Monday, November 17, 2014

Ce qui est particulièrement étonnant, étonnant au point d'être inquiétant, dans la sphère politique, c'est qu'on y rencontre régulièrement de véritables ignorants et des imbéciles absolus qui ne laissent pas d'être dévorés par la conviction de pouvoir gouverner, et bien plus incroyable encore, quoique pas tout à fait inexplicable, demeure cette bizarrerie qu'est la foule de ceux qui les admirent, les suivent et s'identifient à eux.

Pour bon nombre de ceux qui aspirent à gouverner, l'art de la politique, dont on a pu dire que c'est la guerre menée par d'autres moyens, n'est guère différent de la pratique du gangstérisme, et ils ne l'ignorent pas, mais ils ignorent qu'ils ne l'ignorent pas.

Il est inexact que les politiciens et, même, bien souvent, les politiques aussi, ne changent pas la vie des gens: ils la changent bel et bien, mais en pire, et l'on a du mal alors à comprendre l'indulgence avec laquelle ils sont traités.

L'Histoire nous apprend qu'un peu partout chaque nouveau régime est régulièrement, et comme systématiquement, bien pire que celui qui le précède, même quand le nouveau se trouve être la répétition de l'ancien; ce serait comme une loi naturelle et contre cela, il ne faudrait pas moins qu'une révolution, mais la révolution est longue à venir.

A la révolution s'oppose la réaction, c'est-à-dire l'habitude, autrement dit une variante de l'inaction, une forme de non-vie, un désir de mort.

Ce n'est pas la mort, mais la vie que les êtres humains craignent le plus: si tel n'était pas le cas, on ferait la révolution tous les jours.




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