, à celui de choisir uniquement entre deux maux.

C'est en choisissant celui qui les dominera et les asservira que plus d'un croit démontrer qu'il est libre.
Il faut, pour écrire, avoir perdu absolument toute relation avec tout langage déjà existant, avoir atteint à un état de mutisme complet et d'amnésie totale: il faut, pour écrire, être devenu aphasique, comme tout écrivain le sait.

L'aphasie de l'écrivain est, si l'on veut, une maladie, mais il ne s'agit pas d'une pathologie au sens strict: cette aphasie-là, l'aphasie créatrice, qui se distingue de l'autre aphasie en ceci qu'elle ne s'installe jamais tout à fait une fois pour toutes et que l'on n'en guérit jamais vraiment, il la faut toujours, au prix d'un labeur extrême, reconquérir.

C'est parce que l'aphasie est une condition nécessaire de l'acte d'écriture, qu'il n'y a aucun sens à dire de tel ou tel écrivain qu'il écrit en telle ou telle langue, en anglais ou en français, par exemple: il écrit en une langue nouvelle qu'il aura inventée et ce n'est pas parce que d'aucuns la confondent  avec telle langue qui leur est familière qu'il faut se laisser abuser.





Monday, September 29, 2014

Qui, sauf un être inférieur, pourrait songer à revendiquer son humainité et en serait, de surcroît, fier?

Ce qui est, chez l'être humain, digne de respect et, même, d'admiration, c'est ce qui, en lui, transcende son humanité.

Je ne sais pas ce que je suis, mais je sais que je m'efforce de me débarrasser de tout ce qu'il y aurait d'humain chez moi, en moi.

Sunday, September 28, 2014

Le souci de l'équité, la chose du monde la moins partagée.

Seule la lecture, pourvu qu'on sache lire, permettrait que règne l'équité, mais la plupart des gens ne savent pas lire et, pire encore! ne savent pas qu'ils ne savent pas lire.

Sans équité, pas de justice, sans justice pas de paix, sans la  paix pas de richesse et donc  pas bien-être, et sans bien-être, pas de convivialité, pas d'harmonie, n'est-ce pooint l'évidence même? Mais l'évidence, c'est peut-être ce qui, du moins pour certains, demeure à tout jamais opaque.
Il se nourrit du sang des autres, de celui des pauvres surtout; je vous laisse le soin de deviner ce qu'il fait.

Les voleurs, violeurs et tueurs sont des gens absolument méprisables, mais eux au moins ne prétendent pas agir pour le bien des autres.

Le monde, le monde des humains est véritablement un lieu de perdition; il s'en faut le plus possible éloigner.

Saturday, September 27, 2014

Il ne revient pas au philosophe de fournir des réponses, sa tâche consiste plutôt à trouver et à offrir les questions qui méritent l'attention de tous.

En disant ne pas chercher mais trouver, Pablo Picasso fait, bien plus que tant de prétendus amoureux de la sagesse, oeuvre véritable de philosophe.

John Cage aura passé sa vie à essayer d'interroger le silence, le son et le silence: y eut-il jamais oeuvre plus philosophique que la sienne?

Sunday, September 7, 2014

Il écrit et il ne publie pas, mais pourquoi s'en étonner?

L'écriture est essentiellement féminine et il n'y a pas d'écrivain qui ne l'ait compris, mais quant aux autres.........

Nietzsche est peut-être le premier à avoir constaté et compris que les vraies femmes sont rares; cependant, presuqe personne ne lit Nietzsche et ceux qui le lisent ne le comprennent pas toujours.


Ce qu'on nomme fatigue et ce qu'on désigne de l'expression de mauvaise santé ne sont, on le peut craindre, des désirs et des expressions de paresse, autrement dit de mort.

En mettant l'accent sur le besoin qu'éprouve l'être humain de maintenir au niveau le plus bas possible toute tension affectant l'organisme, Freud nous apprend que le désir le plus profond de l'être humain, désir, bien entendu, inconscient, ne peut qu'être un désir de mort.

Le suicide n'est point si rare qu'on le voudrait penser: c'est l'acte auquel se livre, sous des formes différentes certes, tout être humain------et non tout être vivant autant qu'on en puisse juger.......tout le temps, une fois passé la période de l'enfance (peut-être), mais on n'en sait grand-chose, on n'en sait même rien.
Pour peu qu'une oeuvre soit immédiatement, et sans même qu'il y aille de la volonté de son auteur, accessible au plus grand nombre, à tous, on peut douter qu'elle vaille, encore qu'il ne soit pas exclu qu'elle dure, grand-chose. Sait-on jamais cependant?)  Ce n'est jamais l'oeuvre elle-même qui, au fond, est vraiment médiocre, ce serait plutôt le lecteur qui souffrirait de quelque forme d'arriération.

 Il est rare que, dans le cadre d'une discussion,  on ne s'accroche à ses convictions, lesquelles ne sont bien souvent que ses préjugés et ses fantasmes à soi, à croire que l'on préfère se comporter comme un sot plutôt que de reconnaître qu'on a fait fausse route.

L'écrivain, l'artiste, le penseur, qui critiquent l'obtusion et condamnent la cécité du public, ne peuvent, quand bien même ils eussent raison, que convier à la méfiance.






On n'en a jamais fini avec ce qu'on doit faire, non seulement parce que l'on ne sait ce qu'on doit faire ou parce que, trop souvent, l'on se trompe quant à ce qu'on doit faire, croyant seulement devoir faire ce qui, en fait, ne relève même pas du plus banal enfantillage, mais parce que, même si l'on pouvait être assuré de savoir ce qu'on doit, pour telle ou telle raison, faire, et qu'on disposât pour cela de toute l'éternité, on n'échouerait pas moins à faire ce qu'on doit, ou même croit devoir faire.

Pour devenir immortel, il faut d'abord mourir, mourir tout en restant envie.

Bien des hommes n'ont d'autre ambition que celle d'être des esclaves, et c'est fort laid; parallèlement, il y en a qui aiment bien qu'il y en ait qui n'aspirent qu'à cela, qu'à être des esclaves, et c'est probablement bien plus laid encore.




Saturday, September 6, 2014

S'il est vrai qu'il ne faut pas prendre les autres pour des connards et des ignorants, il est encore bien plus vrai qu;il ne faut jamais se laisser aller à les tenir pour des gens intelligents et cultivés, car la plupart du temps, ce ne sont même pas des ploucs.

Les êtres inférieurs invoquent toujours le travail, leur travail, le devoir pour justifier les abus et les crimes auxquels ils se livrent. A bas les êtres inférieurs!

L'être humain doit être réinventé, voire inventé, car jusqu'ici, il est tantôt plus dangereux qu'une bête de proie, tantôt plus soumis et vulnérable qu'un animal domestique.



Parce qu'ils aiment bien qu'on se moque d'eux, ils voudraient que tout le monde fît comme eux: ce sont les voyeurs et les branleurs  et on en rencontre tout le temps et partout; on ne voit même qu'eux.

Ce n'est pas parce que quelqu'un aime bien qu'on se foute de lui, ou a l'air d'aimer qu'on se foute de lui, qu'il faut qu'on se foute de lui.

Ils tiennent à être riches et puissants par tous les moyens, fût-ce au prix de leur dignité personnelle, croyant qu'une fois riches et puissants devenus, ils pourront même s'acheter de la dignité.

Friday, September 5, 2014

La plupart des gens, la très grande majorité d'entre eux, ne s'intéressent qu'à l'argent et on ne les en peut blâmer, mais ce dont il se faut scandaliser, c'est qu'ils semblent inconscients du fait que pour avoir de l'argent, pour être vraiment riche,  il faut autre chose: il faut la liberté, la justice, la paix, l'harmonie, la convivialité, le bien-être pour tous, et non simplement pour quelques-uns, faute de quoi, c'est le règne de la misère, de l'indigence pour la majorité et, tôt ou tard, un risque de déflagration qui n'épargnerait personne, ou sinon la dictature pure et simple.

L'illusion de la richesse et du bien-être à bien des gens suffit et ils n'aspirent, ils n'aspireront à la richesse elle-même, à un bien-être authentique que quand leurs yeus auront été dessillés, ce qui jamais n'arrive, ou alors bien tard, trop tard, tellement tard qu'il ne leur reste plus qu'à crever.

Ceux qui subissent l'injustice sont souvent les pires ennemis de la justice, car ils inclinent à refuser d'admettre qu'ils puissent être des victimes de l'injustice des autres.


La liberté, quelle énorme servitude pour bien des gens!

Qui pourrait, à constater avec quel acharnement tant de gens s'efforcent de se confectionner des chaînes, sérieusement affirmer que les êtres humains sont tous épris de liberté?

Si son esclavage à soi est une forme de liberté, c'est que l'on est soit quelqu'un d'heureux (au sens étymologie, soit quelqu'un qui serait fol à lier.