Il y a essentiellement deux catégories d'électeurs: ceux qui adorent se laisser piétiner par ceux qu'ils portent au pouvoir, et ceux qui sont convaincus de pouvoir influencer et dominer ceux qu'ils élisent ou font élire; il manque cruellement une troisième catégorie, celle qui tient que le rôle de l'individu au sein d'une collectivité consiste à collaborer avec les autres membres de la collectivité en question, mais cela, cette collaboration, qui était probablement possible il y a quelques siècles de cela, ne l'est plus depuis que la nation, l'Etat, constructions pourtant relativement récentes, n'existent plus, ayant été remplacés par les associations internationales d'industriels, d'investisseurs et de banquiers.
Les élections sont maintenant chose du passé, et peut-être même n'ont-elles aient jamais eu de véritable actualité, mais leur caractère obsolète se précise de nos jours, depuis quelque temps déjà en fait, du fait que cene sont pas ceux que l'on élit qui gouvernent, mais ceux qui les tiennent sous leur contrôle, que la plupart du temps on ne connaît même pas.
Jamais la Révolution n'aura, maintenant que l'Humanité est principalement composée d'esclaves---------dont la plupart s'ignorent, il est vrai--------été plus nécessaire, et c'est pour les hommes une chance immense; mais en même temps, jamais la Révolution n'aura semblé plus impossible, et c'est là une calamité absolument innommmable.
La Révolution est nécessaire parce qu'elle est impossible; si elle était possible, elle ne serait que banale et ne mériterait une seconde d'attention, et c'est parce qu'elle est impossible qu'elle est-------et je pèse mes mots-------possible.
La non-réalisation de la Révolution, c'est ce qui la peut préserver de l'emprise de l'idéologie et lui garantir une certaine permanence, mais à condition que l'on sache que la Révolution, si elle a lieu, est interminable; elle ne peut avoir lieu qu'à cette condition: en n'ayant pas lieu ou, si l'on préfère, en n'ayant pas de fin.
S'engager en politique sans envisager de faire la Révolution, c'est avoir une bien piètre opinion de soi surtout, et la plupart de ceux qui s'engagent en politique n'ont pas tort d'avoir une piètre opinion d'eux-mêmes.
Monday, December 1, 2014
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