Monday, August 31, 2015

Une oeuvre abandonnée, que l'on ne continue pas, par paresse, par manque de volonté et absence de discipline, c'est peut-être pire encore qu'une oeuvre qu'on n'aura même pas commencée.

L'absence de talent peut justifier l'absence d'oeuvre, mais uniquement si l'on oublie le talent est le fruit du travail, est, comme le disait Flaubert, une longue patience.

Si tout grand écrivain  a probablement toujours craint de n'avoir produit que des oeuvres médiocres, il n'est peut-être pas de journaliste qui ne soit convaincu de donner des chefs- d'oeuvre tous les jours.

Ils se plaignent constamment de n'être pas compris, mais eux- mêmes ne s'efforcent jamais de comprendre que  les autres ne sauraient les comprendre, ne sauraient comprendre qu'ils se prennent pour des artistes: il n'y a pas plus égocentrique qu'eux, mais cela les choquerait brutalement, si on devait leur reprocher leur égocentrisme, surtout que, pour eux, les égocentriques, ce sont forcément et uniquement les autres.

Un vrai musicien, un compositeur n'a pas, au moment d'écrire de la musique, besoin du moindre instrument: il lui faut tout au plus une feuille de papier et un crayon, tandis que les autres......

Un peintre, à la différence d'un barbouilleur, parvient à créer ses propres couleurs, même quand il utilise des tubes de peinture, mais cela ne surprend que ceux qui ne comprennent rien à la peinture.






Friday, August 28, 2015

Les convictions sont les filles de Préjugé et de Croyance et ne peuvent, donc qu'être antithétiques à la vérité, en quelque sens qu'on l'entende ou la reçoive, sauf quand, niant leurs origines, elles se construisent grâce au labeur du Concept, lequel n'établit son autorité que dans la mesure où, ni simple opinion, ni dogme, il résiste aux assauts de la réalité pour rappeler sa prééminence de toujours, cependant que la majorité, sourde à ses appels silencieux, de son vacarme l'univers tout entier réduit à n'être qu'un gigantesque livre de songes et de mensonges dont se délectent presque tous, s'y plongeant bien plus par paresse et en raison de la lassitude qu'induit la réalité elle-même par suite de l'illusion qu'elle engendre, que par incapacité réelle à s'élever au niveau du Concept, dont l'emprise néanmoins est telle qu'elle finit par promouvoir les réalités qui découlent de la perception vide et irréfléchie dont se repaissent les sens ramollis à force de torpeur et l'intellect diminué pour être demeuré trop longtemps inactif au rang de Vérité, à moins que le  labeur du Concept, qui entre-temps ne continue pas moins son oeuvre, vu que les travestissements et la cécité volontaire et involontaire que l'on fabrique et s'impose quotidiennement, ne peuvent pas ne pas, quand bien même ils ne cesseraient d'emprunter des tours divers, de se régulièrement modifier et déguiser, de n'être pas toujours identiques à eux-mêmes justement,  se ruiner d'eux-mêmes, au fur et à mesure que le Concept reprend et réaffirme ses droits contre la réalité qui n'est que la négation ou l'envers du réel, lequel est la seule vérité effective, mais il ne s'appréhende, ne se laisse appréhender, le réel, que grâce au labeur sans cesse renouvelé du Concept

Oh ce long, cet incroyablement long retard que l'on met à comprendre ce qu'on a sous les yeux! Et l'on a, cela nonobstant, l'outrecuidance de se vouloir intelligent!

Parce qu'il est malheureux, il s'imagine que les autres sont heureux et le chaos, dont son existence est, du moins selon lui, l'image parfaite,  lui fait partout voir de l'harmonie et du bonheur: il semble bien que ses malheurs personnels, qui ne sont bien souvent que des malheurs imaginaires, ne l'aient pas simplement rendu malheureux.

Il veut le bonheur des autres et y sans relâche travaille (croit y travailler?), même s'il n'ignore que le bonheur n'existe pas: naïveté? héroïsme?

On passe son temps à s'occuper des autres, mais c'est pour s'oublier soi- même surtout, et bien moins pour autre chose, comme on pourrait le craindre ou le souhaiter.

Que ne ferait-on pour attirer sur soi l'attention, pour se rendre intéressant? On en finirait même par se montrer affreusement ridicule.









Thursday, August 27, 2015

Mais qui peut donc souhaiter qu'on l'aide à réaliser ses ambitions?

Un cordonnier s'excuserait de ne pouvoir être un peintre, mais point un roi de ne l'être.

Soudain comprendre qu'on a passé sa vie à adorer des excréments, c'est tellement horrible qu'on ne peut qu'en souhaiter à s'aller se cacher, à se tranquillement suicider, et c'est probablement pour cela que l'on se refuse à admettre  que les excréments en question ne fussent que des excréments, et que, donc, l'on continue à les adorer.

Tout compliment ne peut, aux oreilles de quelqu'un d'intelligent, résonner que  comme un malentendu ou comme une plaisanterie; mais seulement dans le meilleur des cas.

Bien plus de maux sont engendrés par la complaisance que par la malignité, mais il est exceptionnel que l'on ne se pardonne ses complaisances à soi.

Il ne faut jamais craindre de déplaire aux autres, sans toutefois chercher à leur déplaire, d'autant plus que quoi que l'on fasse, on ne peut que, d'une manière ou d'une autre,  leur déplaire.









Wednesday, August 26, 2015

S'imposer comme exigence éthique de ne jamais rien dire, de ne rien faire, de ne rien penser qui  soit sans conséquence pour un monde où tout va mal, où ça ne va bien en certains lieux que parce que ça va horriblement mal ailleurs, se l'imposer cette exigence et s'y soumettre, conscient que toute autre philosophie risque de ne déboucher que sur des pratiques relevant de l'onanisme.

Es-tu vraiment fier de toi? de tes actes? de la vie que tu as menée? Oui? Tu dois être quelqu'un de bien exceptionnel, à moins que tu ne sois, comme c'est le cas pour la plupart des gens, semble-t-il, qu'un benêt tout à fait ordinaire, comme il s'en rencontre par milliers, ici, ailleurs, partout, à tout instant.

Il ne faut pas grand- chose pour rendre un enfant heureux, il en faut encore infiniment moins pour le rendre malheureux.

Que de temps perdu à se rendre utile! A vouloir se rendre utile et à vouloir plaire! Et l'on n'y parvient même pas!

Il ne demandait aux autres ni de l'aimer, ni de l'admirer; il réclamait simplement qu'on  lui fiche la paix, et on ne l'en pardonna point.

L'engagement, la philanthropie étaient bien plus réels et efficaces et effectifs, quand n'existaient encore les mots engagement et philanthropie, et il en va de même de bien des mots et des concepts: l'être humain est cet animal capable de tuer à coups de mots.





La traduction est une tâche impossible à laquelle tout le monde est bien obligé de s'atteler, et il y a même des gens qui sont convaincus d'y réussir.

Toute oeuvre est intraduisible, surtout s'il s'agit d'une traduction  qui s'avère nettement supérieure au texte original.

C'est fou ce que ça peut faire, un être humain, pour oublier qu'il n'est qu'une merde  et persuader les autres de son importance; ça peut aller jusqu'à offenser et même tuer des gens parfaitement innocents le plus innocemment du monde.

Dans toute relation avec autrui, surtout dans toute relation où les sentiments jouent ou peuvent jouer un rôle important, il faut considérer que tout est important, surtout ce qui à ses yeux à soi ne présente aucun intérêt.

La mort effraie parce qu'on croit qu'elle fait souffrir, ou encore qu'elle est comme le prélude à de nouvelles et terrifiantes souffrances,mais peut-être n'en est-il rien.; on n'en craint pas moins la perspective, toute mensongère soit elle, de la souffrance. Si l'être humain en venait à maîtriser toute souffrance au point d'en pouvoir rire, il ne craindrait probablement pas de mourir, surtout si, en même temps, il ne lui échappait que la vie est, quand elle ne se réduit pas au mensonge auquel il s'évertue comme un diable à s'accrocher, n'est qu'un éternel ennui.

La plupart des gens vont au spectacle parce qu'ils s'ennuient, parce u'ils sont frustrés par la vie qui est la leur, mais il y en a presque autant qui y vont parce qu'ils sont cons.




Tuesday, August 25, 2015

La question qu'il se faut poser à chaque instant d'une existence qui, n'importe comment, ne vaudra jamais grand- chose, qui, malgré tout, ne vaudra rien, c'est non pas: " Qu'as-tu fait de ta vie?", mais: "Qu'es-tu en train de faire de ta vie?", question que l'on n'a pas toujours, pris dans le tourbillon des saletés de la vie que l'on se voit imposer ou face auquel on se résigne sans y même penser, les moyens de se poser, mais qui est peut-être la seule-- la seule ne signifie surtout, comme on finit bien vite par le comprendre, si on ne l'a déjà pressenti, que la question en question soit une: elle, plurielle, en implique et en entraîne au moins des centaines, voire des milliers d'autres-- qu'il faut pouvoir se donner les moyens de se poser, non qu'on ne se la pose, car il n'est pas impossible qu'on ne fasse que cela, mais encore faut-il qu'on se la pose sans cesser de se, moralement et intellectuellement bien entendu, flageller, pour en déduire le comportement qu'il convient d'adopter, opération qui, jamais terminée, jamais réussie, exige, en raison de cela même, d'être toujours relancée, et constamment renouvelée, tout le long d'une suprême et extatique  agonie qui n'en finit jamais.

Que ne fait-on, pour se faciliter la vie, pour se la rendre confortable et la plier à ses désirs et ambitions, pour en faire une véritable purulence?

Le passé est toujours à venir et ne cesse de revenir, toujours pour la première fois, cela, le névrosé n'est pas le seul à le savoir, d'autant plus qu'il le sait sans vraiment savoir qu'il le sait, mais il n'en est pas moins différent de ces milliers de débiles mentaux que l'on, dans un état de profond agacement, rencontre à tout moment et qui, eux, ne savent même pas qu'ils ne savent même pas que le passé, que l'horreur du passé surtout est toujours à venir.

Faute de pouvoir mobiliser l'attention des autres de s'en faire aimer, il se replie sur lui-même pour s'aimer à la folie; cela vaut mieux que l'agressivité mortifère que d'aucuns développent de rudement éprouver le sentiment (imaginaire?) de n'être pas aimé, mais qu'est donc cette pathologie que l'on reconnaît à ce besoin, à ce désir même de se faire aimer, et dont ni les plantes ni les animaux n'ont l'air de souffrir?

Qu'un génie puisse passer pour un fou n'offre rien de bien surprenant, car après tout, la plupart des gens ne sont que des imbéciles, mais comment accepter que certains puissent être bouchés au point de prendre de véritables fous pour des génies?

Il arrivera à un être de génie de se demander s'il n'est pas atteint de folie, mais jamais ne doutera d'être un génie un connard absolu, quelqu'un qui, parce qu'il n'est dénué ni d'intelligence ni de talent, s'amuse, dans son délire, à se prendre pour un oracle.




Monday, August 24, 2015

Ah! L'horreur de comprendre qu'on n'a fait que gâcher son temps, qu'on a eu toutes les chances du monde  mais qu'on n'en a rien fait, qu'on n'aura passé son temps qu'à s'asseoir et à bavarder!

Valéry mourant, le grand, l'admirable Valéry, disait à Paulhan: " Quelle connerie, la vie!" et Valéry, qui avait à peu près tout connu, savait certainement de quoi il par lait, mais ce n'est, malgré tout, malgré l'intelligence supérieure de Valéry, pas tant la vie elle-même qui est une connerie, que ce qu'on en fait, activement et passivement.

Ceux qui savent le moins parlent le plus et l'on croit que c'est pour masquer leur ignorance qu'ils se comportent ainsi, mais c'est, pire encore! parce qu'ils croient savoir.

Pouvoir se vanter d'un parcours académique impressionnant, être bardé de diplômes effrayants, avoir occupé les fonctions, les postes les plus élevés et les plus enviables, et être néanmoins un con, cela est, n'en doutons pas, très possible.

Une personne simple et obscure, réellement simple et obscure, avouera aisément son ignorance, alors qu'une personne réputée intelligente et célèbre dira plutôt: " Je n'avais pas pensé à ça,", avouant ainsi qu'il n'est pas si brillant qu'on le pouvait croire, qu'il n'est, peut-être même, qu'un nigaud.

Il est toujours trop tard pour tout, mais le moyen d'accepter cela! Il faudrait pour cela qu'on fût bien plus qu'un simple être humain, mais les êtres humains sont apparemment très heureux de n'être que des êtres humains.

Thursday, August 20, 2015

A chaque période de la vie correspondent différentes formes de naïveté, de maladresse, de ridicule; elles ne sont, du moins en apparence, jamais les mêmes, ni pour soi ni pour les autres, mais ce qui est indéniable, c'est qu'on passe tout son temps, toute sa vie à se montrer naïf, maladroit, ridicule, sans même trouver le moyen de préserver pour soi quelques rares moments  libres de toute naïveté, de toute maladresse et de tout ridicule.

Ce n'est que quand quelqu'un est diaboliquement intelligent qu'il est en mesure de comprendre la part de sottise en lui, mais très peu de gens sont diaboliquement intelligents, et la plupart, la très grande majorité des gens passent leur temps à faire étalage de leur intelligence inexistante pour leur plus grand plaisir; pour celui des leurs aussi souvent et parfois même pour celui des autres, mais le plaisir affiché, exprimé par les autres est, presque toujours, pour le moins ambigu.

Pourquoi fait-on ce qu'on n'aime pas alors que rien n'y oblige? Peut-être n'est-il point vrai que l'on n'aime pas ce que l'on n'aime pas, ce que l'on croit et dit ne pas aimer; et tout s'éclaire alors; presque en tout cas.

Les lois, c'est bon pour les ploucs et les cons; les grands hommes, eux, font semblant d'y croire et de les respecter.

On voudrait bien que tout ce que l'on aime fût grand et beau; on le voudrait; surtout quand ce qu'on aime n'est que de la merde.

L'oeil qui voit et ne fait que voir ne voit rien; il faut encore que l'oeil regarde.






Wednesday, August 19, 2015

Il y a des personnes, point nombreuses il est vrai, mais il y en a, qui sont capables de vivre au milieu de pourritures et de simples d'esprit sans pour autant cesser d'être intelligentes et vertueuses; c'est quelque chose qui vraiment relève du miracle.

Il n'a rien fait de sa vie, mais lui, au moins, en est tout accablé, tandis que d'autres s'en réjouissent presque.

Les êtres humains voudraient bien faire l'expérience de la mort, mais sans mourir, et ils ont l'ingénuité de croire qu'ils résolvent le paradoxe qu'ils ont choisi d'affronter, la plupart d'entre eux,grâce à l'oisiveté, aux jeux, à l'alcool, à la drogue et, depuis quelque temps, du moins dans  les sociétés qui se sont modernisées, grâce au spectacle, mais tous ces poisons, toutes ces formes d'autoempoisonnement ne sont probablement rien au regard de ce vers quoi ils s'apprêtent à se tourner et qui n'est autre chose que l'esclavage, un esclavage volontaire dans les rets des diverses lois----------rien à voir ici avec le droit, ni même avec les lois naturelles-------------qu'ils s'inventent ou auxquelles ils consentent, quand ils ne feignent ( histoire de donner et de prendre le change en même temps?) d'y consentir, dans les rets de lois contre lesquelles se rebelleraient sans doute les animaux, mais point les êtres humains, car ils rêvent (presque) tous de dominer, de dominer dans l'espoir de n'être plus dominés, de dominer pour ne pas être eux-mêmes un jour  dominés et, surtout, de dominer pour le plaisir de dominer.

L'humaine bonté? Mais n'est-ce pas ce qu'il faut redouter bien plus encore que la méchanceté de ces animaux étranges que sont les hommes?

Une société, et non pas une simple collectivité, fondée sur sur la communion et le don, et non simplement sur l'échange, autrement dit sur la rivalité, c'est certainement très difficile à concrètement concevoir; faut-il, de cela, croire que c'est impossible?

On ne vit pas encore, ou alors très rarement, par moments, de loin en loin; la plupart du temps on survit et parfois il arrive aussi qu'on existe, mais vivre? Il faut beaucoup de cécité pour croire que l'on vit.
Il est impossible à tout parent d'être à la hauteur des attentes et des espérances de ses enfants, ce que, selon toute apparence, ils ne savent, mais selon toute apparence seulement, car  sinon, on aiurait à expliquer pourquoi (presque) tout parent se démène, tel un fol de l'asile psychiatrique évadé, pour convaincre ses enfants et surtout pour se convaincre lui-même qu'il ne saurait au monde y avoir de meilleur parent que lui, mais les enfants, eux, n'en sont pas dupes, eux qui savent, même s'ils ne savent pas qu'ils le savent, que leurs parents ne peuvent que les décevoir, quand ils ne leur font pas honte de ce qu'il faut bien appeler, fussent-ils, comme on dit, célèbres, leur médiocrité, d'où les efforts inlassables auxquels ils s'obligent pour nier et sublimer les imperfections, et c'est une litote, de leurs parents.

IL faut être extrêmement intelligent pour pouvoir accueillir les naïvetés et, même, les bêtises des autres avec un sourire plein d'indulgence.

On ne peut s'abaisser que si l'on a atteint les hauteurs, les sommets, mais alors on s'abaisse dans s'abaisser.

Pour aspirer à la noblesse, il faut bien qu'on soit au moins un tout petit peu noble déjà, sinon, c'est, on le peut craindre, peine perdue.

Ceux qui se croient intelligents et qui, de cela, traitent les autres avec  hauteur, parfois même avec dédain, ne sont bien souvent que de pauvres imbéciles, et peut-être même ne sont-ils tous toujours que de vulgaires imbéciles.

Si l'on ne veut être accusé de ne rien ni personne respecter, on a intérêt à se soumettre aux conventions, si ridicules soient-elles, et à embrasser le convenances, quand bien même on les trouverait vulgaires , mais un grand homme n'en a rien à foutre des accusations puériles qu'on peut lancer contre lui.














Saturday, August 15, 2015

L'incompréhension, les malentendus, les désaccords sont plus fréquents, plus violents, plus tenaces entre les proches, les très proches, entre ceux dont les relations sont, croit-on, vouées à perdurer dans la plus heureuse harmonie, qu'entre ceux que tout semble devoir indéfiniment opposer, et il n'y a aucunement lieu de s'en étonner.

" Je n'avais pas pensé à ça,", ne craignent-ils d'admettre, à peine étonnés, tout naturellement, non pour demander que l'on excuse leur absence de perspicacité, pour, penauds, exprimer le souhait que l'on traite avec indulgence leur obtusion, mais presque pour se justifier, comme pour dire qu'au fond ils avaient eu raison de n'avoir pas pensé à "ça", ou, du moins, pour insinuer qu'il était tout à fait normal qu'ils n'y pensassent point et que ce serait plutôt aux autres, à ceux qui avaient pensé à "ça" à se faire pardonner pour s'être montrés lucides.

La lucidité, quel crime impardonnable aux yeux de bien des gens (de la majorité?) quand ce sont les autres qui en font preuve!

Il est très content de lui, très satisfait de la vie qui a été la sienne; il est bien vrai qu'il a acquis ce qui toujours demeurera hors de portée pour la plupart des gens: la richesse, les honneurs, voire la gloire, mais pour être une espèce de roi, il n'en a pas moins une âme de cantonnier.

Il se croit diablement intelligent et ça lui suffit: il a doublement de la chance, car il ne fait aucun cas de la vérité et que le monde dans lequel il vit est une illusion permanente.

Quand on a le temps, on n'en fait rien et quand le temps manque, on se lamente.






Thursday, August 13, 2015

" Je vous croyais intelligent", ces mots, quand ils sont  prononcés  sur un ton très calme, si calme que personne ne saurait douter de leur sincérité, constituent peut-être l'insulte suprême que l'on pourrait adresser à quelqu'un; mais il s'agit d'une insulte qui n'insulte pas vraiment, tout en insultant; elle est essentiellement l'expression d'un étonnement, un cri de déception, un gémissement de colère, car rien peut-être ne fait souffrir davanatge que la conscience de s'être comporté comme un sot; mais y a des gens que les insultes les plus blessantes n'atteignent pas, qui se sentiraient offensés pour peu qu'une banale plaisanterie eût été décochée qui pût s'appliquer à eux.

Ecrire mal, c'est bien, malgré tout, écrire, du moins parfois,quand bien même on n'écrirait pas bien; mais lire mal, ce n'est pas lire du tout.

Que d'écrivains sont de grands écrivains justement parce qu'ils n'écrivent pas bien! parce qu'ils ne se contentent pas de simplement écrire bien, eux qui savent qu'écrire bien, c'est à la portée de n'importe qui.

Ce qui coûte vraiment cher, très cher, c'est ce que même la fortune la plus inimaginable ne pourra jamais payer.

Le prix de la vertu? Mais la vertu, n'est-ce pas ce qui n'a pas de prix?

Pourquoi faut-il que, dès qu'on parle de richesse, on ne songe qu'à la seule richesse matérielle? C'est à croire que l'absence de toute autre forme de richesse ne dérange, ni n'engendre quelque sentiment   de honte ou de regret.









Sunday, August 9, 2015

Les choses les plus simples, les plus banales sont les plus difficiles à comprendre et, même, à percevoir.

L'invisible, c'est ce qui est là sous les yeux, ce  que l'on voit, mais sans le voir, sans rien voir, car l'invisible, et pas seulement l'invu ou le non (encore) vu, il faut bien plus que des yeux pour s'en parcevoir, pour en soupçonner  ou sentir la présence et, à la limite, les yeux seuls  n'aident, pourrait-on dire,  à voir quoi que ce soit, qui que ce soit, n'aident en presque rien à vraiment voir, et cela tout le monde le sait. mais sans, la plupart du temps, le savoir.

Gagner, gagner à tout prix, à n'importe quel prix et par tous les moyens, ce n'est que quand on souscrit à une telle  philosophie qu'on est plus assuré de gagner, mais une telle philosophie ne peut être que celle des assassins, dont certains ne tueront jamais directement qui que ce soit, mais ils n'en seront pas moins de sales assassins.

Les avocats, les magistrats, les juges aiment beaucoup à parler de justice, de la nécessité de veiller à ce que la justice l'emporte, et on ne sait très bien si c'est parce qu'ils ne comprennent rien à la justice, ou s'ils s'en foutent, ou si c'est pour faire croire qu'ils s'intéressent à la justice.

La justice, la loi, il n'y a que ceux qui en souffrent, qui les subissent, pour s'en soucier; quant aux autres........., mais il est vrai que, n'importe comment, l'on ne sait grand-chose ni de la loi, ni du droit, encore moins de la justice.

Etre responsable des malheurs de quelqu'un et refuser, contre l'évidence la plus irréfutable, de l'admettre, n'en vouloir rien savoir, il y a des créatures que l'on dit humaines qui en sont capables, mais le pire, c'est que les autres ne continuent pas moins de les considérer comme étant des êtres véritablement humains.
















Thursday, August 6, 2015

Monsieur le minus, qu'est-ce que l'on regrette que vous ne soyez pas, comme le sont bien souvent ceux de votre espèce, un con absolu! On pourrait alors vous aisément excuser et, même, pardonner. Mais vous n'êtes pas un con; n'en déduisez cependant que vous êtes diablement intelligent. Quoique vous ne soyez pas entièrement con, vous l'êtes suffisamment pour vous croire un foudre d'intelligence.S'il suffisait que l'on se crût intelligent pour l'être, les asiles d'aliénés seraient remplis d'individus supérieurement intelligents. Tel n'est, Dieu en soit loué! point le cas. Quant à vous, dont on reconnaît que vous n'êtes pas un con absolu, bien que minus, vous n'êtes pas intelligent non plus. Certes, vous avez étudié, vous pouvez vous vanter de votre parcours académique; mais vous n'êtes que rusé C'est par la grâce nauséabonde de votre seule ruse que vous avez acquis une fortune colossale, conquis un pouvoir démesuré et jouissez d'une notoriété, que vous tenez pour synonyme de gloire, bien évidemment, con comme vous l'êtes, et qui, dans quelques années aura été complètement effacée de la mémoire de tous, y compris de celle de ces laquais qui, pour l'heure, vous admirent encore.
Bien que vous ne soyez pas entièrement con, vous ignorez tout de la noblesse; vous avez la simplicité et la bassesse de croire que le pouvoir ne sert qu'à dominer et ne vaut que s'il permet de s'enrichir à la sueur et dans le sang et les larmes des pauvres et des démunis. L'honneur vous est un territoire étranger et vous n'êtes courageux que quand la partie est gagnée d'avance De tout cela le soupçon ne vous même effleure; vous avez la conscience, ce qui en tient lieu chez vous, tranquille; persone ne s'étonnerait d'apprendre que vous êtes convaincu d'être quelqu'un de vertueux et, bien entendu, d'intelligent.
Pourquoi s'en étonner  en effet? Vous n'êtes qu'un minus; si vous pouviez vous contenter de demeurer le dmeuré, le minus que vous êtes, ce serait, quoique inespéré, presque bien. Il faut cependant craindre que le seul rôle de minus ne vous suffise et que vous vouliez bien ajouter à votre palmarès celui de salaud, mais non celui de fumier, auquel vous n'avez , d'ailleurs, pas à aspirer, vu que fumier vous l'êtes déjà.
Ah, Monsieur le minus, Monsieur le minus, on ne vous méprise même pas, mais vous n'en savez rien; vous ne faites même pas rire; vous n'inspirez tout au plus qu'un constant dégoût; mais direz-vous, peut-être, il y en a qui vous admirent. Ne croyez pas que ceux-là vous admirent tous; certains d'entre eux font seulement semblant de vous admirer. Et quant à ceux qui vous admirreraient effectivement, on ne vous laissera même pas le soin de deviner si ce sont des corbeaux ou des hyènes.

Détrompez-vous, ma belle; vous n'êtes pas si belle que vous le croyez. Personne ne vous peut accuser de ressembler à une guenon, il est vrai, mais vous n'êtes que moyennement belle. Ce n'est déjà pas mal, ce serait même très bien, si vous ne vous donniez des airs de reine de beauté. Seulement voilà! Le Ciel vous a fait cadeau d'un peu enviable don: celui de vous enlaidir d'autant plus que vous vous efforcez de paraître plus belle que vous ne l'êtes, vous qui pourtant avez l'air de parler et d'agir, qui vous comportez, comme si vous aviez , depuis vos treize ans, sinon depuis toujours, déjà atteint, en matière de beauté, un niveau d'excellence inégalé et même inégalable. Vous ignorez cette vérité élémentaire: les femmes réellement et suprêmement belles doutent toujours au moins quelque peu de l'être vraiment. Il y a bien sûr des femmes qui, pour diverses raisons, ompte tenu de leurs conditions d'existence, du milieu dans lequel elles ont évolué, en sont venues à ne pas douter d'être fabuleusement belles et à faire étalage de leur beauté, à s'en montrer fières, bien qu'elles soient belles; il s'agit cependant là d'une minorité.
Mais que faut-il vous dire ou dire de vous? Pas à et de vous seule, mais également  à et de ces myriades de femmes qui, comme vous, s'imaginent que tous les hommes, et peut-être certaines femmes aussi, ne rêvent que de coucher avec vous. Que vous n'êtes pas belles? C'est fait, mais vous n'en croyez rien; qu'on ne s'intéresse à vous? Mais vous n'en voulez rien savoir et vous vous acharnez à penser que l'on ne peut que se passionner pour vous au point d'en mourir.
Réfléchissons un peu cependant: vous n'êtes pas d'une famille prestigieuse; vous n'êtes pas riche; on peut difficilement vous trouver intelligente; vous n'êtes ni instruite, ni éduquée; vous n'avez guère de classe et votre conception de l'élégance est pire qu'une plaisanterie; on aurait honte à se montrer en votre compagnie en public; est-ce à cause de tout cela que prenez cet air hautain? que vous pensez pouvoir traiter les autres avec mépris? que vous vous refusez même à ceux qui ont la sottise de vous trouver séduisante? et que vous attendez peut-être que quelque  noble et haut personnage vienne se mettre à vos pieds? Il est vrai que ça arrive parfois, mais c'est bien plus souvent dans les romans et les films.
Vous allez, ma belle, au-devant de bien cruelles déceptions et l'on n'est pas sûr que quiconque ait de la sympathie ou de la pitié pour vous. Il est encore temps de vous ressaisir; vous n'êtes pas encore vieille. Un peu de modestie vous sera bénéfique; en êtes-vous capable cependant?

Monsieur ( cette apostrophe est la seule qui s'impose, fussiez-vous une dame ou, comme on disait naguère, une demoiselle, et elle s'impose d'autant plus, Monsieur, que vous ne ressemblez en rien à Félix de Vandenesse, car ce n'est pas à vous, certainement pas à vous qu'une Henriette de Mortsauf, rencontrée dans un rêve improbable, pourrait demander: " Comment, si jeune, savez-vous ces choses-là? Avez-vous déjà été femme?", vous qui fréquentez, qui côtoyez des femmes qui eussent fait douter à Orson Welles que les femmes fussent supérieures aux hommes), n'allez vous mettre en tête qu'on vous admire ou qu'on vous envie Feriez-vous, parfois, des jaloux? Sans doute, mais parmi ceux-là seuls qui ne peuvent qu'être aussi ignobles que vous l'êtes.
Reconnaissons néanmoins que vous avez le don d'agacer et, même, d'irriter. Vous agacez et irritez les honnêtes gens, ceux qui sont vertueux. Et comme ils ne sont pas nombreux, vous n'en soupçonnez rien. Comment le pourriez-vous d'ailleurs, vous à qui l'intelligence, celle de l'esprit, non moins que celle du coeur, aura, dès la naissance même, été refusée? Vous agacez et irritez ceux qui ont acquis la faculté de s'indigner; dès fois, l'on se demanderait même s'ils ne vous méprisent. Vous agacez et irritez, parce que vous  êtes malhonnête à l'extrême, cruel comme on ne saurait l'être, plus ignoble que tous ceux qu'on a même cessé de haïr réunis, et que, malgré cela, tout semble vous sourire et réussir. Vous suscitez un tel mépris qu'on oublie que c'est précisément parce que vous êtes malhonnête, cruel, ignoble, pervers et hypocrite que tout vous réussit et vous sourit. Vous aurez bien de la chance, comme cela bien souvent à ceux de votre engeance arrive, si vous crevez avant d'avoir été reconnu et dénoncé pour le salopard que vous êtes.
Ne perdons tout espoir cependant. Le jour peut-être n'est pas loin où, seul, de tous abandonné, méprisé par vos amis et détesté par vos enfants mêmes, honni par tous et par tous ridiculisé, vous n'en finirez d'agoniser, déchiré de remords et obsédé par la crainte du châtiment de Dieu, avec pour seuls compagnons vos richesses acquises dans le sang et le souvenir épouvantable des crimes sans nombre que vous avez commis. Ce ne sera peut-être que justice; n'êtes-vous pas qu'un fumier après tout?

Monsieur, vous occupez de très hautes fonctions, lesquelles sont pour vous et (peut-être) les vôtres aussi porteuses de richesses fabuleuses et frauduleuses, synonymes de puissance abusive et immorale; vos fonctions sont pour vous, pour le salopard que vous êtes, des sources d'avantages multiples que les lois elles-mêmes n'autorisent ( et tout le monde sait ce que valent les lois dans cette société de dégénérés où triomphent et règnent des criminels de votre engeance) et que la morale, qui , pour vous et ceux de votre espèce puante, ne peut qu'avoir le sens de sa négation instantanée, condamne.
Votre femme, cette abominable créature qui n'éprouve de la nausée à serrer dans ses bras le scélérat que vous êtes, qui se couche avec enthousiasme dans le lit d'un assassin, s'habille chez les meilleurs couturiers; elle prend l'avion pour se rendre chez le coiffeur; vos enfants fréquentent les meilleures écoles, mais vous ne payez jamais, quand il vous arrive de payer, qu'avec l'argent des autres, celui des pauvres surtout, que vous, dans la crainte inconsciente  de la venue prochaine d'autres temps, ceux du châtiment, thésaurisez dans l'espoir, que l'on souhaite vain, que cela vous protège contre les ardeurs de Némésis. Vous arrive-t-il jamais de comprendre que vous vous gorgez du sang des pauvres et des démunis et que vous en nourrissez votre putain et vos enfants? Ne frémissez-vous à l'idée que vos enfants, un jour, quand vous ne serez plus là et que serez en train de pourrir sous terre, sauront que leur père était un voleur, un bandit, un assassin sans scrupule et sans vergogne? Mais non; vous en êtes incapable.




Wednesday, August 5, 2015

C'est une honte, c'est un crime d'être malheureux, d'être toujours hanté par des problèmes, alors que la vie a tant à offrir.

Que de gens-----et il ne s'agit pas, ici, des enfants et des jeunes, et des très jeunes------meurent sans avoir vécu, sans avoir même existé et ayant passé tout leur temps à seulement s'effforcer de survivre, et ce surtout par la faute des autres! Et personne, presque personne de s'en scandaliser! Et (presque) tout le monde d'être indifférent! Comment en irait-il autrement, étant donné que tout le monde a toujours autre chose à faire?

On ne craint jamais de traîner dans la boue les gens honnêtes, mais que ne ferait-on pour protéger la réputation non méritée d'un fumier, surtout quand le fumier en question est ou, même, a été chef d'Etat, par exemple?

Il ne faut pas craindre de faire savoir aux enfants que leurs glorieux parents défunts  étaient, en fait,  des individus méprisables, des dégueulasses accomplis, pourvu qu'ils le fussent bien sûr; cela pourrait décourager bien des actions ignobles; pas toutes, hélas! Mais ce ne serait pas mal déjà.

Madame, votre mari est un voleur, un assassin, un individu tellement sale et repoussant qu'on n'a pas envie de se trouver à des centaines de mètres de lui; comment faites-vous donc pour partager le lit d'une telle pourriture? Si encore vous le faisiez par crainte ou obligation, on vous pourrait plaindre et excuser, mais il semble bien que vous soyez toute fière et heureuse de vous montrer au bras de ce porc dont les bassesses et les abjections sont connues de tous sauf des crapules qui aiment à se vautrer dans la merde. Détrompez- nous au moins; montrez que vous n'avez rien à  voir avec un tel tas d'immondices.  Bien évidemment, si vous êtes vous-même une salope de la pire espèce, comme le croient, peut-être à tort, mais peut-être à juste titre aussi, bien des gens, qui, eux, sont vertueux, vous n'en ferez rien!

Monsieur, il vous faudra vous résigner: votre femme n'est pas une putain; non, elle n'est pas, comme certains voudraient qu'on le crût, qu'une putain. Que ne fût-elle qu'une putain cependant! C'eût été bien mieux pour vous, mais vous ne valez pas mieux vous-même, vous qui êtes un bien méprisable individu, superlativement repoussant et diaboliquement corrompu. Votre épouse n'est certainement pas laide, mais ce sont les seuls parfums, les vêtements et les bijoux qu'elle porte grâce aux pots-de-vin que vous avez, tous deux, perçus, les ayant exigés, et son maquillage outrancier  qui éblouissent et font croire aux indulgents et aux naïfs qu'elle est belle. Et elle est d'autant moins belle, votre putain personnelle, car c'est bien ce qu'elle est, ses diplômes  et sa carrière nonobstant, qu'elle n'a aucune classe. Et quand, par souci de la vérité,  on ajoute qu'elle n'a aucun sens de la noblesse, qu'elle est dissolue jusqu'à la moelle, qu'elle n'est pas intelligente, bien qu'instruite, on est bien obligé de conclure qu'elle est laide, affreusement laide sur tous les plans. Elle a toute fois de la chance, beaucoup de chance, celle d'avoir trouvé en vous quelqu'un d'aussi vil et méprisable qu'elle.




Tuesday, August 4, 2015

Un grand homme n'a pas à attendre d'être mort pour être immortel, il l'est de son vivant même.

Il passait pour une légende, mais avant même qu'il ne mourût, on avait oublié qu'il avait jamais existé.

Les personnages légendaires sont presque toujours des mensonges ambulants que les demeurés croient immortels; ils n'apparaissent tels qu'ils furent et qu'ils sont qu'une fois morts: ils réussissent alors l'exploit de mourir au moins deux fois.

Certains conquièrent l'immortalité grâce à leurs oeuvres et il y a des oeuvres qui persistent dans la mémoire des hommes grâce à ceux qui en furent les auteurs; que de malentendus dans les deux cas!

Il est des cultures, des sociétés, au sein desquelles on vénère les criminels comme s'ils étaient des dieux; mais peut-être y croit-on que seuls les dieux peuvent être des criminels.

Ceux qui prétendent qu'on apprend à tout âge sont ceux qui n'ont surtout pas (encore?) appris qu'on n'apprend jamais rien, mais qu'on croit seulement apprendre.






Monday, August 3, 2015

Ce qui est bien plus sidérant que la connerie et la cruauté, et elle n'est pas moins grave quand elle est inconsciente, des gens en général, c'est la mollesse, la paresse et la lâcheté qu'elles rencontrent et qui leur permettent de dominer et de triompher.

Il est tout à fait compréhensible qu'on veuille entreprendre ce dont on n'a pas les moyens, ce qu'on se sait incapable de réaliser-----que serait une vie humaine sinon?-----, mais ce qui ne l'est pas, c'est qu'on puisse vouloir, qu'on puisse cultiver des désirs et entretenir des ambitions, sans d'abord se donner les moyens d'accomplir ce dont on rêve.

Peut-être que ce qu'on désire n'est pas ce qu'on désire et qu'au fond on le sait---------cela expliquerait l'insuffisance et la médiocrité des semblants d'effort et de travail en vue de la concrétisation de ce qu'on croit ou dit désirer------, mais on ne sait pas qu'on le sait.

C;est un crime impardonnable de collaborer, fût-ce malgré soi, à la suprématie de la bêtise et de la force brute; tout le monde le sait, sauf les cons et les brutes, et ils sont les plus nombreux; mais ce n'est pas une raison pour ne pas les combattre.

On ne refait pas sa vie: cela seul justifierait que l'on  cherchât à la refaire;  non simplement parce qu'on en éprouverait le désir, mais surtout parce qu'on en ressentirait la nécessité.

On est toujours responsable de ses malheurs, singulièrement quand on n'en est, ni directement, ni indirectement, responsable.
Personne n'ignore qu'il y a des gens, et même beaucoup de gens, qui prennent plaisir à (s') infliger de la souffrance, ni qu'il y en a peut-être presque autant, sinon plus de gens qui éprouvent du plaisir à en subir de la part des autres------les raisons n'en sont d'ailleurs pas entièrement inconnues-----------, mais qui serait assez sot pour s'aventurer à penser que tout le monde, chacun à sa manière, aime à (s')infliger et à subir, de la part des autres, de la souffrance?

Subir sans souffrir, cela s'apprend, cela s'enseigne même, du moins jusqu'à un certain point, et pourvu qu'on ait maîtrisé la science qui s'y rapporte, il est possible de ne ressentir, même sous l'empire des souffrances les plus terrifiantes, presque aucune douleur.

Vivement une éducation qui apprenne à mépriser er toute souffrance et à  surmonter toute douleur.

Les minus (sic) ne peuvent comprendre que bien pire que la souffrance physique est la souffrance psychique qui l'accompagne, et que ce n'est pas parce que toute souffrance physique est absente qu'on ne douloit point.

Le grand homme, tous les malheurs de l'existence nonobstant, ne souffre pas; il ne souffre même de rien, alors que.............

Certaines personnes se plaignent tout le temps d'une infinité de problèmes: ils se heurtent à des problèmes même quand ils n'en ont pas, à croire que pour eux, le plus grave problème qui puisse exister, ce serait l'absence de tout problème.







Sunday, August 2, 2015

Vivre, il n'y a probablement rien de plus rare dans ce qu'on croit pouvoir appeler une vie humaine; la plupart du temps, on survit, parfois on parvient même à exister, mais vivre? Sait-on même ce que c'est?

L'être humain doit feindre d'aimer la vie qui est la sienne, doit se mentir en permanence pour se convaincre qu'il vit pleinement et merveilleusement, faute de quoi il ne pourrait, dès qu'il aura compris à quel point l'existence peut être ridicule et sale, accepter de continuer de vivre.

Tout ce que l'être humain, il le fait pour ne se point ennuyer, pour avoir le sentiment de sa propre importance, pour se persuader qu'il vit superlativement; si encore il s'efforçait d'être un être libre! Mais la liberté n'est pas (encore?) une passion indispensable pour cet être que l'on dit humain.

On se moque de ceux qu'on humilie, mais on se prosterne devant ceux qui s'humilient eux-mêmes, devant ceux pour qui le succès, la richesse et la notoriété valent bien toutes les autohumiliations auxquelles ils se volontiers soumettent.

Il vit dans la honte et le déshonneur, et il en est bien conscient, mais il fait semblant de n'en rien savoir, vu ce que la honte et le déhonneur ont pu lui apporter.

Il faut refuser farouchement tout commerce avec certaines catégories de gens, car ils en concluent qu'ils sont vos égaux, quand ils n'en déduisent qu'ils vous sont supérieurs, alors que ce ne sont que des minables et des pourris.


Saturday, August 1, 2015

Il n'a que faire de ce que les autres peuvent penser de lui; on en conclut qu'il est vaniteux et méprisant. En fait, c'est tout simplement quelqu'un de bien, un être libre et vertueux qui, de plus, ignore qu'il est un homme de bien.

Faut-il être généreux? Bien sûr que oui, mais à condition de ne l'être qu'incognito; on ne risque pas alors d'être harcelé par toutes sortes de gens et on évite de subir le reproche de n'en faire assez: ceux envers lesquels on est généreux ne sont, en général, reconaissants que pendant quelques instants et ne tardent jamais à trouver que l'on ne s'est pas montré suffisamment généreux-------on n'est jamais suffisamment heureux pour certaines gens----------, et même qu'on n'est pas généreux du tout. Par contre, quand on ne donne pas de signes extérieurs de générosité, même si généreux on l'est, les gens n'ont guère le temps de prêter la moindre attention à soi, vu qu'ils n'ont rien à attendre de soi.

Ceux qui savent ce qu'ils ont à faire, qui, presque toujours, demeurent convaincus de savoir TOUT ce qu'ils ont à faire, et s'imaginent, à peine taraudés par quelque doute autre que ceux, conjoncturels et superficiels, que n'importe qui peut rencontrer rien qu'en se posant des questions qui n'en sont pas, n'ont aucun souci réel dont ils se puissent plaindre ou vanter; ils sont même des gens heureux, comme peuvent l'être tous les imbéciles de la terre.

Ne pas confondre ceux qui savent ce qu'ils ont à faire avec ceux qui ne peuvent faire que ce qu'on les oblige à faire: ils sont peut-être, plus qu'autre chose, bien à plaindre, et ceux qui sont responsables de leur sort sont rarement conscients des crimes qu'ils commettent.

Un crime contre l'humanité, c'est un crime contre ce qu'il peut y avoir d'humain, principalement, mais pas forcément uniquement, chez ceux, à tort ou à raison, considérés comme étant humains, c'est un crime qui, parce qu'aussi fréquent que banal, est absolument horrible et répugnant, mais ce n'est que très exceptionnellement qu'un juriste lui-même y comprendra quelque chose.

A la limite, même les pires fumiers peuvent accepter qu'on les juge responsables de ce qu'ils sont responsables, mais n'est noble et grand que celui qui est capable de se sentir et de se savoir responsable même de cela dont il n'est pas directement responsable, et d'agir en conséquence.




Il faut toujours s'arranger pour, les siens exceptés peut-être,  n'avoir besoin de personne: c'est trop dangereux. Mais comme on a toujours besoin d'autrui, on fera de son mieux pour avoir toujours le moins possible besoin d'eux. Et, sans oublier le devoir, la dette de bienveillance vis-à- vis de ceux dont on aura eu besoin, tout faire pour s'assurer qu'ils n'aient jamais le sentiment qu'ils ont été indispensables.

L'ingratitude, c'est la stratégie conçue par bien des gens pour faire comprendre à leurs bienfaiteurs, à leurs sauveurs qu'ils ne leur doivent absolument rien, pour essayer de convaincre tout le monde qu'ils n'ont jamais eu besoin de personne.

On peut toujours essayer de restituer à l'autre ce qu'on lui doit, mais quand bien même on lui eût rendu, fût-ce au centuple, ce qu'on lui doit, on n'en finira jamais d'être son éternel débiteur, ne serait-ce que parce que ce que l'autre a fait pour soi à tel moment précis, en ignorât-il tout, est, à proprement parler, irremplaçable.

La bienfaisance, on n'a peut-être rien trouvé de mieux pour dominer et asservir son prochain.

Il veut être aimé et c'est pour cela qu'il se montre, qu'il est  si bon, si généreux; mais qui voit qu'au fond il n'est ni bon, ni généreux? Presque personne; peut-être même pas lui.

Pour vouloir être aimé des autres, il faut avoir de soi-même une bien médiocre opinion et les tenir en très haute estime, sauf quand on veut être aimé d'eux à seule fin d'en faire ses prisonniers, ses esclaves.