Friday, December 23, 2011

L'imitation est-elle,comme on a pu l'affirmer ,la forme la plus sincère de la flatterie ? Cela suppose d'abord que la flatterie ne soit pas étrangère à la flatterie;mais, même en admettant que la flatterie, qu'il importe de distinguer de la louange et qu'il ne faut pas confondre avec l'admiration, puisse être sincère, il convient de ne perdre de vue que celui qui imite , fût-il , sans le savoir ou non , en train de proclamer son admiration,ne songe pas tant à celui qu'il imite,qu'il a , en général, vite fait d'oublier, qu'à lui-même.

Parvient-on jamais à se défaire de l'imitation ? Probalement pas, mais c'est ne pas vouloir s'affranchir que de passer son temps à vouloir imiter qui que ce soit.

Chez les enfants, l'imitation est sans doute inévitable et ne sera , même dans l'hypothèse de la plus grande sévérité,accueillie qu'avec de l'indulgence; chez ceux qui ne sont plus, ne serait-ce qu'en apparence, des enfants,elle est tout simplement ridicule.

Les anciens avaient parfaitement compris qu'imiter, ce n'est pas tout bêtement copier,mais il semble qu'on l'ait oublié.

On imite bien plus souvent qu'on ne le croit, et il mène une existence bien plus factice encore celui qui ne fait qu'imiter sans même savoir qu'il ne fait qu'imiter.

Ce n'est point exprimer de l'admiration que de se contenter d'imiter quelqu'un , s'agît-il de quelqu'un qui est vraiment digne d'admiration,c'est se comporter comme un imbécile.

De savoir qu'on l'imite ou essaie de l'imiter ne peut qu'agacer un artiste, un écrivain, ne serait-ce que parce que cela signifierait qu'on peut l'imiter.

S'il en venait à apprendre que son oeuvre ressemble à celle de tel grand artiste et qu'on le lui ,croyant ou voulant l'en complimenter de surcroît,tout artiste ne pourrait que s'en sentir offusqué.

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