Il est régulièrement demandé, aux autres bien évidemment, d'oublier et de pardonner, mais, encore que rien n'assure que l'on puisse quoi que ce soit pardonner, qu'est-ce qu'on aurait à pardonner, si l'on devait oublier ce qu'il faudrait pardonner?
Faut-il croire qu'oublier, c'est pardonner? Mais de quel oubli parle-t-on? Cet oubli-là, qui n'est que défaillance de la mémoire ou qui n'est que volonté d'oubli, n'a rien à voir avec l'oubli proprement dit, lequel suppose et implique que l'on se rappelle pleinement ce qu'il est question d'oublier.
Quand on a dit ou commis, ou même pensé---------au sens courant de ce terme, bien entendu,-------------quelque chose d'horrible, il faudrait qu'on eût le courage, la lucidité et l'honnêteté de l'avoir toujours à l'esprit, car ce n'est peut-être qu'ainsi qu'on quelque chance de ne point à nouveau, par le geste, la parole ou la pensée, commettre la laideur dont on s'est rendu coupable.
Friday, February 8, 2013
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