Friday, January 31, 2014

Les contraires ne se nient que pour mieux se mutuellement renforcer, car c'est à l'autre que chacun doit son existence.

Ce qui s'oppose à moi, c'est ce qui véritablement m'interdit non seulement de vivre, mais même de mourir: il me faut donc en être débarrassé, libéré, libre, sans toutefois m'y être confronté, si ce n'est comme littoralement.

Aussi longtemps qu'il y aura un élément d'obligation dans l'attitude, l'impulsion ou la réaction amoureuse, on n'aura rien compris à l'amour lui-même tel qu'il est véritablement, si toutefois il existe autrement que sous les espèces du malentendu ou de la catachrèse.
Parce qu'il n'était ni meurtrier, ni violeur, ni voleur------c'est en tout cas ce qu'il croyait et affirmait------, ni même menteur, il pensait n'avoir rien, pas grand-chose, quoi qu'il en fût, à se reprocher, mais il oubliait seulement qu'il était surtout un oisif, un paresseux, un velléitaire et un voyeur, ce dont, par ailleurs, il était parfaitement inconscient.
Un imbécile, c'est quelqu'un qui est convaincu de posséder toutes les réponses, mais qui est incapable de soupçonner ce que peut être une question.

Il faut éviter autant que possible tout contact, même indirect, avec les imbéciles, surtout si l'on est soi-même un nigaud, mais il s'agit probablement là d'une entreprise impossible.

Il y a des chances que quelqu'un soit intelligent---ce dont toute personne intelligente n'est jamais sûre----pour peu que les imbéciles eux-mêmes voient en lui, en elle, une personne qui serait une véritable demeurée.

Ce n'est pas le fait de passer pour  un fou qui peut, qui doit inquiéter quelqu'un d'intelligent, mais ce qui en peut résulter et qui peut être fâcheux, voire dangereux.

Un nigaud qui côtoie d'autres nigauds n'a aucune chance de s'élever, mais ce n'est pas que pour le nigaud que la compagnie d'autres nigauds se peut pernicieuse révéler: elle précipitera également la déchéance de quelqu'un d'intelligent.

 





Wednesday, January 29, 2014

Les parents, en admettant qu'ils se partout tous ressemblent,  veulent-ils tous le, comme on dit, bien, ou du moins le bien-être de leurs enfants? Ce n'est pas impossible, même s'il faut bien, ne serait-ce que de temps à autre en douter, mais le vrai problème, c'est sans doute qu'ils sont convaincus que le bien, ou le bien-être, de leurs enfants, c'est ce que eux croient être leur bien ou leur bien-être.

Un être humain ne saurait être intelligent aussi longtemps qu'il n'a pas éloigné tout stéréotype et qu'il n'a pas éliminé jusqu'à la moindre trace, jusqu'au  moindre vestige éventuellement, de préjugé en lui.

 Il est exceptionnel, si tant est que cela jamais arrive, que quelqu'un d'authentiquement verrtueux ait conscience de l'être: il est aux seuls salopards réservé d'être convaincus de leur très grande vertu.

Tuesday, January 28, 2014

On reconnaît peut-être quelqu'un d'intelligent à ceci qu'il toujours questionne et jamais n'énonce de véritable affirmation, même quand ce qu'il avance lui semble à peu près inattaquable.

Il est exceptionnel qu'un grand homme soit à l'image qu'on se fait de lui; d'où, de sa part, une extrême réticence à se montrer en public.

Toute lecture est toujours nécessairement, ne serait-ce qu'en partie, une relecture, même quand on est confronté à ce qui est, si tant est que cela puisse exister, absolument nouveau; de ne le point savoir, de ne le même soupçonner transforme toute tentative de lecture en exercice d'auto-aveuglement.





Réussir avec peu de moyens et sans avoir fait grand-chose, cela tient du miracle, à moins que l'on ne confonde la réussite avec le succès.

Que de gens croient avoir fait l'expérience de la réussite, alors qu'ils n'ont même pas connu  le succès.

On peut être populaire sans même le souhaiter, et, quand bien même cela ne saurait déplaire, cela ne laisse pas d'être humiliant.


Monday, January 27, 2014

Le luxe, n'est-ce pas ce qui est inutilement utile et utilement inutile?

Les besoins de certains, des pauvres surtout, sont des luxes, tandis bien des luxes sont ressentis comme des besoins.

Le luxe, la richesse n'embellissent pas forcément, mais toujours ils rendent plus attirant, et l'on croit que c'est la même chose.

Sunday, January 26, 2014

Il est très difficile d'élever comme il faudrait qu'on le fît ne serait-ce qu'un seul enfant, c'est-à-dire en étant soi-même parfait, ou du moins parfaitement irréprochable----c'est possible----, et c'est là l'une des raisons pour lesquelles la plupart des gens, beaucoup de gens, si l'on préfère, choisissent d'avoir beaucoup d'enfants: cela leur permet, entre autres, de, croient-ils, excuser leurs fautes vis-à-vis d'eux.

La beauté, et la beauté est,  qu'elle qu'en  soit la forme, qu'elle qu'en soit la nature, toujours physique, matérielle, concrète, abstraite, intellectuelle, morale, caractérielle, et spirituelle à la fois, éloigne, éloignerait des laideurs de l'existence, si les êtres humains y attachaient quelque importance, mais, de manière générale, ils préfèrent ce qui est facile, ce qui ravit les sens, et ce qui est facile, vraiment facile, ne saurait être vraiment beau.

On peut douter que tout ce qui plaît soit beau et élève, mais qui oserait nier que tout ce qui élève soit beau et, donc, plaise?
Ce que l'on veut, sans être tout à fait ce que l'on veut seul, demeure quand même ce que l'on veut, et personne n'a donc le droit de se plaindre des difficultés qu'il/elle rencontre à chercher à reéaliser ce qu'il/elle veut.

Sous prétexte de discipline, on réprime et opprime, et on en est fier en plus; mais de la part de certains, il faut s'attendre à tout, à l'inimaginable même, voire à l'impossible; encore heureux s'ils n'exigent pas d'être récompensés.

Un être libre ne cherche pas à se faire aimer, mais désire tout simplement qu'on lui foute la paix; cependant il n'est pas impossible que les autres (pas tous les autres, bien évidemment) ne vous laissent en paix que s'ils vous aiment.


Saturday, January 25, 2014

Un grand écrivain demeure grand écrivain, dût-il être le seul lecteur véritable de son oeuvre, mais la plupart de ceux qui écrivent ou croient écrire passent pour écrivains uniquement parce que leurs ouvrages, réécrits par d'authentiques lecteurs, n'ont plus rien à voir avec ce qu'ils y avaient mis.

De savoir comment les oeuvres de grands poètes et artistes sont reçues peut pousser plus d'un peintre à rendre sa toile invisible, et plus d'un musicien à faire en sorte que sa musique soit inaudible, laissant à ceux-là seuls qui savent lire le loisir de voir et la possibilité d'écouter.

La vie éloigne de la vie; pour vivre, il faut d'abord survivre et pour survivre, il faut ne pas vivre, tout se passant comme s'il fallait qu'on mourût pour pouvoir vivre enfin; peut-être...

Ceux qui ne vivent pas, qui n'ont pas la possibilité de vivre, condamnés qu'ils sont à survivre, n'ont même pas le temps de comprendre qu'ils ne vivent pas; seuls ceux qui vivent ou essaient de vivre pleinement, sont en mesure de constater qu'au fond on vit si peu, à peine.

Un être supérieur respecte non seulement ceux qui lui sont supérieurs, mais même ceux qui lui sont supérieurs, tandis qu'un être inférieur est incapable de respecter qui que ce soit.






Friday, January 24, 2014

Ils savent tout, mais ne comprennent rien, et s'ils sont indéniablement dangereux, ils servent quand même à quelque chose, car  grâce à eux, qui constituent la majorité pratiquement partout, on ne peut que se méfier de ce qu'on, par catachrèse, nomme démocratie.

Si elle pouvait exister et durer, la démocratie serait absolument formidable, mais elle ne saurait exister sinon dans de petits groupes d'êtres supérieurs: la vraie démocratie est, en fait, une aristocratie, et non ce semblant proposé par d'aucuns qui, au fond, est peut-être pire que les dictatures les plus  éhontées.


La simple présence d'un être supérieur, et il y en a bien plus qu'on ne le croit dans des chaumières que dans des palais, est une insulte que les gens inférieurs. qui, eux, sont toujours incroyablement plus nombreux, ne sauraient tolérer





Thursday, January 23, 2014

Pour devenir riches, la plupart des gens accepteront aisément de tout perdre, de se laisser entièrement dépouiller, mais à condition que ce soit graduellement et comme à leur insu.

La peur de l'insuccès a empêché des génies eux-mêmes de s'illustrer, mais il n'y a pas que la crainte d'un résultat qui stérilise et pousse à l'inaction; il y a, bien pire encore, la volonté d'inaction elle-même, la paresse.

La paresse, qu'est-ce si ce n'est un désir de confort (et les êtres humains aiment ça, le confort), de ce confort qu'est, que serait la mort?
Il ne saurait accepter que les autres voient en lui quelqu'un de méprisable, sans doute parce qu'il se, l'ignorât-il, méprise déjà trop lui-même: c'est un................

Il ne faut pas se contenter de mépriser les salauds, ils ne comprendront pas: il faut les exterminer.

Ne pas avoir la naïveté de croire que la justice peut exister et ne pas avoir la bassesse d'accepter que la force, exception faite de celle qui se spécifie d'être intellectuelle et de celle qui se distingue en tant que morale, doit triompher, mais faire, malgré tout,  en sorte que la justice soit forte et la force juste


Wednesday, January 22, 2014

Un écrivain, un artiste se répètent nécessairement, et peut-être même tout le temps, mais tous ceux qui passent leur temps à se répéter ne pas toujours des écrivains, des artistes.

Un écrivain, un artiste, ce n'est, plus souvent que l'on croit, pas ce qu'on croit: bien des écrivains, des artistes n'ont jamais produit d'oeuvre au sens courant de ce terme, alors qu'il y en a dont la production est abondante, mais qui, en réalité, n'ont jamais rien écrit.

Quelqu'un qui sait lire peut sauver une oeuvre médiocre; cependant il ne s'agit là que d'une illlusion, car véritablement le lecteur, le vrai une nouvelle oeuvre produit qui avec l'ancienne n'a que des rapports fondés sur des malentendus.
Tout écrit est, pour en la lecture faciliter, d'une plage blanche ou de ratures recouverte, mais qui se soucie de lire?

Il faut pouvoir tirer le meilleur de la pire des situations ou, dans le pire des cas, ne pas s'en laisser abattre: ce n'est qu'à cette condition que l'on conserve quelque chance de ne pas perdre tout respect de soi.

Il est plus facile à un salaud d'avoir bonne conscience, qu'à un être vertueux: il est bizarre qu'une telle évidence semble, aux yeux de certains, choquante.

 Il y a des naïvetés dont on est, jeune, excusable; et encore!

On commet à quatre-vingts ans les mêmes erreurs, les mêmes sottises que celles que l'on commettait à huit ans; preuve s'il en fallait, d'apprès certains, qu'au fond on ne change pas. Il ya quand même une différence de taille: à huit ans, on s'attire des réprimandes et des punitions, mais à quatre-vingts ans, on récolte des loanges et des applaudissements.

On croit rendre hommage à, ou blâmer, une action, une oeuvre, mais en fait, ce n'est jamais qu'un vulgaire être humain qu'on, à tort ou/et à raison, glorifie ou traîne dans la boue: le chef-d'oeuvre d'un inconnu est très rarement salué, mais les puanteurs répandues par une célébrité, ou même par une notoriété, sont accueillies avec un ravissement qui confine au délire.

Sunday, January 19, 2014

Les êtres inférieurs ne voient, chez les autres, que des défauts, même quand il n'y en a point, tandis que ceux qui ni ne leur ressemblent ni ne les fréquentent spontanément parviennent à être inattentifs à tout défaut que, par ailleurs, ils ont toujours vite fait de transformer en qualité, pourvu qu'ils n'en soient pas, eux, affligés.

Il est moins grave de ne point reconnaître le talent bien réel  d'un grand artiste, d'un immense écrivain que tout le monde admire, que d'être sourd et aveugle au génie, non moins réel, d'un inconnu: il ne manquera jamais de gens pour admirer l'artiste connu et célèbre, alors que l'oeuvre géniale d'un inconnu risque d'être à jamais inconnue.

Il se rencontre tous les jours de très nombreuses personnes convaincues de philosopher, mais seuls les vrais philosophes ne sont jamais sûrs d'être en train de faire de la philosophie, ce qui ne veut pas dire que tous ceux qui doutent de faire de la philosophie en fassent.

Personne n'est aussi occupé que quelqu'un qui tient à passer pour absorbé par des travaux de la plus haute importance, alors qu'il, bien entendu, n'en est rien.

Les paresseux ne travaillent pas beaucoup, sont même allergiques, non seulement au travail, mais même à toute activité, pour peu qu'elle les arrache au confort de leur état habituel d'indolence; toutefois, ils n'avoueront jamais être paresseux, à la différence de ceux qui travaillent, qui adorent travailler, mais qui, estimant toujours ne point suffisamment s'adonner  au labeur auquel ils pourtant volontiers et dans l'enthousiasme consentent, trouvent toujours qu'ils ne travaillent pas assez et sont donc bien paresseux.






Saturday, January 18, 2014

Un être humain a peut-être la possibilité d'être heureux, ou du moins de n'être pas malheureux, s'il n'a ni la naïveté, ni la chance, ni la malchance non plus, de croire qu'il a des amis.

L'amitié ne convainc que dans l'univers de la fiction, du rêve,ou encore de la folie; sinon, elle n'est que le déchet produit par un malentendu entre deux êtres.

Ceux qui s'efforcent de croir en l'amitié savent qu'elle n'existe pas, et c'est pour cela qu'ils veulent à tout prix y croire.

Friday, January 17, 2014

Que ne ferait-on pour se faire valoir? D'aucuns iraient même, pour atteindre à un tel but, jusqu'à se faire scatophages.

Ce n'est peut-être qu'au moment de mourir qu'on sait enfin comment il sied de vivre, et que l'on comprend que l'on n'a fait que perdre son temps.

C'est quand on ne peut plus rien faire de sa vie qu'on s'y accroche le plus, et c'est quand on pouvait, quand on avait la possibilité de tout faire, ou du moins de vivre pleinement, que l'on ne songeait à vivre.