Thursday, November 12, 2015

On voudrait que le penseur s'exprimât dans un langage simple, à la portée de tous; le pauvre a déjà assez de mal à voir clair dans ce à quoi il n'est pas sûr de comprendre grand-chose et dont le langage lui échappe, et l'on voudrait qu'il fasse simple, comme si cela ne dépendait que de lui.

La deuxième moitié du vingtième siècle a été la scène d'un phénomène absolument incroyable: la revendication fière et arrogante de l'ignorance. Avant, on se livrait à des efforts héroïques pour dissimuler son ignorance, mais depuis c'est tout juste si l'ignorance n'est pas devenue un gage de science et d'intelligence. Désormais, le succès ne peut qu'être le fruit de l'échec.

On pourrait penser qu'il est moins difficile, quand on est riche et puissant, d'être noble et vertueux; tel DEVRAIT en effet être le cas.

La photographie ne reproduit pas tant l'objet photographié qu'elle ne, le transformant moyennant un certain jeu d'angle, d'ombre et de lumière, qui échappe au contrôle du photographe lui-même, le produit, l'ayant recréé.

Qu'est-ce que penser? Il s'agit peut-être de faire en sorte  que l'on trouve le langage, la syntaxe qui correspondent au langage et à la syntaxe  de ce en vue de quoi on s'efforce de penser.

Pour penser, il faut en venir à abolir jusqu'au murmure du langage au fond de soi; et dans le silence, sans cesse interrompu et toujours à retrouver, qui alors s'ensuit, point enfin, parfois, la possibilité de penser.











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