Saturday, October 8, 2011

EN SON CASTEL BIEN PLUS RÉEL D’ÊTRE INEXISTANT, JEAN-CLAUDE
Il a pour patronyme l’éponyme qui le mieux, combinant le déictique et l’épidéictique, grave dans la marmoréenne invisibilité d’un bloc pourtant nullement obscur non pas tant la noblesse , incertaine ou non, dont il est issu, celle qui , en certains lieux, anoblit même les attardés mentaux et les criminels, que celle de son être tout de bonté et de générosité constitué, le silencieusement proclamant bien plus authentique castelain que s’il eût de plus d’un castel été le hoir légitime ou même que s’il, à la différence de ceux qui en volent ou en font construire à la sueur et dans les larmes des autres, en eût, de ses seuls mains, entre le plaisir et la torture ,construit , celle qui ennoblit,faisant spontanément conclure qu’il porte son nom bien plus que son nom ne le porte, car Jean-Claude Castelain, c’est de lui qu’il s’agit,encore qu’il rappelle ces châtelains qui gardent leur noblesse sur les ruines de leurs châteaux, d’être profondément noble, ne cesse, l ‘absence de tout château nonbstant ,d’aller ,où qu’il se trouve, de castel en castel les illuminant de sa gentillesse et de sa générosité , quand il ne partout transporterait, mais sans le savoir et sans y songer,l’invisible castel de son infinie modestie,témoignage palpable de son admirable noblesse.
Nous nous connûmes en 1969 par le hasard d’un de ces concours qu’ organisent régulièrement , ici et là, les mairies. J’avais , à l’époque, commencé à donner dans les pages du Mauricien des articles qu’André Masson avait ,le premier, fort chaleureusement accueillis , et que d’aucuns tenaient, avec une générosité probalement immodérée, pour de la critique cinématographique, et je venais tout juste d’écrire un texte sur Blow-up.Jean-Claude également, etd’autres allaient en faire autant.Ce nous fut l’occasion d’un échange sur le chef-d’oeuvre d’Antonioni et ce qui me frappa tout particulièrement chez cet homme,qui, par ailleurs, était--------------tous ceux présents n’y furent pas insensibles,--------------beau, séduisant, gentil, toujours souriant, manifestement cultivé, doué d’une extrême douceur tant dans la voix que dans le geste,la physionomie ,le regard, dans son attitude et son comportement en général, c’était, c’est cette volonté de communiquer, de partager, ce désir , que l’on devine ardent ,malgré le calme imperturbable de la personne,d’aller à la rencontre d’autrui, de l’autre.Il avait,il a la conversation--------------au fond, Jean-Claude ne discute jamais,mais toujours échange tout simplement et très simplement,---------------invariablement calme et sereine, ne trahit ,ni dans le ton ni dans le choix de ses mots, le moindre goût pour l’emphase,cette tare des esprits inférieurs ,ne laisse ,quelque attaché qu’il soit à ce qu’il avance,s’insinuer aucun soupçon d’agressivité dans ses propos, et ce tout naturellement.Il est d’ailleurs difficile de parler de quelque attachement de Jean-Claude à ce qu’il dit, tant il s’exprime avec un gentil et souriant détachement,distillant des remarques d’une rare intelligence comme s’il ne faisait que rappeler des platitudes.Si d’aventure il formulait un désaccord ou qu’il proférât une protestaion,il s’y prenait avec tant de douceur, qu’on eût pu aisément croire à l’expression d’une approbation laudative ou encore à la manifestation d’une adhésion sans réserve.
Nous ne nous rencontrâmes à nouveau à Maurice qu’une seule fois;en octobre de la même année,à Curepipe, peu avant mon départ pour la France.Et là encore, nous parlâmes assez longuement de cinéma.Puis ,plus rien.Plus rien jusqu’en 2004 quand nous nous revîmes à Atlanta à l’occasion du Congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français.Il avait depuis notre dernière rencontre parcouru beaucoup de chemin et occupait d’importantes fonctions à l’Agence universitaire de la Francophonie, fonctions dont il se déchargeait jusqu’à tout récemment encore , avant qu’il ( je crois) ne partît à la retraite, et qui le menaient un peu partout dans le monde, lui faisant côtoyer diverses personnalités.Cependant,Jean-Claude ne parle jamais, ne m’a à moi , en tout cas , jamais parlé de ses fonctions, de ses activités, de ses actions, n’a jamais, comme n’eussent manqué de le faire et le feraient tant d’autres dans le dessein inavouable mais aucunement dissimulé de s’en vanter ,évoqué ses voyages ou fait étalage de ses rencontres et de ses accointances. Il m’a seulement, et rien qu’une fois ,narré les pressions exercées dans tel milieu et auxquelles il tenait à résister.Il m ‘a aussi parlé de Glissant,mais c’était surtout parce qu’il savait ma fille attelée à un travail sur l’inventeur du Tout-Monde, et il me disait son admiration pour celui qu’il vénérait comme un père et qu’il recevait toujours avec un immense plaisir chez lui, dans la banlieue de Montréal. Mais ce n’est que bien plus tard que je devais prendre connaissance du rôle point inappréciable qu’il avait joué pour assurer une plus grande diffusion à l’oeuvre de l’auteur du Discours antillais.
A Atlanta, responsable,dans le cadre des activités en marge du Congrès des professeurs de français , de la permanence de l’Agence universitaire de la Francophonie, Jean-Claude n’eut point le loisir d’assister à mon intervention. Néanmoins , nous nous voyions presque quotidiennement et nous passâmes bien des heures , au Hilton ,à parler de littérature, de cinéma bien entendu, mais aussi de musique,notamment des Tambouriniers du Rwanda qu’il avait eu l’heureuse inspiration de faire venir au Canada.Un soir ,nous allâmes faire un tour au Westin Peachtree Plaza,immense tour en plein centre d’Atlanta.A nos pieds, la ville dormait silencieuse, enveloppée dans l’épaisseur nocturne des films noirs et , comme par un effet de contagion, nous parlions à voix très basse , à croire que nous avions peur de troubler le repos de la nuit elle-même . Soudain , au loin un déferlement de lumières,une interminable procession de voitures , une atmosphère de liesse que l’éloignement rendait plus délirante encore: c’était, m’expliqua Jean-Claude qui connaît les moeurs nord-américaines bien mieux que moi, la fin d’un match de base-ball, et les Braves ,l’équipe d’Atlanta par excellence , avaient certainement triomphé.Puis portant à nouveau son regard vers le bas, il désigna de la main les bâtiments abritant CNN et Coca-Cola , avant de laisser dans une espèce de soupir de résignation échapper : ‘ CNN et Coca-Cola ! Quand on pense qu’ils contrôlent le monde !’ Je pouvais difficilement souscrire à cette remarque de mon ami, laquelle était, par ailleurs , simplement de l’ordre de la constatationMais malgré cela, malgré le fait qu’il s’empressa d’ajouter : ‘ Et pourtant ,l’inventeur de Coca-Cola est mort ruiné’,la phrase de Jean-Claude laissait tant de questions ----------qu’est-ce que le monde ? que veut dire contrôler? comment contrôler? qu’est-ce que contrôler le monde? etc.-------------dans l’ombre.Cependant, je ne ressentis ni le désir ni le besoin de mettre en question ce qu’il venait, sur le mode exclamativoconstatif , de déclarer, non seulement parce que rien ne permettait de supposer qu’il fût réellement sourd à ces questions,à ces considérations,mais surtout parce qu’il est difficile, il m’est difficile à moi, en tout cas, de vouloir rompre des lances avec quelqu’un,et surtout avec Jean-Claude Castelain , le sachant allergique à l’esprit de controverse.
Nous nous revîmes à nouveau quatre ans plus tard à Montréal, cette ville superbe qui , en certains lieux fait songer à New York, et dont certaines rues rappellent celles de certains quartiers de Paris. Il me fit, avec sa générosité coutumière, visiter la ville et nous allâmes, par un après-midi pluvieux, prendre un déjeuner tardif dans un restaurant d’une rue dont le nom m’échappe,mais dont les arbres aux frondaisons luisant sous une pluie que je ne puis que qualifier d’automnale ,bien que ce fût l’été, m’ont laissé un souvenir ravi et ému qui ne m’a depuis jamais abandonné.Nous mangeâmes des moules et des frites; ‘comme chez Léon’,fit Jean-Claude en riant, et nous bûmes du Muscadet sablé. A la radio, on passait une chanson de Jacques Dutronc, Paris s’éveille cependant qu’ il continuait de pleuvoir,une pluie fine et douce: on se fût cru à Paris en automne.
Ce que l’épisode québécois souligna encore plus énergiquement,si possible, c’est cette éternelle disponibilité dont Jean-Claude a le talent, peut-être même l’art.Il sait comme personne , du moins parmi les gens que je connais, se mettre à la disposition des autres,même quand ils ne méritent nullement quelque attention.Il a l’amitié facile, trop facile même,et indéfectible , et il est volontiers l’ami de tout le monde,y compris de personnes franchement méprisables.Car quiconque a dans le castel de son coeur ,où règne la générosité et triomphe la bonté, été admis en ami,pour toujours en cette demeure le demeure.Il ignore , avec la grâce et l’humilité d’un saint,tout défaut,n’en ignorant pourtant aucun, chez autrui, pour ne relever que des qualités, sinon des vertus.Par contre,il a toujours vite fait de louer les compétences et les mérites des autres,parfois de gens qu’il ne connaît pas personnellement; et c’est toujours avec un plaisir mêlé d’admiration qu’il décrit leurs dons et aptitudes ,un peu comme si de savoir les êtres humains point jamais entièrement infâmes , mais toujours, quels qu’ils soient, doués au moins d’une particularité digne d’admiration lui était une consolation,peut-être même un réconfort,voire le motif d’un optimisme résolu.
De cet homme qui n’a probablement jamais rien dit ou même pensé de mal de qui que ce soit,de quoi que ce soit même oserai-je ajouter,et qui a , fort heureusement pour lui, choisi de vivre hors de Maurice---------qu’eût-il fait à Maurice ,lui qui,honnête, intelligent, travailleur, généreux et vertueux, n’a jamais accepté que quoi que ce soit puisse justifier le recours à la ruse, au mensonge ?----------------je dirai sans hésitation que c’est un caractère, et c’est pour cela qu’il a l’air si peu réel. Uniquement animé par une seule passion, celle de la noblesse qui pour lui est un condensé de modestie, de générosité et de disponibilité, il demeure , où qu’il soit et nonobstant le passage du temps,toujours tel qu’il est , brûlant de sa seule passion qui l’intronise castelain sous les regards humblement épanouis de Jean et de Claude qu’accompagne une foule de gens ,les mains de reines-claudes pleines , pour, en son castel construit uniquement à force de noblesse, à Jean-Claude Castelain hommage rendre.
Ramanujam Sooriamoorthy

1 comment:

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