Wednesday, July 29, 2020

La pauvreté, la maladie, la vieillesse, la mort, que c'est sale et laid que tout cela! Pas plus sale et honteux, cependant, que l'ennui.

C'est bien de procurer du plaisir aux autres, mais à condition que ce ne soit pas délibéré et qu'on n'en sache rien.

Le travail ennoblit que s'il est volontaire et gratuit, sinon il n'est qu'oeuvre de boutiquier.

Certains peintres montrent, d'autres démontrent, mais Picasso, lui, démonte.

Le vrai peintre peint le silence: si on apprend à regarder  certains tableaux, on peut littéralement entendre le silence qui en émane. Munch, Signac et Picasso,  entre autres, en peuvent témoigner.

Qui sait regarder un tableau peut entendre les explosions des balles du Dos de Mayo et les sabots du cheval de Guernica.


Seuls les êtres humains sont, quoique pas tous, il est vrai,  responsables des malheurs qui sur eux s'abattent; les animaux et mê,me les plantes ne sont pas aussi bouchés.

Il me demande ce que je ferai plus tard, alors qu'il ne sait pas ce qu'il veut faire aujourd'hui.

Bien souvent, le plaisir coût très cher et, de plus, n'est même pas agréable.

Je suis allé au restaurant hier soir: c'était infect et cher; comme d'habitude. Quand je pense que j'y vais tous les soirs depuis je ne sais combien d'années!


Quand quelqu'un  (me) parle de son pays, j'avoue n'être pas sûr de bien comprendre: aurait-il acheté un pays? en aurait - il pris possession? ne serait - il pas plutôt atteint de folie? Et si d'aventure, il ajoute être fier de "son pays", là je me dis  que ce gars -là  doit être tellement con qu'il mériterait d'être fusillé. Mais n'en concluez pas que j'en tire quelque conclusionn car j'en suis, comme disait l'autre nigaud, perplexe au point de me demander si je suis vraiment vivant ou si je ne suis pas déjà mort.

But when I'm asked, for some reason or other which, in any case, can only be unimaginably silly, where I live, I feel so irritated as to be overwhelmed by an uncontrollable reaction of anger; I, of course, do know that "live" here has the sense of "reside", but all the same, I do hear the "live" and I can't help asking myself if I do live, the more so as I'm not even sure of existing. Even the words "reside" or "stay" or "remain" are far from being as simple and self - evident  as most people would tend to think. But then most people  tend to be dumb, and the dumbest  are never those we'd think of as being incurably dumb. This having been said, I should add that I can only praise my lucky stars that "Where do you live." was not followed by "How do you live?" In some countries, one should always expect the unexpected.

Tuesday, July 28, 2020

Il faut, bien sûr, une structure hiérarchique, des institutions - et il ne faut pas confondre l'institution et l'institutionnel -, il faut un gouvernement, de préférence un gouvernement un, homogène, toujours un et constamment homogène, ce qui, n'importe quel débile mental, à la différence de bien des politiciens, n'ignore, est une impossibilité, mais uniquement chez et pour les dégénérés, et cela ne peut que fournir le spectacle accablant d'un gouvernement de dégénérés par des dégénérés, et pour des dégénérés.

Les êtres humains ne sont pas naturellement des êtres dégénérés, ce sont les rapports obligés entre eux qui font d'eux parfois, souvent même, des dégénérés.

Il revient à tous ceux évoluant au sein d'une collectivité de contribuer à l'harmonie au sein de ladite collectivité, et cela suppose souvent qu'il la faille, ladite collectivité, bouleverser de fond en comble, pour qu'y puisse régner l'harmonie.

Mais descendons sur terre et faisons quelques pas parmi  les humains, parmi ces monstruosités que sont les êtres humains, et l'on aura vite fait de constater que ce n'est presque jamais un gouvernement qu'on renverse, mais ce qui en tient perversement lieu.

Seuls les complexés, les gens inférieurs ne songent qu'à tout dominer et à tous dominer: l'Histoire est là qui témoigne du fait que c'est surtout l'Occident, un certain Occident qui, de nous jours, ne cesse de se mondialiser, qui est peuplé de gens inférieurs.

Ce sera bientôt, de toute évidence, la fin de l'Occident, pas la fin totale - ce qui est, sans doute, impossible - de l'Occident, et c'est peut - être cela qui ne laisse pas d'inquiéter.
Eprouverait - on le besoin de répéter qu'il n'y a pas de sot métier, s'il n'y en avait pas?

On peut très bien dire que tout le monde est beau, mais à condition alors d'ajouter que la beauté est souvent une illusion.

L'innocence est presque toujours muette, c'est pour cela que les prisons sont pleines de nombreux innocents, du moins dans les pays où la peine de mort n'existe pas, ou plus.

S'il est vrai qu'il faut travailler pour gagner son pain, il faut croire que ceux qui ne travaillent   consomment pas de pain; pourquoi en consommeraient - d'ailleurs, ils, puisqu'ils s'offrir bien mieux que cela?

Les riches ne travaillent pas, ils font travailler les autres.

Le besoin de dominer, de posséder , n'est, bien souvent, qu'en apparence différent de celui d'être aimé.
















Monday, July 27, 2020

Les imbéciles comprennent toujours tout bien vite et il est fort dommage qu'ils ne vivent pas au moins deux cents ans, car cela leur permettrait peut - être de comprendre qu'en fait ils n'ont compris  ni ne comprennent jamais rien à quoi que ce soit.


Il faut bien prendre des décisions, le malheur, c'est qu'on n'en est jamais capable.


Toute prise de décision doit comprendre la possibilité active de sa propre négation, faute de quoi elle court le risque d'être dogmatique.

La violence la plus violente est probablement celle qui, s'exerçant sous couvert de la loi, nie sa propre violence.

Les crimes que l'on commet au nom de la loi sont les plus haïssables.

Obéir à une législation injuste suppose qu'on soit faible ou lâche
 ou qu'on en soit complice, parce qu'on n'en a rien à redouter, comme bien des fumiers.
















La force n'est pas la violence et, pour peu que la force se montre violente, elle n'est plus simplement expression de la force, mais signe de ce que j'ai ailleurs  (dans Le promeneur et son nombre) appelé mauvaiseté.

Et la violence, toute forme de violence  naît de la sottise, de l'incapacité à se servir d'autre chose que de ses poings et de ses pieds, de l'incapacité à ne pas recourir à des armes, à ne pas avoir que l'insulte à la bouche.

Il est facile, sans même que la tentation y soit pour quoi que ce soit, de tenir la force et la violence pour synonymes: il suffit pour cela d'être flic et il y a, dans presque toute société, beaucoup plus de flics qu'on ne le croit.

Que d'anciens  (soi-disant) gauchistes fussent (devenus?) des bourgeois, des exploiteurs, des flics, n'aura pas peu surpris ceux qui se croyaient leurs camarades de combat.

Les utopistes et les anarchistes, avant Nietzsche déjà, avaient compris que le socialisme, c'est "l'esprit de caserne" et c'est peut-être pour cela que les socialistes n'ont jamais pu s'entendre avec eux.

Une communauté sans gouvernement, c'est possible: on l' avu, il n'y a pas longtemps, en Belgique, mais à la plupart des gens, il faut des législations, des gouvernants, soit pour dominer, soit pour être dominés.


Sunday, July 26, 2020

Le passé ne revient jamais pour ceci que seul ce qui est déjà venu, ce qui est déjà arrivé, peut revenir, et le passé, qui n'est jamais encore passé ne peut évidemment revenir.

Seul ce qui est mort peut revenir, seul le revenant, le fantôme, ce qui n'existe plus est en mesure de revenir.

Le passé, c'est ce qui revient sans être venu et sans jamais venir, et il est véritablement terrifiant.

Il ne vous quitte jamais, même si parfois, si souvent, il semble tellement enfoui qu'on le croit à jamais mort, mais toujours le passé revient, impalpable, incertain, mais bien réel.

Mystère du passé qui sans cesse revient, mais qui n'a jamais été, n'aura jamais été, n'est jamais présent.

Il n'est jamais totalement absent, bien qu'il n'ait jamais été présent, ne soit jamais présent: c'est le passé et il n'est rien ni personne qui n'en soit prisonnier.

Saturday, July 25, 2020

La générosité, y a-t-il rien de plus pernicieux, de plus maléfique?  Elle fait de vous un éternel débiteur quand elle ne vous fait accuser d'ingratitude.

N'avoir besoin de personne, ne dépendre de personne, et ne pas se montrer envahissant, ce n'est guère facile, c'est d'autant moins facile qu'on n'y songe presque jamais.

Tout ce qui, d'une manière ou d'une autre,  n'asservit point, peut contribuer à rendre libre, si tant est qu'on veuille être libre.

Toute dette, la dette elle-même, la réalité de la dette nonobstant, est toujours, bien plus qu'autre chose, symbolique et, donc imaginaire, ça ne mérite pas qu'on s'en laisse torturer.

Le mal que l'on fait n'est, pas plus que le bien que l'on fait, d'aucune conséquence véritable, et il faut être vraiment obtus pour y attacher quelque importance.

Ce qui est, ce qui vraiment est, c'est ce qui n'est pas, c'est ce qui, jamais peut-être, ne saurait pour soi être.


Saturday, July 18, 2020

Tout devrait inciter les êtres humains - ceux qu'on croit pouvoir ainsi nommer -  à être tous des révolutionnaire, mais tout en même temps les en empêche, tout, c'est-à-dire la famille, peut-être même toute structure familiale, les institutions, le travail, la vie sociale telle qu'elle est diversement structurée, peut-être même la vie communautaire aussi, tout dit-on, croit-on, oubliant de comprendre que c'est ce qui fait obstacle à l'aventure révolutionnaire, c'est ce qui, justement, en détourne pour enfermer dans le quotidien, à côté duquel on ne fait que passer et dont la poésie, qui est effort de lecture et d'éciture, est comme invisible, inaudible, absente...

Le révolutionnaire, le vrai - le Bouddha (et non n'importe quel bouddha de taverne), Kant, Simone Weil - a forcément une vocation, qu'il aura su, sans même s'en rendre compte, développer,  de martyr: il est toujours prêt à mourir à n'importe quel comment, de préférence la plume ou l'épée -instruments nullement indispensables cependant - à la main, tandis que le martyr, qui pourrait bien être un immense révolutionnaire, lui aussi, est le plus souvent - pas toujours - comme la négation du révolutionnaire, du moins de son vivant.

La parole, s'il y en a, révolutionnaire, est silencieuse, de même que l'action, s'il y en a, révolutionnaire est inactive, passive, et, parmi les modernes, c'est Nietzsche qui, le premier, l'aura rappelé.

L' action révolutionnaire, la pensée révolutionnaire ne se peuvent achever, à moins de s'auto- détruire: ce n'est qu'en ne cessant pas de s'écrire qu'elles réussissent.

La grande difficulté de tout désir de révolution, c'est qu'il est avant tout et essentiellement solitaire, et la solitude, que l'on ne confondra pas avec l'isolement (au sens courant), ni même avec l'état d'abandon, qui est peut- être impossible à trouver, l'est encore plus à inventer.

Il semble que pour avoir une réputation de révolutionnaire, il faut soit que l'on soit un jeune con, soit un vieux con, mais une réputation de révolutionnaire ne suffit pa, si l'on tient à être révolutionnaire.



Friday, July 17, 2020

Toute contrainte, fût-elle bienveillante, ne fût-elle vécue comme  contrainte, ne fût-elle qu'imaginaire, implique que ce à quoi l'on est contraint (par la loi, par la tradition, par les autres en général), non moins que ce à quoi l'on se (volontairement, comme on croit pouvoir le dire) contraint, que tout cela ne mérite probablement la moindre attention.

Toute existence humaine est, dès l'origine, contaminée par une dette que l'on n' pas contractée et dont on n'a même pas conscience.

Il faut savoir tenir les autres au loin, le plus loin possible, d'autant plus que ce n'est jamais facile.

Tout contact avec autrui, tout contact tout court salit, corrompt, empoisonne toute existence, mais on ne s'en, la plupart du temps, rend même pas compte, à moins qu'on n'en veuille rien savoir.

Si, en voulant aider, il (toujours) nuit, c'est sans doute qu'au fond il ne cherche pas à aider, n'en a pas envie.

Il est capable de faire du tort, du mal, parce qu'il veut le bien des autres, mais il ne faut pas croire qu'il n'en sait toujours rien.

Thursday, July 16, 2020

Tout ce qu'on dit, tout ce qu'on fait, tout ce qu'on pense même, si  tant est qu'on soit en capacité de penser, bref tout ce qu'on est, n'a ni l'importance, ni l'insignifiance que l'on a la sottise de le croire, mais qu'est-ce que c'est que cette putain de saloperie qu'on appelle une vie humaine!

Rien a beau ne pas vouloir rien dire, rien ne vaut absolument  rien non plus, alors pas la peine d'en faire un plat!

S'attacher, tel un débile mental, tel un forcené à vivre, bien qu'on ait compris que toute vie ne vaut grand-chose, ne vaut, en définitive, rien, seul cette bizarrerie qu'est l'être humain en est capable!

Etre, comme tous les connards de la terre, convaincu d'avoir réussi..., d'avoir réussi quoi? Dieu lui-même qui, Dieu merci! n'existe pas, serait incapable de le dire.

Le seul acte rationnel qui soit est peut-être le suicide, mais il en va du suicide, du se-donner-la-mort, comme de la pensée: l'être humain n'en est, parce trop con et trop lâche, capable, il faut pour cela le surhomme ou un dieu!

N'accusez pas l'auteur (qui est-ce) de ces quelques lignes d'être ivre de contradictions: il le sait fort bien, mais il se dit qu'il a bien le droit de s'amuser un tout petit peu, lui aussi, quoique pas comme les autres, comme le troupeau (au sens de Nietzsche, bien évidemment).

Wednesday, July 15, 2020

Toute vie n'est qu'illusion et il ne s'agit même pas d'une belle illusion.

L'existence se consume en trivialités dont on feint de ne voir qu'elles sont des foutaises, parce qu'on voit bien justement que ce ne sont que des banalités.

La vie n'est peut-être autre chose qu'un accident, sinon pire, une plaisanterie, et on l'a probablement toujours su, et c'est pour cela que les humains se sont sentis obligés de nier que tel soit le cas et de s'aveugler.

Il tient à tout le temps démontrer qu'il est quelqu'un de supérieur, à l'instar de tous ceux qui, comme lui, sont des êtres inférieurs.

Ceux qui affirment, comme s'ils étaient déjà passés de l'autre côté de la vie - et peut-être sont - ils déjà de l'autre côté de la vie -, que la vie est un cadeau n'ont que le tort de ne pas ajouter que c'est un cadeau dont on se passerait aisément.

Seuls les fumiers, les pourris doivent défendre leur réputation, nullement les gens honnêtes et vertueux.








Ce que l'on entend ou, même, écoute est très différent de cela qui aura été dit, proféré, déclamé ou, encore, murmuré.

Toute lettre, même quand elle arrive à ce qu'on croit pouvoir appeler sa destination, en fait n'y arrive pas, car c'est une tout autre lettre, encore que la même, qui y arrive.

Ce que l'on désire n'est pas ce que l'on désire soi-même, mais le désir de l'autre, des autres en soi, intériorisé par le biais du langage, du symbolique, de l'Autre.

L'autre est mon pire ennemi, car mon ami, celui qui m'aide à vivre et m'en empêche.

C'est parce qu'on est conscient d'être soi-même, voire soi seul, responsable de ses propres malheurs - ce qui est particulièrement insoutenable - que l'on éprouve le besoin d'en blâmer un autre, un plus faible que soi de préférence.

Connaissez-vous rien de plus sale que l'humanité de cette invention qu'est l'être humain?