Tuesday, May 27, 2014

Ceux qui vont  au cinéma pour fuir la réalité, très souvent demandent en même temps au cinéma d'être un reflet de la réalité.

De manière générale, quand le cinéma s'inspire de faits réels, ils ont, les faits en question, l'air faux, en tout cas exagérés, et il est normal qu'il en soit ainsi, vu qu'il s'agit de cinéma, mais, par contre, le cinéma est plus convaincant (quoique pas forcément plus, comme on dit, réaliste) quand il propose une oeuvre de fiction, et c'est peut-être parce que la fiction contribue bien plus qu'on ne le soupçonne à la structuration de la réalité.

Il peut arriver que le cinéma propose l'image d'un ailleurs où l'on se dit que l'on se rendrait bien, mais le problème, c'est qu'ailleurs est un lieu où l'on n'arrive jamais.

Le cinéma ne capte pas le réel, comme voudraient le croire les flics, les journalistes, les avocats, les magistrats, les juges et les ignorants en général, mais le transforme; cependant, seuls les vrais cinéastes le savent, cela.

Le cinéma n'a pas pour fonction de montrer le visible, mais ce qui est et, pourtant,échappe à la vue, quand il ne procède pas à une construction du visible.

Au fond, le cinéma, le cinéma muet, ou plutôt le mutisme du, au cinéma, s'adresse, de même que la peinture, la sculpture et l'architecture, bien plus à l'oreille qu'à l'oeil: pour peu qu'on sache regarder un film, un tableau, une sculpture, ou même un paysage, c'est le silence qu'on entend et le bruit qui en émane.



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