Thursday, November 13, 2014

Les meilleures conditions fussent-elles réunies, la politique ne serait pas moins un exercice difficile, impossible même, comme l'a pu dire le grand Freud; aussi ne faut-il blâmer ceux qui s'engagent en politique  de tout simplement croire en faire, mais on ne s'empêchera pas de n'avoir que mépris pour eux, pour ceux d'entre eux du moins qui croient que la politique, c'est tout bêtement la gestion, l'administration.

Qu'est-ce que la gestion, le management comme on dit maintenant en français, qu'un exercice de boutiquier? Et pourtant il y a des ministres qui y échouent lamentablement; les vrais boutiquiers, qui, eux, sont condamnés à ne point faillir, faute de quoi ils risqueraient de mourir de faim, n'ont point pour ambition de devenir ministres et on se demande s'il ne le faut regretter, car à la différence de ceux qui, ne comprenant rien à la politique, se révèlent des gestionnaires parfaitement nuls, eux seraient capables d'exceller dans le domaine du management, sans avoir à prétendre faire de la politique.

Quiconque s'engage en politique doit au moins être disposé à se sacrifier, mais qui encore serait prêt à se sacrifier? Ce n'est pas qu'il n'y ait des gens qui se sacrifient; il y en a même trop, pourrait-on dire: ce qui manque cependant, ce qui fait défaut, c'est l'esprit du sacrifice et, pour cette raison tout se passe comme si personne (presque personne?) ne consentait consciemment et activement au sacrifice de soi, comme si personne (presque personne?) ne faisait de la politique.

Il est très probable qu'il n'y ait que les artistes, les écrivains, les philosophes, les vrais, et non ces saltimbanques qui croient écrire ou/et penser, qui véritablement mènent quelque activité philosophique, mais l'oeuvre des artistes, des écrivains, des philosophes est difficile  et la plupart des gens, quand ils ne sont des ignorants et des iméciles, sont extrêmement paresseux, soit dit sans référence aucune à ceux qui se trouvent, en raison de leurs conditions d'existence, réduits à l'ignorance, à la débilité et à un état de permanente d'aboulie.

Si ceux qui se piquent de faire de la politique se contentaient d'essayer de créer les conditions grâce auxquelles les gens vivraient moins mal, ce serait déjà fort bien, mais, en général, ils sont trop occupés à autre chose, à s'enrichir par exemple.

Il n'y a pas d'acte politique qui ne soit révolutionnaire et il n'y a pas d'acte révolutionnaire qui ne soit pas politique, mais ceux qui essaient de faire de la politique soit ne le savent, soit font semblant de ne pas le savoir.









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