Friday, July 31, 2015

On se vante de ses horreurs et de ses bassesses pour (essayer d' ) oublier qu'on en a honte, et on ne le sait même pas.

Il est, à l'instar d'un nombre incalculable de gens, tellement méprisable  que c'est presque commettre un acte criminel que de le simplement mépriser, et feignent de ne le reconnaître ceux-là seuls qui lui ressemblent.

Il faut avoir le courage et la cruauté de souhaiter pour tous les dégueulasses de la terre qu'ils, avant de crever, passent de très longues années en ayant pleinement conscience des crimes, des noirceurs, des malheurs dont ils ont été responsables sans ignorer que, quoi qu'ils puissent faire, ils n'y peuvent rien changer,  et qu'au moment de crever enfin, ils voient, accablés à l'extrême,  défiler, en imagination au moins, tous ceux, quels qu'ils soient, êtres humains ou animaux, qu'ils auront fait souffrir, tous ceux qu'ils auront humiliés et assassinés, mais c'est probablement peine perdue.

Il y a, sauf exception, chez les êtres humains très peu à admirer et beaucoup trop à mépriser; cependant dans certains cas, dans certains cas seulement, le peu qu'il y a à admirer parvient presque à faire oublier ce qu'il faut mépriser.

A la limite, on pourrait comprendre qu'on ne veuille condamner un salaud-----------serait-ce parce qu'il y en a trop et qu'il serait impossible de les tous condamner? -----------, mais de là à appprouver sa conduite  et à l'admirer!

Enfant, Victor Hugo rêvait d'être Chateaubriand, ou rien; en fait Hugo désirait ressembler à l'image et à l'idée qu'il se faisait de Chateaubriand; il ne pouvait pas vouloir être Chateaubriand lui-même: il était trop intelligent pour cela.









Au lieu de se demander pourquoi d'aucuns s'efforcent de rendre les salauds, les fumiers sympathiques, on ferait mieux d'identifier ceux qui se mettent en quatre pour offrir des pourritures une image romantique et attirante, tellement romantique et attirante qu'on finirait par croire que les salauds ne sont que des victimes.

Les avocats qui assurent la défense des voyous et des gangsters sont tout fiers de rappeler leur devoir de défendre les intérêts de leurs clients; fort bien. Mais qu'en est-il des intérêts de la justice?

Se créer soi-même à partir de rien, sans l'aide de qui que ce soit, ayant liquidé toute trace en soi qui renvoie à autre que soi, non par tel souci aiguillonné de narcissisme, mais tout simplement parce que l'on tient, ayant développé et compris ce besoin dans un horrible face-à- face avec soi-même, à sa propreté personnelle à soi.

Tout contact, et il n'y a pas que les contacts physiques et matériels, est toujours au moins un peu sale: s'efforcer, faute de pouvoir s'affranchir entièrement de tout contact avec autre que soi, d'en éliminer la saleté.

Ceux qui n'ont rien à se reprocher sont soit des saints, soit des naïfs, quand ce ne serait des monstres, et comme les saints ne manquent jamais de se toujours reprocher quelque chose, ..................

La plupart des gens feraient mieux de la boucler au lieu d'ouvrir la bouche ou de prendre la plume  pour répandre des immondices; mais ce sont ceux-là seuls qui ont des choses intéressantes à dire qui le plus souvent se taisent. Heureusement qu'ils ne se taisent pas tout le temps!






Thursday, July 30, 2015

Rien ne mortifie tant un gredin que de se savoir méprisé malgré qu'il soit riche devenu et puissant .

Il jouit d'une immense notoriété qu'il croit synonyme de gloire, et il se voit déjà immortel, alors qu'il en connaît dont de leur vivant même on avait oublié l'existence, qui, quelques années plus tôt, étaient admirés et fêtés à un point tel qu'on les eût crus destinés à éternellement vivre.

On ne s'interdira point d'admirer quelqu'un qui est puissant, mais à condition qu'il soit avant tout un être de haute probité morale doublé de quelqu'un de magnanime, qui serait également d'une intelligence redoutable; et ce n'est pas sa puissance qui le ferait alos admirer, mais ses qualités d'âme, de coeur et d'esprit.

Les gens qu'on admire ne sont pas ceux qu'on admire: on n'admire que soi-même, ce qui en eux (ceux que l'on admire ou croit admirer) rappelle ce qu'on est, croit être et ce qu'on a toujours obscurément souhaité être,et c'est ce que l'on croit  jusqu'à ce qu'un jour on comprenne que ce qu'on est ou croit être et ce qu'on souhaite être, tout cela n'a que très peu à voir avec soi-même.

Une personne intelligente ne peut que s'étonner qu'on la juge intelligente; sinon, elle ne serait pas quelqu'un d'intelligent.

Une crapule parviendra peut-être à se racheter si elle n'est ni honteuse, ni fière d'en être une.






Wednesday, July 29, 2015

Il est réconfortant, cela fait du bien de se dire qu'il n'y a pas d'imbécile, que chacun est, à sa manière, intelligent, surtout quand on est soi-même un indécrottable nigaud .

Une vie constamment visitée par des problèmes, hantée par des soucis, des angoisses en permanence, il n'y a que les êtres humains qui soient capables d'accepter cela.

S'il est vrai que les êtres humains furent, à tel moment de l'Histoire de l'Humanité, des êtres doués de raison, il est encore  bien plus vrai  qu'ils ne le sont plus.

Selon d'aucuns, les policiers sont, dans tel pays, des repris de justice, mais il y a pire: il est des pays où les repris de justice ne sont pas que des policiers, et il en est d'autres oû les criminels ne sont et ne seront sans doute jamais confrontés à ce qu'il est bizarrement convenu d'appeler justice.

Ils exagèrent, et donc se trompent, ceux qui pensent qu'il n'y a pas de différence entre les politiciens et les bandits: il y en a, mais  pas au sens où on le croirait.

Les gens les plus sérieux, les plus austères donnent souvent une impression de superficialité, de frivolité; cependant, on ne sait pas toujours, on ne sait jamais même si c'est parce qu'ils sont sérieux justement, ou si c'est parce que, ne se prenant pas au sérieux eux-mêmes, ils ne tiennent pas à être pris au sérieux.
 




Vouloir décider pour les autres, à leur place, il faut que l'on n'ait que du mépris pour soi pour y seulement songer.

On ne comprend absolument rien si on ne sait pas lire, surtout si, pour commencer, on ne sait pas que lire, c'est d'abord écouter.

La musique, pas n'importe laquelle, bien entendu,  peut apprendre à écouter; la peinture aussi, et peut-être même plus que la musique, notamment grâce à ces tableaux qui, pour peu qu'on s'y concentre, permettent, mieux que les autres, d'entendre le silence lui-même.

Pour écouter, il faut du temps, mais pour pouvoir aménager son temps à soi, il aura d'abord fallu apprendre à écouter.

Regardant une sculpture, on ne pourra être attentif au silence qui en émane que si on élimine tout ce qui s'interpose entre l'objet sculpté et soi-même et cela, qui peut avoir l'air d'une évidence, est étonnamment difficile.

Le mouvement est comme une propriété de l'image, de toute image, même de l'image immobile qui, en fait, n'existe pas, l'immobilité n'étant que l'effet illusoire produit par l'incapacité du spectateur,à ne point, du fait de ses insuffisances ou d'un état de ramollissement général, figer, pour son confort personnel, le mouvement de l'image.







De certaines personnes, l'envie est grande, irrésistible même, de dire qu'elles ont de la chance de ne savoir jusqu'à quel point elles sont méprisables, de n'avoir le moindre soupçon de leur degré d'abjection, et ce ne sont pas toujours celles que l'on croit; je ne voudrais certainement pas qu'aucune de ces personnes me lût, car je m'en pourrais   irrémédiablement souillé sentir.

Comme elle est belle, très belle,et qu'elle le sait, elle s'étonne qu'on la puisse trouver répugnante; elle est non seulement répugnante, mais elles est également bête, On lui pardonnerait volontiers d'être bête, on l'en pourrait même plaindre, mais le moyen de l'excuser parce qu'elle inspire de la répugnance! Personne ne regrettera, encore que plus d'une fille lui ressemble, que toutes les filles ne soient pas comme elles

Prendre le soin de ne  rien faire qui puisse permettre à un scélérat  de revendiquer le statut de martyr ou, même, celui de simple victime.

Il manque une éducation, que l'on ne confondra pas avec les diverses formes de dressage que l'on connaît, des réflexes, des réactions , des penchants de cet être que l'on dit humain, et cela commence par un assainissement total de l'environnement, multiforme et pluriel, auquel l'enfant déjà se trouve exposé. Cette éducation et cet assainissement, qui devraient être la tâche de tous, ne mobilisent  même l'attention de ceux qui en ont, compte tenu de leurs fonctions très officielles, la responsabilité exclusive. Dans cent ans peut-être, ........, mais que dis-je? Même mille ans n'y suffiraient, à moins, ......., à moins  d'une révolution totale qui transformerait radicalement l'être humain.

La Révolution, il n'y a que cela de vrai et de sacré, et elle est toujours violente, quoique pas au sens où on l'entend d'habitude; que peut valoir une existence qui n'eût pas été, ne serait-ce que pour quelques secondes, hantée par un idéal authentiquement révolutionnaire.

Un révolutionnaire, c'est quelqu'un qui, ayant su lire le Grand Livre de l'univers, a acquis les moyens d'y mettre le feu sans tirer un seul coup de feu, sans même frotter le moindre bâton d'allumette.














Tuesday, July 28, 2015

Bon nombre de ceux qui se croient intelligents ne sont en fait que de pauvres imbéciles, mais ce ne serait pas bien grave s'ils se contentaient de n'être que des imbéciles convaincus d'être intelligents. Ils vont cependant bien plus loin et s'enhardissent à tenir ceux qui sont vraiment intelligents pour des sots; la raison en est toute simple, toute bête et absolument mauvaise: non seulement sont-ils incapables de les comprendre, mais ils sont même incapables de comprendre qu'ils ne les comprennent pas.

Une réputation d'intelligence tient pour beaucoup lieu d'intelligence.

Ce n'est pas parce qu'un texte, dans quelque domaine que ce soit, est difficle, compliqué, obscur, que son ou ses auteurs seraient forcément intelligents; bien souvent, c'est la seule nullité du lecteur qui explique son admiration face à des oeuvres d'une banalité parfaitement ridicule.

Est-ce qu'on aimerait toujours l'oeuvre de tel auteur, celle de Bruckner ou de Joyce, par exemple, si on ne savait que l'oeuvre est de Joyce ou de Bruckner? Probablement pas; au fond, on n'est que des analphabètes dégénérés: ce n'est pas l'oeuvre elle-même, que bien souvent on est incapable de lire, que l'on aime, mais la célébrité, pas toujours méritée d'ailleurs, d'un auteur avec lequel on a la naïveté de vouloir s'identifier, que l'on admire.

Il faut, pour apprécier les vertus d'une oeuvre, d'une action, d'une simple parole, d'un geste, d'un silence, savoir lire, mais la plupart des gens ne sont que des illettrés, et l'on peut craindre que les plus illettrés d'entre eux ne soient ceux qui ont, comme on dit, de l'instruction,qui ont même de la culture, mais qui croient seulement lire.

La maîtrise technique et la virtuosité ont beau être, en quelque domaine que ce soit, impressionantes et admirables, ce n'est pas ce qui fait la grandeur d'une oeuvre; tout au plus s'agit-il là, dans le meilleur des cas,  de prouesses dignes d'un cascadeur, et personne n'osera parler du génie d'un cascadeur; surtout pas un cascadeur lui-même. Pourtant on n'aime et n'admire jamais tant une oeuvre que quand elle est comme boursouflée, démesuré, montrueuse, à croire que seul ce qui remplit d'une espèce d'horreur peut paraître à d'aucuns sublime. Mais à qui? A qui d'autre sinon à des esprits malades et bourrés de complexes?

Monday, July 27, 2015

Tenir les autres pour responsables de ses frustrations à soi, c'est, eût-on raison de le faire, un bien peu digne comportement à adopter, surtout si, en même temps, on a la naïveté de croire qu'on ne doit ses succès qu'à soi seul.

On n'est pas responsable que de ce qu'on fait, mais aussi de ce qu'on ne fait pas et de ce qu'on laisse faire.

Etre responsable, ce n'est pas tout bêtement un état, bien réel ou /et parfaitement imaginaire, mais tout un comportement à toujours réinventer, labeur quasi impossible, sans lequel cependant ce qu'on nomme l'humaine dignité n'est que de la rigolade, et franchement impossible, car inexistant, pour la plupart de ces bipèdes sans ailes qui ont l'insolence de se juger rationnels.

Ne s'attendre à ce que personne, s'agît-il d'un saint,  crée pour soi les conditions favorables à une vie idéale, même s'il les effectivement crée: il se les faut, pour peu l'expression vie idéale ne soit pas qu'une ignoble catachrèse, vu que s'il en est ainsi, elle (l'expression) a encore moins de sens qu'elle n'en pourrait avoir, soi-même créer, il se les faut soi-même efforcer de créer.

Une vie idéale? Cela dépend beaucoup de ce dont on fait l'idéal de sa vie et pour certains, dont on ne pourrait même dire que ce ne sont que des criminels, c'est la richesse, le pouvoir et les plaisirs par tous les moyens et à n'importe quel prix, surtout si ce sont les autres qui règlent la facture.

La richesse, le pouvoir, la force, la puissance, les plaisirs ne sont nullement condamnables, mais à la seule condition que personne n'en souffre.






Apprend-on jamais quoi que ce soit? Il y en a qui le disent, il y en a même qui le croient.

Seuls les érudits savent qu'on n'apprend jamais quoi que ce soit, car eux savent qu'on n'en finit jamais d'apprendre, mais quant aux autres, ...............

Quoi de plus laid qu'une vie passée à ne rien faire? Rien? Mais non, bien plus laide encore est une vie dévorée par l'ennui, rongée par la frustration et salie par la servitude.

Etre responsable du malheur d'autrui; bien des gens le sont qui n'en savent rien, qui n'en ont aucunement conscience et qui s'en portent fort bien. Mais quelles gens? Est-ce parce qu'on les connaît et  qu'on les rencontre régulièrement qu'on feint de n'en rien savoir?

Il ne faut même mépriser les salauds, les fumiers: ils n'en sont pas dignes. Se contenter tout au plus de les ignorer, de faire comme s'ils n'existaient pas, comme s'ils étaient déjà morts. Ce n'est certes pas ce qui les empêchera de nuire, mais ça vaut mieux que rien.

Comment ose-t-on dire d'un être, fût-il, comme on dit, un génie, qu'il est intelligent, s'il n'est en mesure de comprendre la souffrance et la misère des autres, quels qu'ils soient?





La vie est, malgré toutes les pourritures des hommes, belle; cela est assurément étonnant, et l'on ne peut que s'en réjouir.

Saura-t-on jamais si l'Humanité est enore à venir ou si elle constitue un stade final  de décomposition qui en préfigure la disparition prochaine?

Vivement que disparaisse l'Humanité présente, si c'est là la condition indispensable pour l'apparition d'une nouvelle race, celle des surhumains par exemple!

Les relations familiales, l'amitié, la Société, l'Eglise, l'Ecole, l'Etat, autant de conneries que seules ces bizarreries appelées êtres humains pouvaient créer, soi-disant pour faciliter et améliorer leurs conditions d'existence, et le résultat n'est vraiment pas bien beau.

On ne peut pour les autres rien de bon, car même quand on est vis-à-vis d'eux bienfaisant et bienveillant, on ne parvient, bien malgré soi, il est vrai, qu'à les convaincre de leur infériorité et à les humilier.

Le respect de l'autre, des autres quels qu'ils soient: êtres humains, animaux, plantes, choses, sans les subir, est-ce possible? Mais assurément; à condition toutefois que ce soit impossible.


















Sunday, July 26, 2015

Toute action, toute parole, toute pensée même est un engagement, mais peut-être pas au sens où on l'entend d'habitude, car seul compte, seul ne relève de l'enfantillage, n'est pas que naïveté l'engagement auquel aucune fin n'est possible, et l'on mesure alors toute la sottise de ce qu'on ose appeler poésie engagée, littérature engagée, ou encore art engagé, dont le rapport avec l'engagement, mais aussi avec l'art, est tout aussi étranger que peut l'être celui qui unirait ou/et oppserait les termes d'une contradiction, voire ceux  d'un paradoxe.

On se crée des obligations parfaitement inutiles   pour ne point affronter la vie elle-même, et on ose se plaindre après.

Ils l'accusent de n'avoir de considération pour les autres, mais comment pourrait-il en avoir, pour peu qu'on considère ce que peuvent en général valoir les autres?

Seule l'enfance est propre et demeure pure, l'enfance elle-même, mais aussi celle de ceux qui ont préservé une mémoire active de leur enfance, et elle l'est malgré les saloperies des autres, des adultes surtout, des fumiers qui ne connaissent que la loi de la force et de la violence aussi longtemps qu'ils n'en souffrent pas.

Contre la force, la violence et l'injustice, il faut bien réagir et agir, mais en veillant à ne point prolonger le primat de la force, de la violence et de l'injustice.

Ce n'est pas l'égoïsme qui est, entre les humains, de discorde source, vu que l'égoïsme devrait, parce qu'égoïste, être généreux et se montrer soucieux des autres, mais les êtres humains sont si cons qu'ils ne sont même capables d'un égoïsme conséquent.


Saturday, July 25, 2015

Loin d'être un pur silence, dont, par ailleurs, on peut se demander si cela existe vraiment, même dans les cas de surdité totale, le silence actif est celui interne à tout langage et que le sujet humain est probablement le seul à pouvoir réactiver avant de le recréer et de le créer, tout neuf, sur les décombres de ce toutn ce qui l'a pu précéder, et il en va de même de l'inaction active qui n'est pas que
la seule inaction.

Une action qui agit sans agir, qui touche l'autre tout en le laissant intact, et non tout simplement la paresse de l'inaction, le retrait de soi, à moins qu'on ne parle d'un retrait sans retrait, sans cela aucun respect de quoi que ce soit, de qui que ce soit, de soi-même, pour commencer, n'est possible.

L'être humain'est, sauf exception--------mais il s'agit alors véritablement d'entre les êtres humains des dieux-------, incapable de comprendre  ni le plus beau ni le plus laid, le plus horriblement laid dont il est capable.

Savoir entendre et écouter le silence, savoir voir l'invisible, il est des êtres, que l'on s'obstine à croire humains, mais qui, en fait, sont des êtres surhumains, qui en savent la science maîtriser.

Faire retrouver au langage, à tout langage, le silence dont il émane, afin, de là, de produire un autre silence, le sien propre; y sans cesse travailler. Il n'y a que cela qui vaille; ce n'est qu'à partir de là que deviendrait possible tout relation, en quelque sens qu'on l'entende, avec le non-moi, ce non-moi pluriel qui est en moi compris, qui ne soit pas fondée sur la violence, mais sur le respect.

Presque tout est, dans ce qu'on nomme une vie humaine, sale, désespérément sale; presque tout, mais pas tout; heureusement: il reste encore quelque espoir.




Friday, July 24, 2015

La vocation de la parole, la vocation du langage , c'est le silence, mais seuls les artistes l'ont, cela, compris. Cependant  n'est pas artiste qui veut. Nombreux ceux qui artistes se croient ou qui pour artistes passent , qui ne sont, leurs travaux nonobstant, que de vulgaires saltimbanques.

Ce n'est pas à sa production que l'on reconnaît l'artiste, mais à son aptitude au silence, aptitude dont son oeuvre est, pourvu qu'on sache lire, le témoignage.

Un jour peut-être viendra où tous les êtres humains, ou du moins la majorité d'entre eux, seront des artistes, et la paix et l'harmonie alors sur la terre régneront, mais encore faudrait-il avant cela qu'ils eussent appris à lire.

Qu'est-ce que lire sinon écouter et qu'est-ce qu'écouter sinon produire un langage qui aboutit au silence?

Seuls le silence et l'inaction, pourvu qu'ils soient actifs, rendent possible une attitude de respect vis-à- vis des êtres et des choses.

Le silence et l'inaction actifs sont fruits de l'action, de l'action langagière, et toute action est toujours action langagière, de même que tout langage est toujours action.

Thursday, July 23, 2015

Que l'art, création relativement récente, et encore ( (mal) heureusement?) inconnue dans certaines cultures, dont la mort semble bel et bien, en ces lieux mêmes où le phénomène artistique a connu des développements absolument impressionnants,  attestée, ait été détrôné au profit du spectacle, désormais à un rang supérieur à celui par l'art jusque-là occupé-----et quel spectacle! un spectacle condamnant les spectateurs, les y contraignant même, les meilleurs d'entre eux exceptés, à n'être que des voyeurs et des onanistes, et que cela ne suscite dans les milieux que l'on n'aurait guère de raison de soupçonner d'inculture et d'illettrisme de violentes inquiétudes, voilà qui ne présage rien de bien rassurant ni pour la génération présente, ni pour celles à venir, ni même pour les acquis du passé.
Loin que ce soit la disparition de l'art, conséquence de la désacralisation de la figure de l'artiste bien plus que de la dévalorisation de l'objet artistique, en raison de  sa prétendue inutilité par exemple, ou encore de sa rétrogradation à un stade pré-artistique, autrement dit artisanal, à tort considéré comme ayant pour caractéristique principale, quand ce n'en serait la seule, la grossièreté ou, du moins l'absence de tout réel raffinement, qui eût provoqué la mort de l'artiste,  c'est probablement l'autoavilissement de l'artiste, se satisfaisant du rôle qui lui est imposé de commerçant,voire  de mercenaire, ou se vautrant dans celui de bateleur de foire, sinon de saltimbanque, qui, encore que ecla n'excuse rien,  est cause de la désaffection affichée à l'encontre de l'art.
Qu'est-ce que l'art? Le phénomène à peine advenu, Hegel, le grand Hegel le décréta, en présence de Goethe lui-même, chose du passé. Pendant longtemps, et maintenant encore ça n'a pas vraiment changé,  on tenait que l'art c'est ce qui n'a de finalité qu'en soi, c'est ce qui ne trouve sa finalité qu'en soi. En d'autres mots, c'est à sa seule dimension formelle, encore que ladite dimension puisse donner lieu à toute une panoplie d'interprétations dont certaines sont forcément antinomiques, que l'on reconnaît l'oeuvre d'art. Cette dimension formelle, purement formelle, on l'a longtemps tenue pour synonyme de la beauté de l'oeuvre d'art, dont elle annonce et salue la venue. Cependant, quels que soient le statut, le rôle,  la fonction de la forme, depuis Aristote par exemple jusqu'aux formalistes, rien ne permet d'affirmer que le concept de forme surdétermine celui de beauté, même si la forme ne saurait jamais être étrangère à la notion de beauté, ne s'agît-il que d'une conception rudimentaire et qui s'ignore de la forme. La beauté, que, maintenant encore, on pourrait  difficilement dissocier de la notion de forme, n'implique pas forcément qu'il y, comme on dit, ait de l'art.Et si maintenant on se rappelle que le beau n'est pas plus nécessairement artistique que ce qui est (réputé) artistique n'est beau, on se met à soupçonner que l'art n'est pas, sans y être forcément opposé, toujours lié à la beauté. Qu'est-ce donc que l'art? Cette question pourra, de nos jours, maintenant qu'il n'y a plus d'art, que l'art n'intéresse (presque) plus personne, ayant été remplacé par le marché de l'art et l'histoire de l'art, et que l'artiste a été chassé par l'histrion qu'il est lui-même devenu, frapper comme étant oiseuse, pour peu qu'on perde de vue que le but de l'art moderne, ce  n'est ni la délectation, ni la beauté, ni même l'escapisme, ni surtout l'expression de soi, encore moins l'imitation du réel, mais la dé-couverte et la transformation du réel, c'est-à-dire la révolution. C'est ce à quoi travaille tout grand artiste, ou plutôt l'oeuvre de tout grand artiste, fût-il indifférent ou, même, hostile à tout idéal révolutionnaire pour lequel il n'aurait, de plus, que du mépris.
 Néanmoins, nous n'avançons que très peu; à peine. Ce n'est parce que l'art n'existe(rait) plus qu'en tant que révolution, que la révolution serait forcément et toujours artistique. Celles de Robespierre, de Mao, pour ne mentionner que ces deux-là, ne le furent et ne le seront jamais. Mais, dira-t-on peut-être, ni Robespierre, ni Mao n'étaient révolutionnaires. Ni Guevara? Ni Lumumba? Ni Gandhi? Ni le Christ? Ni personne? Non, pas personne. Le révolutionnaire, c'est celui dont l'oeuvre, qui se confond avec, dans le meilleur des cas, tous les instants de sa vie, consiste en un ébranlement permanent de toute certitude qui constamment contraint à voir, entendre, sentir, toucher, penser, parler, se comporter et agir différemment.Et de cela seule l'oeuvre artistique est capable, l'oeuvre, l'activité artistique, l'attitude artistique, lesquelles ne sont, en sus ou/et indépendamment  de leurs vertus  formelles irréfutables, et de ce qui, en elles, élève en s'élevant jusqu'au sublime, encore que l'on puisse avancer que ce qui élève, ce qui est capable d'élever (d'élevance) est, de ce fait même, nécessairement révolutionnaire----or il ne s'agit justement pas de fait ici: il s'agit de lecture, de réécriture  et d'écriture, et c'est pour cela qu'on pourrait, à la limite affirmer qu'il n'y a pas, qu'il n'y a jamais de révolution, la révolution étant un processus qui n'en finit jamais, grâce à ses acteurs, de se produire en se défaisant, en se refaisant, en se sans cesse réinventant  artistiques, que dans la mesure où elles procèdent à une ruinance de tous les instants de tout idéologème, de tout dogme et même de tout ce qui menace ou promet de se constituer en dogme

Sunday, July 19, 2015

L'intelligence, quand elle n'est pas au service de la vertu, ne sert à pas grand-chose, ne sert à rien, et, en définitive, n'est différente ni de la sottise, ni de l'oisiveté.

C'est Freud, je crois,  qui disait que la vertu est, chez les hommes, une passion inutile; il aurait pu ajouter que l'intelligence ne l'est pas moins, car ce que la plupart des hommes tiennent pour de l'intelligence, n'est autre chose que de la ruse.

L'intelligence animale peut contribuer à la survie et au bien-être de l'animal, mais qui oserait affirmer que l'intelligence humaine garantit la survie et assure le bien-être de l'être humain?

Pour vivre, il faut d'abord exister, mais on n'existe que si l'on n'a pu survivre sur tous les plans et que l'on n'est plus en train de survivre; tâche auprès de laquelle les travaux d'Hercule sembleraient, aux yeus de bien des gens, un jeu d'enfant, vu qu'eux sont confrontés à une épreuve qui ferait plutôt penser à celle de Sisyphe.

Ah! Que c'est pitoyable un être qui s'ennuie! Pitoyable et laid!

Quand la souffrance et la misère des autres ne seront plus simplement la souffrance et la misère des autres, alors, encore qu'on ne puisse jamais vraiment comprendre la souffrance et la misère d'autrui, assistera-t-on peut-être au commencement du déclin de la barbarie.




Monday, July 13, 2015

Il tient à ce qu'on pense et dise du bien de lui et pourtant personne ne lui reproche quoi que ce soit. Lui-même n'a, il a beau chercher, rien à se pouvoir reprocher; tout cela est vraiment étrange.

Ceux qui demandent, adoptant un ton de supériorité, à quoi sert l'argent,insinuant qu'il ne sert à rien, à pas grand-chose en tout cas, ont l'air de méconnaître que même avec beaucoup d'argent, on ne peut grand-chose; alors sans argent maintenant ou avec si peu que c'est comme si on n'en avait point........!

On n'a jamais assez d'argent et personne ne l'ignore: les riches qui s'efforcent d'en avoir toujours plus et les pauvres qui feignent de mépriser l'argent.

Heureux ceux qui peuvent vivre ( vivre et non survivre ou exister) sans argent, car ce sont certainement des êtres supérieurs.

L'opposition entre la richesse, la richesse matérielle ( comme si c'était la seule qui existât ou qui pût compter) et le bonheur est, bien évidemment, fausse, car si la richesse (matérielle) existe bel et bien, on n'en peut dire autant du bonheur.

Le bonheur existe-t-il?  Sans doute oui, mais pourvu qu'on en ait une conception litotique ou catachrétique; autrement...........

Sunday, July 12, 2015

Il est, dans bien plus  de cas qu'on ne le croirait, ,  possible de comprendre ce que dit quelqu'un sans comprendre la langue dans laquelle il s'exprime, et point n'est pour cela besoin d'être particulièrement intelligent et cultivé: il faut (tout simplement?) être attentif à la situation dans laquelle les mots sont proférés, à leur rythme, leur intonation, à leur débit, et, mais dans une moindre mesure, à la physionomie et à l'attitude de ceux qui parlent et de ceux qui sont en train d'écouter, ou de ne pas écouter. La peinture, ici, peut servir de guide.

Pour justifier ses turpitudes et ses bassesses, il invoque celles des autres; c'est qu'il a ce qui lui sert de tête rempli de turpitudes et de bassesses en permanence, et quand ce ne sont pas les siennes à lui, il s'agit de celles des autres.

De ce que les autres ne soient pas tous des ignorants et des imbéciles, il y aurait une bien grande naïveté à se laisser dire qu'ils sont, la plupart d'entre eux, des êtres savants et intelligents.

Il n'y a peut-être que les morts qui n'aient besoin de personne, mais on n'en sait au fond rien.

Il est dangereux, quitte à se tromper, de surestimer la bonté des autres; il est vrai qu'il en peut résulter des suites fâcheuses, mais il est non moins vrai que cela permet de se mieux protéger.

L'homme de génie n'est jamais convaincu d'en être un; cela est réservé à d'autres.






La sottise et la méchanceté, ça peut vous enlaidir même ce qu'il peut y avoir de plus beau sur terre.

L'intelligence des animaux est surtout, voire uniquement, d'ordre pratique; celle des êtres humains aussi trop souvent.

Le regard porté sur ce qui n'est pas soi n'est capable de considération que s'il est doué de compréhension, et pour que la compréhension soit possible, il faut, bien sûr, de l'intelligence, beaucoup d'intelligence et, peut-être plus encore, de la générosité.

On ne peut être intelligent et généreux que si l'on peut faire preuve d'ouverture, et l'ouverture suppose un certain sacrifice de soi, quand elle ne signifierait les sacrifice total de soi.

Quand on ne cherche pas à plaire aux autres, on ne craint pas de leur déplaire.

Tout en gardant à l'esprit qu'il est bête de vouloir plaire aux autres, on n'oubliera que ce n'est pas parce que l'on ne cherche à plaire aux autres, qu'il faut se mettre en tête de leur nuire.




On inclinerait à trouver que le pire raciste est celui qui, s'ignorant, a bonne conscience sans cesser d'être raciste, tandis que l'autre, le raciste conscient de l'être et fier de l'être, serait moins dangereux parce que s'avançant à visage découvert, mais, en fait, il n'y a guère de différence entre eux: ce sont tous deux de sales racistes, l'un conscient de l'être, l'autre non, et ils n'ont, tous deux, aucun inconfort à être tels qu'ils sont; bien au contraire.

Il ne faut jamais de quelque façon traiter avec ceux qui ne connaissent, sous une forme ou une autre,  que le langage de la force brute: il faut soit les éviter, si c'est possible, soit les éliminer, même si cela n'est guère possible.

Tous les hommes vivent avec et selon les préjugés de leurs temps, sauf ceux d'entre eux qui sont intelligents et libres; il y a aussi ceux qui demeurent attachés aux préjugés du passé, cependant que d'autres sont déjà prisonniers des préjugés futurs, de ceux des temps à venir.

Perdre son temps à soi, le dilapider en de vaines actions, c'est con et triste; empiéter sur celui des autres et leur voler leur temps, leur vie, ce n'est nullement différent d'un assassinat.

Inutile de se poser la question de savoir s'il est possible d'être un saint; mieux vaut s'efforcer de découvrir ou de s'inventer les moyens  de n'être pas un salaud.

La beauté physique n'est pas que physique, tandis que celle qui se spécifie d'être, par exemple, intellectuelle, n'est, on le peut craindre, bien souvent qu'intellectuelle.







Friday, July 10, 2015

Mal agir quand la nécessité ne s'en impose nullement, quand il n'y a même aucun gain, aucun plaisir à en espérer, même le pire des criminels en serait incapable, mais ce à quoi ne se saurait résoudre le plus immonde des criminels ne rebute bien des gens tout à fait ordinaires.

Seules les âmes inférieures aiment à dominer et ce ne sont jamais que ceux qui sont plus faibles qu'elles ne le sont  qu'elles cherchent à dominer: elles croient faire ainsi oublier leur extrême infériorité.


Comment peut-on continuer à être méchant et vil après avoir écouté tel ou tel morceau de musique? Aprés avoir écouté Mozart, Beethoven, ou (même) Dvorak? Mais il est vrai que ceux qui sont méchants et vils ne doivent écouter Mozart, Beethoven, ou Dvorak.

La musique, pourvu qu'on sache l'écouter, est capable d'élever bien plus que n'importe quoi d'autre.

La musique est faite de sonorités et de silences toujours neufs et il y a grand  nombre de musiciens qui ne le savent pas, mais sont-ce vraiment des musiciens?

Certains chefs d'orchestre et instrumentistes sont tellement médiocres qu'ils convaincraient que des musiques sublimes sont en fait horribles, tandis que d'autres, jouant ou faisant jouer des morceaux plutôt ordinaires, étonnent plus d'un qui, incontinent, se demande  de qui peuvent bien être ces chefs-d'oeuvre qu'il leur semble entendre pour la toute première fois, malgré qu'ils ne leur soient pas tout à fait étrangers.



Wednesday, July 8, 2015

Tout toujours change sans jamais entièrement changer en même temps: la fleur que je contemple n'est déjà plus, cependant que je continue de la contempler, celle qu'elle était il y a à peine un instant de cela, sans cesser d'être la même en même temps.

On ne comprend, je, moi, ne comprends jamais rien à rien, sinon quand il est trop tard, quand cette compréhension et ce savoir  ne servent à absolument rien.

La punition, même quand elle est humiliante, élève le salopard supplicié, tandis qu'elle met en lumière l'infamie des auteurs et des complices de la punition en question.

On n'est toujours plus sot et jamais aussi intelligent qu'on ne le croit.

Il semble que l'histoire des hommes est celle de leur constante et irréversible dégradation; il faut, encore que l'espoir ne suffise jamais, espérerqu'il ne s'agit peut-être là que d'une illusion.

Ceux qui veulent le bien des autres------les parents, les professeurs, les prêtres, les politiciens, les proxénètes, pour ne mentionner qu'eux------, comprendront-ils jamais qu'on ne leur en demande pas tant?

Ils sont capables de tout salir, de salir même ce qui est déjà superlativement sale; leur seule présence donne la nausée: on a donc vite fait  de les identifier,mais pourquoi ne veut-on les reconnaître pour ce qu'ils sont?

Bon nombre de ceux qui se prennent pour des artistes ne sont même pas des artisans de qualité et plus d'un artisan est supérieur à tant de prétendus artistes: c'est une évidence qui, comme tant d'évidences, est difficile à comprendre; ou à accepter.








Monday, July 6, 2015

Se lever tôt le matin et se sentir fatigué, incapable de tout mouvement, de tout geste: que c'est laid et honteux!

L'agir, dans toute vie, ne vaut pas mieux que l'inagir: seul peut-être a, aurait quelque sens un inagir actif.

On n'existe vraiment qu'à partir du moment où l'on s'est débarrassé de tout, de tous: est-ce possible cependant?

Il sait ce qu'il veut; c'est du moins ce qu'il affirme; que n'ajoute-t-il qu'il n'est qu'un pauvre imbécile? Mais il est vrai qu'il n'a même plus à le faire.

Et quand bien même on saurait ce que l'on veut, il est douteux qu'on en veuille la réalisation.

Il est bien des contacts qui salissent: on ne sait pas toujours lesquels cependant, mais même si on le savait, cela ne changerait probablement rien; en tout cas pas grand-chose.

Sunday, July 5, 2015

Comment ose-t-on dire qu'il n'est jamais trop tard pour ceci, ou cela, pour bien faire, voire pour faire du mal, alors qu'il est toujours trop tard pour tout? L'être humain est cet éternel retardataire qui vainement et puérilement cherche à se convaincre qu'il a toujours tout son temps.

Non seulement ne fait-on ce qu'il faudrait que l'on fît, mais on ne fait même ce que l'on veut, alors  que ce ne sont pourtant  pas les moyens  qui manquent.

Sait-on jamais  cependant ce qu'on veut vraiment?

Il est des chefs d'orchestre et des instrumentistes qui sont indéniablement de bien meilleurs musiciens que tant de compositeurs: ils ne se contentent ni de répéter ni d'aligner, sur plusieurs plans à la fois, des notes et des sons, mais véritablement créent le morceau qu'ils ont l'air de tout simplement interpréter.

Il est incapable de se tenir à l'écoute de la rumeur, de la polyphonie du monde, mais il se croit intelligent. Vraiment, quel con, ce mec!

Toujours soupçonner, quand on n'aime pas un artiste, un penseur, que ce n'est pas forcément l'artiste ou le penseur qu'il en faut blâmer, mais soi-même.


Friday, July 3, 2015

Les gens simples sont parfois (souvent?) capables d'éclairs de lucidité dont les gens intelligents n'ont pas le secret; il est vrai cependant que les gens intelligents ne sont, la plupart du temps, que des gens que l'on croit ou/et qui se croient intelligents.

Ce qui est, non moins que ce qui a été, toujours sera, de même que ce qui sera, mais il ne sera peut-être jamais en notre pouvoir de savoir ce qui aura été.

Le sujet humain est confronté au monde comme à un bloc immense de négativité qu'il ne contourne ou surmonte que dans ses fantasmes, pas tant parce qu'il n'en est capable autrement, que parce qu'il n'a ni la patience ni le courage d'activement oser l'expérience de la négativité, et l'être humain de simplement subir alors, sans même le savoir, l'épreuve de la négativité, qui se nomme également hétérogénéité, ou encore altérité, du mode dans lequel il est sans l'être au fond.

Pour vivre, pour faire l'expérience de la négativité, il faut survivre, et pour survivre, il faut s'interdire de vivre ou faire semblant de vivre, sauf si l'on est un esprit supérieur capable de vivre sans se laisser abattre par le fardeau qu'impose la nécessité de survivre.

L'éloquence, une certaine éloquence, nuit à la profondeur, à la pensée; il est, cela dit, des penseurs qui parviennent à être (malgré eux?) éloquents,  mais même alors, ce n'est pas la profondeur de la pensée qui, chez eux, fascine, c'est plutôt la seule éloquence qui, du coup, n'est que l'éloquence du vide.

On croit que seul ce qui est difficile est grand et cela est très certainement vrai, mais encore faut-il être en mesure de comprendre que ce qu'il y a de plus difficile, c'est encore ce qui se donne pour simple, non parce qu'il se donne pour simple, mais quand (et parce qu') il est réellement simple.