Monday, July 29, 2019

Le chant et la danse (auxquels s'ajoutera assez vite le théâtre), le dessin, la gravure  et, plus tard, la peinture et la sculpture sont, selon toute vraisemblance, les premières activités libres et gratuites du descendant du singe qu'est l'être humain, les premiers témoignages de ce que, bien des siècles après, on nommera le besoin artistique, besoin difficile à expliquer et qui naît peut-être de cette propension à l'ennui dont il semble bien que  seul l'être humain soit atteint.

On saura peut-être, un jour, si les animaux s'ennuient; ce qu'on sait pour l'heure, c'est que seul l'être humain est capable de s'ennuyer et de s'inventer des chaînes pour s'en libérer, mais peut-être aussi de faire, positivement et négativement, preuve de créativité.

Au fond, toute humaine activité est vouée au vide et au silence; n'en tirons toutefois conclusion qu'elles se valent toutes, les activités en question.

Savoir faire de chacun de ses gestes, de chacune de ses actions, une oeuvre d'art, et trouver cela parfaitement banal; à cela on reconnaît la vraie grandeur de quelqu'un.

Il a su, créant du silence, provoquer de l'étonnement et, même, susciter de l'admiration: ne nous empressons pas de crier au génie, encore faut-il savoir qui aura été d'étonnement bouleversé, qui se sera montré admiratif.

Très souvent, regardant un tableau par exemple, on ne voit point ce qui est pourtant bien visible sur la toile, mais ce qui n'y est pas, et cela ne doit point étonner, car l'oeil véritablement recrée, voire crée, du moins si l'on sait regarder, l'objet qui s'offre, comme on dit, à la vue.






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