Il y a toujours des raisons et même de très bonnes raisons à tout, à n'importe quoi, y compris et surtout à ce qu'il peut y avoir ou/et à tout ce qui peut se produire des plus laid, de plus ignoble, de plus inacceptable et de plus révoltant, surtout chez cette pourriture qu'est l'être humain, et quand il n'y en aurait pas (de bonnes raisons), on en aurait vite fait d'en inventer, d'en trouver pour expliquer et justifier toutes les monstruosités dont on est capable en tant qu'être humain. Mais seulement voilà: avoir des raisons, ce n'est pas forcément avoir raison!
Quand quelqu'un tient à tout prix, avec un acharnement dont même les bêtes sauvages ne sont pas capables, à avoir raison, à justifier avec une mauvaise foi tellement évidente que c'en est ridicule tout ce qu'il fait et dit - mais ne pense pas, vu qu'il en est incapable -, on peut être sûr qu'il a tort et, peut - être même, soupçonner qu'il n'en ignore rien.
Tout ce qui est réel est vrai, mais nous savons si peu ce qu'est le réel et aucunement ce qu'est le vrai, ce dont presque personne n'a l'air de s'affliger.
L'expression "avoir raison" est dans bien des langues, voire dans toutes les langues, même dans les langues où l'expression renvoie , non à l'avoir, au fait d'avoir, à la possession, sinon à la propriété, comme c'est le cas en français, en espagnol, en suédois (at ha rätt), en danois (at have ret et en allemand (recht haben )aussi bizarrement - vu qu'il ne s'agit pas de langues romanes - mais à l'être, comme c'est le cas dans les langues germaniques de langues germaniques, tout comme l'anglais où il est question de to be right ou le portugais, langue pourtant romane, où l'on dit estar certo, est, pour le moins une expression maladroite. Quoi qu'il en soit, l'idée maîtresse est toujours celle de la possession, de la détention, comme sil'on pouvait détenir la raison, en être le ou la propriétaire. Je n'ignore pas qu'en disant de quelqu'un qu'il a raison, onveut dire, non pas qu'il est le détenteur de la Raison, mais qu'il a, dans telle ou telle circonstance, raisoN. L'expression n'en est pas moins malheureuse et même franchement ridicule, pour ceci au moins que la raison n'appartient à personne et qu'elle demeure, du moins pour les humains, inaccessible. D'où, sans doute, la dimension théologique du concept de raison et sut de Raison chez les plus grands philophes eux-mêmes. L'être humain a besoin de bondieuseries pour concevoir la raison, mais il n'y a pas aue l'être humain, comme Nietzsche l'avait fort bien compris.
L'être humain en est toujours à un stade infantile de son développement; c'est pour cela qu'il a grand besoin de dieux ou, mieux de Dieu, pour avoir l'assurance d'avoir raison, car Dieu n'est rien d'autre - et cela n'a rien de péjoratif - qu'un alibi.
Vienne le jour où les hommes n'auront plus be soin de dieux ni, surtout, de Dieu: ils seront alors libres, même s'ils seront confrontés à d'autres problèmes.
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