Wednesday, July 30, 2014

Remettre à plus tard ce qu'on peut faire sur l'instant, sous prétexte qu'on en aura toujours le temps, c'est se montrer extrêmement optimiste, ou désespérément naïf.

Ne pas remettre à plus tard ce dont on n'a pas les moyens sur l'instant, c'est pire que de la folie.

Etre prêt, être toujours prêt pour tout ce qu'on souhaite et contre tout ce qu'on souhaite éviter, il faut pour cela toute une vie, et même toute une vie bien souvent n'y suffit; est-ce pour cela que je passe mon temps à le consumer en trivialités dont je fais semblant de croire qu'elles me sont indispensables?
L'être humain qui aura réalisé tous ses désirs, si tant est qu'un tel être existe, sera très probablement quelqu'un dévoré d'ennui, mais au moins ne sera-t-il pas aussi malheureux que tel autre être qui n'aura exaucé presque aucune de ses ambitions.

Et le riche et le pauvre affirment que l'argent ne fait pas le bonheur, mais l'un réagit par frustration, tandis que l'autre choisit (pour se consoler?) la dénégation.

Remplaçons le mot argent par celui de richesse, et n'ayons l'innocence de croire que la richesse n'est que matérielle: on sera alors convaincu que la richesse n'est pas l'antithèse de ce qu'à tort ou/et à raison on nomme bonheur.

Sunday, July 27, 2014

Rien n'est plus exposé à la saleté, à la pourriture qu'une vie humaine: il faut vivre au loin et refuser certains contacts, tout mettre en oeuvre pour pouvoir vivre au loin et refuser bien des contacts.

Un imbécile, ça a toujours bonne conscience, mais c'est sans doute parce qu'il n'a pas de conscience.

On croit être ce que l'on est, mais on n'est même pas cela; et dire que les autres croient qu'on est ce qu'il semble que l'on soit!

On est véritablement soi-même, c'est-à-dire un être tout nouveau que si l'on est parvenu à éliminer l'autre en soi, mais même là il n'est pas sûr que l'on ne soit que soi-même: l'autre est toujours là qui guette, qui rôde, qui menace.

Ce n'est pas l'autre qui m'empêche d'être librement, c'est moi-même, c'est mon incapacité à me suffisamment de tout et de tous affranchir.

Il y a bien plus de pensées (au sens courant et le plus large possible), de comportements et d'actes ignobles et honteux qu'on ne saurait l'imaginer; on ne l'ignore, mais on feint de n'en rien savoir.

Saturday, July 26, 2014

Un mot, un geste, un rien même, ou encore un silence, en trop ou en moins, de travers, et c'est toute une vie qui s'en trouve salopée: avoir cela toujours à l'esprit.

Le silence n'est jamais signe d'acquiescement, mais il est plus facile, plus tentant aussi, du moins pour certains, de se laisser dire qu'il en est ainsi et d'oublier que l'acquiescement, l'assentiment, l'approbation, sont toujours bruyants, même quand ils sont silencieux.

Chaque minute qui passe est toujours la dernière, et pas seulement potentiellement, on ne le sait pas toujours et, même quand on le sait, on n'en tient pour ainsi dire jamais compte.
Faire en sorte qu'un jour soit comme une éternité, comme l'éternité même, et que jamais l'éternité ne se réduise qu'à une seule journée, cela n'est peut-être pas si difficile qu'on inclinerait à le croire, mais---seulement voilà!---on n'y songe pratiquement jamais.

Il n'y a, à la limite, aucun mal à vouloir que tout vous soit permis, à condition toutefois de reconnaître que ce droit est également celui de tous.

Ne jamais attendre, ne jamais se précipiter, mais être toujours prêt, rien de plus simple peut-être, et certainement rien de plus difficile aussi.

Wednesday, July 16, 2014

Quand l'exercice du pouvoir ne parvient même à éliminer la pauvreté, c'est qu'il est urgent de trancher le cou aux dirigeants; il faudra cependant faire attention: les dirigeants ne sont pas toujours, ne sont peut-être même jamais ceux que l'on croit, même si par dirigeants il faut également entendre les complices, les thuriféraires aussi bien que les laquais au service de ceux qui, invisibles, véritablement tout contrôlent et tous asservissent.

Bien des gouvernants, sinon tous les gouvernants, se plaignent de la difficulté de leur tâche et pourtant ne démissionnent pas; on ne peut qu'en déduire que leur tâche n'est pas aussi difficile qu'ils le prétendent, n'est même pas difficile du tout.

Si les gouvernants ne travaillaient pas à l'enrichissement de certains, d'une minorité, et à leur propre enrichissement, la pauvreté n'existerait pas; mais alors il n'y aurait pas de riches non plus, et ce n'est pas du goût d'un très grand nombre de gens, peut-être même, on le peut craindre, de la majorité.

Monday, July 14, 2014

Il ne faut rien, mais, autant que possible, absolument rien, demander aux autres, car demander quoi que soit à qui que ce soit, c'est toujours courir, s'agît-il de quelque chose de très banal et ordinaire, le risque de lui demander l'impossible, et comment peut-on demander l'impossible à quelqu'un qui est incapable de faire ce qui est trivialement possible déjà.

La vie privée est une invention toute récente et, maintenant encore, la vie privée de toute personne, et pas forcément celle de tout homme public uniquement, est loin d'être entièrement privée, mais ce n'est pas une raison pour s'y intéresser, même si l'on tient pour toujours caduque la distinction entre le public et le privé, non pas tant parce qu'il faudrait protéger ce que l'on continue d'appeler le privé, que parce que cela ne saurait rien présenter d'intéressant.

Il est vulgaire de parler de soi; c'est comme si l'on se, même dans le meilleur des cas, livrait à un acte de strip-tease sur la place publique, mais il y a bien plus vulgaire que le fait de parler, d'écrire de soi, de s'offrir en spectacle, il y a l'intérêt pour toute action au moyen de laquelle les autres parlent d'eux-mêmes et proposent le spectacle de leur individualité qui ne peut qu'être ridicule et insignifiante: tout cela relève véritablement de la pure pornographie.

Ecrire n'égale pas forcément publier et pourtant il y a des gens qui croient que publier, c'est écrire.

Toute vérité, une fois révélée, devient évidente, et on a alors la simplicité de croire qu'elle a toujours été évidente, cependant que l'on oublie déjà en quoi elle consiste.

A force d'être exposé à des foutaises, on finit par y céder et s'en éprendre, ou, bien plus rarement, par s'en lasser.

L'écriture linéaire n'existe pas, il suffit d'un peu d'oreille pour en être convaincu et se rappeler que ce n'est qu'une invention pour faciliter la lecture qu'elle ainsi, souvent, presque tout le temps, dénature l'exercice.

Si c'est parce que son père à soi a été un salaud, qu'on s'est refusé à en être un,  il serait peut-être juste de conclure que son père a malgré tout fait quelque chose de bon.

Ceux qui croient que la vie s'arrête à la mort, avec la mort, ne se trompent pas plus, ni moins, que ceux qui espèrent qu'il y a une vie après la mort.

On eût pu penser qu'il doit être bien difficile d'être satisfait de son travail, de son oeuvre, qu'on soit écrivant ou écrivain, peintre en bâtiment ou peintre de tableaux qu'elle soit,  mais c'est oublier l'existence des nigauds.

Ce n'est pas simplement par lâcheté que bien des gens ne se donnent pas la mort, c'est plutôt par irrespect de soi.

Ce sont surtout ceux qui sont dignes de mépris qui tiennent à ce qu'on les respecte, car ils n'ignorent qu'au fond personne, ceux qui leur ressemblent peut-être exceptés, n'a de respect pour eux.

Ceux qui sont puissants, riches et célèbres, mais sans être, comme c'est souvent le cas, nobles,  doivent se dire, d'autant plus qu'ils ne s'imaginent pas être de véritables salopards, qu'on les respecte et admire, et ils se trompent, car on fait seulement semblant de les admirer et respecter.



















Les bienfaits que l'Humanité lui doit sont innombrables et on en conclut qu'il doit beaucoup aimer les autres, mais cela, qui eût pu être vrai dans bien des cas, est, chez lui, expression de mépris.

Il insulte, il vole, il viole, il tue, et il s'indigne de ce qu'on ose le critiquer, mais il n'y a pas de quoi s'en étonner; c'est, comme il ne cesse de le rappeler, son métier: il est flic et il y a des juges et des ministres pour le défendre et le protéger, il y en a en tout cas suffisamment pour qu'il se sente inattaquable.

Le beau est d'ordre culturel, c'est pour cela qu'il est impossible à l'être humain de proposer une définition universelle du beau, mais il y a heureusement les mathématiques et il est peut-être permis d'espérer, même s'il faudrasans doute attendre encore quelques siècles au moins.

Toute nouvelle invention, toute nouvelle découverte sont des rappels cruels de l'effrayante étendue des insuffisances de l'esprit humain. Quoi! Il aura fallu tout ce temps, il aura des millénaires pour qu'on réalise enfin telle invention et fasse telle découverte! Il n'y a vraiment pas de quoi se vanter, même si chaque invention et chaque découverte sont en même temps le témoignage de l'ingéniosité dont sont capables certains hommes.

 Les gens médiocres ne croient pas à l'existence de génies, n'y accordent la moindre attention, parce qu'ils sont médiocres, et cela est étonnant, vu qu'ils devraient, pour cette même raison, être les premiers à être convaincus qu'il existe des génies.

C'est fou le temps qu'on peut passer à ne rien faire, à se livrer à de fort triviales occupations et à se soumettre à de ridicules obligations; il faut croire que le désir de vivre pleinement et authentiquement n'est pas une priorité pour l'être humain, pas encore.

Faire de l'activité la plus simple qui soit un acte intense, profond, voire un acte de génie, cela est possible et n'est même point infréquent, mais on est trop bouché pour s'en même apercevoir.






On se lasse de tout, sauf de la lassitude.

Le fait qu'il soit si peu autonome est pour l'être humain un, comme disait quelqu'un que tout le monde connaît, bien pesant fardeau, mais en même temps une chance incroyable.

C'est quand on veut faire étalage de son intelligence et de sa culture et quand on cherche à intéresser les autres que l'on, bien souvent, révèle à quel point on est con, ignare et chiant.


L'être humain est en mesure de s'habituer à tout, à n'importe quoi, et non sans finir par y prendre plaisir, ou non sans y trouver son confort personnel, et ce à quoi il s'habitue le mieux, le plus longtemps, c'est encore, semble-t-il, la mort.

On veut la santé et la richesse pour jouir de la vie, pour se ruiner la santé donc et dilapider sa fortune.

C'est parce qu'ils ne sont jamais convaincus d'avoir suffisamment ou réellement vécu que d'aucuns souhaitent prolonger le plus possible leur existence, cependant que d'autres y veulent, pour les mêmes raisons, mettre un terme.

Sunday, July 13, 2014

Qui pourrait, étant un imbécile, avouer en toute sincérité en être un?

Ce qu'on appelle humour n'est bien souvent que de la vulgarité, mais on feint de n'en rien savoir, ce qu'on ne ferait pas, si on avait en horreur tout ce qui est vulgaire.

Avoir besoin des autres, dépendre d'eux, c'est laid; il y a cependant pire, il y a la chosification, l'exploitation et la domination des autres, et de cela seul l'être humain est capable.

Ce qui plaît, ce qui procure du plaisir, est tenu pour beau même quand ça ne l'est pas, mais que vienne à s'évanouir le plaisir que l'on éprouve, éprouvait, et la beauté de se  aussitôt faner et de mourir.

La beauté est la conséquence d'une rencontre entre un objet, quel qu'il soit, et l'excitation nerveuse qu'il peut susciter chez le sujet  qui l'appréhende., pourvu qu'il en soit capable.

Le sujet humain se, sauf exception, nourrit moins de ce qui est beau que de ce qui est utile et de ce qui est agréable; d'où cette fâcheuse tendance chez lui de juger beau ce qui n'est qu'utile et agréable.


Saturday, July 12, 2014

Les salauds sont peut-être plus laids et répugnants quand ils sont beaux, comme si c'était leur beauté qui les rendait laids, mais ce n'est qu'une impression qui, de surcroît, est erronée, car la beauté ne rend pas plus laid que la laideur ne rend beau: au fond, c'est la seule malveillance, c'est ce que j'ai ailleurs appelé la mauvaiseté, et dont les formes sont multiples, qui véritablement enlaidit.

Il y a des hommes et des femmes dont il est impossible, même en exagérant, de penser qu'ils sont beaux, mais qui, grâce à leur comportement, à leur seule attitude parfois,ne laissent pas de convaincre de leur incroyable beauté.

Etre capable de transformer, de rendre beau ce qui ne l'est pas, ce qui n'est même pas laid, il faut on ne sait quoi pour cela, et pourtant il y a des êtres humains qui le peuvent.


On s'en prend toujours à quelqu'un qui, en fait et malgré toute apparence contraire, est sans défense, à un enfant; c'est là une des très grandes leçons que Freud nous a léguées, mais la plupart des gens ne sont que des analphabètes et des barbares qui, quand bien même ils sauraient lire (au sens courant), sont incapables de rien comprendre aux travaux du père de la psychanalyse, et le pire, c'est qu'ils s'imaginent avoir compris et, même, dépassé ses découvertes, alors que l'on commence tout juste à en apprécier la portée.

Ceux qui n'ont pas conscience de leur infériorité ne sauront probablement jamais à quel point ils sont inférieurs, d'autant plus qu'ils n'ont pas conscience de n'avoir pas conscience de cette infériorité.

Bien des élèves se croient supérieurs à leurs maîtres et il faut reconnaître que bien souvent ils n'ont pas tort.




Un jeune con qui se croit savant est puéril et excusable, mais que dire d'un vieux con qui est convaincu d'être omniscient?

Avec l'âge, on devient sage; c'est ce que l'on voudrait croire, peut-être parce qu'om est convaincu qu'avec l'âge, on devient en fait bien plus con encore.

Il est rare qu'on veuille bien accepter que l'on a vieilli, même quand c'est aux yeux de tous une évidence, voilà qui rappelle que la plupart d'entre nous ne sont que es demeurés.
L'animal s'efforce tant bien que mal d'éviter, de contourner et même (peut-être) de surmonter tout problème, tout obstacle, cependant que l'être humain passe son temps à se créer des difficultés, à s'inventer des tourments; est-ce pour cela que l'être humain se croit supérieur aux animaux?

Qu'il y ait de l'animal en l'être humain ne semble, au vu des résultats que proposent les recherches dans le domaine des sciences, faire de doute: la question se pose, par conséquent, de savoir dans quelle mesure le sujet humain ne doit pas à l'animal en lui de n'être pas plus monstrueux qu'il ne l'est.

Ne pas se laisser salir par les autres, tel est le premier et, peut-être même, le seul devoir de tout être humain, mais seul le surhomme (au sens nietzschéen) en est probablement capable.




Si les hommes politiques, quels qu'ils soient, attachaient réellement de l'importance à la justice et qu'ils eussent le souci du bien public, ils n'éprouveraient le besoin de le rappeler de manière aussi compulsive et, pourrait-on ajouter, pathologique.

Le gouvernement, ce n'est jamais le peuple, mais il faut bien que les gouvernants fassent croire au peuple que c'est lui qui gouverne, vu que sinon ils ne pourront l'exploiter.

La justice? Mais Dieu lui-même est incapable d'en assurer le triomphe, et vous voudriez que des putains d'êtres humains en fussent capables! Allons, soyons dérieux!

Friday, July 11, 2014

Qu'est-ce que la vengeance si ce n'est un désir de justice? Il est très possible que la volonté de vengeance ne soit pas la meilleure expression possible du désir de justice, ne soit pas quelque chose de noble, mais peut-on pour autant la condamner?

La justice n'est pas la vengeance; heureusement.........ou malheureusement.

La vengeance est un devoir moral dans la mesure où, et uniquement dans cette mesure-là, elle peut dissuader ceux qui inclinent à abuser de la force

Quel merveilleux spectacle que celui d'un salaud subissant de cruelles injustices, se faisant férocement punir pour des crimes dont il n'est pas responsable! Ce n'est pas faire preuve de grandeur d'âme que de s'en réjouir, mais qu'est-ce que ça peut faire chaud au coeur?

Dans ls défaite et la honte, dans l'instant où il se fait lyncher par tous ceux à qui il a nui et où il se trouve abandonné par ses anciens complices, le salaud le plus arrogant lui-même, désormais méconnaissable tant il paraît soudain humble, se mue en victime, voire en martyr, et finit même par s'attirer une sympathie, une compassion que l'on pourrait juger  injustes, ou du moins injustifiées, tant il semble évident qu'il n'y, sous aucun prétexte, pour aucune raison, devrait avoir droit, et cela nous rappelle que l'injustice ne consiste pas seulement et simplement à opprimer l'innocent, mais peut-être bien plus encore à se prendre d'affection pour le voyou, le bandit.

Un justicier peut très bien être considéré comme étant un bandit, surtout là où ce sont les bandits qui passent pour des justiciers.

Le silence de la personne injustement accusée, torturée, condamnée,  résonne bien plus solennement que le grondement du tonnerre lui-même, mais seules certaines personnes sont capables de l'entendre.



Il peut, dans bien des pays, être dangereux de croire que les policiers sont là pour aider les gens et on se demande s'il n'en sera pas bientôt ainsi dans tout pays.

Ceux qui sont d'avis qu'il n'y a aucune différence entre les criminels et les chefs d'Etat se trompent, quoique pas forcément au sens où on l'entendrait.

Les voyous se ressemblent, ils ne sont, même dans la sphère d'activités qui est la leur, capables de la moindre originalité; ils parlent tous spontanément le même langage avant même de s'être rencontrés.
Ce n'est pas avec le temps que tout fout le camp, c'est plutôt avec la perte de temps, avec le temps passé à ne rien faire, avec le temps dilapidé en foutaises.

On perd son temps sans y être obligé et sans même y prendre plaisir, mais on ne continue pas moins à le perdre; il y a là quelque chose de bizarre.

Ce qui manque à l'être humain, c'est le temps de vivre, car la plupart du temps, son temps à lui, c'est du temps volé, c'est du temps que lui volent toutes sortes d'obligations, de conneries, de fantasmes et même de besoins dont la plupart, sinon tous, se spécifient d'être absolument vains, dérisoires et ridicules.

Thursday, July 10, 2014

On ne voit les choses telles qu'elles sont qu'en leur absence, longtemps après leur disparition, et même alors on ne les voit pas toujours.

On critique aujourd'hui ce que demain on comprendra mais sans cesser de le critiquer aussi longtemps qu'on n'est pas soi-même l'objet de cette critique.

Parce qu'il est riche, il croit que la pauvreté n'existe pas et ignore que sa richesse il la doit à la misère des autres.


Comment sied-il d'appeler quelqu'un qui vole, viole, fait souffrir et exploite les autres, les tue, et les en blâme, tout en se vantant de ses actes?  Un être honorable?

Ce n'est pas la pauvreté qui engendre la corruption et incite au vol, au pillage, mais la cupidité, et si on ne cesse de souligner le rôle de la pauvreté en tant que mère de la corruption, c'est uniquement pour essayer de faire oublier que les vrais corrompus sont les riches et les puissants.

Dans les temps anciens, le droit, c'était la force et la force le droit, mais ça n'a pas, quoi qu'on dise, vraiment changé maintenant; c'est très certainement pour cela qu'on feint de vouloir dissocier la force du droit.

Les criminels ne se cachent pas tous; il y en a d'entre eux qui sont acclamés dès qu'ils apparaissent en public.

On ne peut réclamer que confiance soit faite qu'à ceux qui n'en sont pas dignes, on n'a pas à le faire pour toute personne qui en est réellement digne.

Un con n'est pas forcément un salaud, mais un salaud, fût-il, par ailleurs, indéniablement rusé, voire intelligent, est nécessairement un con, quoique différemment; fort différemment.

Wednesday, July 9, 2014

Pour vivre, pour vivre pleinement, il faut d'abord survivre, et pour  survivre, pour pouvoir survivre, la ruse et la force sont plus utiles que l'intelligence et la vertu, tout se passant comme s'il fallait que le sujet humain se tuât d'abord, se tuât longuement, pour pouvoir éventuellement vivre.

Il y a des sujets à propos desquels on ne peut, du moins pour l'heure, que formuler des opinions, émettre des suppositions, et il faut laisser aux seuls imbéciles le luxe d'en parler, cependant qu'on s'efforce d'y voir clair.

Il ne faut pas discuter avec les imbéciles et les voyous, il ne faut même leur adresser la parole ou les écouter: il les (les imbéciles et les voyous, non les personnes auxquelles ils se sont substitués) faut tout simplement éliminer.




Tuesday, July 8, 2014

Jeune, on dramatise; avec l'âge, on, à condition d'avoir grandi, parfois minimise, mais, au fond, c'est la même chose et rien n'a vraiment changé.

Le souci de se protéger, souci bien réel et parfaitement inattaquable, conduit à bien des inconséquences, surtout quand il incite, dans un dessein de protection personnelle, à se mettre en avant, à se découvrir donc, à s'exposer.

C'est parce qu'il se sent vulnérable, et que, le plus souvent, il l'est en fait, que l'être humain accroit, ne sachant comment la surmonter,  l'état de vulnérabilité qui le caractérise.


Ce n'est pas la page sur laquelle écrit l'écrivain qui est seule blanche; blanche l'est aussi d'une certaine manière la page que lit le lecteur dont l'opération consiste à effacer la page qui lui est offerte pour écrire à nouveau le même texte que celui qu'il vient d'effacer , mais différemment, faute de quoi il n'y a pas, à proprement de lecture.

La lecture qui, d'un texte en apparence achevé, mais  en fait seulement interrompu, comme c'est le cas pour tout texte, comme c'est en tout cas la vocation de tout texte, produit, répétant  le texte lu qu'elle a l'air de tout juste, de simplement  effleurer, une oeuvre radicalement neuve, nonobstant l'indéniable parenté qui la lie à celle dont elle est issue, vu qu'en réécrivant, elle écrit le texte dont on peut alors sans exagération avancer qu'il naît une seconde fois, quand il ne faudrait affirmer qu'il est le fruit de la seule lecture.

Les êtres humains seraient bien différents, si, conscients de leur incapacité à lire ou de leur aversion quant à ce qu'impose un tel exercice, ils consentaient à apprendre à lire, mais il faut pour cela une extrême modestie dont seuls très peu semblent capables.






Certains risques doivent être évités et peut-être en faut-il dire autant de tout risque, même si cela signifie nécessairement qu'on laisse passer des chances, des occasions fabuleuses.

Il ne faut pas regretter, même s'il ne faut pas s'en réjouir, de n'avoir pas fait, de n'avoir pu faire ce qu'on désirait faire, car on finit très souvent, sinon toujours, par comprendre que l'on croyait seulement désirer faire ce que l'on voulait faire.

Il ne faut pas, à moins d'être sûr de pouvoir être un dieu, songer à avoir des enfants.
Il travaille pour, dit-il, se faire de l'argent, mais-------le saura-t-il jamais?--------ce n'est pas en travaillant qu'on se fait de l'argent; non que cela n'arrive jamais, mais alors c'est tellement exceptionnel que toutes sortes d'idées ne manquent de venir à l'esprit; non, en général, ce n'est pas entravaillant, ce n'est pas en travaillant soi-même qu'on devient riche; c'est plutôt en faisant travailler les autres, et encore....

On est responsable non seulement de ce qui nous arrive, mais même de ce qui, bien que souhaité, ne nous arrive pas, et cela est affreusement difficile à accepter.

Pire que le salopard qui ignore en être un est celui qui sait très bien qu'il est un méprisable salaud, mais fait semblant de n'en rien savoir.


Monday, July 7, 2014

Le lecteur, personnage fort rare il est vrai, est le seul à pouvoir de toute configuration, fût-elle, avant même tout contact, en constante évolution selon un mouvement de dispersion qui en interdit l'immobilisation, fût-elle toujours en voie de recomposition, suggérer une appréciation qui la laisse intacte, tout en en bouleversant le semblant d'équilibre imaginé par la fiction dont il, le semblant d'équilibre, émane, de sorte que la paix et l'harmonie soient, sur la Terre des hommes, possibles,mais le lecteur est un personnage fort rare et c'est tout l'univers qui s'en trouve menacé quant à son existence même, ce dont ne s'aperçoivent les autres, ceux qui, assurés de lire,promeuvent le règne du préjugé et consolident la suprématie de l'idéologie, car ne sachant pas qu'ils ne savent pas lire.

Lire, ça ne s'enseigne pas vraiment; sans doute faut-il une forme d'enseignement avant que le sujet ne soit vraim,ent en mesure de lire, mais lire, ça s'apprend bien plus que ça ne s'enseigne, ou plutôt  ça ne cesse de s'apprendre.

Il y a ceux qui ne savent pas lire, mais qui n'en savent rien; il y a ceux qui savent qu'ils ne savent pas lire qui, eux, ne font rien, cependant que d'autres qui, comme eux, savent qu'ils ne savent pas lire, font tout pour pouvoir lire, et il y a enfin, heureusement, ceux qui croient ne pas savoir lire, qui ne savent pas lire même, du moins au sens courant du terme, mais qui, eux savent lire.

On peut très bien soutenir qu'il ne faut aucun mal des morts dire; aucun mal, donc aucun bien non plus, sauf, bien sûr si l'on sait ce que c'est qu'un mort, si l'on est en mesure de dire, sans ambiguiïté possible, qui meurt quand meurt quelqu'un.

La vie d'un être humain après sa mort est toujours bien plus longue que sa vie avant qu'il ne meure; il n'en va que très rarement ainsi des animaux, et peut-être jamais des autres étants, quels qu'ils soient, mais de cela il est impossible de rien savoir.

Un texte -----------littéraire, musical, pictural, etc. -------est mauvais quand le lecteur, quand celui qui sait lire (et ils ne sont assurément pas nombreux ceux qui savent lire) est en mesure de le juger mal écrit, mais cela ne veut (bizarrement?)pas dire que tout texte bien écrit, que tout texte que le lecteur, et pas n'importe quel analphabète, peut juger bien écrit, soit bon.







Sunday, July 6, 2014

Un penseur ne s'attendra à être rapidement compris du plus grand nombre que si ce n'est pas un penseur.

La richesse matérielle n'a parfois la moindre importance pour ceux qui sont déjà immensément riches, toujours aux yeux de ceux qui n'en ont besoin, qui n'en ont que faire.

Ceux qui doutent d'être intelligents, vertueux, ou encore riches, risquent bien moins de se tromper que ceux qui sont convaincus-------il y en a---------d'être des foudres d'intelligence, assurés d'être des parangons de vertu, ou encore persuadés de posséder une fortune au moins égale à celle de Crésus.
Un génie, un révolutionnaire, un fou peut difficilement s'accommoder des préjugés, de tous les préjugés; les autres, les gens bien, les cons n'ont sur ce plan aucun problème.

La misère d'autrui est un fardeau que l'on supporte d'autant plus allégrement qu'elle peut permettre de se donner bonne conscience.

Ce ne sont que ceux qui ont tort, qui se trompent, qui veulent avoir raison, et c'est là un phénomène tout à fait banal auquel on ne peut que s'attendre.

Les propos et les actes, fussent-ils admirables, d'un nigaud convaincront toujours moins que les balivernes qu'il peut arriver à quelqu'un d'intelligent, et bien plus encore peut-être à quelqu'un qui n'a que la réputation d'être intelligent, de balancer.

Le génie, c'est une longue patience, comme on pu le dire à juste titre, et d'aucuns en ont conclu que, pourvu que l'on soit patient pendant assez longtemps, pendant très longtemps de préférence, on ne peut que se transformer en génie.

Peu de gens sont disposés à avouer s'être trompés, quand ceux qu'ils avaient pris pour des individus exceptionnellement intelligents se révèlent n'être que de simples rigolos.



Ce n'est qu'après coup qu'on se rend compte qu'on a été ridicule, si jamais on s'en rend effectivement compte.

Quoi de plus triste qu'une vie vide, désespérément vide!

Un homme vertueux regrettera de s'être mal conduit; un salaud s'en vantera et un imbécile n'en sera même pas conscient: lui au moins ne s'en vante pas, tandis que celui qui s'en vante avoue, à sa manière, n'être pas, lui non plus, conscient de s'être mal comporté.


Bizarre, vraiment bizarre ce personnage qui a peur de mourir, qui ne veut pas mourir et s'accroche à la vie, mais qui passe son temps à ne pas pleinement vivre sa vie, à mourir d'une certaine façon!

Pourquoi toujours réclamer plus de temps, si c'est pour n'en rien faire de bon, ni même d'agréable?

 Bien qu'il affirme qu'il n'y a aucune dignité  à ne point vivre libre, il n'arrête de se toujours forger de nouvelles chaînes; mais peut-être n'attache-t-il aucune importance à la dignité.






Thursday, July 3, 2014

On ne peut pas oublier le passé, car il n'est pas encore là, ni prévoir l'avenir qui, étant toujours à venir, ne vient jamais: il ne nous reste que l'instant présent qui n'est jamais présent.

Avec le temps, c'est le temps qui s'en va, il n'y a pas, il n'y a plus de temps, et pourtant on ne cesse de renvoyer à demain, à plus tard, ce qu'apparemment on brûle de faire.

Faute de pouvoir se recréer, se créer soi-même sur les décombres de son être antérieur, on crée (à titre de compensation?) divers objets, et on a même l'innocence de croire que l'on réussit sa vie ainsi.

Wednesday, July 2, 2014

Il tient à ce qu'on voie bien qu'il est riche, souci qui ne lui viendrait pas une seconde à l'esprit, si riche il l'était vraiment.

Là où les gouvernants, les rois et les princes ne savent pas que leur rôle, c'est de servir, d'être des serviteurs, il y a fort à parier que ce sont des serviteurs, des individus à l'âme servile qui règnent et font semblant de gouverner.


Se vanter de ses turpitudes et en exhiber les fruits, il est réconfortant de savoir que pas tout le monde en est capable.

On peut difficilement, à moins d'être un parfait demeuré, être content de soi, mais comment expliquer alors que tant de gens aient l'air si contents d'eux-mêmes, quand ils n'en veulent donner l'impression?

Un filou est capable de prodiges pour faire croire qu'il est quelqu'un d'honnête, d'alleurs c'est bien souvent à cela qu'on le reconnaît pour ce qu'il est.

On condamne la puérilité, réelle ou non, des jeunes, jamais celle des adultes et des vieux cons.
A la différence de l'animal, qui est essentiellement, sinon uniquement, un être biologique, l'individu humain est principalement un être culturel et, donc, social: on se peut demander si c'est vraiment là une chance plutôt qu'un désavantage.

On naît forcément dans une culture, mais on ne vit pas au sein de cette culture-là, quelles qu'en soient les vertus qui y seraient inhérentes et celles qu'elle aura, pour diverses raisons, notamment politiques et historiques, acquises: on y tout au plus somnambulise ou agonise.

Il faut la culture, il faut le passé, mais à condition qu'on s'en débarrasse, car c'est, pour peu qu'on veuille être libre,  une tâche absolument indispensable, quoique impossible et, donc, d'autant plus indispensable, surtout que toute une vie, quand on y songerait, n'y suffirait: il faudrait, par conséquent, qu'on s'y attelât de toute urgence; or c'est une option inverse que le plus souvent on incline à privilégier, sans doute parce que la plupart des hommes la plupart du temps n'atttachent guère d'importance à la liberté et ils y attachent d'autant moins d'importance qu'ils n'ont pas conscience de n'y attacher aucune importance.
L'individu qui n'éprouve aucune difficulté à supporter sa propre compagnie est bien plus heureux qu'il ne le saurait deviner.

C'est, entre autres raisons, parce qu'on a mal en sa propre compagnie qu'on recherche celle des autres.

Toute compagnie lui est pénible: celle des autres, mais peut-être bien plus encore, la sienne propre, car il n'ignore qu'il n'est jamais seul quand il se retrouve, comme on croit pouvoir le dire, tout seul.

Tuesday, July 1, 2014

Plutôt que de vivre parmi les êtres humains, il est certainement préférable de mourir et c'est ce que font ceux qui vivent éloignés d'eux, qui, afin de vivre, meurent aux yeux du monde.

Rien n'est plus dangereux et pernicieux qu'un engagement inconsidéré.

L'ignorance et la sottise sont de redoutables fléaux, mais elles sont moins à craindre pour peu qu'on soit en mesure de n'ignorer l'étendue de sa propre ignorance et de son inénarrable sottise à soi.

 


Qu'un homme intelligent puisse ne pas convaincre d'être intelligent n'a rien de surprenant; ce qui est à proprement parler stupéfiant, c'est que de véritables connards puissent passer pour des êtres de génie.

Il est très probable que tout le monde se croie intelligent, sauf, bien entendu, ceux qui le sont réellement.

On serait parfois, à considérer l'attitude qu'ont les gens, et non des moindres, face au pouvoir, tenté de se demander si le pouvoir n'est pas une forme d'intelligence, à moins de se rappeler que le pouvoir est capable de rendre stupidesceux qui s'y soumettent, fussent-ils par ailleurs d'une intelligence absolument redoutable.

On accepte plus volontiers les inepties de quelqu'un d'illustre qu'on ne prête attention aux traits de génie d'un inconnu.

En guise d'apologie de leur inaction, de leur inactivité, bien des hommes invoquent la paresse ou le fardeau des circonstances, mais ils ne sont pas que paresseux, ni ne se contentent-ils, par faiblesse ou lâcheté, de céder à pression du quotidien: ce sont en vérité des minables.


 La Raison, la Justice et la Vertu ne sont qu'exceptionnellement des passions humaines: ce sont des hommes d'exception qui en souffrent, tandis que les autres n'en souffrent que par exception.