Saturday, April 23, 2016

Il faut de soi n'avoir aucune considération, ou alors être quelqu'un de superlativement supérieur, pour consentir à exécuter des tâches ou tout simplement à commettre des actions, en apparence banales, courantes, ordinaires, mais toujours honteuses, humiliantes, infamantes.

C'est de leur propre gré, sans que soit nécessaire la pression de quelque contrainte extérieure, et avec un enthousiasme que rien ne saurait contenir, ni personne tempérer, que d'aucuns se livrent à des actions absolument dégueulasses (sic) et, parfois, sans même y prendre plaisir.

La volonté mimétique, que l'on inclinerait à tenir pour naturelle chez l'homme, est cause de bien des malheurs; il ne s'agit pourtant d'une fatalité, quand bien même le refus de tout mimétisme témoignerait d'un certain rapport au mimétisme.

Jusqu'à un certain âge, jusqu'à un certain état de dépendance plutôt, qui jusqu'à un certain âge se peut concevoir, mais point au-delà, le mimétisme, le comportement mimétique méritent bien d'être traités avec quelque indulgence, mais on s'interdira, sans perdre son temps à les fustiger, toute mansuétude à l'endroit de ceux dont la seule ambition, c'est d'êtres des perroquets et des singes.

Jeune, on est tout fier d'être comparé à tel grand peintre, pour ceci que son oeuvre à soi a, aurait, de toute évidence, été influencée par la sienne; avec le temps, on, à moins qu'on ne soit d'une stupéfiante médiocrité, s'efforce, sans nier ce que l'on a pu devoir à tel ou tel peintre, d'en effacer tout ce qui pourrait rappeler dans son oeuvre à soi quelque présence étrangère.

En lisant Joyce ou Sollers, on ne peut s'empêcher de trouver que ce sont avant tout des musiciens; des musiciens bien plus brillants que bon nombre de ceux qui se piquent de faire de la musique. Le vrai musicien n'est pas toujours celui que l'on croit et plus d'un musicien authentique ne s'est jamais trouvé à proximité d'un instrument de musique.


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