Wednesday, June 20, 2012

Quoi de plus beau qu'une page toute blanche, pourvu qu'on sache la lire!

Tuesday, June 19, 2012

La plus grande richesse, selon un proverbe arabe, est de se contenter de ce qu'on a, mais, il faut en même temps, dût-on convenir qu'il en soit bel et bien ainsi, comprendre que c'est aussi le contraire même de toute forme de richesse.
La quasi-impossibilité reconnue, sauf par ceux que l'on sait bien entendu, de comprendre la douleur et les souffrances des autres, s'agît-il de ceux dont on est  particulièrement proche, de ses enfants par exemple, de ceux que l'on aime, et peut-être à cause de cela, il n'en est que plus scandaleusement indécent de prétendre, ainsi que s'empressent de le faire certains, en savoir quelque chose: face à la douleur et à la souffrance, il n'y a probablement qu'une seule attitude acceptable, celle d'un silence digne et austère, qui n'exclut, cependant, qu'on tente de faire quelque chose, tout en s'obligeant à respecter, autant que possible,  la volonté, dont on ne saura peut-être jamais comment l'interpréter,  de solitude de l'autre, et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est extrêmement difficile.
Bien nombreux ceux qui souffrent cruellement de n'être ni riches, ni beaux, ni puissants, mais rares ceyx qui se désolent de n;être ni intelligents ni nobles.
A ceux qui sont convaincus qu'il ne faut pas perdre son temps, il convient de rappeler ou d'apprendre qu'il n'y a que cela que l'être humain puisse faire: perdre son temps; toute la question est de savoir comment le perdre.
Même ceux qui savent élever les enfants ne savent pas les élever et l'on ne s'attendra donc pas à ce que les autres puissent faire mieux, mais cela ne signifie pas qu'il les fasse avec indulgence traiter.

Il se faut parfois demander s'il ne vaut pas mieux laisser les imbéciles, quoique pas forcément tous les imbéciles sans exception, à leur état d'imbécillité, étant donné que, pour peu qu'ils commencent à en sortir, ils s'imaginent aussitôt être devenus des génies, et il n'y a alors pas plus dangereux qu'eux.
Il est certaines expressions d'indulgence et des formes de bienveillance qui, voisines de la sottise, sont encore plus nuisibles qu'une sévérité confinant à de la cruauté.

Seul un optimisme que rien ne justifie, à moins qu'il ne s'agisse de la sottise pure et simple, fera dire qu'on apprend à tout âge, vu que, dans la plupart des cas, on est toujours trop jeune ou/et trop vieux pour pouvoir apprendre, et quand ni trop jeune, ni trop vieux, on est alors, le plus souvent, trop con pour être en mesure d'apprendre quoi que ce soit.
Ce qu'on révère et s'efforce de préserver sous le nom de culture, ce n'est, bien souvent, que la somme des préjugés et des superstitions  d'un lieu, d'une époque, d'un groupe, ce qu'on croit révérer et s'efforcer de........plutôt, car on ne cesse de les, ces préjugés et superstitions, quelles qu'en soient les provenances, de les, si peu que ce soit, déplacer, de les altérer, et quand on songe à ce que l'on fait, aux injustices que l'on commet, aux cruautés que l'on perpètre pour imposer l'acquiescement à ce qui n'est même l'équivalent, mais que l'on tient pour la fidèle réplique des préjugés et superstitions hérités ou non, transmis par les générations passées ou construits par les contemporains, soi-même compris parfois, on ne sait plus vraiment où donner de la tête, si tant est que l'être humain ait jamais disposé de sa tête.

Monday, June 18, 2012

Entretenir les ambitions les plus élevées, c'est prendre le risque de cruelles frustrations et de sombres déceptions, mais cela vaut mieux malgré tout.
Qui pourra jamais, si tant est qu'on sache ce que c'est, dire si et quand une oeuvre est réussie? Par contre, il semble bien qu'il n'y ait rien de plus facile que l'identification de l'oeuvre non réussie, de l'oeuvre médiocre et mauvaise qui déshonore celui ou celle qui en aura eu la regrettable inspiration, et qui répugne même à celui ou celle qui, sachant lire, ne manque jamais de faire preuve de bienveillance et de générosité, sans toutefois se départir de la rigueur nécessaire à l'exercice de sa dignité personnelle; cependant, pour ardu que soit l'exercice, dont on ne sait s'il n'est plus vain qu'indispensable, consistant à reconnaître l'oeuvre belle, profonde et parfaitement irréprochable, il est possible d'affirmer que, quand on ne peut d'une oeuvre, quelle soit musicale,picturale, littéraire, bref quelle qu'elle soit, détacher le moindre fragment, la part invisible qui ne cesse, à la faveur de, par la grâce de la lecture, de s'y ajouter, l'enrichissant sans cesse sans la vraiment modifier, comprise, sans qu'il n'en incontinent se produise un effondrement dont le silence est encore plus bruyant et effrayant que le tonnerre lui-même quand il surprend le promeneur solitaire sur les hauteurs montagneuses et qui la démolit, l'on est alors, enfin, en présence d'une réussite inconstestable, car il s'agit d'un travail dont chaque pièce est absolument et également primordiale et auquel, les ajouts multiples de la lecture nonbstant, il ne manque rien: rien ici de gratuit et rien de superfétatoire non plus, et sans cela, il n'y a probablement rien qui vaille quelque attention. Mais attention! Tout ceci est d'abord et avant tout affaire de lecture: lire, cette (presque?) impossibilité, à tout et à tous appliquer, avec toute la tension requise,  l'attention nécessaire au respect en toute circonstance de l'intégrité et de l'authenticité de l'autre, quel qu'il soit: chose, plante, animal, comme on dit, humain.
S'il faut être vraiment con pour se croire intelligent, il n'est, bizarrement peut-être, pas nécessaire d'être intelligent pour reconnaître qu'on n'est qu'un lamentable connard.

Il était capable de résoudre les problèmes les plus difficiles, mais ne parvenait jamais à soupçonner l'extrême complexité sous l'apparente simplicité qui a l'air de caractériser le quotidien , et prouvait ainsi que, pour être brillant, on n'en est pas moins con.

Un être intelligent, c'est peut-être, avant tout, quelqu'un qui est en mesure de comprendre les sentiments et les souffrances d'autrui et qui s'oblige à ne rien faire qui puisse causer du chagrin aux autres, tout en prenant le soin d'empêcher qui que ce soit d'être irrespectueux de ce qui émeut son prochain.


Sunday, June 17, 2012

Il faut, pour s'approcher des êtres et des choses, pour les comprendre, les respecter et, éventuellement, les aimer, s'en éloigner, il faut le temps de l'éloignement qui est aussi l'éloignement du temps, à tous les sens de cette expression, et c'est peut-être là le drame de toute existence.

Ce n'est qu'au soir de la vie, quand approche la nuit qui remplace celle dans laquelle on a tout au long de son existence passé son temps, qu'on commence peut-être, enfin, à comprendre quelque chose, à soupçonner ce qu'il en est des êtres et des choses.

Tout être humain-------------je n'ai pas dit : tout être vivant,---------- peut mourir à tout instant sans même être malade ou vieux, et cela qui est une évidence parfaitement banale semble échapper à la plupart des gens dont certains sont pourtant indéniablement intelligents et cultivés , mais c'est peut-être qu'il s'agit d'un fait trop, pour tout être humain sans doute, cruel et donc inacceptables, sauf pour quelques rares personnes.

On ne vit vraiment que si on a en permanence conscience de l'imminence possible de la mort et qu'à partir de ce moment-là, sinon on ne fait que survivre, ce qui est toujours pénible, ou s'amuser, ce qui est souvent bête.

C'est se contenter de peu, de très peu, que de passer son temps à s'amuser, il faut viser beaucoup plus haut.

Il semble bien qu'il n'y ait pas de médecin philosophe; je n'en ai, en tout cas, point rencontré, et le seul médecin vraiment philosophe à avoir existé est, soit dit sans songer à diminuer l'importance d'Avicenne, de Paracelse, de Claude Bernard, de Lacan bien entendu, et d'autres encore, très certainement Freud, et cela est fort étonnant, vu que les médecins sont constamment confrontés à des personnes qui sont vieilles, malades, pauvres, souffrantes et malheureuses, et qu'ils sont régulièrement appelés à êtres les spectateurs  de l'humaine détresse et de l'abolition du souffle vital, mais il est des gens qui, même placés dans les conditions les plus idoines à l'inspiration et à l'élévation de soi, continueront à n'être que de pauvres imbéciles.