Ce qui, en vérité, est, n'est, au fond, jamais ce qu'on voit , et ce qu'on voit n'est jamais vraiment ce qui est.
On ne voit, au fond, que des fragments, que des morceaux, des éclats, et on a la légèreté de croire qu'on a vu et compris.
Le problème de l'être avec, du vivre avec, ce n'est pas qu'on ne voit, ni ne comprend ce qui est, c'est que, bien qu'on ne voie ni ne comprenne rien à rien,on est convaincu de savoir, de tout savoir, de tout comprendre.
Le langage empêche d'appréhender la réalité, autrement dit toujours oblige à toujours s'efforcer d'appréhender la réalité.
A Nodier qui disait que "la réalité est une passion inutile", on pourrait faire remarquer la réalité est une passion impossible, encore qu'il ne soit pas impossible que c'est précisément ce que Nodier, que Balzac, lui - même, admirait, avait en tête, Nodier qui ne devait pas ignorer que si toute passion fait souffrir, c'est parce que toute passion est impossible et, donc, inutile.
Il fut un temps où les écrivains écrivaient, afin de pouvoir manger, dans des journaux, mais les temps ont changé, car maintenant ce sont les journalistes qui se croient des écrivains.
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