Le racisme n'est peut-être pas la chose du monde la mieux partagée, mais il est certainement ici et là, un peu partout, sinon presque partout, comme poisson dans l'eau.
Les expressions et manifestations du racisme, inséparables de la perception et de la conviction de l'altérité de l'autre, digne, en raison de son altérité, d'un traitement différent, lequel n'est pas toujours forcément injuste et cruel, uniquement parce ne sont retenus, chez lui, que les indices, réels ou imaginaires, d'une différence dont on ne sait si elle séduit plus qu'elle n'inquiète, sont multiples, retorses et contradictoires, au point d'induire en erreur, d'empêcher bien souvent d'identifier le racisme lui-même et d'inciter à en reconnaître les prétendues stigmates là où il est foncièrement absent, car le racisme, ce n'est pas que le refus de l'altérité de l'autre, auquel on rêve parfois de s'identifier, toujours sans succès---d'où la frustration et la haine qui en résultent---, c'est aussi, corrélativement la haine de soi et surtout la haine de ceux qui renvoient à soi l'image tant honnie de soi.
Le racisme n'a rien de naturel: les enfants ne sont pas racistes.
Voir en l'autre, alors qu'on ne le connaît même pas, quelqu'un de laid et de repoussant, quelqu'un qui mérite d'être humilié et tué, non parce qu'il est vraiment laid et repoussant et qu'il mérite d'être humilié et tué, mais parce qu'il est différent, est-ce autre chose que du racisme?
La différence fait-elle peur? Elle en est certainement capable; mais pas toujours. Ce qui est sûr, c'est m'est pas plus, ni moins, inquiétante que l'identité.
Ce qui, à l'instar du racisme par exemple, n'existe pas partout, pourrait bien ne pas exister du tout, mais il en va du racisme comme de toute autre invention: on ne rechigne pas, à l'occasion, à y recourir, pas avant d'avoir trouvé quelque chose qui y ressemble sous réserve que c'en soit une forme améliorée.
Friday, July 8, 2016
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