Monday, July 14, 2014

Il ne faut rien, mais, autant que possible, absolument rien, demander aux autres, car demander quoi que soit à qui que ce soit, c'est toujours courir, s'agît-il de quelque chose de très banal et ordinaire, le risque de lui demander l'impossible, et comment peut-on demander l'impossible à quelqu'un qui est incapable de faire ce qui est trivialement possible déjà.

La vie privée est une invention toute récente et, maintenant encore, la vie privée de toute personne, et pas forcément celle de tout homme public uniquement, est loin d'être entièrement privée, mais ce n'est pas une raison pour s'y intéresser, même si l'on tient pour toujours caduque la distinction entre le public et le privé, non pas tant parce qu'il faudrait protéger ce que l'on continue d'appeler le privé, que parce que cela ne saurait rien présenter d'intéressant.

Il est vulgaire de parler de soi; c'est comme si l'on se, même dans le meilleur des cas, livrait à un acte de strip-tease sur la place publique, mais il y a bien plus vulgaire que le fait de parler, d'écrire de soi, de s'offrir en spectacle, il y a l'intérêt pour toute action au moyen de laquelle les autres parlent d'eux-mêmes et proposent le spectacle de leur individualité qui ne peut qu'être ridicule et insignifiante: tout cela relève véritablement de la pure pornographie.

Ecrire n'égale pas forcément publier et pourtant il y a des gens qui croient que publier, c'est écrire.

Toute vérité, une fois révélée, devient évidente, et on a alors la simplicité de croire qu'elle a toujours été évidente, cependant que l'on oublie déjà en quoi elle consiste.

A force d'être exposé à des foutaises, on finit par y céder et s'en éprendre, ou, bien plus rarement, par s'en lasser.

L'écriture linéaire n'existe pas, il suffit d'un peu d'oreille pour en être convaincu et se rappeler que ce n'est qu'une invention pour faciliter la lecture qu'elle ainsi, souvent, presque tout le temps, dénature l'exercice.

Si c'est parce que son père à soi a été un salaud, qu'on s'est refusé à en être un,  il serait peut-être juste de conclure que son père a malgré tout fait quelque chose de bon.

Ceux qui croient que la vie s'arrête à la mort, avec la mort, ne se trompent pas plus, ni moins, que ceux qui espèrent qu'il y a une vie après la mort.

On eût pu penser qu'il doit être bien difficile d'être satisfait de son travail, de son oeuvre, qu'on soit écrivant ou écrivain, peintre en bâtiment ou peintre de tableaux qu'elle soit,  mais c'est oublier l'existence des nigauds.

Ce n'est pas simplement par lâcheté que bien des gens ne se donnent pas la mort, c'est plutôt par irrespect de soi.

Ce sont surtout ceux qui sont dignes de mépris qui tiennent à ce qu'on les respecte, car ils n'ignorent qu'au fond personne, ceux qui leur ressemblent peut-être exceptés, n'a de respect pour eux.

Ceux qui sont puissants, riches et célèbres, mais sans être, comme c'est souvent le cas, nobles,  doivent se dire, d'autant plus qu'ils ne s'imaginent pas être de véritables salopards, qu'on les respecte et admire, et ils se trompent, car on fait seulement semblant de les admirer et respecter.



















No comments:

Post a Comment