Ils sont superlativement malhonnêtes et s'indignent de ce qu'on dénonce leurs agissements, mais peut-être s'attendaient-ils à ce qu'on les en félicitât.
Pire que la malhonnêteté, il y a la complaisance avec laquelle d'aucuns l'accueillent.
Il est malhonnête, parce que, dit-il, tout le monde est malhonnête et acceptons, encore que ce ne soit pas vrai du tout, qu'il en soit bien ainsi: la question consiste alors à savoir s'il acceptera d'être pauvre parce que la grande majorité des gens ne connaissent que la misère, mais il répondra probablement qu'il acceptera volontiers d'être pauvre, pourvu que tout le monde soit également pauvre.
Puisque vous n'êtes qu'un minus et que vous êtes malhonnête et mesquin, je ne vous souhaite qu'une chose: que vos enfants sachent, de préférence quand vous ne serez plus là, à quel point leur père était un fumier.
Vos parfums, vos bijoux, vos vêtements ne parviendront jamais, Madame, à faire oublier que vous n'êtes qu'une salope, une conne, un individu inimaginablement méprisable; je ne vous méprise pas; cependant; pour cela, il faudrait que vous soyez au moins digne de mon mépris à moi: or, vous ne l'êtes même pas.
Elle est belle, indéniablement et superlativement belle, mais comme elle est bête, malhonnête et lâche, on en finit par totalement oublier qu'elle est belle, pour ne voir combien elle est sale, répugnante et, même, atrocement laide.
Wednesday, July 31, 2019
Tuesday, July 30, 2019
On pourrait être tenté de penser que tout le monde ne peut que se passionner pour la justice; ce n'est toutefois, encore qu'il ne s'agisse pas forcément d'une impossibilité, guère attesté dans les faits, ce que les faits quotidiennement attestent, c'est le mépris, au bénéfice de ce qu'il est convenu d'appeler la loi, de toute notion de justice affiché surtout par les avocats, magistrats et juges, que l'on ne confondra pas avec les juristes, et par les politiciens et les politicards, qui, eux, ne comprenant rien à la politique, ne songent qu'au pouvoir et à l'argent.
Quand la loi est, comme c'est fréquemment, sinon toujours, le cas, aux antipodes de la justice, il s'y faut de toutes ses forces opposer.
Même si l'on concède à la loi le besoin, la nécessité même, d'être forte, on n'aura l'inconscience de juger que la force est synonyme de loi.
Je ne respecte et ne m'efforce d'honorer que les contraintes et les obligations que je m'impose moi-même, indépendamment de tout et de tous.
Il n' a quelque chance d'être juste que celui-là qui est constamment convaincu d'être insuffisamment juste.
Il se faut toujours méfier des lois, et bien plus encore quand elles semblent justes, car il est bien possible que cela cache quelque chose.
Monday, July 29, 2019
Le chant et la danse (auxquels s'ajoutera assez vite le théâtre), le dessin, la gravure et, plus tard, la peinture et la sculpture sont, selon toute vraisemblance, les premières activités libres et gratuites du descendant du singe qu'est l'être humain, les premiers témoignages de ce que, bien des siècles après, on nommera le besoin artistique, besoin difficile à expliquer et qui naît peut-être de cette propension à l'ennui dont il semble bien que seul l'être humain soit atteint.
On saura peut-être, un jour, si les animaux s'ennuient; ce qu'on sait pour l'heure, c'est que seul l'être humain est capable de s'ennuyer et de s'inventer des chaînes pour s'en libérer, mais peut-être aussi de faire, positivement et négativement, preuve de créativité.
Au fond, toute humaine activité est vouée au vide et au silence; n'en tirons toutefois conclusion qu'elles se valent toutes, les activités en question.
Savoir faire de chacun de ses gestes, de chacune de ses actions, une oeuvre d'art, et trouver cela parfaitement banal; à cela on reconnaît la vraie grandeur de quelqu'un.
Il a su, créant du silence, provoquer de l'étonnement et, même, susciter de l'admiration: ne nous empressons pas de crier au génie, encore faut-il savoir qui aura été d'étonnement bouleversé, qui se sera montré admiratif.
Très souvent, regardant un tableau par exemple, on ne voit point ce qui est pourtant bien visible sur la toile, mais ce qui n'y est pas, et cela ne doit point étonner, car l'oeil véritablement recrée, voire crée, du moins si l'on sait regarder, l'objet qui s'offre, comme on dit, à la vue.
On saura peut-être, un jour, si les animaux s'ennuient; ce qu'on sait pour l'heure, c'est que seul l'être humain est capable de s'ennuyer et de s'inventer des chaînes pour s'en libérer, mais peut-être aussi de faire, positivement et négativement, preuve de créativité.
Au fond, toute humaine activité est vouée au vide et au silence; n'en tirons toutefois conclusion qu'elles se valent toutes, les activités en question.
Savoir faire de chacun de ses gestes, de chacune de ses actions, une oeuvre d'art, et trouver cela parfaitement banal; à cela on reconnaît la vraie grandeur de quelqu'un.
Il a su, créant du silence, provoquer de l'étonnement et, même, susciter de l'admiration: ne nous empressons pas de crier au génie, encore faut-il savoir qui aura été d'étonnement bouleversé, qui se sera montré admiratif.
Très souvent, regardant un tableau par exemple, on ne voit point ce qui est pourtant bien visible sur la toile, mais ce qui n'y est pas, et cela ne doit point étonner, car l'oeil véritablement recrée, voire crée, du moins si l'on sait regarder, l'objet qui s'offre, comme on dit, à la vue.
Sunday, July 28, 2019
Ceux qui parlent du respect des lois devraient apprendre ce qu'est le double génitif, cela vaudra mieux pour tous.
Si les lois ne respectent pas l'individu, c'est qu'elles ne doivent pas être respectées.
Le flic agit dans l'illégalité la plus totale, parce qu'il est (parfois, mais rarement, à tort) convaincu d'avoir le droit d'ainsi agir.
Le législateur, dont on condamne la mauvaise foi, n'est en fait qu'un sale ignorant, un pauvre imbécile, mais alors ce sont ceux qui acceptent de confier à des ploucs la responsabilité de légiférer qu'il convient de mépriser.
Ceux qui affirment que la voix du peuple, c'est la voix de Dieu, sont, s'ils sont croyants, des blasphémateurs, mais si croyants ils ne le sont pas, on se demande ce qu'ils peuvent bien être.
Un peu partout, il n'y a que des oligarchies, mais ceux qui tiennent que les oligarchies ne sont stigmatisables, que si ce sont des oligarchies de l'ineptie et du vice, oublient que toute oligarchie est toujours celle de l'ineptie et du vice, autrement dit de la violence.
Si les lois ne respectent pas l'individu, c'est qu'elles ne doivent pas être respectées.
Le flic agit dans l'illégalité la plus totale, parce qu'il est (parfois, mais rarement, à tort) convaincu d'avoir le droit d'ainsi agir.
Le législateur, dont on condamne la mauvaise foi, n'est en fait qu'un sale ignorant, un pauvre imbécile, mais alors ce sont ceux qui acceptent de confier à des ploucs la responsabilité de légiférer qu'il convient de mépriser.
Ceux qui affirment que la voix du peuple, c'est la voix de Dieu, sont, s'ils sont croyants, des blasphémateurs, mais si croyants ils ne le sont pas, on se demande ce qu'ils peuvent bien être.
Un peu partout, il n'y a que des oligarchies, mais ceux qui tiennent que les oligarchies ne sont stigmatisables, que si ce sont des oligarchies de l'ineptie et du vice, oublient que toute oligarchie est toujours celle de l'ineptie et du vice, autrement dit de la violence.
Saturday, July 27, 2019
Tout change, même ce qui ne change pas, mais on n'y voit rien; comme toujours.
Tout change, mais en même temps rien ne change, sinon au bout d'un temps très long; et encore!
Le temps passe et l'âge vient, et avec l'âge, l'accompagnant, viennent la sénescence, sinon la sénilité, pour peu qu'elle ne se soit déjà, depuis longtemps même, manifestée, la maladie, la laideur, la débilité, dont on se rend à peine compte, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien, même pas un amas de cendres.
Mais qu'ai-je donc fait tout ce temps? Où sont passées toutes ces années? Et pourtant, je ne croyais même pas avoir avoir tout le temps qu'il faut pour tout ce que je voulais réaliser!
Le pire, ce n'est pas de ne savoir ce qu'on veut, de ne pas pouvoir en rien savoir, mais de croire que l'on sait ce que l'on veut.
Ce n'est pas parce qu'on n'a pas le sentiment d'avoir vieilli, qu'on demeure encore tout jeune.
Tout change, mais en même temps rien ne change, sinon au bout d'un temps très long; et encore!
Le temps passe et l'âge vient, et avec l'âge, l'accompagnant, viennent la sénescence, sinon la sénilité, pour peu qu'elle ne se soit déjà, depuis longtemps même, manifestée, la maladie, la laideur, la débilité, dont on se rend à peine compte, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien, même pas un amas de cendres.
Mais qu'ai-je donc fait tout ce temps? Où sont passées toutes ces années? Et pourtant, je ne croyais même pas avoir avoir tout le temps qu'il faut pour tout ce que je voulais réaliser!
Le pire, ce n'est pas de ne savoir ce qu'on veut, de ne pas pouvoir en rien savoir, mais de croire que l'on sait ce que l'on veut.
Ce n'est pas parce qu'on n'a pas le sentiment d'avoir vieilli, qu'on demeure encore tout jeune.
Wednesday, July 24, 2019
La nuit, les rues désertes, les carrefours vides, l'obscurité que masquent de tristes réverbères et le vain mécanisme des feux rouges: vert, rouge, orange, vert, rouge, orange, et surtout le silence, le silence qui persiste, à tout indifférent, cependant que la nuit s'enfonce dans la nuit jusqu'à ce que soudain éclate le jour et que les rues s'emplissent de gens, que divers bruits s'emparent des rues: ça parle, ça crie, ça hurle, ça grince, ça crisse et c'est comme si la nuit n'avait point été là, la nuit qui, à son retour, fera oublier la lumière du jour, comme si le jour n'avait eu de réalité non plus, une fois le soleil disparu, sauf bien entendu si l'on se trouve en Scandinavie en été, quand il fait jour près de vingt-trois heures sur vingt-quatre et, pour peu qu'on s'endorme au mauvais moment , on se lève et s'endort en plein jour, ou presque, mais la nuit n'en demeure pas moins bien spéciale qui transforme et éloigne les lieux que l'on, à tort d'ailleurs, croit familiers, les déportant, donc, au moins doublement dans les profondeurs d'insondables ténèbres, cependant que, sur place, ils semblent si étranges, étrangers même, comme inconnus, les maisons, les magasins, tous les bâtiments, les endroits encore ouverts et éclairés, tels des bars, des cafés, certains restaurants où l'on s'est rendu vingt fois, compris, tous enfermés, prisonniers du voile invisible et indestructible de la nuit qui convie bien moins au repos, qu'il n'incite à des promenades solitaires, à des explorations souvent futiles, vu que l'on est à si point perdu dans ses pensées, dans ce qui en tient lieu plutôt, que tout se passe comme si on ne voyait rien, comme si on était insensible aux multiples parfums de la nuit, se trouvât-on, par moments, à proximité de quelque jardin, comme s'il n'y avait rien, rien à part ses soucis à soi, ses fantasmes, d'infranchissables obstacles interdisant que l'on soit attentif à la beauté et au mystère de la nuit, qu'est la nuit, offerts et inaccessibles à la fois, dans le silence, dans le vide, témoins impassibles de la viduité à soi d'être humain égaré sur les chemins de la vie.
Le blanc de la page, virginité solitaire qui de personne la curiosité ne sollicite, si impérieuse la quête de pain et de vin, comme si la vie s'y pouvait résumait, celle exceptée de quelque promeneur qui, s'étant affranchi des servitudes de la vie sociale, éprouve le besoin de s'y aller mirer, quand bien même il fût convaincu de n'y rien trouver, car il soupçonne bien, sans trop savoir pourquoi, que là peut-être demeure à peine enfoui le mystère même de l'existence, mais les promeneurs sont, dans un monde où l'on n'a pas honte de se vanter de son sérieux, de travailler pour gagner son pain et perdre sa vie, de fonder une famille parce qu'il faut bien, parce qu'il faut faire comme les autres, parce qu'il faut faire plaisir aux parents, comme s'il était jamais possible de faire plaisir à qui que ce soit, aux parents surtout qui, d'ailleurs, n'en demandent pas tant, sauf quand ils ne valent guère mieux que des journalistes, des avocats ou des politicards, de payer des impôts pour que des fumiers en puissent profiter, rares, ont toujours été rares et sont, sans aucun doute, bien plus rares encore, rares au point d'être inexistants, à l'époque actuelle qui se distingue de celles qui l'ont précédée uniquement pour ceci qu'elle est encore plus sale, plus veule, plus laide, mais, encore qu'ils soient rares, ils n'ont pas tout à fait disparu et ils sont, pour l'heure, le seul espoir de sortie possible de cette salissure, de cette atrocité qu'est l'humanité, car ils savent, eux, que seuls comptent le blanc, le vide, l'invisible, l'interstice, le trait, le retrait, le silence, le rien, toutes nos convictions n'étant que des superstitions, et nous passons notre temps, notre vie à nous enthousiasmer pour des excréments devant lesquels nous nous extasions.
Tuesday, July 23, 2019
Le temps à soi, du temps pour soi, c'est ce qui manque le plus à la plupart des gens qui ne disposent que de cette absence de temps qu'est le temps de la survie, lequel anéantit le temps de la vie.
Le temps de la survie, celui du travail, des diverses obligations, souvent imaginaires et toujours inutiles, le temps volé par l'Etat et ses chiens, dévoré par des sottises, c'est bel et bien le temps d'une existence laide et honteuse qui ne donne même lieu à de l'indignation; comment, en effet, se pourrait-on indigner, quand on n'a que le temps inexistant de la survie.
Oh! Ce froid et dur étang qu'est le temps pour tout étant, sauf pour ceux d'entre les étants qui ont appris que le sens de l'Etre ne se peut appréhender qu'au plus près de l'étant.
Le temps, c'est ce qu'il faut; ce qui fait défaut, bref ce qu'on n'a pas; comment se fait-il donc qu'àn ose dire qu'on a tout son temps?
Le temps d'une vie, c'est le temps qu'il faut, qu'il aura fallu pour mourir.
Vivre, c'est peut-être perdre son temps, mais perdre son temps, ce n'est pas vivre.
Le temps de la survie, celui du travail, des diverses obligations, souvent imaginaires et toujours inutiles, le temps volé par l'Etat et ses chiens, dévoré par des sottises, c'est bel et bien le temps d'une existence laide et honteuse qui ne donne même lieu à de l'indignation; comment, en effet, se pourrait-on indigner, quand on n'a que le temps inexistant de la survie.
Oh! Ce froid et dur étang qu'est le temps pour tout étant, sauf pour ceux d'entre les étants qui ont appris que le sens de l'Etre ne se peut appréhender qu'au plus près de l'étant.
Le temps, c'est ce qu'il faut; ce qui fait défaut, bref ce qu'on n'a pas; comment se fait-il donc qu'àn ose dire qu'on a tout son temps?
Le temps d'une vie, c'est le temps qu'il faut, qu'il aura fallu pour mourir.
Vivre, c'est peut-être perdre son temps, mais perdre son temps, ce n'est pas vivre.
Sunday, July 21, 2019
Le mot grec doxa, que l'on traduit par opinion, se traduit également par, en français, le mot gloire, mais il serait plus approprié que l'on parlât de notoriété ou encore de popularité. Ce double sens, si c'en est bien un, de doxa nous rappelle que la notoriété, ou la popularité, que l'on (mais qui?) confond souvent avec la gloire, n'est que la sœur jumelle de l'opinion dont on n'ignore que, née de l'ignorance, elle ne peut, tout comme elle, conduire à la pire des servitudes.
On la disait autrefois subjective, ce qui signifie qu'on voyait bien alors qu'elle est comme toujours livrée au caprice, vouée au changement et donc condamnée à l'erreur. On en est maintenant venu à la trouver publique et on a même inventé l'opinion publique internationale, autant de signes terrifiants du niveau d'inculture et de l'immensité de la sottise dont on risque presque tous d'être, la confusion involontairement (?) entretenue par les médias qui s'en nourrissent, d'être les prisonniers
Et dire que depuis les Grecs déjà on savait que l'opinion, d'être aux antipodes de l'epistémè, ne peut qu'être ennemie non seulement de l'alètheia, mais de la gnosis déjà, et bien plus encore de la sophia. Mais on n'y voit rien et il n'est pas impossible cette confusion entre ces différents termes ait rendu possible ce qu'on nomme démocratie et dont Platon craignait qu'elle ne se transformât en ochlocratie.
Francis Ponge rappela, un jour, à quelqu'un qui l'interrogeait, qu'il était contre la démocratie, non pour s'en excuser ou pour le regretter, mais pour apporter une précision et presque pour s'en vanter. Francis Ponge est un homme intelligent, mais il semble qu'il n'ait rien retenu à propos de ce que Deleuze disait des "gros concepts", bref qu'il ait oublié que LA démocratie n'existe pas, ne peut pas exister. Il n'aurait pas moins oublié que, pour Derrida, c'était là une chance, la seule même peut-être, pour la démocratie, entendue au sens de justice, et qu'il faut autant soutenir, encourager, selon les circonstances, le désir de démocratie, qu'il le faut condamner.
Je soupçonne ceux qui se disent en faveur de la démocratie de ne pas savoir ce que c'est: ils sont convaincus que la démocratie rime avec la tenue d'élections à intervalles réguliers, mais en quoi les élections peuvent-elles mener à ce qu'on nomme démocratie (que j'invite à entendre ici en son sens le plus courant, le plus vulgaire) ? Ne dirait-on pas qu'elle favorise plutôt l'émergence de dictatures?
La démocratie n'est le plus souvent autre chose qu'un slogan, et les slogans n'ont d'utilité que pour les publicistes, les propagandistes, les prostitué(e)s et les politicards.
Une société dont tous les membres seraient des gens vertueux est une impossibilité, mais point une communauté, ni des communautés de gens vertueux; et pourtant, les communautés de gens vertueux sont rares, rares au point d'être inexistantes. Il y a bien des raisons à cela, il y a surtout que la vertu est une passion (au sens étymologique) difficile.
Quand on aura compris que l'être humain est surtout guidé par l'instinct de mort, quand, en d'autres mots, on aura compris la pensée de Freud dans toute sa complexité et sa profondeur, on ne s'étonnera plus de rien.
On la disait autrefois subjective, ce qui signifie qu'on voyait bien alors qu'elle est comme toujours livrée au caprice, vouée au changement et donc condamnée à l'erreur. On en est maintenant venu à la trouver publique et on a même inventé l'opinion publique internationale, autant de signes terrifiants du niveau d'inculture et de l'immensité de la sottise dont on risque presque tous d'être, la confusion involontairement (?) entretenue par les médias qui s'en nourrissent, d'être les prisonniers
Et dire que depuis les Grecs déjà on savait que l'opinion, d'être aux antipodes de l'epistémè, ne peut qu'être ennemie non seulement de l'alètheia, mais de la gnosis déjà, et bien plus encore de la sophia. Mais on n'y voit rien et il n'est pas impossible cette confusion entre ces différents termes ait rendu possible ce qu'on nomme démocratie et dont Platon craignait qu'elle ne se transformât en ochlocratie.
Francis Ponge rappela, un jour, à quelqu'un qui l'interrogeait, qu'il était contre la démocratie, non pour s'en excuser ou pour le regretter, mais pour apporter une précision et presque pour s'en vanter. Francis Ponge est un homme intelligent, mais il semble qu'il n'ait rien retenu à propos de ce que Deleuze disait des "gros concepts", bref qu'il ait oublié que LA démocratie n'existe pas, ne peut pas exister. Il n'aurait pas moins oublié que, pour Derrida, c'était là une chance, la seule même peut-être, pour la démocratie, entendue au sens de justice, et qu'il faut autant soutenir, encourager, selon les circonstances, le désir de démocratie, qu'il le faut condamner.
Je soupçonne ceux qui se disent en faveur de la démocratie de ne pas savoir ce que c'est: ils sont convaincus que la démocratie rime avec la tenue d'élections à intervalles réguliers, mais en quoi les élections peuvent-elles mener à ce qu'on nomme démocratie (que j'invite à entendre ici en son sens le plus courant, le plus vulgaire) ? Ne dirait-on pas qu'elle favorise plutôt l'émergence de dictatures?
La démocratie n'est le plus souvent autre chose qu'un slogan, et les slogans n'ont d'utilité que pour les publicistes, les propagandistes, les prostitué(e)s et les politicards.
Une société dont tous les membres seraient des gens vertueux est une impossibilité, mais point une communauté, ni des communautés de gens vertueux; et pourtant, les communautés de gens vertueux sont rares, rares au point d'être inexistantes. Il y a bien des raisons à cela, il y a surtout que la vertu est une passion (au sens étymologique) difficile.
Quand on aura compris que l'être humain est surtout guidé par l'instinct de mort, quand, en d'autres mots, on aura compris la pensée de Freud dans toute sa complexité et sa profondeur, on ne s'étonnera plus de rien.
Subscribe to:
Posts (Atom)