Il n'a que faire de ce que les autres peuvent penser de lui; on en conclut qu'il est vaniteux et méprisant. En fait, c'est tout simplement quelqu'un de bien, un être libre et vertueux qui, de plus, ignore qu'il est un homme de bien.
Faut-il être généreux? Bien sûr que oui, mais à condition de ne l'être qu'incognito; on ne risque pas alors d'être harcelé par toutes sortes de gens et on évite de subir le reproche de n'en faire assez: ceux envers lesquels on est généreux ne sont, en général, reconaissants que pendant quelques instants et ne tardent jamais à trouver que l'on ne s'est pas montré suffisamment généreux-------on n'est jamais suffisamment heureux pour certaines gens----------, et même qu'on n'est pas généreux du tout. Par contre, quand on ne donne pas de signes extérieurs de générosité, même si généreux on l'est, les gens n'ont guère le temps de prêter la moindre attention à soi, vu qu'ils n'ont rien à attendre de soi.
Ceux qui savent ce qu'ils ont à faire, qui, presque toujours, demeurent convaincus de savoir TOUT ce qu'ils ont à faire, et s'imaginent, à peine taraudés par quelque doute autre que ceux, conjoncturels et superficiels, que n'importe qui peut rencontrer rien qu'en se posant des questions qui n'en sont pas, n'ont aucun souci réel dont ils se puissent plaindre ou vanter; ils sont même des gens heureux, comme peuvent l'être tous les imbéciles de la terre.
Ne pas confondre ceux qui savent ce qu'ils ont à faire avec ceux qui ne peuvent faire que ce qu'on les oblige à faire: ils sont peut-être, plus qu'autre chose, bien à plaindre, et ceux qui sont responsables de leur sort sont rarement conscients des crimes qu'ils commettent.
Un crime contre l'humanité, c'est un crime contre ce qu'il peut y avoir d'humain, principalement, mais pas forcément uniquement, chez ceux, à tort ou à raison, considérés comme étant humains, c'est un crime qui, parce qu'aussi fréquent que banal, est absolument horrible et répugnant, mais ce n'est que très exceptionnellement qu'un juriste lui-même y comprendra quelque chose.
A la limite, même les pires fumiers peuvent accepter qu'on les juge responsables de ce qu'ils sont responsables, mais n'est noble et grand que celui qui est capable de se sentir et de se savoir responsable même de cela dont il n'est pas directement responsable, et d'agir en conséquence.
Saturday, August 1, 2015
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