Quiconque songe à avoir des enfants promet, sans le savoir dans presque tous les cas, mais ne le promet pas moins toutefois, d'être un être parfait, mais le problème ,cependant, n'est pas qu'il soit impossible d'atteindre à la perfection, vu que la vie de bien des gens atteste que la perfection , qu'une vie parfaite, que l'on distinguera d'une vie dont on s'estime satisfait ou non, est bel et bien de ce monde, d'une perfection qui,le plus souvent, se limite à ce qu'on appelle un domaine ,mais qui peut très bien s'étendre à l'existence tout entière d'une personne, comme en témoigne une Simone Weil, peut-être également Louise Michel,le problème , c'est que même quand on est parfait, qu'on a atteint à la perfection et qu'on s'efforce de s'acharner dans cette voie, on risque fort de ne point passer pour parfait aux yeux de ses enfants à qui on impose, de ce fait, de monstrueux, et injustes travaux de sublimation et de dénégation , et cela devrait au moins faire réfléchir, mais encore faut-il qu'on en soit capable et tout semble ,au niveau de l'organisation de la vie sollective, que l'on dit rituellement sociale,conçu pour interdire que l'on puisse réfléchir,et le pire, ce n'est pas qu'il en soit ainsi ,mais que l'on accepte qu'il en soit ainsi, même si après tout,il est bien vrai, indéniablement vrai que la perfection, la volonté de perfection déjà,qui est conscience de cette imperfection de soi dont la plupart de ces étranges bipèdes que nous sommes rechignent à admettre,est chose difficile ,à moins que l'animal humain n'ait point pour vocation la vertu,mais la politique.