Friday, October 28, 2011

C'est quand aucun espoir n'est plus permis qu'il faut savoir faire preuve d'optimisme.

On nous dit rituellement qu'il faut respecter la loi, se plier aux conventions, honorer la tradition; pourquoi pas ? Il n'y aucun mal à vouloir respecter la loi, etc. aussi longtemps que la loi, les conventions, la tradition ne se réduisent pas à des sottises.

Vienne le jour où le droit ,loin d'être déterminée par la force, sera l'origine de la force.

Là où le droit n'est qu'expression de la force règne la barbarie.

Il faut au droit la force,mais à condition que la force ne découle que de la vertu du droit.

Valéry mourant disait à Paulhan :'Quelle connerie,la vie ! ', mais Valéry le disait sans doute parce qu'il avait eu une vie merveilleuse;seuls ceux qui n'ont pas eu une vie merveilleuse trouvent que la vie n'est pas une connerie.

De très grands écrivains comme Valéry, Borges et Nabokov, pour ne mentionner qu'eux, ont pu se désoler de n'avoir pas le Nobel;cela est inquiétant et ferait presque douter qu'ils fussent vraiment de grands écrivains, inciterait en tout cas à trouver que, pour être grand écrivain, on n'en est pas moins , horribile dictu, con.

Le grand écrivain n'est pas tant celui qui passe sa vie à faire des livres que celui qui s'efforce à faire de sa vie un livre.

Découvrir ,apprendre que l'écrivain,le peintre,le musicien que l'on admire fut ,est, dans la vie , un être pitoyable ne devrait, à moins que l'on ne soit soi-même infiniment plus pitoyable encore, empêcher que demeure intacte l'admiration que l'on pouvait avoir pour l'oeuvre.

Ne point refuser de reconnaître les faiblesses du grand homme et continuer à l'admirer tout en reconnaissant ses faiblesses que l'on pourtant condamne,cela est presque noble.

Ce qui plaît n'est pas toujours noble et ce qui est noble ne plaît pas toujours.

Le confort et le plaisir sont certainement souhaitables , mais pour peu qu'ils détournent de la voie de la noblesse,on s'interdira d'en tenir aucun compte.

Sans le courage,le travail, la franchise et le devoir que l'on s'impose de ne rien ni personne traiter comme un instrument, il n'y a point de noblesse possible.

Il ne suffit pas de ne pas vouloir traiter, ni même de ne pas traiter l'autre , quel qu'il soit, comme un instrument,il faut encore que l'autre n'ait pas, fût-ce à tort,le sentiment d'être traité comme un instrument.

Alors qu'il peut arriver à des animaux d'avoir des réactions et des comportements que l'on se sent obligé de trouver nobles,il faut bien ,hélas! reconnaître que la noblesse semble à bien des êtres humains absolument impossible.

Tout ce qui est facile déshonore l'être humain ;il lui faut apprendre à refuser ce qui est facile surtout quand cela lui semble prometteur de plaisirs irrésistibles.

Des pensées nobles, si elles ne sont pas accompagnées par des comportements et des actions nobles ,demeurent, malgré tout, insuffisantes.

On condamne et méprise plus volontiers la prostituée que celui qui fréquente les prostituées;cela n'est pas très raisonnable.

Le proxénète est un personnage généralement craint et méprisé, et il ressemble en cela tellement au flic ,à l'homme de pouvoir en général,qu'apercevant un flic ,un magistrat ou un ministre, on croirait être tombé sur un dangereux proxénète .

Le devoir suprême d'un parent consiste à tenir ses enfants le plus éloignés possible de toute influence pernicieuse , tâche redoutable qui suppose que tout parent futur établisse le relevé le plus exhaustif imaginable de toutes les perniciosités passées, présentes et même futures,mais sans l'accomplissement de laquelle personne ne devrait avoir le droit de songer même à devenir parent.

S'il est difficile de parler de ceux que l'on ne connaît pas, les connaissant à peine et rien qu'indirectement, de seconde main,il est encore plus difficile,sinon impossible de parler de ceux que l'on connaît , que l'on connaît vraiment, dans l'intimité des quels on a séjourné,sur le mode d'une réciprocité indubitable de surcroît,et dont on finit par comprendre des années plus tard qu'on croyait seulement les connaître.

Il n'y a de réelle vertu que dans le silence et le recueillement : si,comme on n'hésite plus à le croire, tout est langage,il faudra tout mettre en oeuvre pour que le langage conduise au silence et au recueillement.

Nulle affirmation de soi chez les animaux sauf pour se défendre et durant la période des amours; si les êtres humains pouvaient songer à s'affirmer que pour se défendre et pour attirer l'autre sur le plan sexuel, c'est toute la face du monde qui s'en trouverait changé.

Les êtres humains sont, dans leur majorité, si égoïstes , malhonnêtes,méchants et envieux que ,même quand on a la chance de rencontrer quelqu'un qui est bon et vertueux,on aurait tendance à réagir avec scepticisme.

La richesse matérielle est infiniment plus importante qu'on veut bien le reconnaître ,et cela le savent même ceux qui condamnent l'opulence au nom de l'honnêteté et qui semblent convaincus qu'on ne saurait devenir riche sans être malhonnête , mais que la fortune ne s'acquière la plupart du temps qu'au prix de la gredinerie ne signifie nullement qu'elle soit toujours et forcément le fruit , agréable ou amer, de l'indignité et, quel que soit le prix que ,par ailleurs, on attache ( réellement ? )à l'intelligence, au savoir, au courage, à la noblesse,à la santé, voire à la beauté physique , les opposant au confort, au bien-être, au luxe même qu'apporte l'argent ,il convient tout de même de reconnaître que si on n'a pu, bien qu'on soit indéniablement intelligent, suprêmement savant, redoutablement courageux ,et profondément noble , sans compter que beau,l'on jouit d'une excellente santé, devenir riche, il faut bien qu'on se soit qulque part comporté comme un véritable con .

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