Tuesday, January 15, 2019

Le sujet humain ne peut se contenter de recevoir ou de subir, il lui faut encore appréhender, comprendre ce qui vient à sa rencontre.

L'objet extérieur, le non- moi, ôans un premier temps, fond sur le sijet, le dévore presque, le dévorerait ou l'engloutirait, s'il n'en, appréhendant la difference entre lui- même et ce qui n'est pas lui, percevait l'extériorité, fondant ainsi sa propre subjectivité, pour l'heure naissante, très peu consciente d'elle- même, puisque relativement passive.

La perception originelle, perception essentiellement sensible,  est surtout passive, mais, dans la mesure où elle est passive, elle ne perçoit vraiment; c'est en niant l'objet perçu, qu'elle se transforme, devient active et crée l'objet perçu par sa subjectivité à elle, sa subjectivité sensible, mais il faut ici tenir compte du rôle non seulement de la sensibilité, mais encore de celui de la sensation, qui concernent et les objets concrets et les objets concrets.

La perception sensible, parce que sensible, et subjective, et donc multiple,na saurait, quelque irrefutable qu'elle soit, fournir de base à la science, ni même au savoir, il lui faut le saut qualitatif qui la ferait passer au niveau de la perception objective, au niveau du concept.

Le concept marque l'irruption de l'entendement qui, ordonnant les domaines de la sensation et de la sensibilité par le biais de l'analyse, produit le concept en tant que savoir.

Le concept lui- même n'est pas le Savoir absolu, mais, à moins d'être Dieu ou l' Esprit absolu, on ne saurait, sans le concept, accéder, si on y accede, au Savoir absolu.

Mais la situation ne fait que commencer à se compliquer, car ce qui impose dès lors sa nécessité, c'est l'universalité du concept, ce qui ne sera (peut- être) possible qu'avec l'aide du jugement synthétique a priori et de la mathématique.

Cependant , le concept n'est pas la vérité encore qu'il y puisse sonduire, mais il constitue un moment, un long moment sur le chemin menant à la vérité du monde, à la Réalité en tant qu'Idée, et il est, comme tel, un objet linguistique produit par invention ou/et par deduction sur les décombres du langage quotidien, de l'opinion, du sens commun; rien de plus peut- être, mais c'est déjà énorme.

Il n'est pas impossible, si l'on en croit certaines traditions, qu'il faille conclure  que le travail du concept aboutit  au silence d'un discours sans parole, au silence d'un langage qui jette les bases de toute communion future entre le Je et le Tu, entre le Je et l'Autre.

A quoi peut bien server tout cela? Tout simplement à contribuer au triomphe de la vérité au moyen de la connaissance, autrement dit au règne de la paix et de l'harmonie entre les êtres aussi bien qu'entre les êtres et les choses.

Seule la Vérité, non pas la vérité subjective et fluctuante de chacun, mais la vérité de la Réalité en tant qu'Idée toujours identique à elle- même, ses multiples avatars nonobstant, est en mesure de rassembler tous les êtres dans le respect de la singularité et de l'altérité de tout autre être, en tant que métonymie d'elle- même.

L'Idée, en tant qu\idée absolue, c'est- à dire en tant qu'union de tous les contraires, de tous les antagonismes, en tant donc que garantie de toute existence tant intérieure que'extérieure, tant subjective que'objective, affirme et confirme la libre nécessité de tout ce qui est, car elle est oeuvre de l'Esprit,la source et  le dépositaire de tout savoir possible.

Sans l'Idée et la pacification qu'elle seule est capable d'imposer des contraires, en tant que vérité de ce qui est, que vérité immutable de la Réalité, rien ni personne ne pourront justifier l'existence de toute contingence passé, présente et future, à moins qu'on en vienne à trouver qu'il n'y a de nécessaire que le contingent, vu que tout n'est que contingent.

Au fond, il est bien possible que tout ne soit que contingence, simple, banale, lamentable et inutile contingence, que la vie ne soit qu'un accident, une erreur, une connerie, et si tel est bien le cas, il faudra bien alors reconnaître que seul  Dieu, ou un dieu, pourra sauver l'existence du Malheur dont elle est le synonyme ou l'hypostase, seul Dieu, voire un dieu, ou alors le travail du concept.


Le concept atteint à sa plenitude, à son point culminant quand, alliant les mouvements en apparence opposes, voire hostiles, de la sensation, du sentiment et de l'entendement, il parvient au stade de l'Idée au terme incertain d'un cheminement qui l'amène à contempler la face aveuglante du Soleil de la Raison.

La Raison, en tant que Transcendance, qui n'est peut- être qu'une invention, révèle son absolue nécessité en ceci que son absence ouvrirait la voie à des horreurs que l'on ne peut même imaginer.

La philosophie---Hegel est le premier à l'avoir su---, c'est la transition du concept à l'Idée, la reconnaissance par l'entendement de la toute- puissance de la Raison, car toujours identique à elle- même, faute de quoi on ne pourrait lui reconnaître le prestige de la vérité, et, donc, universelle.

La Réalité ne peut qu'être la réalité de l'Idée en tant que Vérité: les forms en peuvent être  innombrables et même infinies en nombre, ells ne sont pas moins au fond de simples variations de l'Idée au sein de laquelle toutes  les oppositions se resolvent, puisque la Vérité ne peut qu'être Une en definitive, et comme il n'y a de vrai que le vrai, le faux lui- même, le non- vrai n'étant qu'une variété du vrai, la Vérité est forcément vérité de la Réalité qui, d'être , tous les accidents, tous les errements et toutes les errances de l'Histoire nonobstant, toujours identique à elle- même, d'être en fait hors du temps, est Idée dont les formes extérieures seules variant, cependant qu'elle demeure ce qu'elle est, le foyer de la Vérité en tant que Réalité, autrement dit Idée, c'est- à- dire émanation de la Transcendance de la Raison, quand elle ne serrait elle- même ladite Transcendance.


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