Wednesday, August 24, 2016

Quel écrivain ne se sentirait déshonoré et sali de s'entendre dire qu'il a une belle écriture, qu'il écrit bien, que l'on prend un plaisir immense à le lire! Sans doute est-ce le rôle d'un amuseur, d'un(e) prostitué(e), voire celui d'un politicien, de plaire, de procurer du plaisir; en peut-on dire autant d'un écrivain?

La vie moderne est un tel emprisonnement, un tel esclavage, que le plaisir y a pris une importance démesurée, mais qu'est ce plaisir-là , si ce n'est une bien insignifiante consolation, un exutoire fade, insipide et, même, coûteux? Même les êtres humains n'ont pas toujours été soumis à un tel environnement, mais il semble qu'on l'ait oublié.

Le spectacle d'un animal enfermé, n'importe où et pas seulement dans une cage, est quelque chose d'horrible, d'insoutenable; que dire alors de celui d'un homme dans les fers? Seul l'être humain éprouve le besoin ou le désir d'enfermer, de mettre en cage; cela seul devrait suffire à rappeler que les hommes sont des êtres inférieurs.

Tel se croit libre qui, en fait, est esclave de multiples influences, de bien des préjugés; ce n'est pas aussi grave que l'école,que  l'asile, que la prison ou le travail, mais c'est peut-être incroyablement plus sale, d'autant plus sale que les influences que l'on subit le plus et le plus intensément sont celles que l'on récuse avec fureur et/ou celles dont on n'est même pas conscient.

Il est exceptionnel, peut-être même impossible de comprendre quoi que ce soit au moment même où cela se passe, mais ce n'est pas l'avis des imbéciles. On n'en aurait rien à foutre, s'ils n'étaient si nombreux; mais ce sont eux qui, un peu partout, triomphent, qui exercent une véritable dictature, comme le démontre superbement le suffrage universel.

Comment peut-on se dire le disciple, ou même l'admirateur de qui que ce soit? Il vaut encore mieux être croyant et fréquenter des lieux de culte; non?