Les colères de Bloy, pour terrifiantes qu'elles soient, sont compréhensibles, car ce sont les colères d'un homme indigné par l'injustice, révolté contre la misère et exaspéré par la bêtise, mais, dirigées contre ceux dont Victor Hugo disait pourtant, bien qu'à juste titre, que "(leur )bonheur est fait du malheur des autres", elles ne laissent pas d'étonner, mais il n'est impossible que les colères de Bloy fussent celles d'un authentique saint.
Plus personne ne lit Léon Daudet, si tant est qu'il y ait encore des gens qui ont entendu parler de lui, car tout le monde ne connaît qu'Alphonse Daudet, mais Léon était admiré de Proust lui - même et était un écrivain à peu près irréprochable; il était cependant loin d'être un grand écrivain, il était tout au plus un redoutable artisan, et ils sont nombreux des comme lui qui ne seront jamais que de bons, de très bons écrivains même, mais jamais de grands, de véritables écrivains, à moins que...
Sans Blanchot, il me sera toujours difficile d'accepter que Maurras fut quelqu'un d'intelligent et maintenant encore, je n'arrive pas à comprendre le maurrassisme de Blanchot, mais il est vrai que l'ennemi acharné que je suis des positions politiques de Maurras ne me permet sans doute d'apprécier ce dernier à sa juste valeur.
Il y a tant d'écrivains qu'on ne lirait absolument pas s'ils n'avaient la réputation d'être de grands écrivains, réputation si surfaite, si imméritée qu'on se peut demander s'ils ne la doivent à de fous furieux alcooliques et même ..., mais laissons.
Valéry disait avec raison souhaiter que l'histoire de la littérature s'écrivît un jour sans mention de nom de personne, seule manière sans doute de faire comprendre à la foule que l'auteur de tout livre est toujours à venir.
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