Friday, April 29, 2016

La vie est sale, la vie salit; mais c'est peut-être une chance qu'il en soit ainsi, car sinon, si la vie n'était pas sale, tout désir de pureté serait probablement impossible.

La vie a beau être sale, la mort l'est sans doute bien plus encore.

Une vie, et peut-être même toute vie, c'est toujours très long et très court à la fois.

On est toujours d'autant plus con qu'on n'a pas conscience de l'être.

Il faut, autant que possible, éviter de contracter la moindre obligation, étant donné que, n'importe comment, on ne la pourra jamais honorer.

Vous m'obligeriez si vous ne m'obligiez à vous venir en aide; et je serais alprs, n'en doutez point, votre obligé.








Sunday, April 24, 2016

Qu'un grand écrivain, qu'un génie soit méconnu ou, même, inconnu, c'est là un phénomène tout à fait courant, mais comment, non pas expliquer---ce qui est plutôt facile---, mais  comprendre et accepter qu'un parfait imbécile ait, puisse avoir une réputation d'intelligence?

Les personnes réellement intelligentes ne sont, sauf si elles sont effectivement kidnappées par les forces du marché, jamais des êtres dociles; elles sont donc dangereuses pour l'harmonie sociale.

Ce qu'on appelle harmonie sociale en est presque toujours la négation; fondée sur l'adhésion, volontaire ou/et non, à l'inacceptable, elle implique la soumission d'une majorité impuissante et silencieuse au règne de la force en tant qu'expression du droit.

Le droit peut-il triompher? En apparence, oui; en apparence seulement. En fait, il se faut demander s'il peut concrètement, s'il peut effectivement exister.

Ce qui est réellement n'est qu'exceptionnellement, très exceptionnellement, intelligible ou, même, perceptible: on se passionne pour rien d'autre que des figures de rhétorique et on ne le sait même pas.

La Révolution est une nécessité permanente, mais elle a pour précondition impérative la lecture et la très grande majorité des êtres humains ne savent pas, du moins pas encore, lire.












Saturday, April 23, 2016

Il faut de soi n'avoir aucune considération, ou alors être quelqu'un de superlativement supérieur, pour consentir à exécuter des tâches ou tout simplement à commettre des actions, en apparence banales, courantes, ordinaires, mais toujours honteuses, humiliantes, infamantes.

C'est de leur propre gré, sans que soit nécessaire la pression de quelque contrainte extérieure, et avec un enthousiasme que rien ne saurait contenir, ni personne tempérer, que d'aucuns se livrent à des actions absolument dégueulasses (sic) et, parfois, sans même y prendre plaisir.

La volonté mimétique, que l'on inclinerait à tenir pour naturelle chez l'homme, est cause de bien des malheurs; il ne s'agit pourtant d'une fatalité, quand bien même le refus de tout mimétisme témoignerait d'un certain rapport au mimétisme.

Jusqu'à un certain âge, jusqu'à un certain état de dépendance plutôt, qui jusqu'à un certain âge se peut concevoir, mais point au-delà, le mimétisme, le comportement mimétique méritent bien d'être traités avec quelque indulgence, mais on s'interdira, sans perdre son temps à les fustiger, toute mansuétude à l'endroit de ceux dont la seule ambition, c'est d'êtres des perroquets et des singes.

Jeune, on est tout fier d'être comparé à tel grand peintre, pour ceci que son oeuvre à soi a, aurait, de toute évidence, été influencée par la sienne; avec le temps, on, à moins qu'on ne soit d'une stupéfiante médiocrité, s'efforce, sans nier ce que l'on a pu devoir à tel ou tel peintre, d'en effacer tout ce qui pourrait rappeler dans son oeuvre à soi quelque présence étrangère.

En lisant Joyce ou Sollers, on ne peut s'empêcher de trouver que ce sont avant tout des musiciens; des musiciens bien plus brillants que bon nombre de ceux qui se piquent de faire de la musique. Le vrai musicien n'est pas toujours celui que l'on croit et plus d'un musicien authentique ne s'est jamais trouvé à proximité d'un instrument de musique.


Friday, April 22, 2016

Une pensée, c'est-à-dire un comportement aussi et des actions, qui ne doit rien à rien, ni, surtout, à personne, cela seul est propre et beau.

Créer une pensée bien à soi, à partir de soi seul, c'est peut-être, encore que ce ne soit certainement point facile, moins difficile qu'on ne le croit, mais on n'y songe même pas et ne s'en soucie jamais.

On ne commence à penser qu'à partir du moment où l'on a tué l'humain en soi.

Sale et puant comme seul peut l'être un être humain! Mais Pascal alors? Mais Mozart? Mais Freud? Ah! Parce que vous croyez que ce ne sont que des êtres humains?

Rien de plus dangereux que la compagnie, ou même le simple voisinage d'un imbécile, surtout que, comme n'importe quel autre imbécile, il ne manquera pas de se prendre pour un aigle de l'esprit.

Le génie est toujours indulgent, mais il peut lui arriver de s'emporter, de s'indigner, de se révolter, et on---les pygmées de l'esprit, les gens inférieurs--- trouve alors qu'il n'est qu'arrogant.


Thursday, April 21, 2016

Toute injustice, la plus infime comprise, est un scandale, mais infiniment plus choquante encore est l'indulgence qu'elle rencontre, peut, ici et là, rencontrer, et qui l'encourage.

L'injustice est toujours une faute de lecture; pire, elle est le fruit pourri et puant d'une incapacité de lecture.

Il faut bien sûr s'insurger,  se révolter contre toute injustice, mais sans une seconde oublier que l'injustice, c'est la chose du monde la plus répandue; du moins dans l'univers de ces êtres que l'on dit humains.

Il y a des gens qui sont parfaitement disposés à faire l'apologie de l'injustice, surtout quand ils n'en souffrent pas: il faut refuser tout contact avec eux, n'accepter ni de leur parler, ni même de les écouter.

L'injustice, c'est une blessure portée au coeur de tout existant, quel qu'il soit.

Il faut savoir être indulgent; les grandes âmes le sont toutes, mais elles ne refusent pas moins toute injustice en même temps.


Wednesday, April 20, 2016

Tout contact est potentiellement porteur de salissure; heureusement et malheureusement.

D'avoir à travailler pour gagner savie et ne passer sa vie qu'à ça, c'est triste et lamentable à mourir; il n'y a que les êtres humains qui soient capables de cela.

En arriver à penser par soi-même, il n'y a rien de plus difficile; surtout pour l'homme moderne; mais il y a des siècles, voire des millénaires, c'était du monde la chose la plus répandue; et aujourd'hui encore, tel est, dans certains lieux, le cas.

Bien des êtres humain ne vivent guère plus intensément que des animaux; c'est en tout cas ce que l'on croit, mais rien n'est moins sûr. Quoi qu'il en soit, les animaux, eux, sont, même domestiqués, incapables d'accepter dans l'allégresse, ou la soumission, que leur soient imposées des conditions d'existence qui les font se hérisser.

L'être humain accepte sa pitoyable condition en l'oubliant ou en feignant de l'oublier.

Il est bien vrai que l'homme d'aujourd'hui ne ressemble que très peu à celui des temps passés: à la différence de l'animal, l'être humain change, évolue, mais c'est, semble-t-il, toujours pour le pire.

Saturday, April 16, 2016

Rien, comme la vie, n'empêche de vivre, la vie telle qu'elle est organisée, structurée par et dans la société de ces dégénérés que sont les êtres humains.

Chez les êtres inférieurs, pas de vie commmunautaire; tout au plus une vie sociale, sociétale, quand il ne s'agirait tout bêtement d'une vie grégaire.

L'Histoire des êtres humains est, tant sur le plan ontogénétique qu'au niveau phylogénétique celle d'une constante dégradation, celle d'une décomposition dont on croit régulièrement que le stade ultime en est atteint, mais malheureusement on se trompe sans cesse et on n'en finit de se tromper.

La générosité dans l'opulence, encore qu'elle ne soit même là guère fréquente, est à la portée de n'importe qui; ce qu'il faut, c'est la générosité dans le dénuement le plus total.

L'expression générosité dans le dénuement le plus total a, bien entendu, tout l'air d'une contradiction, voire d'un paradoxe; en fait, il s'agit d'une tautologie: c'est à cette seule condition, celle d'un extrême dénuement, que la générosité peut naître.

Une attitude de modestie, que l'on ne confondra avec la modestie même, que l'on ne tiendra pas forcément pour synontme de la modestie même, même si elle ne s'y oppose pas nécessairement, n'a bien souvent rien à voir avec de la modestie dans son invisible éclat; ce serait plutôt 








Saturday, April 9, 2016

Au commencement, rien, le vide; peut-être; présence du vide, du rien, présence donc aucunement de rien, mais de la vie même en quelque sorte, avant que n'apparaisse, ne s'installe, du moins pour la cécité humaine, la vie proprement dite, celle dite animale d'abord, ancêtre de la vie humaine semble-t-il, comme si la différence entre l'animal et le non animal ou le préanimal était clairement et comme définitivement établie, comme si surtout les choses et même les plantes n'étaient que des manifestations ou expressions peu importantes de ce qu'on nomme la vie, et il en découle, de cette relative indifférence quant à la vie des choses et des plantes, des conséquences, d'autant plus graves qu'on n'y prête généralement attention, pour l'humaine attitude vis-à vis de tout, car qui, les plus obtus compris, oserait douter que de la considération pour les objets, naturels ou/et non, pour la vie végétale, ne naisse un comportement enfin respectueux des hommes, des êtres humains entre eux-mêmes non moins, en même temps, qu'entre eux et ce qui, apparemment, ne relève pas de l'humain? Mais pour cela il faut apprendre à lire et à écrire, ce dont  les plantes et les animaux, voire les objets, certainement les atomes, sont, à la différence des êtres humains, naturellement et spontanément capables.

Tout le monde (tout le monde?) désire vivre; qui s'intéresse à la vie cependant?

S'efforcer de dépendre aussi peu que possible de qui que ce soit: surtout s'il semble que ce soit impossible de ne beaucoup dépendre des autres.

Qu'est-ce qu'une vie humaine si ce n'est une suite ininterrompue de malentendus?

Seuls comptent pour la plupart des gens, peut-être même pour tout le monde, les intérêts personnels, et il n'y aurait rien de mal à cela, si trop souvent la primauté des intérêts personnels n'avait pour corrélat une volonté, souvent inconsciente, de profiter des autres..

Le comportement de l'être humain est en général parfaitement irrationnel; c'est pour cela qu'il n'est jamais bien difficile de l'expliquer.