Saturday, December 19, 2015

Au commencement il faut croire que cela avait toujours déjà commencé, car comment commencer, si ça n'a pas déjà commencé, permettant ainsi divers commencements empiriques ou secondaires.

Pour commencer, pour vraiment commencer, il faudrait d'abord tout annuler, voire tout exterminer, et peut-être également se donner la mort (mais quand? comment?); alors peut-être pourra-t-on véritablement procéder à une réelle inauguration.

Le commencement, c'est ce dont l'être humain est radicalement incapable; il faudrait pour cela être un dieu, un poète.

L'être humain, se fiant au témoignage de la tradition, se croit constamment tenu d'offrir des représentations du moment initial, et le résultat, même quand il est grandiose et sublime, ne laisse pas d'être au moins un peu ridicule.

Ce n'est que l'humaine cécité qui fait croire que l'un précède le multiple, le simple le complexe, l'inorganique l'organique, mais pas la matière l'esprit ou la fome, ni la mort la vie.

A ceux qui affirment que c'est Dieu qui a créé le monde, il faudrait rappeler qu'il n'est pas sûr que le monde ait été créé.

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