Thursday, October 15, 2020

 Si "le réel est (bien) le rationnel et (que) le rationnel (soit) le réel", il faut croire que tout ce qui est est parrce qu'il n'en pouvait pas, qu'il n'en peut pas être autrement, et qu'il en ira, sans doute de même à l'avenir; qu'est-ce qui alors empêche de prédire l'avenir?

Un jour peut - être viendra où les mathématiciens pourront prédire l'avenir, mais ce ne sera pas avant que l'irrationnel ne soit devenu rationnel; pour l'heure et jusqu'ici, l'irrationnel n'est qu'expliquable; parfois.


Tuesday, October 13, 2020

 L'homme n'est ni naturellement bon, ni naturellement mauvais: il, tout simplement nexiste pas, pas plus que la nature d'ailleurs.

Tout sujet qui ne vit que pour satisfaire ses besoins, qui se voit condamné à vivre ainsi, à ne vivre qu'ainsi, n'est, lui aussi, qu'un membre de la gent animale.

Il faudrait, surtout en ces temps de pandémie, se demander si ou se rappeler que l'être humain n'est pas le pire des virus.

Est-ce pour oublier que ses besoins, qui ne sont pas que des besoins, ne peuvent être satisfaits, que l'être humain s'est inventé des devoirs?

Au fond, il n'y a qu'un seul devoir et ce n'en est pas un: celui d'aimer qui n'en est pas un, car impossible à accomplir, et c'est pour cela qu'on ne peut jamais cesser d'aimer.

La vie, est-ce autre chose qu'un exercice de rhétorique?



Friday, October 2, 2020

 Quand on ne rencontre que des gens intelligents, il en résulte qu'on finit par comprendre qu'ils ne sont pas si intelligents qu'on le croyait, quand on n'est pas convaincu de n'être alors qu'un nigaud.

Il n'est pas vrai que l'hermétisme soit synonyme de profondeur, même si l'on ne peut nier que ce qui est vraiment profond soit souvent hermétique.

Un gauchiste, c'est souvent un homme de droite qui s'ignore et qui n'a surtout pas lu Lénine.

Kropotkine a, bien mieux que Darwin, compris que la survie est un combat, mais non la vie, d'autant plus que la survie elle - même n'est pas que combat.

La compagnie des sots est autrement plus dangereuse qu'on ne le croit en ceci qu'elle incite même les sots à se croire intelligents et, de ce fait, à se montrer encore plus sots.

Ce n'est ni l'antiquité ni  la contemporanéité d'une oeuvre qui en garantit la qualité, sauf aux yeux des journalistes.






 Le terme méthode dit amplement que le sujet humain (n')est (qu')une espèce de marcheur et de là, peut - être, la confusion chez beaucoup pour qui, faute de savoir lire, le marcheur n'est nullement différent du marchand et (pire encore!) inversement.

Un marcheur n'est un marcheur que s'il n'arrive jamais à detination et il peut d'autant moins y arriver qu'il ne sait même s'il y a, pour lui, quelque destination.

L'existence, qu'est cela, si ce n'est un théâtre d'illusions et de mensonges? On ne peut que se réjouir que ce ne soit pas pire encore.

Il n'est pas philosophe, il n'est même pas architecte, et il se veut politique: de telles personnes sont dangereuses, mais on ne les empêche pas nuire.

Si le juriste n'est pas, ayant bien mieux à faire, avocat, l'avocat, lui, est plutôt le contraire du juriste: l'un est philosophe, peut - être même sage, l'autre n'est que rhétoricien, voire sophiste, mais la plupart sont bien plus amis de Protagoras que de Platon.

On invente ce qui n'existe pas, on découvre ce qui, bien que caché,  est déjà: on découvre à force de patience, on invente grâce au génie qui est comme une faculté de l'imagination créatrice.



Sunday, September 27, 2020

 L"emploi du terme "philosophie" par les philosophes eux - mêmes, par ceux en lesquels on voit, pour diverses raisons, bonnes et mauvaises, des philosophes, pour désigner l'activité à laquelle ils se consacrent, ne laisse pas de surprendre; qu'un autre dise de Foucault par exemple qu'il l'admire en tant que philosophen est déjà suffisamment étonnant, non que Foucault ne soit pas philosophe, mais quand on - pas n'importe qui, mais un grand professeur d'université ou tel érudit - aura affirmé de Foucault, ou de Derrida, ou de Lacan, que ce sont de grands philosophes, on ne sera pa plus avancé, vu qu'on pourra difficilement justifier en quoi ils sont philosophes. Certes, on pourra toujours dire qu'ils passent leur temps à philosopher, qu'ils font donc de la philosophie, voire, bien mieux encore, qu'ils en produisent. Il semble plus facile de comprendre ce que c'est que faire de la philosophie, dans la mesure où il s'agirait de conformer ses propos, son discours à celui d'auttes personnes tenues, à tort ou à  raison, pour philosophes, de les répéter ou de les imiter. On peut douter que le dernier des analphabètes lui - même souscrive à cela. Et la question de savoir ce qu'est la philosophie, le philosopher, ce qu'est un philosophe demeure toujours en attente de réponse.

Cependant, si on hésite à se dire philosophe soi - même, si le philosophe, lui - même, hésite à se dire ou à se croire philosophe, il n'hésitera pas, une seconde, à trouver que Platon, Aristote, Descartes, Hegel et (même) certains contemporains aussi , sont de grands philosophes. Mais, qu'est-ce qui permet de dire que Descartes et Hegel sont de grands philosophes? A quoi reconnaît - on que quelqu'un est philosophe, ou non?

Les questions que posent et se posent les philosophes ne datent pas d'hier et ne préoccupent pas que ceux que l'on dit ou sait philosophes. Ce qui distingue le philosophe, l'esprit philosophique, c'est la manière de poser, d'approfondir les questions, c'est la méthode inventée pour appréhender la réalité.

Saturday, September 26, 2020

 Il faut ne rien comprendre à la philosophie pour oser se dire philosophe.

Un jour peut - être viendra où l'on pourra se dire philosophe comme de nos jours on se dit commerçant ou politicien, mais ce sera parce que la philosophie, parce que l'objet de la philosophie aura alors cessé d'étonner.

Le philosophe doit, pour philosopher,  se retirer du monde, mais en y restant.

La difficulté de l'acte philosophique  a pour conséquence que bien des nigauds se persuadent de faire oeuvre philosophique.

La philosophie, ce n'est autre chose que la tentative toujours renouvelée et jamais réussie de comprendre les êtres et les choses.

Le philosophe consacre tout son temps à s'effacer et à effacer .


Tuesday, September 22, 2020

 Il est très difficile de vivre bien, mais, malgré tout, pas impossible, le plus difficile, c'est de mourir dans la dignité et la splendeur.

On ne pense ni à la vie, ni à la mort: quand on est en vie, parce qu'on se convainc qu'on vipleinement ou qu'on vivra pleinement bientôt; quand on est sur le point de mourir, parce qu'on n'a alors  plus le temps de penser à quoi que ce soit.

Philosopher, c'est apprendre à se pénétrer de ce fait tout simple: toute certitude est à l'être humain inaccessible, et c'est tant mieux. 

Bien des gens - voire tout le monde - rêvent d'être Napoléon; seul Napoléon ne voulait peut - être pas être Napoléon, mais il n'en savait rien.

Il y a quelque chose de pornographique dans tout désir de ressembler à quelqu'un, s'agît - il d'un personnage de fiction.

C'est parce qu'il avait voulu " être Chateaubriand ou rien, comme tout le monde", que Victor Hugo parvint à être Victor Hugo.



Saturday, September 5, 2020

 Savoir ce qu'il sied de faire à tout moment sans même avoir à réfléchir: toute formation ne vaut que si elle a cela pour finalité.

Rousseau, qui trouvait que l'homme est naturellement bon et que c'est la seule société qui le rend méchant, se trompait assurément et, peut- être même, volontairement, vu que l'homme est le meurtrier de l'enfance - il a fallu attendre Freud pour le savoir, cela, avant lui, seules certaines tribus le savaient, mais sans savoir qu'elles le savaient - et que l'homme, produit culturel et social est foncièrement mauvais, la société étant, sous des formes diverses, la guerre de tous contre tous.

Les utopistes ont, depuis toujours, compris qu'il faut s'en tenir à la vie communautaire, ce que, plus tard, confirmera la thermodynamique.

Vienne le jour où l'on n'aura plus besoin de gouvernement, vienne le jour où, à la place de l'homme, il y aura le sur - homme.

Il faut survivre d'abord pour vivre peut - être un jour, mais pour beaucoup, la vie, ce n'est qu'une interminable survie, ennuyeuse, sale et dégradante qu'ils font semblant d'aimer pour ne pas s'avouer qu'ils en ont horreur.

La vie n'est possible qu'au loin, loin de ces dégénérés que sont les êtres humains parmi lesquels il faut bien évoluer, mais avec lesquels il est impossible de vivre: l'humanité est une maladie et les êtres humains des virus.




Thursday, September 3, 2020

 Dès que l'on vient au monde, on commence à vieillir, mais quand on meurt, on est toujours très jeune, trop jeune.

On est toujours trop jeune pour crever, mais non pour être (au moins) méchant.

Il était indéniablement beau, mais si cruel que tout le monde finit par le trouver abominablement laid.

Il ne cherche pas à plaire, et pourtant..., tandis que d'autres ennuient sans même faire exprès.

Quand personne ne se rappelle ce qu'a dit un orateur, c'est soit qu'il a été trop éblouissant, soit que personne ne l'a écouté.

On s'oblige à trouver le spectacle superbe quand le prix des billets est exorbitant.




Monday, August 24, 2020

 Le penser et l'agir n'ont de sens que dans le silence et l'obscurité, faute de quoi ils ne sont que des catachrèses qui encouragent le voyeurisme.

D'avoir l'esprit toujours occupé ne signifie point que l'on pense, d'avoir l'esprit trop occupé peut même constituer un sérieux obstacle à l'exercice de la pensée.

Penser, c'est entrer dans rapport actif avec tout ce qui n'est pas soi, avec l'altérité de l'autre qui le laisse in - tact.

S'approcher  de l'autre sans s'en approcher, c'est en cela, en cette auto - négation qui n'en finit pas de soi. que consiste le penser de la pensée.

Agir sans agir, ce n'est pas ne pas agir: si seulement l'on pouvait comprendre cela!

Quoi que l'on fasse ou ne fasse pas, on ne peut que nuire à autrui et à soi - même jusque dans la mort et même au - delà de la mort.





 Les enseignants, les maîtres sont, en général, si nuls, si cons, si intellectuellement et moralement affreux, qu'il se faut bien demander s'il ne faudrait pas voir en eux de véritables dangers publics.

Si on a de la chance, beaucoup de chance, on peut rencontrer, dans toute une vie, un prof, un seul prof, qui fasse pour soi une différence telle que toute son existence s'en trouve transformée, mais tout le monde n'a pas cette chance - là.

Un prof, ça ne sert pas à grand - chose et c'est déjà pas mal, vu que, dans la plupart des cas, un prof, ça ne sert à rien de bon.

Si au moins les enseignants savaient enseigner, on accepterait de les écouter, mais - encore qu'il faille reconnaître qu'enseigner, c'est difficile au point d'être impossible - c'est tellement rare.

Enfant déjà, je n'étais guère impressionné par les maîtres, mais - est-ce pour cela? -j'ai, par la suite, eu de la chance.

Un prof, me parlant, un jour, d'un de ses profs à lui, que je connaissais et que je trouvais plutôt sympathique, me confia qu'il parlait de Molière comme un dieu -j'ignorais que les dieux parlassent de Molière et je doute encore qu'ils, si tant est qu'il y en ait, le fassent -, mais je crois que c'était pour lui une manière de parler, une formule, médiocre, pour dire son admiration, et voilà ce qui se passe quand on a l'admiration facile.


Sunday, August 23, 2020

 Il est très difficile de savoir ce qui se passe exactement quand il se passe quelque chose, mais on peut , grâce à diverses actions, empêcher que se produisent certains événements, bien qu'on ne sache ce qui va se passer: ce sont, en général, des actions silencieuses dont on ne saisit la portée que bien après.

Vous arrivez bien tard, Monsieur; le train est déjà parti et, comble de malheur pour vous! - il a même fait un grave accident qui a causé la mort de tous ceux qui s'y trouvaient.

Il y a pire qu'une oeuvre inachevée: c'est, comme on l'aura deviné, une oeuvre achevée, mais en tout point exécrable.

Ceux qui savent regarder un film savent que ce qu'on voit n'est pas ce qui est, et qu'on ne voit pas ce qui est, sauf grâce à un agrandissement de l'image (Blow - up ) ou encore à la rétrospection par un autre de l'image (The Man who shot Liberty Valance), savent surtout que c'est avec l'aide d'un autre que soi ou de la technique que l'on voit.

Toute image est toujours mouvante; il s'agit de savoir regarder, de savoir re - garder.

Il y a des images qu'on ne fait pas que voir, mais que l'on entend également; c'est l'une des très grandes leçons de la peinture.














Wednesday, August 19, 2020

 Il y a le désir et il y a le Désir: ce qu'on appelle le désir, c'est tout simplement de l'ordre de l'appétit, de l'envie, voire du besoin, dont la répétition se transforme, comme l' a fort bien vu Lacan, en demande, le désir constituant la marque de l'impossibilité de la satisfaction de la demande, ce dont seuls certains, pas tous lacaniens forcément, sont conscients.


Je disais, un jour, à X - et ce furent les dernières paroles que je lui adressais viva voce - qui me parlait de ce qu'elle appelait un désir de pureté chez moi: "Sait -on jamais ce qu'on veut?"

Ce qu'on tient pour de la grandeur trop souvent n'est, encore que dans les seuls cas qui font qu'esquisser un sourire de mépris aux personnes austères, que de la hauteur, lais il n'est pas difficile de s'y laisser tromper, surtout si l'on n'est qu'un ...

Je ne sais trop si c'est - ayant failli dans la tâche qu'on lui avait, dans un moment d'optimisme exagéré, confié, ou qu'il avait, lui - même, dans cet excès de confiance en soi dont les sots - c'est - à - dire les ministres, les juges, bien des professeurs et, parfois, même des prêtres ont le secret, voulu entreprendre - pour s'excuser (modestement?) ou pour se défendre (plutôt agressivement?), si c'est pour s'excuser et se défendre successivement - ce dont on pourrait croire tout le monde capable - ou pour se'excuser et se défendre similtanément, comme si l'excuse et l'autodéfense, comme si la modestie et l'insolence chez lui se confondaient, mais toujours est - il qu'il trouve opportun de me dire, de m'apprendre peut - être, selon lui, qu'il n'est pas Dieu, propos bizarre, insultant même (comme si je ne le savais pas) auquel, néanmoins, je souscris volontiers en l'interrompant : " Ne vous inquiétez pas: même Dieu n'est pas Dieu, il n'est as que la représentation que l'on se fait de Dieu qui, n'importe comment, n'existe même pas " et, sur ce, je choisis de tout simplement de m'en aller, mais avec une telle célérité, qu'il doit aujourd'hui encore, se poser bien des questions à mon sujet.

Si ceux qui lisent les journaux et font confiance aux médias - à ceux d'aujourd'hui surtout -, prenaient le soin de lire Herder, ils cesseraient incontinent de lire le journal; d'écouter la radio de regarder la télévision, mais ceux qui lisent les journaux d'aujourd'hui, ne lisent pas Herder.

Il n'y a pas si longtemps, on pouvait encore lire les journaux, tandis qu'aujourd'hui, même des auteurs célèbres de livres écrivent moins bien que des élèves de 3e.






Tuesday, August 18, 2020

 Ce qui, en vérité, est, n'est, au fond, jamais ce qu'on voit , et ce qu'on voit n'est jamais vraiment ce qui est.

On ne voit, au fond, que des fragments, que des morceaux, des éclats, et on a la légèreté de croire qu'on a vu et compris.

Le problème de l'être avec, du vivre avec, ce n'est pas qu'on ne voit, ni ne comprend ce qui est, c'est que, bien qu'on ne voie ni ne comprenne rien à rien,on est convaincu de savoir, de tout savoir, de tout comprendre.

Le langage empêche d'appréhender la réalité, autrement dit toujours oblige à toujours s'efforcer d'appréhender la réalité.

A Nodier qui disait que "la réalité est une passion inutile", on pourrait faire remarquer la réalité est une passion impossible, encore qu'il ne soit pas impossible que c'est précisément ce que Nodier, que Balzac, lui - même, admirait, avait en tête, Nodier qui ne devait pas ignorer que si toute passion fait souffrir, c'est parce que toute passion est impossible et, donc, inutile.

Il fut un temps où les écrivains écrivaient, afin de pouvoir manger, dans des journaux, mais les temps ont changé, car maintenant ce sont les journalistes qui se croient des écrivains.


Sunday, August 16, 2020

 Que vous disiez la vérité ou que vous mentiez, on vous croira aussi longtemps que ce que vous dites sert les intérêts de ceux qui vous écoutent.

On ne condamne les criminels que s'ils sont faibles et vulnérables.

Faut - il vraiment critiquer le mensonge  quand il n'a pour but que le plaisir de tous?

Il faut bien rappeler ce que tout le monde sait, car on ne sait pas toujours que l'on sait ce que l'on sait.

L'ignorant est convaincu de savoir, le fou ne sait pas qu'il sait, le sage sait qu'il ne sait pas.

Toute oeuvre difficile risque souvent d'agacer, d'ennuyer, mais toute oeuvre ennuyeuse n'est pas toujours difficile à comprendre.







Wednesday, August 12, 2020

 Les Grecs de l'Antiquité pouvaient tous, presque tous,  se perdre dans des réflexions vertigineuses, tout en se livrant à des occupations tout à fait ordinaires, voire abêtissantes, sans doute parce que rien ne les pouvait abêtir. Mais les Grecs ont oublié de continuer à être des Grecs, ils ont, pour diverses raisons, fini par ne pas savoir ce que c'est qu'être grec.

Dieu merci! Il y a encore des Grecs superbes parmi nous même maintenant et le dernier d'entre eux n'est autre que Martin Heidegger aui, en allemand, parlait grec.

Tout vient après, plus tard, trop tard même, au futur antérieur qui est, bien mieux que l'imparfait de l'indicatif selon l'immense Proust, le temps de la mort, celui  de la célébration du présent tel qu'on ne l'a pas compris et connu aussi bien que du présent en tant que temps de  ce qui n'a jamais été et aura seulement été. 

Le miracle grec , c'est moins la grandeur de la Grèce que son déclin: comment peut - on descendre si bas après as'être élevé si haut?des

On parle très peu du miracle romain, de ces Romains qui, bien qu'ils ne fussent que des paysans et des rustres, surent être des lecteurs - médiocres, il est vrai, mais tout de même des lecteurs - de Platon, des Stoïciens, et apprirent à être courageux et intègres, à l'instar d'un Regulus, d'un Caton l'Ancien.

Les Romains savaient, même s'ils se souvent trompaient, ce qu'est l'honneur, ils savaient qu'un homme qui craint de mourir peut difficilement être honorable.




Monday, August 10, 2020

 Il est trop facile de dire que le quotidien, le travail, la famille, les contraintes de la vie collective empêchent de philosopher, car, ce ne sont pas moins des incitations à réagir, qui, du fait de détourner de l'activité philosophique, y attirent.

Philosopher, penser, peser - c'est un autre mot pour penser -, calculer, qui a le sens de compter aui, lui - même, vient de computare qui signifie penser avec, sont des pratiques difficiles, d'où leur réel intérêt.

Ce qui détermine la vie, la manière de vivre d'un individu, d'un groupe, d'une société de ce qu'on appelle d'un mot étrange une civilisation, mot d'autant plus étrange que ce qu'on croit devoir ainsi nommer n'est jamais un,  c'est sa manière de penser ou de ne pas penser, ce qui lui tient lieu de pensée étant aux antipodes de la pensée.

Ceux qui croient penser, qui sont convaincus de raisonner le plus souvent ne font que bavarder, que ratiociner, mais ne se prennent pas moins, à l'instar des journalistes et des politiciens, pour des penseurs.

Il semble que le pire soit atteint au sein d'une collectivité quand ce sont les voyous, les flics, les militaires qui font (régner) la loi, et les politiciens aussi ou les juges qui, d'ailleurs, bien souvent ne sont guère différents des voyous, quand  ils n'en sont pas eux - même ou qu'ils ne sont pas bien pires qu'eux.

Ne pas confondre l'anarchie et l'an - archie, surtout si on n'est pas capable de voir qu'elles sont, l'une à l'autre, aussi étrangères que peut l'être, comme disait Freud, "l'ours blanc à la baleine".





Sunday, August 9, 2020

 Qu'est - ce que la philosophie? Les réponses ne manquent pas à cette question, les unes aussi, sinon plus décevantes que les autres, et cela seul signifie que cette question est une vraie question, car elle non seulement implique de réponse dans sa syntaxe, mais est et demeure - du loin jusqu'ici - sans réponse.


On pourrait de la philosophie dire ce que Popper disait de la science, qu'elle ne vaut que pour autant qu'elle "est falsifiable", si la proposition de Popper  était vraie, mais elle n'est même pas fausse.


Toute l'histoire de la philosophie dit assez clairement qu'on ne peut philosopher avec le langage de  tous les jours, de tout le monde.


Tout projet philosophique doit creuser, lui - même, son propre chemin , inventer son propre langage , faute de quoi il ne peut que "tomber dans la tautologie du bavardage, en attendant que le bavardage se mette à philosopher. 

Le premier pas vers le philosopher consiste à s'efforcer à en finir avec l'opinion.


L'information, la communication, le calcul, l'échange sont les plus grands obstacles à l'activité philosophique, dans la mesure où ils se sont substitués à elle.




                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             








Saturday, August 8, 2020

Tout le monde se croit en mesure de réfléchir, de raisonner, de penser, sauf les philosophes et les penseurs.

On ne pense pas avec  les mots, mais avec des concepts; de ne pas le savoir est la source de bien des maux.

Les contraintes du quotidien empêchent de penser, mais il faut pouvoir penser malgré le quotidien.

Le plus grand ennemi de la pensée, c'est l'illusion de penser.

Herder avait bien vu qui disait que "le langage a été donné à l'homme pour dissimuler sa pensée", mais qui encore sait qui était Herder?

A l'école, l'accent est mis sur le cacul, mais en en faisant l'envers, sinon la négation de la pensée.



Thursday, August 6, 2020

Chaque jour nouveau, chaque jour qui s'ajoute aux jours qui l'ont précédé, ce n'est pas forcément un nouveau jour, ni forcément un jour aucunement différent, mais tout jour est forcément différent de celui qui l'aura précédé (comme on dit) non moins que celui qui lui succédera, même là où toute ressemblance est indéniable, car si aujourd'hui ressemble à hier, si aujourd'hui est la répétition d'hier, c'est qu'aujourd'hui n'est pas hier, ne peut pas être hier, de même que demain ne pourra jamais être ce qu'est, ce qu'aura été aujourd'hui, surtout que demain aujourd'hui, le jour d'hui ne sera plus ce qu'il était, aura été, peut - être ne sera même plus du tout.

Le temps d'aujourd'hui, du jour d'hui, ce qu'on croit pouvoir appeler le temps de maintenant, est - ce bien le temps présent? Le temps de la présence du présent? Celui du présent, du cadeau de la présence de la présentification de la présence du présent? A cette question, il faut être aussi bouché qu'un flic, qu'une caricature de juge ou un législateur choisi par une foule d'ignorants pour avoir la réponse facile.


L'instant présent, c'est, à proprement parler, l'instant qui n'est pas, l'instant qui, à peine apparu, aussitôt disparaît, c'est la vie en tant qu'elle est insaisissable, impossible même.

On parle de son temps à soi, comme si on en était le propriétaire, comme si on pouvait avoir un temps, du temps qui fût propre à soi.voler son 

Eliminer autant que possible toutes les contraintes inutiles, car elles volent le temps à soi, sa vie à soi.

Quoi que l'on fasse, on ne fait que perdre son temps (ce qu'on nomme ainsi), c'est une raison supplémentaire pour ne pas se le  laisser volerte même, pire encore, y participer.




Wednesday, August 5, 2020

Tout ce qu'on pense, dit et fait est motivé  par des vivants, par un vivant surtout  qui est comme mort, car on ne le voit ni ne le connaît jamais vraiment, et tourné vers un mort surtout dont le souvenir est là, toujours hante, comme s'il était encore vivant.

C'est quand meurt quelqu'un que l'on découvre qu'on le, comme on dit, connaissait, mais on était alors totalement indifférent à sa présence.

Les regrets, les excuses, quoi de plus sale dans une vie qui, elle - même, n'est que pourriture!

Le grand auteur, un Virgile par exemple, non seulement ne se pardonnera jamais d'avoir cédé à la tentation de la publication, mais s'étonnera même d'avoir produit ce qu'il a produit sans l'incontinent détruit, car il sait que seuls les médiocres ne se voient pas, ne voient pas qu'on les voit dans toute leur laideur aussi, et osent se montrer en public.

Il écrit; c'est du moins ce qu'il croit, mais le pire, c'est qu'il y en a qui le croient aussi.

La vie est une affreuse comédie qui ne fait pas rire et qu'on ne peut même pas prendre au sérieux.




Qui tient à démontrer sa supériorité doit se sentir bien inférieur, doit même être très inférieur.


Quiconque est, se trompât - il, convaincu de sa supériorité ne s'avisera sans doute pas d'en faire étalage, et c'est tant mieux; surtout pour lui.

Il faut, pour vite comprendre qu'on est en présence d'un être supérieur, beaucoup d'intelligence; beaucoup d'intelligence et de modestie, et cette union d'une intelligence exceptionnelle et d'une modestie in - appréciable est tellement rare qu'on la pourrait croire impossible.

 Certains   hommes supérieurs aiment à vivre obscurément et  médiocrement dans de petites villes éloignées perdues dans des régions où il ne s'aventure grand monde en général, à croire qu'ils bénéficient, en vivant ainsi, de quelque mystérieuse protection et jouissent de la sérénité qui leur est indispensable pour les activités auxquelles ils attachent de l'importance


En général, les gens se sentent perdus à l'étranger: à peine arrivés dans le pays qu'ils,pendant de longs mois, ont rêvé de connaître, d'explorer, ils éprouvent un cruel besoin de renter immédiatement.


Bien des gens  ayant abondamment voyagé sont, en fait,  les hommes d'une seule ville: Borges est l'homme de Buenos Aires, Joyce, celui de Dublin et Valéry, le Méditerranéen, l'homme de Paris, Pessoa, celui de Lisbonne, quand on ne serait tenté de trouver que c'est Buenos Aires qui est la ville de Borges, Dublin, celle de Joyce, et ainsi de suite, comme si ces auteurs avaient créé Buenos Aires, Dublin, Paris, Lisbonne, eux - mêmes, des villes imaginaires ressemblant aux villes réelles que tout le monde connaît ou croit connaître, et bien différentes d'elles en même temps, créations uniques et possessions uniques de chacun d'entre eux, et il en va ainsi de tous, car la ville que je vois, que je visite, dont j'arpente les rues sans en contempler les monuments, sans faire attention à ses couleurs qui ne cessent de changer, non seulement les saisons, mais quotidiennement selon les déplacements du soleil dans sa course, n'est pas celle que voient les autres, ni même celle que je reconnais à différents moments de la journée, et c'est probablement pour autant, pour tout cela, que toute ville, tout lieu est toujours plongé, pour celui qui y est attentif, dans un silence indéfinissable et revêtu  d'une obscurité plus révélatrice de son "être" que les lumières dont il est inondé, encore que toute lumière ait sa part d'obscurité, laquelle est plus impressionnante que la familiarité lumineuse  dont on est, le plus souvent, le spectateur aveugle.






Tuesday, August 4, 2020

Le besoin d'être aimé, besoin pathologique s'il en est, est rarement guérissable et ça vous ruine toute une existence.

Ce besoin qui n'en est pas tout à fait un, n'étant pas organique, de ne pas être comblé, se transforme en frustration, en divers états de morbidité, en agressivité; il devient ainsi désir de mort, désir de donner la mort non moins que de la recevoir.

Faute d'être aimé par les autres, on finit par s'aimer soi - même, et c'est absolument lamentable.

Ils tuent aujourd'hui, craignant sans raison aucune d'être tués demain, s'ils n'agissent pas ainsi, mais allez faire comprendre ça à des gens qui sont rongés par la peur et dévorés par la haine!

Un homme heureux, c'est un homme qui n'a besoin de rien ni de personne; autant dire que c'est un homme mort.

L'homme craint la mort, non parce qu'il ne la désire pas, mais parce qu'il la soupçonne de n'être pas réelle, de n'être pas ce qu'on la croit être.










C'est parce que rien ne permet de penser que Dieu, au sens le plus mélioratif imaginable, puisse exister, rien sinon le désespoir, qu'il faut, peut - être, malgré tout se contraindre à espérer que Dieu existe.

Dieu existe peut - être, mais en tant que déguisement emprunté par le Diable, c'est, en tout cas, ce qu'un grand chef religieux prétendait.

Qu'est - ce que la religion sinon la négation de l'existence de Dieu? Dieu arait - il besoin de quoique ce soit pour être accessible aux hommes?

On aurait l'impression que Dieu, tel que le conçoivent les diverses religions, se cache, se déguise,à l'instar d'un malfaiteur, mais ce n'est sans doute qu'une impression.

La beauté des cathédrales, des temples, des lieux de culte, dont on doit la création à des rois, à des chefs politiques sert autant à masquer la laideur des gouvernants - et de leurs valets - qu'à faire oublier le mensonge sur lequel repose  (peut - être) toute religion.


Ceux qui croient vraiment en Dieu ne sont pas bien nombreux: le plus souvent (le plus souvent?), on croit que l'on croit en Dieu sans rien savoir de Dieu


Monday, August 3, 2020

Si vous affirmez que quelqu'un est forcément honnête et juste, parce qu'il est juge (à croire que les juges le sont de naissance ou du fait d'être juges devenus,  et sont, donc, de naissance ou du fait d'être juges devenus, honnêtes et justes, il est peu probable que l'on vous accuse de généraliser, même si, par ailleurs, vous ne savez pas, comme la plupart des gens, ce que c'est que généraliser, mais ne vous avisez d'insinuer que, pour avoir rencontré plein de gens d'une certaine catégorie professionnelle ou, même, sociale, qui sont méprisables,  que ces gens - là (que vous avez en tête) sont dignes de mépris, car non seulement vous en blâmera - t on ( on ici a le sens de - presque - tout le monde), mais vous risquez bien, surtout en démocratie, étant donné que les démocraties - pas toutes, il est vrai - ne sont le plus souvent que des dictatures discrètes,  subtilement déguisées, voire, parfois, à peine déguisées, d'aller au - devant de sacrés problèmes.

Il est souvent reproché à tel philosophe de ne rien ni personne respecter, et cela est franchement scandaleux, car s'il est bien vrai qu'il ne respecte pas tout ce qui et tous ceux qui ne méritent de l'être, pour ceci que cela est avéré, et non parce que ce serait son opinion - un philosophe n'a pas d'opinion, sauf s'il s'oublie -, il est tout aussi vrai que  le vrai philosophe, que l'on ne confondra pas avec  le premier batteur d'estrade venu, ni avec le premier barbouilleur de colonnes sur le marché, respecte ce qui et ceux qui méritent le respect.


Tel est l'esprit de corps chez certaines gens - des gens inférieurs le plus souvent - qu'il vous suffit de trouver, non sans raison, qu'est corrompu l'un d'entre eux pour qu'ils se tous cabrent, s'emportent et  vous critiquent de généraliser - le péché suprême, en la conjoncture! -, mais c'est peut - être parce qu'ils se sentent tous, non sans raison, visés.

 De bien des gens qui pratiquent le même métier, la même profession que soi, on se refusera à dire que ce sont des collègues, et c'est bien ainsi.

Ils sont très nombreux ceux qui, travaillant au sein de tel établissement, de telle institution, se comportent comme s'ils en étaient les propriétaires: ce sont  surtout les chefs, les directeurs, les patrons et ils sont tous plantons dans ce qui leur tient d'âme.


Ils sont cruels et tyrammiques, mais uniquement quand ils sont confrontés à plus faible qu'eux, et l'on a vite fait de comprendre qu'ils passent leur vie à se faire botter les fesses par leurs supérieurs qui, eux aussi ..., jusqu'à ce que ...







 



Ceux qui sont vraiment intelligents se mettent rarement en colère et sont toujours indulgents envers les autres, mais seulement quand ils savent qu'ils sont des êtres supérieurs et peuvent s'offrir le loisir d'être condescendants.

Quelqu'un qui tient à avoir toujours raison ne fait le plus souvent que se rendre ridicule, et croira volontiers qu'on lui donne raison, quand, en fait, on se moque gentiment de lui.


D'aucuns veulent faire oublier leur médiocrité en prétendant être paresseux, insinuant ainsi que s'ils travaillaient, ils accompliraient des miracles.


La peur de l'échec  a ruiné les ambitions de plus d'un homme que l'absence de génie.


Les autres sont rarement responsables de nos succès, souvent  de nos échecs, mais, la plupart du temps, nous sommes, nous - mêmes, les artisans de notre perte  et, quelquefois, les auteurs de nos succès.


On croit souvent, sinon toujours, savoir ce qu'on veut, sauf sur le tard, quand il est beaucoup trop tard pour y rien changer.















Quand je serais votre ami, disait (je crois) Gide, le grand Gide, à quelqu'un, je ne serais pas celui de vos turpitudes, phrase étonnante de la part de Gide qui était d'une extrême simplicité et qui avait une intelligence peu commune, car il a l'air de dire qu'il sera volontiers l'ami de quelqu'un, ses turpitudes nonobstant.

Les colères de Bloy, pour terrifiantes qu'elles soient, sont compréhensibles, car ce sont les colères d'un homme indigné par l'injustice, révolté contre la misère et exaspéré par la bêtise, mais, dirigées contre ceux dont Victor Hugo disait pourtant, bien qu'à juste titre, que "(leur )bonheur est fait du malheur des autres", elles ne laissent pas d'étonner, mais il n'est impossible que les colères de Bloy fussent celles d'un authentique saint.

Plus personne ne lit Léon Daudet, si tant est qu'il y ait encore des gens qui ont entendu parler de lui, car tout le monde ne connaît qu'Alphonse Daudet, mais Léon était admiré de Proust lui - même et était un écrivain à peu près irréprochable; il était cependant loin d'être un grand écrivain, il était tout au plus un redoutable artisan, et ils sont nombreux des comme lui qui ne seront jamais que de bons, de très bons écrivains même, mais jamais de grands, de véritables écrivains, à moins que...

Sans Blanchot, il me sera toujours difficile d'accepter que Maurras fut quelqu'un d'intelligent et maintenant encore, je n'arrive pas à comprendre le maurrassisme de Blanchot, mais il est vrai que l'ennemi acharné que je suis des positions politiques de Maurras ne me permet sans doute d'apprécier ce dernier à sa juste valeur.

Il y a tant d'écrivains qu'on ne lirait absolument pas s'ils n'avaient  la réputation d'être de grands écrivains, réputation si surfaite, si imméritée qu'on se peut demander s'ils ne la doivent à de fous furieux alcooliques et même ..., mais laissons.


Valéry disait avec raison souhaiter que l'histoire de la littérature s'écrivît un jour sans mention de nom de personne, seule manière sans doute de faire comprendre à la foule que l'auteur de tout livre est toujours à venir.







Wednesday, July 29, 2020

La pauvreté, la maladie, la vieillesse, la mort, que c'est sale et laid que tout cela! Pas plus sale et honteux, cependant, que l'ennui.

C'est bien de procurer du plaisir aux autres, mais à condition que ce ne soit pas délibéré et qu'on n'en sache rien.

Le travail ennoblit que s'il est volontaire et gratuit, sinon il n'est qu'oeuvre de boutiquier.

Certains peintres montrent, d'autres démontrent, mais Picasso, lui, démonte.

Le vrai peintre peint le silence: si on apprend à regarder  certains tableaux, on peut littéralement entendre le silence qui en émane. Munch, Signac et Picasso,  entre autres, en peuvent témoigner.

Qui sait regarder un tableau peut entendre les explosions des balles du Dos de Mayo et les sabots du cheval de Guernica.


Seuls les êtres humains sont, quoique pas tous, il est vrai,  responsables des malheurs qui sur eux s'abattent; les animaux et mê,me les plantes ne sont pas aussi bouchés.

Il me demande ce que je ferai plus tard, alors qu'il ne sait pas ce qu'il veut faire aujourd'hui.

Bien souvent, le plaisir coût très cher et, de plus, n'est même pas agréable.

Je suis allé au restaurant hier soir: c'était infect et cher; comme d'habitude. Quand je pense que j'y vais tous les soirs depuis je ne sais combien d'années!


Quand quelqu'un  (me) parle de son pays, j'avoue n'être pas sûr de bien comprendre: aurait-il acheté un pays? en aurait - il pris possession? ne serait - il pas plutôt atteint de folie? Et si d'aventure, il ajoute être fier de "son pays", là je me dis  que ce gars -là  doit être tellement con qu'il mériterait d'être fusillé. Mais n'en concluez pas que j'en tire quelque conclusionn car j'en suis, comme disait l'autre nigaud, perplexe au point de me demander si je suis vraiment vivant ou si je ne suis pas déjà mort.

But when I'm asked, for some reason or other which, in any case, can only be unimaginably silly, where I live, I feel so irritated as to be overwhelmed by an uncontrollable reaction of anger; I, of course, do know that "live" here has the sense of "reside", but all the same, I do hear the "live" and I can't help asking myself if I do live, the more so as I'm not even sure of existing. Even the words "reside" or "stay" or "remain" are far from being as simple and self - evident  as most people would tend to think. But then most people  tend to be dumb, and the dumbest  are never those we'd think of as being incurably dumb. This having been said, I should add that I can only praise my lucky stars that "Where do you live." was not followed by "How do you live?" In some countries, one should always expect the unexpected.

Tuesday, July 28, 2020

Il faut, bien sûr, une structure hiérarchique, des institutions - et il ne faut pas confondre l'institution et l'institutionnel -, il faut un gouvernement, de préférence un gouvernement un, homogène, toujours un et constamment homogène, ce qui, n'importe quel débile mental, à la différence de bien des politiciens, n'ignore, est une impossibilité, mais uniquement chez et pour les dégénérés, et cela ne peut que fournir le spectacle accablant d'un gouvernement de dégénérés par des dégénérés, et pour des dégénérés.

Les êtres humains ne sont pas naturellement des êtres dégénérés, ce sont les rapports obligés entre eux qui font d'eux parfois, souvent même, des dégénérés.

Il revient à tous ceux évoluant au sein d'une collectivité de contribuer à l'harmonie au sein de ladite collectivité, et cela suppose souvent qu'il la faille, ladite collectivité, bouleverser de fond en comble, pour qu'y puisse régner l'harmonie.

Mais descendons sur terre et faisons quelques pas parmi  les humains, parmi ces monstruosités que sont les êtres humains, et l'on aura vite fait de constater que ce n'est presque jamais un gouvernement qu'on renverse, mais ce qui en tient perversement lieu.

Seuls les complexés, les gens inférieurs ne songent qu'à tout dominer et à tous dominer: l'Histoire est là qui témoigne du fait que c'est surtout l'Occident, un certain Occident qui, de nous jours, ne cesse de se mondialiser, qui est peuplé de gens inférieurs.

Ce sera bientôt, de toute évidence, la fin de l'Occident, pas la fin totale - ce qui est, sans doute, impossible - de l'Occident, et c'est peut - être cela qui ne laisse pas d'inquiéter.
Eprouverait - on le besoin de répéter qu'il n'y a pas de sot métier, s'il n'y en avait pas?

On peut très bien dire que tout le monde est beau, mais à condition alors d'ajouter que la beauté est souvent une illusion.

L'innocence est presque toujours muette, c'est pour cela que les prisons sont pleines de nombreux innocents, du moins dans les pays où la peine de mort n'existe pas, ou plus.

S'il est vrai qu'il faut travailler pour gagner son pain, il faut croire que ceux qui ne travaillent   consomment pas de pain; pourquoi en consommeraient - d'ailleurs, ils, puisqu'ils s'offrir bien mieux que cela?

Les riches ne travaillent pas, ils font travailler les autres.

Le besoin de dominer, de posséder , n'est, bien souvent, qu'en apparence différent de celui d'être aimé.
















Monday, July 27, 2020

Les imbéciles comprennent toujours tout bien vite et il est fort dommage qu'ils ne vivent pas au moins deux cents ans, car cela leur permettrait peut - être de comprendre qu'en fait ils n'ont compris  ni ne comprennent jamais rien à quoi que ce soit.


Il faut bien prendre des décisions, le malheur, c'est qu'on n'en est jamais capable.


Toute prise de décision doit comprendre la possibilité active de sa propre négation, faute de quoi elle court le risque d'être dogmatique.

La violence la plus violente est probablement celle qui, s'exerçant sous couvert de la loi, nie sa propre violence.

Les crimes que l'on commet au nom de la loi sont les plus haïssables.

Obéir à une législation injuste suppose qu'on soit faible ou lâche
 ou qu'on en soit complice, parce qu'on n'en a rien à redouter, comme bien des fumiers.
















La force n'est pas la violence et, pour peu que la force se montre violente, elle n'est plus simplement expression de la force, mais signe de ce que j'ai ailleurs  (dans Le promeneur et son nombre) appelé mauvaiseté.

Et la violence, toute forme de violence  naît de la sottise, de l'incapacité à se servir d'autre chose que de ses poings et de ses pieds, de l'incapacité à ne pas recourir à des armes, à ne pas avoir que l'insulte à la bouche.

Il est facile, sans même que la tentation y soit pour quoi que ce soit, de tenir la force et la violence pour synonymes: il suffit pour cela d'être flic et il y a, dans presque toute société, beaucoup plus de flics qu'on ne le croit.

Que d'anciens  (soi-disant) gauchistes fussent (devenus?) des bourgeois, des exploiteurs, des flics, n'aura pas peu surpris ceux qui se croyaient leurs camarades de combat.

Les utopistes et les anarchistes, avant Nietzsche déjà, avaient compris que le socialisme, c'est "l'esprit de caserne" et c'est peut-être pour cela que les socialistes n'ont jamais pu s'entendre avec eux.

Une communauté sans gouvernement, c'est possible: on l' avu, il n'y a pas longtemps, en Belgique, mais à la plupart des gens, il faut des législations, des gouvernants, soit pour dominer, soit pour être dominés.


Sunday, July 26, 2020

Le passé ne revient jamais pour ceci que seul ce qui est déjà venu, ce qui est déjà arrivé, peut revenir, et le passé, qui n'est jamais encore passé ne peut évidemment revenir.

Seul ce qui est mort peut revenir, seul le revenant, le fantôme, ce qui n'existe plus est en mesure de revenir.

Le passé, c'est ce qui revient sans être venu et sans jamais venir, et il est véritablement terrifiant.

Il ne vous quitte jamais, même si parfois, si souvent, il semble tellement enfoui qu'on le croit à jamais mort, mais toujours le passé revient, impalpable, incertain, mais bien réel.

Mystère du passé qui sans cesse revient, mais qui n'a jamais été, n'aura jamais été, n'est jamais présent.

Il n'est jamais totalement absent, bien qu'il n'ait jamais été présent, ne soit jamais présent: c'est le passé et il n'est rien ni personne qui n'en soit prisonnier.

Saturday, July 25, 2020

La générosité, y a-t-il rien de plus pernicieux, de plus maléfique?  Elle fait de vous un éternel débiteur quand elle ne vous fait accuser d'ingratitude.

N'avoir besoin de personne, ne dépendre de personne, et ne pas se montrer envahissant, ce n'est guère facile, c'est d'autant moins facile qu'on n'y songe presque jamais.

Tout ce qui, d'une manière ou d'une autre,  n'asservit point, peut contribuer à rendre libre, si tant est qu'on veuille être libre.

Toute dette, la dette elle-même, la réalité de la dette nonobstant, est toujours, bien plus qu'autre chose, symbolique et, donc imaginaire, ça ne mérite pas qu'on s'en laisse torturer.

Le mal que l'on fait n'est, pas plus que le bien que l'on fait, d'aucune conséquence véritable, et il faut être vraiment obtus pour y attacher quelque importance.

Ce qui est, ce qui vraiment est, c'est ce qui n'est pas, c'est ce qui, jamais peut-être, ne saurait pour soi être.


Saturday, July 18, 2020

Tout devrait inciter les êtres humains - ceux qu'on croit pouvoir ainsi nommer -  à être tous des révolutionnaire, mais tout en même temps les en empêche, tout, c'est-à-dire la famille, peut-être même toute structure familiale, les institutions, le travail, la vie sociale telle qu'elle est diversement structurée, peut-être même la vie communautaire aussi, tout dit-on, croit-on, oubliant de comprendre que c'est ce qui fait obstacle à l'aventure révolutionnaire, c'est ce qui, justement, en détourne pour enfermer dans le quotidien, à côté duquel on ne fait que passer et dont la poésie, qui est effort de lecture et d'éciture, est comme invisible, inaudible, absente...

Le révolutionnaire, le vrai - le Bouddha (et non n'importe quel bouddha de taverne), Kant, Simone Weil - a forcément une vocation, qu'il aura su, sans même s'en rendre compte, développer,  de martyr: il est toujours prêt à mourir à n'importe quel comment, de préférence la plume ou l'épée -instruments nullement indispensables cependant - à la main, tandis que le martyr, qui pourrait bien être un immense révolutionnaire, lui aussi, est le plus souvent - pas toujours - comme la négation du révolutionnaire, du moins de son vivant.

La parole, s'il y en a, révolutionnaire, est silencieuse, de même que l'action, s'il y en a, révolutionnaire est inactive, passive, et, parmi les modernes, c'est Nietzsche qui, le premier, l'aura rappelé.

L' action révolutionnaire, la pensée révolutionnaire ne se peuvent achever, à moins de s'auto- détruire: ce n'est qu'en ne cessant pas de s'écrire qu'elles réussissent.

La grande difficulté de tout désir de révolution, c'est qu'il est avant tout et essentiellement solitaire, et la solitude, que l'on ne confondra pas avec l'isolement (au sens courant), ni même avec l'état d'abandon, qui est peut- être impossible à trouver, l'est encore plus à inventer.

Il semble que pour avoir une réputation de révolutionnaire, il faut soit que l'on soit un jeune con, soit un vieux con, mais une réputation de révolutionnaire ne suffit pa, si l'on tient à être révolutionnaire.



Friday, July 17, 2020

Toute contrainte, fût-elle bienveillante, ne fût-elle vécue comme  contrainte, ne fût-elle qu'imaginaire, implique que ce à quoi l'on est contraint (par la loi, par la tradition, par les autres en général), non moins que ce à quoi l'on se (volontairement, comme on croit pouvoir le dire) contraint, que tout cela ne mérite probablement la moindre attention.

Toute existence humaine est, dès l'origine, contaminée par une dette que l'on n' pas contractée et dont on n'a même pas conscience.

Il faut savoir tenir les autres au loin, le plus loin possible, d'autant plus que ce n'est jamais facile.

Tout contact avec autrui, tout contact tout court salit, corrompt, empoisonne toute existence, mais on ne s'en, la plupart du temps, rend même pas compte, à moins qu'on n'en veuille rien savoir.

Si, en voulant aider, il (toujours) nuit, c'est sans doute qu'au fond il ne cherche pas à aider, n'en a pas envie.

Il est capable de faire du tort, du mal, parce qu'il veut le bien des autres, mais il ne faut pas croire qu'il n'en sait toujours rien.

Thursday, July 16, 2020

Tout ce qu'on dit, tout ce qu'on fait, tout ce qu'on pense même, si  tant est qu'on soit en capacité de penser, bref tout ce qu'on est, n'a ni l'importance, ni l'insignifiance que l'on a la sottise de le croire, mais qu'est-ce que c'est que cette putain de saloperie qu'on appelle une vie humaine!

Rien a beau ne pas vouloir rien dire, rien ne vaut absolument  rien non plus, alors pas la peine d'en faire un plat!

S'attacher, tel un débile mental, tel un forcené à vivre, bien qu'on ait compris que toute vie ne vaut grand-chose, ne vaut, en définitive, rien, seul cette bizarrerie qu'est l'être humain en est capable!

Etre, comme tous les connards de la terre, convaincu d'avoir réussi..., d'avoir réussi quoi? Dieu lui-même qui, Dieu merci! n'existe pas, serait incapable de le dire.

Le seul acte rationnel qui soit est peut-être le suicide, mais il en va du suicide, du se-donner-la-mort, comme de la pensée: l'être humain n'en est, parce trop con et trop lâche, capable, il faut pour cela le surhomme ou un dieu!

N'accusez pas l'auteur (qui est-ce) de ces quelques lignes d'être ivre de contradictions: il le sait fort bien, mais il se dit qu'il a bien le droit de s'amuser un tout petit peu, lui aussi, quoique pas comme les autres, comme le troupeau (au sens de Nietzsche, bien évidemment).

Wednesday, July 15, 2020

Toute vie n'est qu'illusion et il ne s'agit même pas d'une belle illusion.

L'existence se consume en trivialités dont on feint de ne voir qu'elles sont des foutaises, parce qu'on voit bien justement que ce ne sont que des banalités.

La vie n'est peut-être autre chose qu'un accident, sinon pire, une plaisanterie, et on l'a probablement toujours su, et c'est pour cela que les humains se sont sentis obligés de nier que tel soit le cas et de s'aveugler.

Il tient à tout le temps démontrer qu'il est quelqu'un de supérieur, à l'instar de tous ceux qui, comme lui, sont des êtres inférieurs.

Ceux qui affirment, comme s'ils étaient déjà passés de l'autre côté de la vie - et peut-être sont - ils déjà de l'autre côté de la vie -, que la vie est un cadeau n'ont que le tort de ne pas ajouter que c'est un cadeau dont on se passerait aisément.

Seuls les fumiers, les pourris doivent défendre leur réputation, nullement les gens honnêtes et vertueux.








Ce que l'on entend ou, même, écoute est très différent de cela qui aura été dit, proféré, déclamé ou, encore, murmuré.

Toute lettre, même quand elle arrive à ce qu'on croit pouvoir appeler sa destination, en fait n'y arrive pas, car c'est une tout autre lettre, encore que la même, qui y arrive.

Ce que l'on désire n'est pas ce que l'on désire soi-même, mais le désir de l'autre, des autres en soi, intériorisé par le biais du langage, du symbolique, de l'Autre.

L'autre est mon pire ennemi, car mon ami, celui qui m'aide à vivre et m'en empêche.

C'est parce qu'on est conscient d'être soi-même, voire soi seul, responsable de ses propres malheurs - ce qui est particulièrement insoutenable - que l'on éprouve le besoin d'en blâmer un autre, un plus faible que soi de préférence.

Connaissez-vous rien de plus sale que l'humanité de cette invention qu'est l'être humain?