Wednesday, December 31, 2014

On redoute la perspective de mourir bêtement, comme si l'on savait ce que c'est que mourir intelligemment, mais c'est (presque?) avec plaisir que l'on vit bêtement, comme un pauvre con.

L'héroïsme n'est pas toujours ni forcément spectaculaire, et le spectaculaire, quoique spectaculaire (parce que spectaculaire?), n'est que très rarement héroïque.

De tous les préjugés, celui lié à la couleur de la peau est, du moins depuis qu'a commencé l'occidentalisation du monde, probablement le plus difficile à vaincre.
Un homme qui ose se croire intelligent est non seulement quelqu'un de dangereux, mais surtout quelqu'un de dangereusement bête.

On ne vit vraiment que si on s'efforce d'être le maître de son existence, et ils ne sont pas nombreux à pouvoir revendiquer cet honneur.

L'intellectuel qui met son intelligence et sa science au service de voyous et de criminels est certainement bien plus méprisable que ces derniers.

Toute personne qui ne songe même pas à s'élever tout en sachant qu'elle peut et doit, si elle tient à mener une existence digne, tenter de s'élever, ne mérite peut-être pas de vivre, mais toute personne qui activement empêche son prochain  de s'élever mérite bel et bien d'être éliminée.

On ne vit que si et quand  on risque sa vie; le reste du temps on végète, on survit, mais risquer sa vie ne signifie point l'exposer bêtement: bien des gens risquent leur vie sans même en être conscients; d'autres croient le faire alors qu'ils ne s'exposent à aucun réel danger; ce qui compte c'est le danger bien réel que l'on choisit d'affronter consciemment , non pas pour soi d'abord, mais pour les autres, pour les siens avant tout, ou, mieux encore, le fait de mettre sa vie en péril guidé par le seul motif de sa dignité en tant qu'être humain, librement et gratuitement, mais non sottement.

Il faut qu'on soit particulièrement débile pour, même si cela était, s'amuser à croire qu'on fait jamais quoi que ce soit pour qui que ce soit, ne serait-ce que parce que ce qu'on fait n'est jamais ce que l'autre reçoit, n'est même jamais ce que l'on fait et croit seulement faire; sauf exception peut-être, mais qui identifiera l'exception quand elle a lieu?
Il vaut mieux ne jamais sous-estimer la sottise et la méchanceté des autres; c'est plus prudent.

Quiconque traite les autres comme ses égaux court le risque d'être traité par eux comme quelqu'un d'inférieur, surtout si les autres en question sont eux-mêmes des êtres inférieurs.

Comment peut-on s'intéresser à quoi que ce soit? Comment peut-on même s'intéresser à qui que ce soit? Il y a apparemment des gens qui le savent.

Comment peut-on oublier ce qu'on ne se rappelle même pas? Et l'on voudrait qu'on oubliât le passé?

Il fait ce qu'il veut tout le temps; c'est ce qu'on appelle un homme libre. Le problème toutefois, c'est qu'on n'est jamais sûr de ce qu'on veut.

Il y en a qui se tuent pour échapper à l'ennui, tandis que d'autres choisissent de vivre pour y échapper, et qui les en peut blâmer?

Monday, December 29, 2014

Dépenser l'argent des autres, c'est un peu comme si on les lentement assassinait, soit dit sans parler des enfants, mais uniquement quand ils ne peuvent faire autrement.

C'est tojours très tard que l'on comprend quoi que ce soit, tellement tard que ce que l'on alors comprend, ce n'est plus la même chose.

Pire que quelqu'un qui ne (se) pose pas de questions est celui qui croit en poser sans savoir les poser, et est convaincu d'y apporter des réponses.

Agir sans réfléchir est sot; réfléchir sans agir est absurde, et ce n'est pas parce que personne ne l'ignore que ça ne laisse pas d'être un secret pour tous.

L'indulgence suppose soit de l'intelligence, soit de la complaisance, mais il n'est jamais aisé de savoir quand elle est fille de l'une, et quand elle est héritière de l'autre.

Quelqu'un qui soigne trop son apparence a certainement beaucoup plus à cacher qu'à montrer.

Une pensée qui ne doit rien à personne, à rien non plus, il n'est sans doute de penseur qui n'y travaille, sans même le savoir souvent, mais seuls les moindres penseurs d'entre eux croient quelquefois y parvenir.

Les relations entre les humains, relations bien inhumaines la plupart du temps, ou trop humaines (au sens nietzschéen) sont mal structurées et c'est aux philosophes, aux penseurs à y remédier, mais il n'y a presque plus de philosophes et pratiquement  plus de penseur: il n'y a plus que des saltimbanques qui croient penser.

Quand la pensée n'est pas synonyme d'action, elle ne saurait valoir grand-chose.

Ne pas réagir contre la souffrance infligée aux autres, contre l'injustice qui leur est faite, n'est-ce pas s'en faire le complice?

Etre responsable, ce n'est pas simplement   répondre, essayer de répondre de ce dont est l'auteur, mais même, et surtout, de ce dont on ne l'est pas.

C'est quand on a tort, qu'on sait ou sent, de manière souvent confuse, qu'on a tort, que l'on lamentablement s'efforce de se convaincre que l'on a raison, et c'est triste et ignoble.




Saturday, December 27, 2014

Les prétentions, les exigences et les hardiesses des sots sont illimitées; d'où bien souvent leurs succès. Mais on peut douter qu'aucun de leurs succès, si éclatant soit-il, ait le sens d'une réussite véritable.

On croit pour l'heure que l'être humain est un animal forcément mimétique, mais cela n'est vrai que jusqu'à un certain point au-delà duquel, la volonté mimétique n'est plus qu'une pathologie, et de cela on ne veut grand-chose savoir (parce qu'on le sait?), surtout si l'on est (paresse? débilité?) incapable d'aller au-delà de ce point.

Il est plus facile de se tromper au sujet d'une oeuvre qui présente des apparences de simplicité qu'au sujet de telle autre oeuvre qui d'emblée rebute par ce qui en semble l'hermétisme.

Il a raté sa vie, c'était sa manière à lui de la réussir, mais il n'est pas sûr qu'il l'ait jamais su.

Les grands hommes ne vivent jamais avec leur temps, ils sont toujours en avance, même quand ils sont en retard.

Petit, on voudrait ressembler à quelqu'un, puis on se dit qu'on voudrait être soi-même, avant de, si on a de la chance, souhaiter n'être rien du tout.

Friday, December 26, 2014

Il faut, pour souscrire à ce qu'on entend par démocratie, beaucoup de complaisance ou beaucoup de naïveté, mais un rien de lucidité suffit pour qu'on s'y, avec un bien farouche acharnement s'oppose.

C'est au nom de la démocratie que l'on promeut le plus aisément la dictature.

Aussi longtemps que la démocratie ne sera qu'un mot, on n'en pourra attendre grand-chose.

Se passionner, se battre pour la démocratie? Oui, pourquoi pas? Mais à condition de s'en constamment méfier.

La démocratie est un idéal plutôt mal conçu; ce qu'il faut, ce qui manque, c'est la démocratie en tant qu'idée, en tant que concept, et ce n'est qu'alors que la démocratie pourra avoir quelque sens  et, même peut-être, quelque chance.

C'est parce qu'il rêve de régner en dictateur qu'il fait semblant d'épouser les thèses les plus démocratiques, les plus libertaires même, et ce ne sont pas les seuls nigauds qui s'y laissent prendre.

Thursday, December 25, 2014

Le passé, ce n'est pas tout simplement ce qui n'est plus présent, c'est surtout ce qui n'est pas encore présent et qui présent, on peut le craindre, jamais sans doute ne sera.

Qu'est-ce que le présent si ce n'est ce qui constamment s'efface, disparaît et n'est donc jamais vraiment présent?

Rien de plus puéril que des projets d'avenir, car l'avenir, c'est ce qui est toujours à venir et qui donc ne vient jamais.

Vraiment, ce n'est pas grand-chose, une  vie; c'est presque rien, mais c'est ce que l'on peut difficilement accepter et l'on s'efforce, à coups d'inventions, de créations et de mensonges, de se convaincre qu'elle est toujours, s'agît-il d'une vie médiocre et misérable,  d'une importance superlative.

Il faut toute une vie pour apprendre et comprendre les choses les plus élémentaires et, bien souvent, toute une vie, durât-elle infiniment longtemps, n'y suffit, mais on ose quand même se croire intelligent.


On se débarrasse difficilement, si tant est que l'on s'en débarrasse, de ses défauts et de ses vices, mais les qualités et les vertus ne s'acquièrent jamais vraiment; il en faut toujours faire et refaire l'apprentissage.

Wednesday, December 24, 2014

On s'invente toute sorte d'obligations secondaires, frivoles et inutiles pour ne pas avoir le temps de se soucier des vraies obligations auxquelles on est soumis.

La vie est faite de bien plus et de bien moins d'obligations qu'on veut bien le croire, et on trouve, en plus, le moyen de se tromper quant à ses obligations à soi.

On pourrait penser qu'on n'a d'obligations qu'à soi et aux siens---------expression redoutable dont on ne sait jamais très bien ce qu'elle peut signifier--------, peut-être même qu'à soi seul, mais ce serait se contenter d'une vue bien étroite de ce qu'on nomme ses obligations à soi et il serait peut-être préférable de ne se croire, de ne se sentir aucune obligation.

Un homme libre, ce n'est pas un homme qui n'a pas d'obligations, mais quelqu'un qui ne se trompe quant à ses obligations, et il n'y en a probablement pas beaucoup.

Une obligation n'en est une que si l'on ne peut la respecter, l'honorer, s'en acquitter, mais ce n'est pas ce que tiennent la Famille, l'Ecole, l'Eglise  le Judiciaire, le Parlement, l'Etat; heureux ceux qui s'élèvent au-dessus de la Famille, de l'Ecole, de l'Eglise, du Judiciaire, du Parlement, de l'Etat, car ce sont des êtres libres.

L'être humain ne naît pas libre et la Société partout l'asservit bien plus encore.


Tuesday, December 23, 2014

A entendre la plupart des gens, la vie est surtout faite de problèmes, elle serait même uniquement composée de problèmes, mais c'est probablement ce qui les pousse à s'obstiner à vivre, car ils veulent (inconsciemment) démontrer qu'une vie d'où serait absent tout problème est possible; il n'y a peut-être pas de tâche philosophique plus immense que celle-là.

Il faut être vraiment con pour s'ennuyer et être malheureux et tout le monde le sait bien, vu que personne n'avoue sincèrement être sincèrement désoeuvré, triste et malheureux., sauf s'il y prend plaisir; mais alors il ne s'ennuie ni n'est malheureux.

Tout est évident sauf, bien évidemment, ce qui est évident.

Un penseur, un artiste qui blâmerait les autres de ne le point comprendreaurait très peu, à peine raison de s'exprimer ainsi; il devrait plutôt s'en prendre à lui-même de n'avoir pas su se faire entendre.

Il n'y a pas d'oeuvre difficile, il n'y a que des lecteurs paresseux.

On critique et condamne les autres pour éviter de se critiquer et de se condamner soi-même: c'est peut-être astucieux, mais c'est surtout vil.





Thursday, December 18, 2014

La même action commise par la même personne n'obéit pas toujours à la même motivation, mais que l'on ne s'attende pas à ce qu'un procureur, un magistrat ou un juge soient en mesure de comprendre cela.

Un juriste peut s'intéresser à la justice, encore que le cas ne soit point si fréquent, mais un avocat?

L'avocat de la défense? C'est là une bien curieuse expression; tout avocat est toujours foncièrement avocat de la poursuite: il suffit de passer rien qu'une demi-heure ( au maximum) au tribunal pour s'en apercevoir.

Wednesday, December 17, 2014

Point de grand-chose besoin n'est pour toute une vie dans le drame basculer faire, n'en eût-on la moindre intention, et c'est ce qu'il y a d'encore plus grave et inquiétant, mais en a-t-on cependant jamais conscience?


Tuesday, December 9, 2014

Comment ose-t-on demander à des gens ivres, à des gens enivrés de promesses et de mensonges d'aller voter, tout  en sachant qu'ils ne pourraient, étant presque complètement saoûls, étant donc dans un état d'idiotie avancé, qu'effectuer, quoi qu'ils fassent, que de mauvais choix?

Il est toujours extrêmement difficile d'avoir un comportement digne et noble, mais plus encore en période électorale, et cela s'applique, en général, autant aux candidats qu'aux électeurs.

Que peut-on faire et que faut-il faire dans un pays où la plupart des gens -------mais ce serait déjà suffisamment grave s'il ne s'agissait que d'une minorité ------ n'aspireraient qu'à vivre comme des esclaves?  Ceux qui n'aspirent à vivre comme des esclaves devraient le savoir, le savent même, et s'ils n'agissent et ne réagissent beaucoup, c'est probablement qu'esclaves déjà, eux aussi, ils ne peuvent se battre que pour leur libération à eux d'abord, avant de se mettre en tête d'aller libérer ceux qui jubilent d'être des serfs et tiennent à continuer à être tels.

La liberté n'est pas une vertu sociale et un homme libre ne peut que s'éloigner de la société des hommes alors même qu'il vit au milieu d'autres hommes, et cela, ce comportement, qui s'impose à tout moment pour l'homme libre, s'impose bien plus encore à ses yeux à certains moments de la vie sociale: quand il se déroule un match de boxe ou de football aux dimensions d'événement national dans ce qui sert d'esprit aux gens; quand ont lieu des élections.

Tout électeur devrait, au moment de voter, garder à l'esprit que ceux en faveur desquels il s'apprête à voter peuvent fort bien se révéler demain être ses oppresseurs les plus cruels, ses oppresseurs personnels et ceux des siens aussi.

Il se passionne pour la politique, mais ne s'intéresse pas aux élections; ce qui l'intéresse, lui, c'est la révolution et c'est à cela qu'il, sans en avoir l'air, sans cesse travaille.


Tel celui qui, faute de pouvoir être écrivain, se contente d'être écrivant, on s'accommode, vu son incapacité à être politique, du simple statut de  politicien ou même de celui, bien moins honorable, sinon honteux, de politicard.

Bien des gens croient que faire de la politique, c'est tout simplement participer à des élections, se faire élire, devenir ministre, mieux Premier ministre ou encore Président de la République, sinon (pourquoi pas?) roi ou Empereur, comme Bokassa, par exemple; cependant la politique, la vraie, ne se réduit à des activités aussi peu importantes que celles d'un ministre ou d'un Premier ministre que pour ceux qui n'y comprennent rien, pour ceux qui sont incapables de comprendre que faire de la politique, c'est oeuvrer pour que soit possible un espace de liberté au sein duquel tout le monde sera appelé à vivre dans le respect de tout et de tous, dans un espace donc de justice, ce que suppose le respect par tous de tout et de tous, mais pour que cela soit, encore faut-il qu'y prévale la notion d'équité, étant donné que sans équité,il ne saurait de justice y avoir, laquelle est indispensable au règne de la paix qui prélude à l'harmonie favorable au travail producteur de la richesse pour le bien-être de tous dans un climat de conviviabilité, tâche plurielle rendue d'autant plus difficile que l'on n'a génétalement ni le temps, ni surtout l'intelligence d'y songer.

Ce n'est pas à ses convictions personnelles, lesquelles ne sont souvent que ses préjugés à lui, que l'homme politique se doit d'être fidèle, c'est plutôt aux fluctuations de la réalité, non pour y adhérer, mais pour les maîtriser, tout en feignant de n'avoir point changé aux yeux du public qui ne saurait croire en lui que s'il demeure toujours tel qu'il leur semble avoir toujours été, sauf s'il n'a cure de   l'efficacité de son action et qu'il ne soit soucieux que de l'héritage spirituel qu'il rêve de laisser un jour.

Avant les élections, le politicien assure aux  gens qu'ils peuvent compter sur lui, mais une fois élu, il leur reproche de n'avoir pas appris à compter sur eux seuls, et ce n'est certainement pas lui qui est le plus à blâmer.

On demande aux électeurs de faire preuve de discernement au moment de voter  afin qu'aveuglés par des flatteries faciles, ils soient des proies encore plus faciles pour ceux qui n'éprouvent aucun sentiment de gêne à quémander leurs votes cependant qu'au fond d'eux-mêmes ils les méprisent férocement.

Un politicien, c'est bien souvent quelqu'un qui ment même quand il dit la vérité.









Monday, December 8, 2014

C'est de slogans et de symboles que se nourrit le plus souvent le politicien et c'est de slogans et de symboles qu'il nourrit ceux qui l'écoutent; il y a heureusement des gens qui ne l'écoutent point, mais ils ne sont malheureusement pas assez nombreux.

Le politicien doit, pour convaincre la foule, être lui-même convaincu, ou feindre bien plus encore  d'être lui-même convaincu au point de s'oublier et de finir par se croire réellement convaincu.

Se méfier de tous ceux dont les convictions personnelles sont synonymes de vérités inaliénables: ce sont des dictateurs en puissance.

Le politicien et, même, le politique doivent forcément afficher des convictions en public, convictions qu'ils sont trop souvent comme contraints d'exprimer non sans quelque violence, car sinon, ils risquent, risqueraient de se condamner d'avance à l'échec, et on les peut comprendre; l'essentiel, cependant, c'est qu'ils soient, s'agissant de la cause (plurielle) qu'ils défendent, à l'insu même des autres parfois qui n'y comprendraient rien, constamment traversés  de doutes.

Qu'est-ce que que le politicien sinon quelqu'un qui promet d'être un politique, un instrument au service du peuple, voire  de la population, et qui, bien souvent, ne l'est pas, et qu'est-ce que le peuple, ou la population, sinon un instrument bien réel et, même, vivant, au service du politicien?

Toute personne passionnée de politique ne peut pas, si elle est vraiment passionnée de politique, ne pas, au beau milieu d'une campagne électorale, envisager d'abandonner toute activité politique, mais ils ne sont pas nombreux, si tant est qu'il y en ait, ceux qui, engagés dans une campagne électorale, se passionnent vraiment pour la politique






Sunday, December 7, 2014

Rien ne mine la vie collective tant que la violence: violence individuelle, violence au sein du couple, à l'intérieur de la famille, violence dans la rue, violence sexuelle, violence à l'école, violence commise par ceux dont le rôle est de servir et de protéger, mais qui abusent de leur autorité pour réprimer et opprimer, violence de l'argent, violence des, comme on dit, institutions, dont presque tout le monde est potentiellement victime, violence du plus fort, violence du Pouvoir, violence de l'Etat, et pourtant il n'est ni projet, ni discours, ni action politiques qui se proposent d'au moins atténuer ces différentes formes et expressions de violence; c'est, à moins de considérer que l'être humain est foncièrement et incurablement violent, à n'y rien comprendre,mais il n'est pas sûr qu'il le soit, car soit il est violent naturellement, et c'est alors la fonction de la culture de le guérir de la volonté de violence qui le dévore, soit la violence est un phénomène culturel, et ce sera encore une fois et  toujours à la culture, à la révolution culturelle, c'est-à-dire à l'art, d'intervenir.

Personne ne saurait demander à qui que ce soit, ni à Dieu, s'il existe, ni, s'il y en a, aux politiques, à ceux que j'ai ailleurs appelés les métapolitiques, encore moins aux politiciens, aux législateurs, de débarrasser la Société de la violence, mais, en attendant la venue de Dieu et l'apparition des métapolitiques, on devrait pouvoir exiger des politiciens et des législateurs qu'ils s'attellent à la réduction de la violence où qu'elle se manifeste.

Qu'un flic ait inutilement recours à la violence est, à la limite compréhensible; après tout, ce n'est qu'un flic, mais qu'un avocat, un magistrat, un juge en fasse autant est passablement troublant; à moins qu'il n'y ait pas de différence entre le flic, l'avocat, le magistrat et le juge; et cela ne semble point impossible.

La différence entre le criminel et le magistrat ou le juge bien souvent se résume à ceci que le criminel reconnaît plus volontiers qu'il transgresse les lois, qu'il fait acte de violence.

Sans doute une société d'où la violence serait absente ou eût été chassée est-elle impossible, mais il peut exister et il existe bel et bien des sociétés où la violence se réduit à des formes et expressions si minimes qu'on la croirait inexistante.

Pour combattre efficacement la violence, sous quelque forme qu'elle se présente, il faut une violence encore plus violente, celle de la force, du droit, de la vertu, de l'art, de la non-violence, mais seuls des esprits supérieurs sont en mesure de comprendre ce que peut être la violence de la non-violence, et les esprits supérieurs sont rares, très rares.








Saturday, December 6, 2014

Pratiquement tout électeur vote mal, lors d'une consultation électorale, même quand il vote bien, n'effectuant pour ainsi dire jamais le bon choix pour de bonnes raisons.

Le pouvoir et la richesse, c'est bien beau, mais sans doute pas à n'importe quel prix; cependant, il ne faut pas essayer d'expliquer cela aux politiciens.

Quand le philosophe officiel du Prince se comporte comme son laquais, et non comme son précepteur, c'est qu'il doit être, en fait, un imposteur, et les princes, surtout quand ils sont, eux aussi, des imposteurs, préfèrent, pour des raisons évidentes, traiter avec les pseudophilosophes plutôt qu'avec les vrais.

On accuse la Foule d'être aveugle, mais on oublie que ceux qui s'adressent à elle ne le sont bien souvent pas moins.

C'est bien moins le désir de justice qui guide le choix de l'électeur, que l'emprise qu'a sur lui la volonté de ressentiment ( au sens nietzschéen), mais il la confond, cette volonté, avec le désir de justice.

Ceux qui s'étonnent que les scélérats soient, à l'occasion des élections, préférés à des gens vertueux ne savent peut-être pas que la plupart des gens ne sont que des scélérats eux-mêmes.
Les sadiques infligent de la souffrance aux autres parce qu'ils y prennent plaisir; ils ont au moins cette excuse, eux,  mais que dire de ceux qui le font sans même que cela ne leur procure le moindre frisson?

Toujours, en toute circonstance, la plus hostile comprise, avoir une attitude et un comportement dignes et honorables,c'est peut-être ce qu'il peut y avoir de plus difficile dans une vie humaine.

On peut mentir aux autres, on peut mentir à soi-même, mais ce n'est pas ce qui étouffera la vérité.

Le passé, c'est ce qui n'existe pas encore, le présent, ce qui n'existe déjà plus, et l'avenir, ce qui n'existera jamais; et l'on s'accroche donc à la vie.

L'être humain est le seul être vivant à savoir et à pouvoir se cacher, se dissimuler consciemment, et, quand on en serait conscient, on a l'air de trouver cela normal.

L'animal, face au danger, fuit mais sans se cacher, tandis que l'être humain fuit en se cachant ou se cache en fuyant.




Friday, December 5, 2014

Toute forme d'autorité tend toujours, à tout niveau, à être abusive et dictatoriale, surtout quand elle sait pouvoir jouir de l'impunité et ce ne sont pas les lois seules qui y peuvent constituer un frein: il faut surtout une révolution dans les moeurs, dans les comportements; bref ce qu'il faut, c'est une révolution du langage. Malheur aux sociétés dans lesquelles il n'y a pas de poète ou dans lesquelles ce sont des propagandistes, autrement dit des proxénètes, qui passent pour poètes.

Il y en a pour qui la liberté est celle de nuire aux autres, de les exploiter, de les opprimer et de les assassiner; c'est la liberté telle que l'entendent bien souvent ceux qui sont au pouvoir et leurs acolytes, la liberté de ceux que l'on a le devoir d'exterminer sur l'autel de la Liberté.

Quand le droit est l'expression de la volonté populaire, de ce que l'on croit pouvoir tenir pour l'expression de la volonté populaire, il faut alors tout en craindre, vu que la volonté dite populaire est toujours aisément manipulable et qu'elle ne cesse de se modifier au gré de la situation, au gré des événements.

Le droit n'est le droit que si, dans les relations entre êtres humains, et même dans celles qu'il peut y avoir entre les êtres humains et ceux qui humains ne le sont pas, il est l'expression d'une nécessité non subjective; sinon ce n'est que de la foutaise.

Avec les élections telles qu'on en accepte le principe dans et pour le champ politique, n'importe quel imbécile, n'importe quel analphabète  peut aspirer aux fonctions de législateur; il s'agit là non d'une bizarrerie, mais d'un scandale qui, de se régulièrement répéter, n'a jamais rien présagé de bon pour les hommes, et ce n'est pas demain qu'il en ira autrement, sauf peut-être si les êtres humains demain, dans leur majorité, devenaient vertueux, mais la très grande majorité des êtres humains n'ont, on peut le craindre, aucun penchant pour la vertu.

La vertu, c'est le respect de l'autre, de tout autre, quel qu'il soit, pourvu qu'il ne porte pas atteinte à autre que lui, en tant que respect de soi.




Un Gouvernement qui oeuvre pour le bien de la population dont il a la responsabilité, c'est chose si rare que l'on serait en droit de douter que cela puisse exister, même si, de temps à autre, cela existe.

Un homme intelligent sollicité pour occuper de hautes fonctions doutera toujours, encore que cela n'arrive pour ainsi dire jamais, ou alors pour de mauvaises raisons, d'en être capable, mais point un connard; bien évidemment. Le plus grand tort de ce qu'on nomme démocratie, et qu'on ferait mieux d'appeler kakistocratie, c'est de permettre à des connards de confier de graves responsaibilités à d'autres connards.

X est-il effectivement le Président de tel pays? C'est bizarrement ce que croient bien des gens; il est vrai que ce sont principalement des ploucs, mais quand même!

Gouverner n'est pas administrer et administrer, ce n'est pas gouverner: de confondre les deux, on non seulement révèle qu'on ne comprend ni ne connaît rien à la politique, on contribue surtout à l'effacement du rôle de la politique dans la vie de tous les jours.

On pourrait, non sans raison, trouver qu'il n'est rien qui soit si trivial qu'il ne mérite l'attention du politique, mais il faudrait qu'en même temps il ne cessât d'interroger les conditions qui rendent possible ce qui n'est guère tolérable, ce qui ne devrait pas être, non moins que celles qui impossibilisent ce qui devrait être.

Ce qui devrait être, c'est ce qui n'empêche point les êtres humains de vivre en relative harmonie les uns avec les autres et c'est la tâche ultime du politique: c'est à la fois bien plus simple et beaucoup plus compliqué qu'on ne le croit.






Thursday, December 4, 2014

Lire Philippe Sollers! Je pourrai dire que je ne fais que ça; depuis environ quarante ans; à l'époque---déjà!-- où Lacan se disait aussi illisible que Philippe Sollers, renforçant ma conviction que Sollers, je songe au Sollers de Drame, de Nombres, de Lois, de H, de Paradis, et de Femmes surtout, sans oublier celui de Logiques, de L'écriture et l'expérience des limites, celui de ce remarquable texte écrit dans le numéro de juillet 1971 de Critique (Le nombre d'or, je crois), c'est l'écrivain par excellence.
 Et même si je n'ai point achevé un texte très sollersien, écrit il y a maintenant très longtemps, je ne craindrais pas de dire que tout ce que j'écris, tout ce que j'ai publié jusqu'ici n'est rien d'autre qu'une lecture de Sollers; et cela, je le dis sans songer à la Note 47 (je crois) de La Pharmacie de Platon.

Tout ce qui est politique n'est bien souvent que littérature ( au sens courant de cette expression) et tout ce qui est littérature, en tant que ce qui s'écrit,que  ce qui ne cesse pas de s'écrire, est toujours politique.

On ne peut être politique que si l'on est également philosophe et artiste; si malgré tout, malgré qu'on ne soit ni  philososphe ni artiste, on se met en tête de faire de la, comme on dit, politique, on ne sera que politicien, quand on ne serait politicard, autrement dit voyou; mais il est vrai qu'il y en a que cela ne dérange point.

Il n'est peut-être pas d'homme politique qui ne veuille se donner une image d'intellectuel et, pour y parvenir, l'homme politique a la plupart du temps la mauvaise inspiration, la maladresse de se prendre pour écrivain, alors qu'il n'est, dans le meilleur des cas, qu'écrivant.

Ce n'est pas parce qu'il peut arriver au philosophe de s'engager en politique, que l'homme politique doit se croire autorisé à jouer les penseurs.

Les hommes politiques ont tendance à mépriser et à envier les intellectuels en même temps, et on n'a aucun mal à les comprendre.


Il est très difficile à l'intelletuel de réussir en politique, mais impossible à l'homme politique de se transformer en intellectuel ou artiste.



 


Wednesday, December 3, 2014

L'esclave, quand il se trouve dans l'impossibilité, ses plus intenses efforts nonobstant, de se libérer, finit par se convaincre qu'il est libre ou qu'il, ce qui revient plus ou moins au même, adore l'état dans lequel il est maintenu, et personne n'aime tant à s'entendre dire qu'il est un homme libre que s'il est esclave, phénomène bien connu de tout politicard qui ne manque jamais d'en tirer profit.

On méprise toute personne malhonnête, sauf si l'on est malhonnête soi-même, mais il n'y a pas que les gens malhonnêtes qui ne méprisent ceux qui sont malhonnêtes, et l'on peut s'en convaincre à considérer l'attitude d'admiration quasi religieuse qu'a plus d'une personne indéniablement honnête se délectant des propos de bien des politiciens.

Le discours politique, ne fût-il partout le même, se nourrit principalement de contrevérités et d'hyperboles, il n'est persuasif  que s'il n'est pas convaincant, que s'il débite des énormités, et c'est ce que, tôt ou tard, parfois à leurs dépens, comprennent ceux qui font de la politique, encore que ce soit rarement eux, ce ne soit presque jamais eux les victimes de ce discours.

On prend les hommes politiques au sérieux, mais point les comédiens, alors que ce devrait être le contraire; c'est à n'y rien comprendre.

Il doit bien y avoir quelque parcelle de vérité à ces accusations, à ces insultes que les adversaires politiques se régulièrement lancent, et cela seul suffirait à jeter le discrédit le plus total sur bien des politiciens, sur les chefs politiques surtout, mais il semble que presque personne n'y veuille faire attention.

Ce qu'on nomme d'un terme à peu près incompréhensible le public a certainement raison de condamner les hommes politiques, plus particulièrement ceux qui sont au pouvoir, il, le public, aurait bien plus raison encore  de se condamner lui-même.











Tuesday, December 2, 2014

On condamne l'inconduite du criminel-------et l'on n'a point tort-----------, mais point celle du magistrat ou du juge.

Le législateur bien souvent est celui qui a le droit de ne pas se conformer à la loi.

Un authentique Etat de droit, c'est un Etat dans lequel tout le monde est équitablement assujetti à la loi; autant dire que ça n'existe pas.

Il y a des gens qui croient, ou veulent croire, que les hommes de loi sont des fous de justice: fous certainement, de justice, certainement pas, du moins d'après certaines personnes  que personne ne pourrait accuser d'être bêtes et viles.

Le médecin s'intéresse-t-il à la santé, ou à la maladie du patient? Question difficile.

Une société de gens vertueux est impossible -------------les imbéciles eux-mêmes le savent-------; faut-il pour autant que toute société soit principalement composée de fumiers?
Il est difficile d'admettre que la collectivité au sein de laquelle on vit  est injuste et inéquitable, de convenir qu'elle est un champ dominé par la violence de la force bien plus que par celle du droit, et tyrans et dictateurs de s'en réjouir.

Ce qu'on nomme droit, dont, par ailleurs, il se faut demander si cela peut réellement exister, n'en est même pas, surtout dans l'expression concrète qu'il trouve dans le quotidien, l'approximation; c'en serait plutôt la négation et la prostitution.

A la proclamation des résultats d'un scrutin, c'est à un véritable délire qu'on assiste, et on ne croit pas si bien dire.

Ceux qui parlent sans cesse de devoirs, du devoir en général, et pas seulement quand se déroule la farce des élections, devraient la boucler au lieu d'ouvrir la bouche pour répandre des puanteurs: le devoir, et c'est le mot devoir lui-même qui le dit clairement, c'est ce qu'on n'accomplit pas, c'est ce qu'on ne peut accomplir; c'est en cela qu'il est devoir , ce que l'on doit sans cesse et toujours s'efforcer de faire, mais sans y jamais parvenir.

Une société composée presque uniquement de gens intelligents et vertueux,c'est ce que redoutent le plus la plupart des gouvernants et leurs valets; ils ont tort cependant, car une telle société, du moins pour l'heure, et peut-être pour toujours, ne saurait exister.

Il ne faudrait, aux élections, voter pour un candidat, que s'il est avéré que la misère des autres l'empêche de vivre; il existe des personnes, pas beaucoup, mais il en existe, que la misère des autres empêche de vivre; elles ne songent cependant à participer à des élections.





Monday, December 1, 2014

Il y a essentiellement deux catégories d'électeurs: ceux qui adorent se laisser piétiner par ceux qu'ils portent au pouvoir, et ceux qui sont convaincus de pouvoir influencer et dominer ceux qu'ils élisent ou font élire; il manque cruellement une troisième catégorie, celle qui tient que le rôle de l'individu au sein d'une collectivité consiste à collaborer avec les autres membres de la collectivité en question, mais cela, cette collaboration,  qui était probablement possible il y a quelques siècles de cela, ne l'est plus depuis que la nation, l'Etat, constructions pourtant relativement récentes, n'existent plus, ayant été remplacés par les associations internationales d'industriels, d'investisseurs et de banquiers.

Les élections sont maintenant chose du passé, et peut-être même n'ont-elles aient jamais eu de véritable actualité, mais leur caractère obsolète se précise de nos jours, depuis quelque temps déjà en fait, du fait que cene sont pas ceux que l'on élit qui gouvernent, mais ceux qui les tiennent sous leur contrôle, que la plupart du temps on ne connaît même pas.

Jamais la Révolution n'aura, maintenant que l'Humanité est principalement composée d'esclaves---------dont la plupart s'ignorent, il est vrai--------été plus nécessaire, et c'est pour les hommes une chance immense; mais en même temps, jamais la Révolution n'aura semblé plus impossible, et c'est là une calamité absolument innommmable.

La Révolution est nécessaire parce qu'elle est impossible; si elle était possible, elle ne serait que banale et ne mériterait une seconde d'attention, et c'est parce qu'elle est impossible qu'elle est-------et je pèse mes mots-------possible.

La non-réalisation de la Révolution, c'est ce qui la peut préserver de l'emprise de l'idéologie et lui garantir une certaine permanence, mais à condition que l'on sache que la Révolution, si elle a lieu, est interminable; elle ne peut avoir lieu qu'à cette condition: en n'ayant pas lieu ou, si l'on préfère, en n'ayant pas de fin.

S'engager en politique sans envisager de faire la Révolution, c'est avoir une bien piètre opinion de soi surtout, et la plupart de ceux qui s'engagent en politique n'ont pas tort d'avoir une piètre opinion d'eux-mêmes.