Tuesday, December 29, 2015

Pourvu qu'un maximum de moyens lui en soit offert, n'importe qui devrait être en mesure de réaliser l'impossible même, mais sans doute un maximum de moyens, ce n'est pas suffisant pour bien des gens.

Ce qu'il faudrait, c'est l'accomplissement d'oeuvres grandioses sans absolument aucun moyen.

Seul l'impossible mérite quelque attention; le reste n'a droit qu'à une considération extrêmement passagère.

Que peut-on faire d'autre de sa vie qu'un immense gâchis? On peut, hélas! en faire bien pire encore et rien de moins.

On me demande ce que je veux, ce que je cherche, mais est-ce que je le sais, moi, putain!

Il ne faut ni admirer ni plaindre ceux qui savent (croient savoir?) ce qu'ils veulent; on se contentera d'éviter de penser à eux.





Friday, December 25, 2015

Rien n'est gratuit; est-ce pour cela que bien des gens aiment ce qui est gratuit.

Si seulement on savait que ce qui est gratuit coût horriblement cher! Mais d'aucuns ont intérêt à faire croire aux autres qu'il leur est possible, qu'il leur est même permis de ne rien payer.

Personne, aucun être humain  n'accomplit jamais rien tout seul; l'oeuvre véritable ne doit rien à rien, ni à personne. Seuls ceux qui en sont capables et qui en produisent effectivement une, s'il y en a, auraient le droit d'en être fiers. Mais les autres? Pourquoi?

Perdre un ami n'a rien de bien grave, vu que l'amitié n'importe comment n'existe pas, mais perdre un ennemi! Quel malheur!

Il n'y a que les êtres inférieurs qui éprouvent toujours ce besoin obscène de montrer qu'ils sont intelligents.

On voudrait que les autres s'intéressassent à soi, mais les autres ne s'intéressent qu'à leurs fantasmes et à leurs frustrations.




Saturday, December 19, 2015

Au commencement il faut croire que cela avait toujours déjà commencé, car comment commencer, si ça n'a pas déjà commencé, permettant ainsi divers commencements empiriques ou secondaires.

Pour commencer, pour vraiment commencer, il faudrait d'abord tout annuler, voire tout exterminer, et peut-être également se donner la mort (mais quand? comment?); alors peut-être pourra-t-on véritablement procéder à une réelle inauguration.

Le commencement, c'est ce dont l'être humain est radicalement incapable; il faudrait pour cela être un dieu, un poète.

L'être humain, se fiant au témoignage de la tradition, se croit constamment tenu d'offrir des représentations du moment initial, et le résultat, même quand il est grandiose et sublime, ne laisse pas d'être au moins un peu ridicule.

Ce n'est que l'humaine cécité qui fait croire que l'un précède le multiple, le simple le complexe, l'inorganique l'organique, mais pas la matière l'esprit ou la fome, ni la mort la vie.

A ceux qui affirment que c'est Dieu qui a créé le monde, il faudrait rappeler qu'il n'est pas sûr que le monde ait été créé.

Wednesday, December 16, 2015

Ils condamnent, s'en indignant, l'irresponsabilité de ces pauvres qui ont beaucoup, qui ont trop d'enfants, ce qu'ils ne feraient pas s'ils étaient un peu moins cons, vu qu'ils comprendraient peut-être alors que c'est justement parce qu'ils sont pauvres que les pauvres font beaucoup d'enfants: ça leur procure le sentiment d'être au moins sur un plan riches.

Les riches ne sont, sauf exception,  riches que grâce à la misère d'autrui: il n'y a pas de quoi être fier.

Les mensonges des autres ne gênent que dans la mesure où ils portent atteinte à ses intérêts à soi.

La misère n'est pas que matérielle, mais il ne faut pas le dire aux riches qui n'en croient rien, ni aux pauvres qui ne le savent ue trop.

Soucieux de son image comme seul peut l'être un scélérat.

Qui dira si c'est l'indiscrétion, ou la sottise, qui pousse à demander aux autres ce qu'ils veulent, ce qu'ils désirent?





Tuesday, December 8, 2015

Il faut le temps, et s'il faut le temps, ce temps dont on croit pouvoir dire ou croire qu'il fuit, sans trop savoir de quoi l'on parle, ni à quoi l'on pense, dont on dit qu'il fuit alors qu'il n'est plus, constamment remplacé par un autre temps, lui-même immédiatement remplacé par un autre temps, dont on dit qu'il fuit pour dire, pour regretter ou pour s'excuser de n'avoir pas de temps, ou encore pour expliquer , ou justifier, son inaction à soi au regard d'un devoir surtout, d'une obligation, d'une dette, imaginaires et bien réels en même temps, dont on dit qu'il a passé, qu'il est passé, dont on ne devrait pouvoir dire qu'il fuit, vu qu'on n'est jamais témoin de sa fuite, de sa fuyance

Friday, December 4, 2015

Ils ont réponse à tout, mais c'est uniquement parce qu'ils sont incapables de discerner toute question.

Un être humain qui ne pense pas, c'est un phénomène tellement courant qu'on est bien obligé de se demander si les êtres humains sont vraiment en mesure de penser.


Il y a, bien sûr, et heureusement, des gens qui pensent, mais ils sont bien plus que des humains.

Un être humain, ça parle, ça réfléchit, ça calcule, ça éprouve des sentiments et, parfois, ça pense aussi, mais alors c'est que l'être en question n'est plus tout simplement cette pourriture qu'est l'être humain en général.

Il y a toujours bien plus et bien moins d'êtres humains qui pensent, mais c'est à peine si l'on sait faire la distinction entre ceux qui ne pensent et ceux qui ne pensent pas.

La pensée, c'est, disait le grand Platon, ce dialogue que l'âme se tient à elle-même, mais d'aucuns ont cru que c'est le dialogue avec les autres qui constitue la base même de la pensée.