Sunday, December 7, 2014

Rien ne mine la vie collective tant que la violence: violence individuelle, violence au sein du couple, à l'intérieur de la famille, violence dans la rue, violence sexuelle, violence à l'école, violence commise par ceux dont le rôle est de servir et de protéger, mais qui abusent de leur autorité pour réprimer et opprimer, violence de l'argent, violence des, comme on dit, institutions, dont presque tout le monde est potentiellement victime, violence du plus fort, violence du Pouvoir, violence de l'Etat, et pourtant il n'est ni projet, ni discours, ni action politiques qui se proposent d'au moins atténuer ces différentes formes et expressions de violence; c'est, à moins de considérer que l'être humain est foncièrement et incurablement violent, à n'y rien comprendre,mais il n'est pas sûr qu'il le soit, car soit il est violent naturellement, et c'est alors la fonction de la culture de le guérir de la volonté de violence qui le dévore, soit la violence est un phénomène culturel, et ce sera encore une fois et  toujours à la culture, à la révolution culturelle, c'est-à-dire à l'art, d'intervenir.

Personne ne saurait demander à qui que ce soit, ni à Dieu, s'il existe, ni, s'il y en a, aux politiques, à ceux que j'ai ailleurs appelés les métapolitiques, encore moins aux politiciens, aux législateurs, de débarrasser la Société de la violence, mais, en attendant la venue de Dieu et l'apparition des métapolitiques, on devrait pouvoir exiger des politiciens et des législateurs qu'ils s'attellent à la réduction de la violence où qu'elle se manifeste.

Qu'un flic ait inutilement recours à la violence est, à la limite compréhensible; après tout, ce n'est qu'un flic, mais qu'un avocat, un magistrat, un juge en fasse autant est passablement troublant; à moins qu'il n'y ait pas de différence entre le flic, l'avocat, le magistrat et le juge; et cela ne semble point impossible.

La différence entre le criminel et le magistrat ou le juge bien souvent se résume à ceci que le criminel reconnaît plus volontiers qu'il transgresse les lois, qu'il fait acte de violence.

Sans doute une société d'où la violence serait absente ou eût été chassée est-elle impossible, mais il peut exister et il existe bel et bien des sociétés où la violence se réduit à des formes et expressions si minimes qu'on la croirait inexistante.

Pour combattre efficacement la violence, sous quelque forme qu'elle se présente, il faut une violence encore plus violente, celle de la force, du droit, de la vertu, de l'art, de la non-violence, mais seuls des esprits supérieurs sont en mesure de comprendre ce que peut être la violence de la non-violence, et les esprits supérieurs sont rares, très rares.








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