Sunday, May 1, 2016

Dépasser, tuer l'être humain en soi, mais sans régresser ni digresser dans le sens de l'inhumain, dans le sens de la dureté: telle est la tâche qui attend tout vivant humain et dont très peu, en admettant qu'il y en ait, sont capables.

Un jour peut-être, les êtres humains auront honte de leur condition d'être humain et ce sera probablement alors le signal du début de la plus grande révolution de tous les temps, de cette révolution dont seuls les penseurs et les artistes auront jusque-là su concevoir le projet désormais accessible aux autres pour s'être, grâce à l'oeuvre des penseurs et des artistes justement, transformés en prenant conscience de la honte de leur condition.

La société, la société moderne surtout, mais non moins peut-être toute société, fait obstacle à toute forme de vie communautaire, voire, encore qu'il ne soit guère assuré que la famille, quelle qu'en soit la réalité empirique ou conceptuelle, précède l'avènement de la communauté, à toute vie familiale; les premiers hommes étaient, semble-t-il, différents, car eux vivaient en communauté.

Une bonne action, est, étant donné qu'elle transforme le bénéficiaire en débiteur et le contraint à de l'ingratitude, sans qu'on s'en doute, une bien mauvaise et vilaine action, sauf peut-être entre parents et enfants, entre frères et soeurs, et entre ceux que l'amour unit.

Pour les êtres humains en général, une chose est fondamentalement bonne ou mauvaise: ils sont incapables de transcender cette opposition ou cette dialectique entre le bien et le mal; ce sont des dégénérés, des êtres inférieurs. Il faut en finir avec les êtres inférieurs en éliminant toute infériorité chez eux.

L'être humain est une pathologie qui ne saurait être guérie que par des êtres surhumains: vienne le Surhomme.

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