Wednesday, June 30, 2021

 Le présent, c'est ce qui toujours est et est toujours égal à lui - même est. S'il en est bien ainsi, cela signifie que rien ne peut s'ajouter au présent qui n'y soit déjà, et que rien n'en peut être retranché, sans qu'il ne cesse d'être présent, d'être le présent de la présenteté du présent. 

Mais si rien ne peut s'ajouter au présent qui n'y soit déjà, qui ne s'y trouve, c'est pratiquement comme si tout ce qui se passe à tout moment ne se passait pas vraiment, car ne pouvant entrer dans la composition, qui toujours tout précède, de présent qui , en tant que présent, est toujours déjà présent.

Dans ce qu'on nomme, sans trop savoir ce qu'on dit - comme c'est souvent, comme c'est presque toujours le cas -, certaines cultures, tout ce qui se passe  sur terre, voire partout et n'importe où, n'est qu'illusion, relève de ce que la tradition védique appelle la maya, et Lacan ne dit pas autre chose, qui, concevant la réalité en tant que "grimace du réel", en tant qu'imaginaire - lequel n'est aucunement possible sans l'apport du symbolique, du langage -, la distingue du réel dont il précise qu'il est l'impossible même, en ceci qu'on ne cesse jamais d'y essayer d'atteindre.

Le présent, puisqu'il comprend tout ce qui est, abrite forcément en son sein ce qui n'est pas, ce qui existe en tant que n'existant pas, mais également tout ce qui n'aura jamais été et tout ce qui jamais ne sera.

Ce qui n'est pas - appelons cela l'inexistant - existe en tant que n'existant pas; tel est son statut existentiel: il EST inexistant.

L'existence, disent d'aucuns non sans raison peut-être,  n'est pas vaine, n'est pas inutile, elles est - et c'est bien pire - lassante, tellement lassante qu'elle ne donne pas envie  de vivre, ni même d'exister.

 Le penseur et, même, le philosophe aussi bien que l'artiste n'ont pas à réagir, car ils agissent, ils ont toujours déjà agi  avant même que n'advienne(survienne?) l'événement, ils ont prévenu, mais ils n'ont peut-être pas su se faire entendre. Le penseur, le philosophe, l'artiste arrivent toujours trop tôt et on les comprend - si tant est qu'on les comprenne jamais - toujours trop tard.

On passe sa vie à se tromper,mais seuls certains en ont conscience, et même ceux-là n'en tirent pas toujours toutes les conséquences.

Etre rationnel, c'est, la plupart du temps, inventer, à des fins d'explication et d'auto - justification, des fictions automystificatrices qui ne trompent personne, même pas soi-même.

Les grandes oeuvres sont souvent des accidents, mais elles ne demeurent pas moins grandes et leurs auteurs ne sont pas moins des génies.

Le penseur oeuvre pour l'éternité, mais il y a, quand il y en aurait,  très peu de penseurs.

Les Grecs étaient capables de penser même en déféquant, c'est tout juste ce que les modernes parviennent à faire dans le sens inverse; quand ils veulent penser, ils ne font que chi...





 Les êtres humains sont probablement les seuls à pouvoir accepter l'inacceptable et à refuser tout ce qui leur permettrait de s"en libérer.

Hobbes déclarant que "la seule passion de (s)a vie aura été la peur"  dit tout simplement que c'est de la peut qu'il aura , toute sa vie durant,, souffert. Cela n'aura échappé qu'à ceux qui  ne savent pas lire que Hobbes a été toute savie marqué par le guerre civile en Angleterre. Même Barthes, qui avait pourtant fait des études de lettres classiques, ne semble pas avoir compris le sens à attribuer, chez Hobbes, au mot passion.

Les êtres humains aiment le confort: il s'agit là, en fait, d'un désir de mort, ce qu'on ne savait guère avant Freud.

Le rhétorique permet de se détoutner de la réalité; que ferions - nous sans la rhétorique?

Je vous soupçne de ne pas vouloir vivre et  de ne pas, en même temps, de ne pas vouloir mourir, car vous n'êtres qu'un pauvre imbécile d'être humain.

L' homme supérieur aime la vie - et non ce qui en tient lieu -, mais ne craint pas de mourir.



Tuesday, June 29, 2021

 Au fond, on ne comprend rien à rien, même pas qu'on ne comprend rien à rien, mais on est convaincu de tout comprendre; après tout, quand on est à ce point con, cela n'a rien de surprenant.

L'être humain peut difficilement être tenu pour une création de Dieu, à moins qu'il ne s'agisse d'un dieu désoeuvré, pervers et sadique.

Il faut encore que l'homme se débarrasse de la bête sauvage dont il est le descendant, quand il ne faudrait que les animaux les plus féroces apprissent à prévenir tout surgissement de l'humain  dont ils seraient les devanciers.

L'homme est naturellement mauvais et la Société le rend encore pire.

Quand on aura réussi à apprendre à mépriser la souffrance et la mort, on pourra alors vivre et, même, mourir  heureux, presqque totalement heureux en tout cas.

Il y a une énorme différence entre le mimétisme chez les enfants et celui des adultes, surtout des adultes qui néont pas eu déenfance; alors que la passion (au sens étymologique) mimétique est, chez les enfants, innocente, elle est chez les adultes ridicule, honteuse et effrayante.


 Croyant apprendre à leurs enfants à se bien comporter, bien des parents les habituent à n'être que des demeurés.

Des enfants obéissants se condamnent par la faute des parents, des maîtres, et de leurs aînés à un avenir bien médiocre.

Ce n'est pas la famille, mais les parents, ce n'est pas l'école, mais les maîtres, ce n'est pas le Gouvernement, mais les gouvernants  qu'il faudrait peut-être éliminer.

Le bonheur n'est pas le bien-être, ni le bien-être le bonheur; au lieu de promettre, sans succès,  le bonheur aux autres, les politiciens feraient mieux d'assurer leur bien-être, mais ils ne sont même capables de ecla.

Ne rien demander, ne rien offrir à qui que ce soit; c'est loin d'être facile, mais vous en serez moins malheureux.

Ne me demandez pas, disait un enfant  à ceux qui l'interrogeaient, ce que je voudrais être plus tard, car même plus tard, je risque de n'en rien savoir.


Saturday, June 26, 2021

 Ne jamais plus d'une fois la même chose, le même mot écrire, telle est bien la tâche interminable, en ceci que personne ne la saurait jamais achever, quelque héroïques les efforts qui y seraient consacrés, que se fixe régulièrement tout écrivain, personnage fort rare, il est vrai - et dont le rôle est systématiquement usurpé par plus d'un bateleur d'estrade n'hésitant, forcément, car par aucun doute habité, à se targuer d'écrire, voire de penser -, si rare qu'on ne s'aperçoit même de ce qui le distingue pourtant de tout écrivassier à qui les pages des journaux font un accueil enthousiaste, confiantes de recueillir des sa plume trempée dans une encre infâme des créations toujours originales, à savoir la prodution à chaque instant de traits si nouveaux que les sots et les ignores, éblouis, n'y voient que du feu, cependat que dans son acharnement à ne faiblir dans sa détermination à se jamais céder aux facilités dont se nourrit, se gave même la populace dont l'appétit pour tout ce qui n'est que vulgaire ne connaît pas de limites, il poursuit son oeuvre, toujours incertain de réaliser l'oeuvre qu'il rêve sans cesse d'écrire et désespérant d'y à jamais parvenir, d'où l'éternel recommencement, chez lui, de ce geste, en apparence tout simple, mais en réalité toujours, dans son cas, révolutionnaire, consistant à aligner des mots, à juxtaposer des traits qu'il est comme réservé à la seule lucidité du lecteur, personnage, si possible, encore plus rare qu'on ne le pourrait soupçonner ou imaginer, de reconnaître non sans être incontinent frappé de ce doute contagieux qui provient de ce contact, en fait éphémère, peut - être même illussoire, mais surtout terrifiant, quand bien même désiré, avec telle disposition de signes, tel rythme, telle cadence, tout silence et tout suspens compris, qu'il en reculerait, captivé et épouvanté à la fois, se demandant s'il ne se serait  pas, tout comme l'écrivain et grâce à lui, aventuré là où l'impossible semblerait devenu possible, cependant que ce qui est possible trahit le malentendu sur lequel il repose pur le plaisir de plus grand nombre et l'exquise torture de quelques- uns.

On aurait bien souvent l'impression que le poète, l'écrivain, le peintre, le musicien ne font que répéter la même chose et il y a même de très grands cinéastes ou peintres qui ne craignent pas d'affirmer qu'on fait toujours le même film, qu'on peint toujours le même tableau. On en conclut que, comme on le proclame fréquemment, et non sans une certaine arrogance de surcroît, quand on aura vu un livre de tel auteur, on a déjà lu tous ceux qu'il n'a pas encore écrits et qu'il ne manquera pas d'écrire.  C'est là une inqualifiable sottise qui traîne un peu partout, et même, parfois, dans des lieux et chez des gens où l'on ne s'attendrait pas à trébucher sur des rencontres aussi désastreuses. En fait, le poète - ou l'écrivain, le peintre, le musicien, comme on voudra - ne fait jamais la même chose, même quand il fait la même chose et cela aura échappé à bien des nigauds qui ne savent pas que le même est le même sans être le même, qui ne savent pas lire. Ce que l'écrivain écrit, ce à quoi il travaille, c'est ce qu'il a pour ambition d'atteindre, c'est, sauf s'il n'est qu'un vulgaire écrivassier, l'impossible et c'est en cela qu'il est toujours entrain d'essayer, d'écrire le même livre qui, pour l'heure et à tout instant, lui demeure à lui- même mystérieux, énigmatique, inaccessible.

L'impression d'être toujours confronté à la même chose, même quand il ne s'agit pas de la même chose, relève d'un fantasme de l'individu qui croit lire, alors qu'il ne fait que s'adonner à la pratique de l'onanisme.

Il y a au moins deux manières de s'y prendre pour toujours refaire le même livre, l'une , à peine perceptible, sauf aux yeux de ceux  qui, fussent-ils de cécité frappés, savent lire, et qui consiste à toujours oeuvrer  en vue de l'oeuvre que l'on sait impossible, et l'autre qui n'est guère différente de ce qu'on pourrait appeler la production industrielle de ce qu'on croit être une oeuvre, qui répète la même chose, oarce que ça paie, ça rapporte, parce qu'on - mais qui? - en redemande.

Le livre, pourtant déjà écrit et, même, publié, ne le sera vraiment que quand il aura trouvé le lecteur idéal - parfois, souvent, son auteur lui - même -,  qui se fait toujours attendre, quand il ne léa anticipé pendant l'cte d'écrire même.

En vérité, c'est le lecteur wui véritablement écrit, en lisant et en écrivant en même temps.


Wednesday, June 23, 2021

 Tout ce qui est, ce qui se passe, se produit, tout ce qui arrive n'est pas focément nécessaire, ni, surtout, souhaitable, mais ne fournit pas moins, d'être là, de s'être produit, d'être arrivé, la preuve de sa nécessité dont, bien souvent, on se passerait volontiers.

L'être humain ne peut pas vivre entièrement seul, et il voudrait bien ne pas avoir à être avec les autres, et, malgré ça, il tient à vivre.

Si l'homme n'existait pas, Dieu, dont on dit qu'il l'a créé, pourrait, d'après d'aucuns,  ne pas croire en lui-même.

S'il est difficile aux hommes de croire en Dieu, il leur est encore plus difficile de ne pas en croire en Dieu, puisqu'ils l'ont, eux-mêmes, créé.

Ils sont nombreux à croire que Dieu existe, mais ceux- là le tiennent pour une espèce de pervers sadique.

On croit bien à toutes sortes de mensonges, pourquoi alors ne pas croire en Dieu?






Tuesday, June 22, 2021

 Le plus souvent l'être humain déteste la solitude, mais uniquement, ou surtout, quand il est seul.

Nous confondons la solitude avec l'isolement ou encore avec le sentiment d'abandon que l'on parfois éprouve; nous sommes vraiment impardonnables.

Il nous faut savoir être seul même au milieu de la multitude.

Même la solitude ne favorise pas toujours la créativité et on voudrait encourager le travail collectif!

La solitude ne sera (peut-être) jamais une source d'inspiration suffisante, il faut d'abord la volonté de l'effort, le désir de se dépasser. Céline trouvait que "la vraie inspiratrice, c'est la mort".

Contrairement à une croyance fort répandue, on n'est jamais vraiment seul, mais il semble qu'on n'en sache rien.


Monday, June 21, 2021

 On révèle bien plus sur soi - et qu'on voudrait bien, le plus souvent, cacher -  sans rien dire, sans rien faire, qu'en s'exposant sur la place publique.

On a toujours bien plus à cacher qu'on ne le croit; c'est parce qu'on est tellement bouché et qu'on ne s'en aperçoit même pas.

On a beau vouloir oublier  certaines choses laides et honteuses dont on se sera rendu coupable, mais, quand on les aura vraiment oubliées, elles n'en finissent pas moins par revenir, et le plus souvent quand on ne s'y atttend pas, quand on n'y pense même pas.

Qui n' a rien à  cacher, à effacer est soit un saint, soit un escroc, un voleur.

Il vaut mieux taire ses turpitudes, sans toutefois refuser de les reconnaître.

Il se vante de ses vilenies, c'est, croit-il, pour les mieux cacher, mais il se trompe.

Saturday, June 19, 2021

 Ce n'est pas ce que je dis ou ai l'air de dire qui est important, mais ce que j'entre - dis, ce que je dis entre les lignes, sans même en rien savoir de surcroît et qu'il revient au lecteur de dé - couvrir. Heliolithos de Rhodes

Que des imbéciles se tiennent pour intelligents ne saurait surprendre, mais que des personnes indéniablement intelligentes croient intelligents de véritables débiles mentaux est fort inquiétant, surtout pour les personnes intelligentes en question.

Un ministre des finances- que l'on ne confondra pas avec un économiste, un vrai -, c'est un peu comme un boutiquier, à cette différence près qu'il peut se permettre d'échouer sans faire faillite.

Le boutiquier , s'il s'enrichit, c'est bien souvent grâce à son travail, le ministre, des finances ou d'autre chose, s'enrichit, lui, presque toujours, grâce au travail des autres.

Les adversaires au sein d'un parti politique  sont les membres du parti lui-même, et non les me,bres d'autres partis.

Les gens malhonnêtes sont, croit-on, méprisés;  certes, mais pas tous.


 What is justice? That's a frequently asked question frequently asked by those who are de facto above the law and which they only  address to those who suffer from some form of injustice or other.  Some people would tend to think that if they were to be answered with a few gunshots in the face, they might perhaps start to understand what justice Is.

Does justice have anything to do with the law? That's what some people think; they're even convinced that justice is the business of the Judiciary. But then, some people are unbelievably dumb.

You think I'm against any form of authority: I frankly wonder if I should not, but, I'm only, so far, against any abuse that's made of any form of authority.

Anything obtained through constraint is not worth anything, but the person who resorts to constraint is even worse and should probably not be allowed to go on living.

Those who govern - I'm not unaware that  a lot of fuss is made of government by laws and not of me, but these bloody fools are blissfully obvious of the fact that laws are made by men, and, more than often, by the worst kind of men - are supposed to serve, but they're convinced that their job is to rule, to order; the problem is that those whom they oppress think so too.

It's not because someone is learned and just that he. she  is elevated to the status of a judge; far from it. But whenever someone is made judge, he/ she, regardless of a most shameful record, is believed to be even wise and is held to be a paragon of justice. This, for sure, can only be the case amongst inferior people.


Friday, June 18, 2021

On n'en finit jamais de faire ce qu'on fait, et c'est pour cela que jamais Achille ne rattrapera la tortue.

De même, on ne peut jamais s'entièrement défaire de ce qui est  fait, et il faudra sans cesse et toujours continuer ou/et recommencer l'opération de destruction de ce dont on se voudrait (être) libéré.

Il y a pire, cependant: non seulement  n'en finit - on  jamais de finir, mais on n'en finit jamais de commencer et peut- être ne peut- on même commencer de commencer quoi que ce soit.

Tout être humain est un Sisyphe qui s'ignore, faut-il vraiment imaginer "Sisyphe heureux"? Camus comprenait sans doute ce qu'il voulait dire, mais il n' a pas compris tout ce que peut signifier la nécessité d' "imaginer Sisyphe heureux". Les autres non plus, probablement, mais eux n'ont pas parlé d' "imaginer Sisyphe heureux".

On n'est pas heureux; comment voudriez- vous qu'on fût heureux, alors qu'on vit parmi des êtres humains?  Et il est heureux qu'il en soit ainsi, car on peut au moins s'efforcer d'être le moins malheureux possible; en se tenant éloigné d'eux, par exemple et en ne fréquentant que des êtres surhumains.

On n'est jamais sûr d'être parvenu à être un surhumain, sauf, bien entendu, si on n'est qu'un pauvre connard d'être humain qui ne sera probablement  jamais qu'un être humain







Thursday, June 17, 2021

 Ce qui est simple, ce qui  est, en soi, réellement simple - si tant est qu'on puisse savoir ce que c'est -, d'être simple, se complexifie d'être traité avec légèreté.

Tout ne devrait être abordé de la même façon, mais c'est bizarrement ce qu'on fait presque toujours et au nom de la justice, de surcroît.

La justice est-elle possible? On n'en peut douter, mais ce n'est certainement pas entre le humains ou chez les humains qu'elle sera jamais possible.

Il faut que les animaux humains en viennent à se libérer de ce qu'on appelle leur humanité pour que la justice devienne possible.

L'équilibre, qui consiste en retour à un état antérieur ou/ et la réalisation (le fait de réel) d'un état homéostatique, pour beaucoup est synonyme de justice; de là bien des injustices, bien des monstruosités.

La justice ne deviendra possible que quand on aura compris qu'elle est im- possible. ( Cela peut avoir l'air d'un non-sens, mas réfléchissez-y et, plus tard, vous verrez. )



Wednesday, June 16, 2021

 L'Etre, autrement dit tout ce qui est, le Présent, toujours est identiquement à lui- même, faute de quoi l'Etre ne serait pas ce qu'il est.

Ce qui a été toujours est en ceci que la présent en garde le souvenir et quéil demeure ainsi au sein du présent, tandis ceui se est déjà en germe dans le présent.

Le présent, puisqu'il est présent, doit être toujours présent  dans sa totalité, ce qui signifie que rien ne s'y. peut ajouter et que rien n'en peut être retranché non plus.

Ce sont des propos triviaux qui devraient faire sourire, mais ils surprennent, et cela est encore plus étonnant.

Mas il n'est  pas impossible que le présent ne soit qu'une illusion: raison supplémentaire pour ne pas y attacher trop d'importance.

L'être humain n'a pas accès au présent, mais à ce qui en est la métaphore, qui fait, elle aussi, partie du présent.




Tuesday, June 15, 2021

Il n'est pas bien difficile de faire plaisir à quelqu'un: il suffit de ne pas chercher à lui faire plaisir.

Je doute de savoir si la générosité est possible, mais je n'ignore pas que ce que l'on tient, de bonne foi de surcroît, pour des actes généreux relève, en fait, de l'égoïsme.

Un acte purement désintéressé n'est au fond que l'expression du besoin d'être aimé.

Ce n'est pas l'autre que nous détestons, mais le reflet de nous- mêmes qu'il nous renvoie, et cela peut conduire jusqu'au meurtre.

Il est honteux d'avoir besoin d'autrui, mais l'homme n'y peut rien; quoi qu'il fasse, il a toujours besoin du prochain, de l'autre. Si c'est bien Dieu qui crée l'homme, il faut croire qu'il a  (volontairement?) failli à la tâche. On maudirait un simple puvrier pour bien moins.

Heureux celui qui n'éprouve ni le besoin d'être aimé, ni celui d'aimer, ni même celui de haïr, et qui est totalement indiférent aux autres? Peut- être, à condition qu'il soit possible d'être heureux.



 La vérité est une, le mensonge  multiple: c'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles on préfère lemensonge à la vérité.

Le mensonge réconforte et rassure, la vérité est austére.

Il y a au mensonge un côté attirant, mais uniquement quand il ne vise pas à tromper.

Lequel est le plus menteur des trois : celui qui ment délibérément ? celui qui ment sans le vouloir? ou celui qui ment pour s'amuser?

La vérité est lourde à supporter, mais la fiction aussi; quand elle est porteuse de vérité.

La vie est un mensonge plein de vérités.



Monday, June 14, 2021

 Toute société a, pour fonctionner, besoin de fictions, et, aussi longtemps que le membres du groupe social, qui jsque-là n'étaient que des membres d'une collectivité d'éléments disparates, vénèrent les fictions constitutives du groupe, la société en questioncontinue de fonctionner, de durer, même si les fictions originaires sont grossières et risibles. Mais pour peu que la majorité des membres du groupe en viennent à ne plus croire en leurs fictions, en leurs mensonges qui, pendant des siècles au moins, avaient pourtant  été pris pour des vérités intemporelles, la société  dont il s'agit et qui est soumise à un véritable bouleversement,  est appelée à disparaître. Ce qui est étonnant, c'est que, sous réserve  d'oublier quelques rares personnes à qui, d'ailleurs, personne ne fait, en toute société (presque ) jamais attention, l'on  ne s'en aperçoive que des générations plus tard.

Que des imbéciles soient convaincus de leur intelligence ne doit nullement surprendre; ce qui surprend, c'est que, parmi ceux qui sont redoutablement intelligents, il y en ait qui ne doutent parfois d'être vraiment intelligents.

Aucun mythe n'explique rien, mais, en l'absence de toute vérité persuasive, l'être humain se contente aisément du mensonge.

Tout ce qui ne contribue pas à la convivialité devrait, en raison de cela même, promouvoir l"esprit de convivialité, mais cela ne se vérifie que si peu, et c'est fort étrange.

Ce n'est pas parce qu'on ne souhaite venir en aide à quelqu'un qu'il faut passer tout son temps à chercher à lui nuire activement: il suffit de toujours refuser de l'aider jusquà ce queon en, peut-être, vienne à comprendre que c'est seulement laid, mais également con.

Non seulement ne veut-il coopérer avec le prochain, mais il tient, de plus, à ce que le prochain soit son esclave tout soumis. C'est, au sens québécois de ce terme, un colon.



Friday, June 11, 2021

 En fait, ce n'est pas le pouvoir lui- même ( si tant est qu'on sache ce que c'est) qui est la source du mal,mais l'immunité accordée à ceux qui exercent le pouvoir, dussent - ils être pires que des bandits et des criminels.

Une organisation sociale fondée sur la coopération est ce qu'il y a de plus "naturel" au monde, les hommes s'épaulant les uns, les autres, comme ce fut le cas à l'époque lointaine de ce que j'ai appelé "communisme primitif", quand la société s'auto-organisait  en fonction des contraintes - conjoncturelles et/ ou structurelles - et en vue de la satisfaction des besoins de tous. Certes, l'être humain n'est pas qu'un être de besoin, mais la société des hommes, à l'époque du capitalisme industriel , ou post - industrielle, ne permet même pas la satisfaction des besoins élémentaires de tous, car l'entropie a pris le pas sur l'anthropie.

Une société ne peut à la fois se concentrer sur le profit, sur l'augmentation de la richesse - qui ne peut être que celle d'une minorité - et sur tout ce qui contribue au bien- être de tous; sur le confort matériel, bien sûr, mais bien plus encore sur l'élévation de soi pour tous, sur la création d'un climat qui y est favorable, climat qui promeut l'équitabilité pour avoir reconnu  (ou tenté de reconnaitre) la spécificité, la singularité de chacun.

Tout, presque tout  gouvernement ne se prive d'être ouvertement injuste et cruel, mais aucun, absolument aucun gouvernement n'amoeurs  l'honnêteté - à la question de savoir s'il peut exister de gouvernement qui soit honnête, il faut pouvoir (le moment venu, mais pas avant) répondre par l'affirmative. - de le reconnaitre.

Chacun - pardonnez- moi de le rappeler - vient au monde au sein d'une collectivité dont les lois - bonnes et mauvaises - et les moeurs - le plus souvent irrationnelles quand bien même acceptées et acceptables - préexistent déjà et s'il revient à tout le monde d'oeuvrer à ce qu'on pourrait appeler "une quasi-permanence", voire à "une pérennisation" des lois et des moeurs, il n'en est pas moins vrai que certains ont pour fonction spéciale et précise de veiller, contre rémunération et divers avantages ou privilèges, à  la pérennisation des lois; pour ce qui concerne les moeurs, elles sont appelées, pour diverses raisons bonnes et mauvaises, à évoluer et à connaitre des modifications; les lois aussi sans doute, mais elles sont, à tort et à raison, considérées comme devant durer éternellement, sauf si... - mais laissons cela - et que ceux-là (flics, magistrats, juges, ministres surtout) sont appelés, bien plus que les autres, à oeuvrer dans le sens d'un enforcement (qu'on me permette cet anglicisme) par tous, à commencer, de préférence, par eux-mêmes, des lois en question qui, fussent-elles nées de cerveaux incurablement atteints, auront toujours, heureusement ou/et malheureusement, force de loi (comme on dit, aussi longtemps qu'elles n'auront pas été amendées, de sorte que, si jamais ils devaient en venir - et ils en viennent, certains d'entre eux, quand il ne s'agirait d'eux tous, à s'en montrer incapables ou à s' révéler hostiles au point de les subvertir et pervertir par quelque moyen, fût-ce involontairement ou/et à leur corps défendant, il faudrait, d'après certains. que l'on songeât sérieusement à leur faire trancher la tête sur la place publique.

Une société de gens vertueux est assurément possible: il faudrait qu'elle fût, au moins, une société peu nombreuse (les lois de la thermodynamique obligent), mais, même là on peut douter qu'elle puisse durer.




 Quand les meilleurs - the best - gouvernent, on parle  - à tort - d'aristocratie; quand  les sots gouvernent, on en est tout content, car on - autrement dit, la majorité - se croit en démocratie., mais e acratie, personne gouverne  ou, si l'on préfère, tout le monde gouverne , plus ou moins activement et plus ou moins passivement, selon le cas. En fait, la vraie aristocratie, c'est l'acratie.

Le mot archie - souvent un suffixe, mais il ne s'agit pas que d'un suffixe - vient du verbe arkhein qui, en grec, a le sens de commander et,  comme les gens inférieurs doivent commander ou / être commandés pour que l'ordre puisse, d'après eux,  régne dans la cité, ils croient que l'an-archie, c'est l'absence d'ordre. 

Les gens, surtout les politiciens, comprendraient peut-être ce qu'est le désordre - et donc l'ordre aussi -,  s'ils pouvaient étudier la thermodynamique.; ils n'en sont hélas! capables et ceux qui s'intéressent à la thermodynamique  se préoccupent moins de ce qui se passe dans la cité que de ce qui peut se passer dans les laboratoires.

Il est souvent tentant de penser que la politique  n'est, tout comme le journalisme, que l'art de se s'occuper des faits divers, mais ce n'est pas comme si on avait le choix.

Ce que souhaitent les anarchistes, ce n'est pas l'absence d'ordre, mais l'absence de pouvoir, l'absence de violence de tout pouvoir,car ils ont compris que c'est cela l'origine, de tout désordre.

Sans doute l'exercice du pouvoir aurait- il tendance - ce serait, en quelque sorte, sa pente naturelle - à être toujours plus violent, et c'est pour cela qu'il faudrait que tout exercice d e quelque forme de pouvoir puisse être effectivement contrôlé. Ce n'est guère facile, mais ce n'est pas si difficile, non plus.


 





Thursday, June 10, 2021

 Les hommes ont- ils commencé par se battre, par s'entre- déchirer ou par coopérer entre eux? La peur et l'agressivité ont- elles précédé la pitié et la sympathie, ou fut-ce d'abord l'inverse? Quelles que soient les réponses que l'on choisira de privilégier à ces questions, ce à quoi il faut s'en tenir, c'est que la discorde peut fort bien engendrer un désir de concorde, de même que la cooopération n'exclut pas quelque possibilité d'hostilité. Et ce dont on peut se réjouir, c'est que ni la discorde ni la concorde ne soient pérennes et qu'elles se renforcent mutuellement autant qu'elles s'opposent. Le problème, toutefois, réside en ceci que que la concorde et la discorde, dont on aurait tort de croire qu'elles s'excluent jamais totalement, n'obéissent pas à des lois naturelles, mais dépendent des caprices des hommes.

Si les êtres humains passaient tout leur temps à se toujours faire la guerre, il y a fort longtemps qu'ils eussent entièrement disparu de la surface terrestre, et s'ils passaient tout leur temps à se contempler en souriant, la terre eût depuis très longtemps ressemblé à ce que nous appelons un asile d'aliénés.

La venue au monde est un traumatisme pour soi, le départ de ce monde est un traumatisme pour les autres.

La société est née de l'incapacité des hommes à être autonomes et le dysfonctionnement de la société est dû à leur incapacité à surmonter collectivement leur incapacité à être autonomes.

Il ne sait être avec les siens, il ne sait être avec les autres, il ne sait être avec lui- même, et il insiste pourtant à s'accrocher à la vie.

Il ne sait que faire de sa vie et s'il le savait, ça n'y changerait grand- chose, mais il est fier d'être ce qu'il est.





 Le gauchisme, j'en sais quelque chose; je sais, en tout cas, que celui que j'ai connu et qui, bien que toujours au moins partiellement synonyme de la maladie infantile que Lénine critiquait, autrefois, était farouchement hostile à toute idée de chef;. il refusait, ce gauchisme-là, toute notion de hiérarchie. Certes, à l'époque, Lacan avait déclaré aux étudiants de Vincennes: "Ce à quoi vous aspirez comme révolutionnaires, c'est à un maïtre.révolutionnaires, vous aspirez . Vous l'aurez". Il avait tout simplement omis d'ajouter que les étudiants eux-mêmes désiraient être ces nouveaux maïtres. Lacan ne l'a certainement pas ignoré, lui qui acceptait ou faisant semblant d'accepter que quelqyues p'tits cons adoptassent, face à lui, un ton de provocation et de familiarité qu'eux-mêmes n'eussent sans doute point toléré. La suite a donné raison à Lacan: moins de vingt ans après, les plus grands bourgeois, voire les plus odieux fascistes sont , du moins certains d'entre eux, ceux qui prétendaient , à l'époque, faire la révolution. Mais, mon gauchisme, à moi, je ne l'ai pas (encore?) tout à fait renié. Je suis toujours contre le Pouvoir, contre l'Autorité, même si je reconnais que la complexité inhérente à toute société réclame sans doutedes formes d'autorité.

Le gauchisme est mort le jour où les gauchistes - on devrait dire: les pseudo-gauchistes -ont cherché à prendre le pouvoir.

Un vrai gauchiste, c'est une espèce de révolutionnaire permanent mais qui serait contre toute forme de pouvoir.

L'idéal de la gauche, qui est celui d'une société reposant sur la coopération et  la convivialité, ne peut se concrétiser, encore que difficilement, qu'au sein de petites collectivités, sinon c'est l'entropie qui l'emporte.

L'expansion démographique, la détention des moyens de production par une oligarchie, le primat de l"économisme, autrement dit du profit, et son corrélat, le chômage, à l'époque industrielle déjà et bien plus encore depuis, signifient qu'il faut de toute urgence repenser le gauchisme.

Les vrais artistes sont les gauchistes, car ils sont à gauche, même quand ils sont de droite, et ce sont surtout eux qui pourraient mener à bien la lutte contre le capitalisme et ses rejetons.

 



Wednesday, June 9, 2021

 On ne dit jamais tant de bêtises que quand on est convaincu d'avoir raison.

Ceux qui ont raison -  que l'on peut reconnaïtre à ceci qu'ils ne sont jamais sûrs d'avoir raison -   ont tendance à ne jamais élever la voix et on les peut identifier grâce à une certaine douceur dans la voix aussi bien qu'à une certaine placidité dans les yeux. Pas toujours cependant.

Il suffit, pour certains, de parler calmement et d'avoir l'air modeste pour être tenu pour un sage, ceci qui, pour être absolument ridicule, ne laisse pas d'être vrai.

Il n'est nullement étonnant qu"un sot soit tellement sot qu'il en viendrait à se tenir pour intelligent.

X est allergique à toute discussion, aurait  une horreur secrète - que l'on ne peut toutefois que deviner - de la polémique et est comme indifférent à toute question qui passionne les uns et les autres pour les motifs les plus variés et même, parfois, contradictoires: je soupçonne X d'être  d'une intelligence hors du commun.

On a beau imiter quelqu'un d'intelligent, cela seul ne rend pas intelligent; et c'est tant mieux.





Tuesday, June 8, 2021

 Il accuse les élèves de ne pas être attentif durant ses cours, mais ne parviendra jamais à comprendre que c'est lui qui est à blâmer de ne pas savoir éveiller leur intérêt.

Plus un enseignant se montre sévère - au point parfois d'être cruel -, plus il y a de risques que ce soit un pauvre con.

Si les enseignants - les instituteurs surtout- se contentaient d'essayer d'inculquer à leurs élèves l'amour du savoir et de leur inspirer le désir de s'éléver (tâches d'autant plus difficiles que nécessaires), ils réussiraient peut- être à faire qielque chose de bien.

A considérer l'attitude et le comportement de bien des profs (comme on dit), on pourrait croire que leur métier consiste à infliger des coups aux élèves et à les humilier.

Le meilleur des enseignants ne sera jamais en mesure, quand il le voudrait, de deviner de combien de malheurs il aura été responsable,  le nombre de vies qu'il aura contribué à briser.

Il a, contre son gré, ne pouvant trouver autre chose, passé bon nombre d'années à enseigner, mais il ne s'est jamais pris pour un enseignant.





 Le succès a beau n'être rien auprès de la réussite, il n'en  est pas moins plus  agréable.

Le réussite sera toujours incertaine, point le succès qui, fût- il éphémère, laissera des souvenirs impérissables.

Plus d'un grand homme - pas tous - longtemps regrettera de n'avoir pas connu le succès qui lui était dû, , mais les êtres médiocres , pourvu qu'ils aient été célébrés,  croiront sans peine avoir réussi.

Le succès, quelque éclatant qu'il soit, sera, s'il a été obtenu au prix de la dignité personnelle, toôt ou tard la source de bien des regrets.

Ce que l'on tient pour de la réussite 'est bien souvent que le succès.

Pour le succès la ruse suffira, mais même le génie e saurait garantir la réussite.


Sunday, June 6, 2021

 Ah ce putain besoin de dominer et/ou d'être dominé (e)! Si seulement l"être humain s'en pouvait libérer? Mais il faudrait pour cela qu'il fût, dès la naissance, par ses propres moyens à lui seul, autonome. Là on n'est plus dans le domaine de la réalité, ni dans celui de la fiction, mais bien dans celui de la science-fiction. Ne nous empressons pas de conclure, cependant, car la science - fiction, c'est peut-être la réalité de demain. Elle l'est déjà un tout p'tit peu, d'ailleurs.

L'être humain est - il en mesure de réaliser ses désirs? Ce n'est pas forcément impossible, mais le problème, c'est qu'il n'en sait rien.

Les animaux nous ont l'air tristes, sauf quand, tout petits, ils sont en train de jouer,  mais il ne faut pas croire que nous avons nécessairement raison.

Toute personne laide qui n'a pas conscience de sa laideur a beaucoup de chance, car il y a fort à parier qu'elle se comporte  comme quelqu'un de fort beau et on ne sera que peu étonné de constater qu'elle finit même, ainsi, par devenir incroyablement belle aux yeux des autres aussi.

Chacun tente à sa manière, et sans même le savoir, de réaliser l'impossible, notamment en s'efforçant d'accomplir ce dont il se sait, inconsciemment, incapable, ce dont (presque) personne n'est disposé à s'avouer, surtout qu'il s'agit le plus souvent d'un impossible qui n'en est pas tout à fait un, comme on finit bien par le comprendre  sans comprendre que c'est pour pouvoir toujours continuer la quête de l'impossible.

L'impossible n'est impossible qu'aussi longtemps qu'il demeure impossible: devenu possible, il est tenu pour banal, voire ridicule, en tout cas dérisoire.





Saturday, June 5, 2021

 Il ne suffit de parler la même langue pour se faire entendre, il faut encore pratiquer le même langage. Mais quand on sera en mesure de pratiquer le même langage, , on pourra peut-être se faire entendre en silence: sera - ce mieux?

L'être humain n'est pas vraiment cet être capable de s'ennuyer, mais il est assurément en mesure d'ennuyer son prochain, et bon nombre d'êtres humains ne s'en privent pas.

Il ne faut ni s'ennuyer, ni ennuyer le prochain, ni, surtout, se laisser ennuyer par les autres ou par soi - même.

On peut douter qu'il y ait un seul homme intelligent qui, ayant  soupçonné ou compris  que la vie n'est une affreuse plaisanterie, n'ait pas éprouvé l'envie de faire en sorte qu'elle soit autre chose que cela.

On prétend souvent ne pas vouloir ce qu'on souhaite le plus, tout en y consacrant tout son temps, non seulement parce qu'on croit ainsi éviter d'avoir à (s') avouer n'avoir pas su réaliser ses voeux les plus chers, mais surtout par ce qu'au fond, on n'est jamais, au fond de soi, sûr de ce qu'on veut; on ne s'en rend compte, cependant, que quand on est à l'article de la mort.

Tout Etat, surtout s'il n'est pas démocratique  (au sens vulgaire et mélioratif du termeà, s'affirmera volontiers démocratique, non parce qu'il est  démocratique, mais parce que tel autre Etat  serait moins démocratique que lui;  ce n'est pas sans rappeler le gars qui se veut un génie pour ceci que son voisin serait (d'après lui, plus con qu'il ne l'est.



 L'animal humain est le seul des êtres vivants à pouvoir débiter des niaiseries tout en étant convaincu d'annoncer des vérités sublimes, et à commettre des actions sordides non sans être persuadé d'accomplir des exploits, mais il y quand même des exceptions.

Le besoin d'être aimé, le besoin d'attention est une espèce de pathologie qui n'est pas moins incurable que celui d'aimer (afin d'être aimé?); quand l'être humain en sera libéré - mais il faut, pour cela, un révolutionnaire bien plus grand que Freud lui-même -, il sera probablement un peu moins triste, moins malheureux.

Les sages de l'Antiquité comprenaient sans doute déjà que l'homme doit être dépassé ou réinventé, mais il aura fallu , à l'époque moderne, le génie de Nietzsche pour qu'on s'en pénètre vraiment.

Pire qu'une passion inutile, comme tant d'autres passions, l'humanité est une passion sale; vienne le jour où ceux qu'on appelle les êtres humains ne seront plus prisonniers de leur humanité!

On croit que les lois ont été créées pour que le triomphe  la justice et que règne l'harmonie sur la terre des hommes, il faut beaucoup de naïveté pour celan vu que le plus souvent les lois semblent faites pour faire suer les gens, et c'est vraiment peu dire.

Ne demandons à personne de contribuer à notre bonheur,  ni même à notre bien- être, mais insistons pour qu'ils nous foutent la paix.




Friday, June 4, 2021

 Il ne faut jamais laisser croire à un sot qu'il est un homme de génie - on ne le fait que trop souvent, s'agissant des hommes politiques- , il risque fort d'en conclure qu'il est un véritable génie et cela peut mener à bien des catastrophes.

Bien des journalistes se croient vraiment des écrivains; il est bien vrai que de redoutables écrivains ont commencé par écrire dans des journaux, quand ils n'auront pas été des reporters, de simples journalistes même parfois. Mais il ne faut tout de même pas exagérer.

Il y a, dit-on, deux grandes catégories de connards: ceux qui ne croient pas qu'il puisse exister des hommes de génie et ceux qui prennent d'authentiques péquenots pour des génies; il y en aurait aussi une troisième catégorie, celle composée de ceux qui, tout en croyant qu'il n'existe pas de génies, tiennent des ploucs pour des lumières.

Ce qui n'est plus jamais ne sera sans jamais disparaître.

Tout change tout en étant le même, mais on ne s'en aperçoit même pas, ni sur l'instant, ni après coup.

Ceux qui sont d'accord avec vous n'ont souvent rien compris à ce que vous avez dit, mais ce n'est pas ce qui les pourrait empêcher de vous citer à longueur de journée.








Thursday, June 3, 2021

 Il n'y a rien dans toute vie qui vaille quoi que ce soit et c'est une vérité à laquelle les plus sceptiques eux- lêmes ne sont pas insensibles, mais il est tellement difficile de se réconcilier avec une vérité aussi horrible, que les hommes- pas tous cependant, encore que, probablement la plupart d'entre eux- éprouvent le besoin de croire que la vie, que (presque) toute vie est précieuse.

Tout être est irremplaçable, mais tout être n'en est pas pour autant (pour si peu?) précieux.

Descartes s'est-il trompé en affirmant que "le bon sens est la chose du monde la mieux partagée"? Est- ce son "malin génieé qui l'aurait poussé à proférer une telle sottise?Avant de songer à répndre à ces questions, il faudrait peut- être se demander si l'on sait bien ce que Descartes entendait pas "bon sens" et par "chose du monde la mieux partagée".

A entendre bien des gens invoquer, en guise d'excuse,  l'humanité de ceux qui sont malhonnêtes, corrompus, lâches , on finirait par croire que, pour être humain, il faut bien qu'on soit une espèce de fumier.

Il faut l'intelligence d'un poète comme Jabès pour comprendre que vivre et résider ou habiter  ne sont synonymes que pour autant que l'on bâtisse sa demeure soi-même.

Je sais bien où j'habite, où se trouve ma demeure, mais je sais srtout que ce n'est pas là où je séjourne que je vis bien souvent.





Tuesday, June 1, 2021

 Un idéal ne peut, par définition, qu'être inaccessible, impossible et c'est pour cela, pour cela seul, qu'il mérite l'attention de toute une vie.

Un idéal que l'on pourrait réaliser n'en est pas un, d'autant plus qu'étant réalisable, il n'éveillerait aucun intérêt.

Ce qui est impossible a, d'être impossible, quelque chance de devenir peut- être possible un jour lointain, tandis que ce qui est possible, parce que possible, est toujours en train de disparaître du champ de vision de tous, de n'être même plus possible.

Ce qui est est, à proprement parler, invisible, imperceptible, si l'on préfère; kn ne perçoit que des ombres, des semblantes de ece qui est et qu'on a la simplicité de prendre pour le réel lui- même.

Même les êtres supérieurs se montrent parfois inférieurs, affreusement inférieurs; comment voudriez- vous que ceux qui sont, pour telle ou telle raison, en raison des circonstances de la vie, ont été réduits à être des individus désepérément inférieurs, puissent être durablement inférieurs? Il faudrait plus d'un miracle pour cela.

Ce qui rend inférieur, ce n'est pas l'absence du désir de s'élevr, mais l'absence de lucidité qui fait prendre pour de l'élévation ce qui n'en est pas.