Sunday, May 13, 2012

Le lieu le plus morne et austère qui soit,l'endroit de la terre où il ne se passe pour ainsi dire rien ,le village le plus retiré nous deviennent  chers et nous y voudrions passer le reste de notre vie ,pourvu qu'y vive une personne aimée,et notre imagination  alors d'embellir les rues le long desquelles elle promène ses pas, et ses paysages de se transformer nous rendant plus attentifs aux formes qu'ils inventent et aux couleurs qui n'appartiennent qu'à eux, et l'air qui y flotte d'être plus respirable qu'ailleurs,uniquement parce que c'est là qu'elle vit encore, parce que, surtout, c'est là qu'elle a vécu,qu'elle aura passé tant d'années de sa vie, et ce lieu ne nous sera  pas moins une source de douces et mélancoliques rêveries si nois devions apprendre qu'elle n'y vit plus ,car nous nous rappellerons, nous nous dirons, en nous promenant, à notre tour, en ces lieux, dont le charme s'accroît désormais de son absence, que c'est là qu'ont résonné ses pas, que c'est là qu'a retenti sa voix, c'est là que l'inégalable et inaltérable parfum de son corps s'est discrètement répandu, que c'est là,pour y avoir été, qu'elle continuera de se toujours trouver, et il nous arrivera de croire l'avoir vue, vision bien plus réelle en un sens que sa présence elle-même, et de nous précipiter à sa rencontre pour , dans la confusion et la tristesse, constater qu'il ne s'agit même de quelqu'un qui lui ressemblerait, car elle est ,bien entendu, unique, aussi unique que le lieu où elle vit, grâce à sa présence rendu unique.

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