Il faut avoir de son père à soi une piètre image et une bien médiocre idée pour éprouver le besoin d'avoir une idole, un chef.
L'image du père, qu'elle soit positive ou négative, ne peut qu'être haïssable: on ressent le besoin d'admirer et d'aimer son père d'autant plus qu'il n'est ni aimable, ni admirable, ou d'autant plus qu'il est trop aimable et trop admirable.
Il est des sociétés d'où la figure paternelle est absente: c'est tant mieux et tant pis.
Quiconque désire ressembler à quelqu'un désire au fond le tuer, le plus souvent symboliquement, tandis que quiconque a horreur de ressembler à quelqu'un à qui il ressemble pourrait très bien le tuer pour de vrai, mais c'est en ignorant que c'est à son propre meurtre qu'il procède.
La différence peut-être majeure, l'une des différences principales en tout cas entre les animaux et les êtres humains consiste probablement en ceci que ceux-là ne se savent pas plutôt autonomes et que ceux-ci savent - d'où leurs dénégations forcenées. qu'ils ne sont pas autonomes.
Je soupçonne les animaux (même les poissons) de ne pas aimer leur condition, mais de n'en rien savoir; les hommes aussi n'aiment pas leur condition, mais eux n'en veulent rien savoir.
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