Thursday, October 25, 2012

Il y a des gens qu'on affirmera sans peine intelligents qui, toutefois, ne font guère preuve de noblesse, mais peut-être ne sont-ils pas vraiment intelligents.


La noblesse est sans doute la forme ultime de l'intelligence.
Les voyous, les salopards et les criminels s'indignent de ce que l'on, selon eux, porte atteinte à ce qu'ils ont l'outrecuidance d;appeler leur réputation, comme s'ils savaient quelque réputation à défendre.

Tout ce que j'avance est probablement su de tout le monde, mais toute la question est de savoir de combien cela est vraiment connu.


Aussi longtemps que la démocratie équivaudra au règne de la majorité, elle ne pourra que signifier le triomphe des imbéciles, mais une autre conception de la démocratie est possible.

La démocratie, ce qu'on nomme ainsi, n'est trop souvent, sinon tout le temps, que la consécration des idées reçues et des préjugés, et l'on voudrait que même ceux qui sont intelligents fussent en faveur de la démocratie.

La démocratie n'a, n'aura de sens que si c'est une idée au sens kantien, sinon ce ne sera guère différent de ce qui se colporte sous le terme de démocratie et qui n'est aucunement différent de la négation même du concept de démocratie.


Wednesday, October 24, 2012

Ceux qui sont au pouvoir, qui exercent quelque autorité, sont, tôt ou tard, appelés à ne plus jouir de cette autorité, de ce pouvoir dont  seules leurs fonctions officielles leur permettaient parfois, tout le temps, d'abuser, sauf dans des Etats particulièrement rétrogrades.

Rien n'est aussi scandaleux que le spectacle d'un ignorant doublé d'un imbécile à un poste, si modeste soit-il, d'autorité.

Bien des choses ne devraient pas être, mais si seulement une fraction de ce qui ne devrait pas exister n'existait pas en effet, il n'y aurait de société qui ne serait alors vivable.
L'écriture, en tant qu'exercice d'effacement, témoigne de la nécessité éprouvée pas le sujet écrivant de s'éloigner de tout ce qui salit, de tout ce qui diminue, de se retirer du cours habituel du monde avec toutes ses turpitudes et ses vilenies.

Ceux que l'on oblige à se conformer à la loi, à qui on fait subir le poids, voire l'iniquité de la  loi, bien souvent ne se doutent que ceux-là qui font l'apologie de la loi, qui font, comme on dit, respecter la loi, ne la, eux-mêmes, respectent point.

Le Droit, la Loi, les lois, la justice, avec ou sans majuscule, ne sont guère synonymes, mais il s'en faut pour que les juristes eux-mêmes, les quelques rares exceptions omises, soient en mesure de comprendre cela.






Tuesday, October 23, 2012

Un esprit qui est comme vide, qui ne pense, qui ne même réfléchit, qui n'arrive qu'à radoter, qu'à ressasser, somnambule se nourrissant de stéréotypes, ni vivant, ni mort, ni rien, cela serait risible, si cela n'était laid d'une laideur qui se pourrait à la bassesse comparer morale.

Il n'y a de vraiment beau que ce qui élève, le reste a seulement l'air beau. Mais que dire, que penser de la beauté qui (apparemment?) n'élève pas ? Que c'est une beauté fausse? Que ce n'est pas de la beauté? Peut-être, à moins que ce ne soit sa propre cécité qu'il en faut incriminer, encore qu'il y ait des cas où la beauté, pourtant indéniable, n'élève pas, car n'étant------------ce qui, pour n'être pas si mal, ne saurait suffire,----------qu'agréable.

Monday, October 22, 2012

On ne saura probablement jamais qui, en admettant qu'il y ait eu quelqu'un pour cela, a inventé l'idée de péché, mais ce qui est sûr, c'est que, ce faisant, il a commis un péché absoluement horrible, le seul peut-être qui soit vraiment impardonnable.
Il est des gens aux yeux desquels tous ceux qui ne se mettent pas à plat ventre devant eux sont hautains.
Il est déjà passablement difficile de faire quoi que ce soit pour soi-même et l'on voudrait agir pour les autres, mais c'est peut-être parce qu'on se justement sait incapable de rien entreprendre pour soi, triste alternative s'il en est, vu qu'il est encore plus difficile, les apparences nonobstant, d'apporter quelque chose à autrui, à commencer par cet autrui qu'est soi-même, mais ce ne sera jamais une raison suffisante pour ne rien faire, encore qu'il faille savoir ce qu'il sied de faire.


Friday, October 19, 2012

Il s'éloigne des autres, les tient à distance, et c'est autant parce qu'il se sent différent d'eux que parce qu'il se sait tout à fait comme eux.

Il y a dans la volonté d'être différent la conscience de ne point l'être.

De quelqu'un qui aspire à la noblesse, à l'ennoblissement de soi,  on pourrait, quand on le saurait, penser qu'il ne doit pas être très noble; d'où ce désir qu'il exprime, mais c'est se méprendre, car il faudrait être déjà noble pour pouvoir aspirer à la noblesse.

Distinguer ceux qui entretiennent d'authentiques rêves de noblesse de ceux qui prétendent simplement vouloir être nobles et qui ne cherchent qu'à jouir des plaisirs que pourrait apporter l'anoblissement.

On a peut-être de toujours privilégié l'efficacité aux dépens de l'intelligence, non qu'on méprise l'intelligence, mais-------------pire peut-être!-------------on la tient, alors même qu'on ne cache son admiration, pour superflue.




Thursday, October 18, 2012

On peut très bien commettre les infamies les plus abjectes comme si de rien n'était, mais il n'est peut-être-------peut-être seulement,------------pas donné à tout le monde d'en arriver là.

Qu'on fasse semblant, qu'on feigne de ne pas voir leurs crimes ne leur suffit pas, ils exigent qu'on les en félicite, et pour peu qu'on se mette en tête de les critiquer, de les dénoncer, ils réagissent avec violence et en simulant l'indignation, ce sont les êtres les plus bas que l'on puisse avoir le malheur de croiser.
Il peut certes advenir que des enfants mentent, mais ils ne dissimulent pas, ne se dissimulent pas, et c'est parce qu'ils sont tout simplement en train de se tromper,ne savent qu'ils émettent des contre-vérités.

A certains moments, on croit que les enfants mentent alors qu'ils ne font que jouer, que se livrer aux plaisirs de ce que Caillois  appelle la mimicry.




  Pouvoir se comporter de manière tout à fait ignoble et n'en avoir conscience, il semble que cela ne soit réservé qu'à quelques-uns, qu'à des personnes particulièrement et exceptionnellement abjectes, c'est en tout cas ce que l'on voudrait croire.

L'orgueil peut empêcher quelqu'un d'ouvertement, de publiquement ·reconnaître qu'il s'est trompé, et, dans de tels cas, l'orgueil, qui pourtant n'est pas forcément aux antipodes de la noblesse, constitue la voie qui infailliblement mène non seulement à la sottise, mais même à la bassesse.

Seuls les enfants et ceux, s'il en existe, qui n'ont rien perdu de l'innocence de leur enfance, sont vraiment capables de ne point mentir, les autres soit essayent , avec des suites pas toujours heureuses, de s'abstenir de tout mensonge,soit se contentent de faire semblant, mais, ici et là, en bien des lieux et à tout moment de l'Histoire, il s'est trouvé des gens qui ont même su empêcher les enfants d'être tout simplement des enfants.


Sunday, October 14, 2012

Une oeuvre ne commence à être intéressante que si, à peu près complètement incompréhensible et inaccessible, elle exige du lecteur qu'il se livre à un interminable exercice d'autodépassement, sinon elle risque de n'être pas bonne même pour la poubelle.

Le sort d'une oeuvre dépend bien moins du génie, réel ou supposé, de son auteur, qu'il n'est lié à l'intelligence du lecteur.

On a plus souvent raison de soupçonner de méchantes dispositions chez autrui, que de croire les autres inspirés par de nobles desseins, mais ce n'est point là une raison pour vivre dans un état permanent de méfiance.
C'est le propre d'un être inférieur de n'aspirer qu'à des plaisirs sordides et de se régaler de sensations insignifiantes et fades, alors que la vie à toujours plus et tant à offrir.

Un être inférieur ne passe pas son temps qu'à laisser s'écrouler les heures et à saloper sa vie, il ruine et enlaidit aussi celle des autres; il y a toujours trop d'êtres inférieurs.

Le succès et la célébrité ne sont aucunement des témoignages d'excellence ou de supériorité, mais comment accepter que des gens manifestement nuls et inférieurs puissent y accéder, (au succès et à la célébrité) alors que..............


Thursday, October 11, 2012

Il ne semble pas qu'il soit si difficile de vivre dans la bassesse et l'ignominie, bien des gens (la majorité?) s'en accommodent grâce à la dénégation et à la sublimation.

Monday, October 8, 2012

Quand ce qui est beau n'est pas en même temps grand, on peut craindre que le beau en question, ce qu'on tient pour beau, ne soit même pas beau.

On gaspille plus volontiers son temps qu'on ne dilapide son fric; il y a là quelque chose qui soit n'est pas, comme on dit, normal, soit est extrêmement révélateur de l'être humain en général.

Une société ne saurait être dite civilisée aussi longtemps qu'elle n'est pas exclusivement, ou du moins très majoritairement, composée d'individus supérieurs, et un individu supérieur--------ce peut être n'importe qui à la limite, en tout cas pas forcément ceux que l'on croit d'habitude------------, c'est avant tout quelqu'un qui pense supérieurement.

On n'est jamais assuré de penser supérieurement et c'est là une chance formidable, mais encore faut-il qu'on sache la saisir.

Un être inférieur, il y en a, c'est très souvent quelqu'un qui se croit supérieur.




Sunday, October 7, 2012

On ne se doit point étonner que les imbéciles se croient intelligents et tiennent à ce qu'on les considère comme étant intelligents; après tout, ce sont des imbéciles.

L'intelligence, c'est la faculté, jamais une fois pour toutes acquise et qu'il faut toujours conquérir et reconquérir, d'être attentif, activement attentif à la singularité de tout étant, quel qu'il soit, d'y faire accueil sans se laisser, dans n'importe quel cas, par l'autre envahir, faculté rare, mais que l'on croit répandue, et il suffirait peut-être qu'on la crût un peu moins répandue pour que tout aille presque bien entre les êtres et les choses, et entre les êtres eux-mêmes.

Ni l'instruction, ni l'éducation, ni la culture, considérées  ensemble ou non, ne suffisent à rendre intelligent, elles y peuvent certes contribuer, mais il faut pas trop s'y fier; seule peut-être la fréquentation des grands esprits et des âmes nobles; là encore, cependant.............

Friday, October 5, 2012

Si jamais il advient que tout le monde comprenne qu'il n'y a d'autre urgence que la pensée, on sera alors libéré de la barbarie, mais on peut douter que vienne le jour où ne serait-ce qu'une majorité des êtres humains sera en mesure de soupçonner ce que c'est que penser.
Seule la pensée peut sauver le monde; la plupart du temps, on croit seulement penser et tous nos maux viennnent de là, de cette prétention à la pensée qui n'est que rumination; Martin Heidegger est peut-être le seul à avoir vraiment tenté de penser et, bien évidemment, il n'était, lui qui en savait quelque chose, jamais habité par la certitude de vraiment penser.
Rares sont ceux qui sont capables de traiter avec mépris les injustices et les humiliations dont eux-mêmes sont victimes, mais qui s'indignent de celles subies par les autres.

Quand l'indignation n'est qu'une espèce de réaction nerveuse, ce n'est, même si c'est mieux que rien, mieux que l'absence de toute réaction, presque pas de l'indignation.
On ne s'enflamme que pour des balivernes et, au fond, on ne l'ignore pas; c'est pour cela qu'on s'oblige à croire, qu'on éprouve le besoin de s'obliger à croire qu'on ne s'enthousiasme que pour ce qui est sublime, noble, beau, et que l'on ne s'enivre que sur les hauteurs, cependant qu'on se rassasie de déchets, d'excréments.

Ce sont souvent ceux qui pour les autres n'ont guère de considération qui pour eux-mêmes en réclament.

Bien des gens, probablement la majorité des gens et peut-être même tout le monde, presque tout le monde, ont, pour vivre, besoin de la considération d'autrui, c'est la principale denrée dont ils se nourrissent, dont ils croient se nourrir, vu que la plupart du temps, la considération à laquelle ils ont droit n'est qu'imaginaire, et ils doivent être au fond bien pitoyables, mais (heureusement?) ils n'en savent rien.

On a toujours, même sur l'île déserte où l'on a choisi de retirer tout seul, besoin des autres, mais qu'on ait besoin des autres ne signifie pas qu'on dépende d'eux.



Pour vivre pleinement, pour vivre enfin, il faut d'abord survivre, il faut rester en vie, soigner sa santé, se procurer de l'argent, il faut tant d'autres choses, et quand on passe son temps à survivre, à rester en vie, eh bien on ne vit pas, on ne peut pas vivre, on finit même par oublier de vouloir vivre.
Un jouir peut-être on comprendra pourquoi ceux qui ne savent écrire se piquent de le faire, mais peut-être est-ce justement pour cela qu'ils se mêlent d'écrire.

Wednesday, October 3, 2012

Il y a des jours qui ont l'air de pages qui seraient comme d'avance arrachés du livre de la vie, jours qui, en un sns, le plus profond peut-être, n'ont pas existé, durant lesquels on aura été comme mort, et qu'on puisse accueillir cela avec insouciance et désinvolture, qu'on puisse être incapable de soupçonner ce drame qui , trop souvent, est quotidien, en dit long sur l'état de dégénérescence qu'on aura atteint, à moins que ce ne soit là une preuve de stoïcisme.
 Hormis cette identification primaire qui contribue à la formation du sujet futur à condition qu'il s'en affranchisse, toute identification est essentiellement stérilisante et aliénante, et l'Humanité ne sera certainement plus la même le jour où tout le comprendra pleinement,cela, en admettant que jamais arrive ce jour.