Monday, October 31, 2011
On se trompe sévèrement si l'on croit pouvoir compter sur le sens de l'honneur que peuvent avoir les autres et que l'on essaie d'y faire appel, car la plupart des êtres humains n'ont manifestement aucun sens de l'honneur,ou alors se font de l'honneur une conception telle que cela n'a plus rien à voir avec l'honneur , ls acrobaties les plus époustouflantes nonobstant.
X , qui aimait la peinture,en pratiquait lui-même et y consacrait presque sa vie entière , doutait toujours , jamais assuré de la qualité de ses productions , que d'ailleurs il ne se hasardait à montrer qu'à quelques rares amis et non sans de longues hésitations,non sans de mortelles appréhensions même , d'être vraiment peintre et si rien ne le ravissait tant, le plongeant dans l'émerveillement le plus complet,que la vue,ou le simple souvenir,de certains tableaux de Velasquez, du Titien, ou encore de Delacroix, rien ,non,plus, ne le jetait dans le plus inquiétant désarroi, au point qu'il lui arrivait de se demander s'il ne ferait pas mieux de se contenter d'être fonctionnaire ou homme d'affaires,ou encore politicien,sinon voleur,mais toujours il se ressaisissait, soit que le souvenir de Velasquez l'incitât à s'améliorer,soit qu'il fût pris d'un sentiment de révolte à la pensée de ces médiocrités qui croyaient faire de la peinture et en lesquelles d'aucuns voyaient d'authentiques génies, et si de penser à Velasquez lui rappelait la nécessité de la discipline et du travail, de songer au sacre obscène ,qu'absolument rien ne saurait justifier, de peintres franchement nuls qu'il considérait ,dans l'effroi et l'indignation, comme de véritables dangers,lui remettait en mémoire la promesse qu'il s'était faite en prenant,adolescent commençant tout juste à s'enthousiasmer pour la peinture et à se passionner pour la vie des peintres ,connaissance de certains éléments de la vie de Van Gogh et de Modigliani,de ne rien épargner qui fût en mesure d'empêcher que des déchets fussent glorifiés, cependant que des oeuvres de génie,se heurtant à la sottise et à l'inculture, souffrent d'un manque de considération dont tout artiste débutant se fût lui-même probablement scandalisé ,promesse dont il s'était très vite rendu compte, dans une espèce de terreur qui semblait devoir le conduire à la folie pure et simple,qu'il ne la pourrait jamais, quoi qu'il fît, honorer,mais dont il se laissait également ,par moments, aller à penser qu'il en était ,en un sens,libéré, ne fût-ce que parce qu'il s'y était engagé dans un moment où , emporté par un élan tout juvénile ,il ne savait pas très bien ce qu 'il faisait vraiment , non qu'il ne continuât d'y acccorder une extrême importance, mais parce que ce qui mobilisait avant tout son attention et son énergie, c'était ce désir qui embrasait tout son être de porter à la lumière du jour des créations qui fussent presque comparables aux plus grands chefs-d'oeuvre connus,et ce désir ne cessait de le hanter,bien qu'il demeurât peu convaincu de sa capacité à donner une oeuvre qui fût véritablement digne d'intérêt.
Y ne s'enflammait peut-être pas moins que X pour la peinture ,mais,à la différence de ce dernier qui était d'une discrétion à peu près totale, il ne ratait jamais une occasion d'afficher sa passion débordante pour la peinture.De plus, il était persuadé au point que cela en devenait obscène de son immense talent qu'il tenait pour égal à celui des plus grands peintres.Il était certainement fort doué et maîtrisait comme personne les règles de la perspective et l'art du dessin . Etait-il pour autant peintre ? X en doutait qui trouvait que , malgré les dons évidents de Y,il n'avait su créer un tyle à lui, encore moins des couleurs dont on eût pu dire,à l'instar des jaunes de Van Gogh ou des verts de Baldung,pour ne mentionner qu'eux, qu'ils n'existaient pas jusque-là.
Sunday, October 30, 2011
On se trompe sévèrement si l'on croit pouvoir compter sur le sens de l'honneur que peuvent avoir les autres et que l'on essaie d'y faire appel, car la plupart des êtres humains n'ont manifestement aucun sens de l'honneur,ou alors se font de l'honneur une conception telle que cela n'a plus rien à voir avec l'honneur , ls acrobaties les plus époustouflantes nonobstant.
X , qui aimait la peinture,en pratiquait lui-même et y consacrait presque sa vie entière , doutait toujours , jamais assuré de la qualité de ses productions , que d'ailleurs il ne se hasardait à montrer qu'à quelques rares amis et non sans de longues hésitations,non sans de mortelles appréhensions même , d'être vraiment peintre et si rien ne le ravissait tant, le plongeant dans l'émerveillement le plus complet,que la vue,ou le simple souvenir,de certains tableaux de Velasquez, du Titien, ou encore de Delacroix, rien ,non,plus, ne le jetait dans le plus inquiétant désarroi, au point qu'il lui arrivait de se demander s'il ne ferait pas mieux de se contenter d'être fonctionnaire ou homme d'affaires,ou encore politicien,sinon voleur,mais toujours il se ressaisissait, soit que le souvenir de Velasquez l'incitât à s'améliorer,soit qu'il fût pris d'un sentiment de révolte à la pensée de ces médiocrités qui croyaient faire de la peinture et en lesquelles d'aucuns voyaient d'authentiques génies, et si de penser à Velasquez lui rappelait la nécessité de la discipline et du travail, de songer au sacre obscène ,qu'absolument rien ne saurait justifier, de peintres franchement nuls qu'il considérait ,dans l'effroi et l'indignation, comme de véritables dangers,lui remettait en mémoire la promesse qu'il s'était faite en prenant,adolescent commençant tout juste à s'enthousiasmer pour la peinture et à se passionner pour la vie des peintres ,connaissance de certains éléments de la vie de Van Gogh et de Modigliani,de ne rien épargner qui fût en mesure d'empêcher que des déchets fussent glorifiés, cependant que des oeuvres de génie,se heurtant à la sottise et à l'inculture, souffraient d'un manque de considération dont tout artiste débutant se fût lui-même probablement scandalisé
X , qui aimait la peinture,en pratiquait lui-même et y consacrait presque sa vie entière , doutait toujours , jamais assuré de la qualité de ses productions , que d'ailleurs il ne se hasardait à montrer qu'à quelques rares amis et non sans de longues hésitations,non sans de mortelles appréhensions même , d'être vraiment peintre et si rien ne le ravissait tant, le plongeant dans l'émerveillement le plus complet,que la vue,ou le simple souvenir,de certains tableaux de Velasquez, du Titien, ou encore de Delacroix, rien ,non,plus, ne le jetait dans le plus inquiétant désarroi, au point qu'il lui arrivait de se demander s'il ne ferait pas mieux de se contenter d'être fonctionnaire ou homme d'affaires,ou encore politicien,sinon voleur,mais toujours il se ressaisissait, soit que le souvenir de Velasquez l'incitât à s'améliorer,soit qu'il fût pris d'un sentiment de révolte à la pensée de ces médiocrités qui croyaient faire de la peinture et en lesquelles d'aucuns voyaient d'authentiques génies, et si de penser à Velasquez lui rappelait la nécessité de la discipline et du travail, de songer au sacre obscène ,qu'absolument rien ne saurait justifier, de peintres franchement nuls qu'il considérait ,dans l'effroi et l'indignation, comme de véritables dangers,lui remettait en mémoire la promesse qu'il s'était faite en prenant,adolescent commençant tout juste à s'enthousiasmer pour la peinture et à se passionner pour la vie des peintres ,connaissance de certains éléments de la vie de Van Gogh et de Modigliani,de ne rien épargner qui fût en mesure d'empêcher que des déchets fussent glorifiés, cependant que des oeuvres de génie,se heurtant à la sottise et à l'inculture, souffraient d'un manque de considération dont tout artiste débutant se fût lui-même probablement scandalisé
Friday, October 28, 2011
C'est quand aucun espoir n'est plus permis qu'il faut savoir faire preuve d'optimisme.
On nous dit rituellement qu'il faut respecter la loi, se plier aux conventions, honorer la tradition; pourquoi pas ? Il n'y aucun mal à vouloir respecter la loi, etc. aussi longtemps que la loi, les conventions, la tradition ne se réduisent pas à des sottises.
Vienne le jour où le droit ,loin d'être déterminée par la force, sera l'origine de la force.
Là où le droit n'est qu'expression de la force règne la barbarie.
Il faut au droit la force,mais à condition que la force ne découle que de la vertu du droit.
Valéry mourant disait à Paulhan :'Quelle connerie,la vie ! ', mais Valéry le disait sans doute parce qu'il avait eu une vie merveilleuse;seuls ceux qui n'ont pas eu une vie merveilleuse trouvent que la vie n'est pas une connerie.
De très grands écrivains comme Valéry, Borges et Nabokov, pour ne mentionner qu'eux, ont pu se désoler de n'avoir pas le Nobel;cela est inquiétant et ferait presque douter qu'ils fussent vraiment de grands écrivains, inciterait en tout cas à trouver que, pour être grand écrivain, on n'en est pas moins , horribile dictu, con.
Le grand écrivain n'est pas tant celui qui passe sa vie à faire des livres que celui qui s'efforce à faire de sa vie un livre.
Découvrir ,apprendre que l'écrivain,le peintre,le musicien que l'on admire fut ,est, dans la vie , un être pitoyable ne devrait, à moins que l'on ne soit soi-même infiniment plus pitoyable encore, empêcher que demeure intacte l'admiration que l'on pouvait avoir pour l'oeuvre.
Ne point refuser de reconnaître les faiblesses du grand homme et continuer à l'admirer tout en reconnaissant ses faiblesses que l'on pourtant condamne,cela est presque noble.
Ce qui plaît n'est pas toujours noble et ce qui est noble ne plaît pas toujours.
Le confort et le plaisir sont certainement souhaitables , mais pour peu qu'ils détournent de la voie de la noblesse,on s'interdira d'en tenir aucun compte.
Sans le courage,le travail, la franchise et le devoir que l'on s'impose de ne rien ni personne traiter comme un instrument, il n'y a point de noblesse possible.
Il ne suffit pas de ne pas vouloir traiter, ni même de ne pas traiter l'autre , quel qu'il soit, comme un instrument,il faut encore que l'autre n'ait pas, fût-ce à tort,le sentiment d'être traité comme un instrument.
Alors qu'il peut arriver à des animaux d'avoir des réactions et des comportements que l'on se sent obligé de trouver nobles,il faut bien ,hélas! reconnaître que la noblesse semble à bien des êtres humains absolument impossible.
Tout ce qui est facile déshonore l'être humain ;il lui faut apprendre à refuser ce qui est facile surtout quand cela lui semble prometteur de plaisirs irrésistibles.
Des pensées nobles, si elles ne sont pas accompagnées par des comportements et des actions nobles ,demeurent, malgré tout, insuffisantes.
On condamne et méprise plus volontiers la prostituée que celui qui fréquente les prostituées;cela n'est pas très raisonnable.
Le proxénète est un personnage généralement craint et méprisé, et il ressemble en cela tellement au flic ,à l'homme de pouvoir en général,qu'apercevant un flic ,un magistrat ou un ministre, on croirait être tombé sur un dangereux proxénète .
Le devoir suprême d'un parent consiste à tenir ses enfants le plus éloignés possible de toute influence pernicieuse , tâche redoutable qui suppose que tout parent futur établisse le relevé le plus exhaustif imaginable de toutes les perniciosités passées, présentes et même futures,mais sans l'accomplissement de laquelle personne ne devrait avoir le droit de songer même à devenir parent.
S'il est difficile de parler de ceux que l'on ne connaît pas, les connaissant à peine et rien qu'indirectement, de seconde main,il est encore plus difficile,sinon impossible de parler de ceux que l'on connaît , que l'on connaît vraiment, dans l'intimité des quels on a séjourné,sur le mode d'une réciprocité indubitable de surcroît,et dont on finit par comprendre des années plus tard qu'on croyait seulement les connaître.
Il n'y a de réelle vertu que dans le silence et le recueillement : si,comme on n'hésite plus à le croire, tout est langage,il faudra tout mettre en oeuvre pour que le langage conduise au silence et au recueillement.
Nulle affirmation de soi chez les animaux sauf pour se défendre et durant la période des amours; si les êtres humains pouvaient songer à s'affirmer que pour se défendre et pour attirer l'autre sur le plan sexuel, c'est toute la face du monde qui s'en trouverait changé.
Les êtres humains sont, dans leur majorité, si égoïstes , malhonnêtes,méchants et envieux que ,même quand on a la chance de rencontrer quelqu'un qui est bon et vertueux,on aurait tendance à réagir avec scepticisme.
La richesse matérielle est infiniment plus importante qu'on veut bien le reconnaître ,et cela le savent même ceux qui condamnent l'opulence au nom de l'honnêteté et qui semblent convaincus qu'on ne saurait devenir riche sans être malhonnête , mais que la fortune ne s'acquière la plupart du temps qu'au prix de la gredinerie ne signifie nullement qu'elle soit toujours et forcément le fruit , agréable ou amer, de l'indignité et, quel que soit le prix que ,par ailleurs, on attache ( réellement ? )à l'intelligence, au savoir, au courage, à la noblesse,à la santé, voire à la beauté physique , les opposant au confort, au bien-être, au luxe même qu'apporte l'argent ,il convient tout de même de reconnaître que si on n'a pu, bien qu'on soit indéniablement intelligent, suprêmement savant, redoutablement courageux ,et profondément noble , sans compter que beau,l'on jouit d'une excellente santé, devenir riche, il faut bien qu'on se soit qulque part comporté comme un véritable con .
On nous dit rituellement qu'il faut respecter la loi, se plier aux conventions, honorer la tradition; pourquoi pas ? Il n'y aucun mal à vouloir respecter la loi, etc. aussi longtemps que la loi, les conventions, la tradition ne se réduisent pas à des sottises.
Vienne le jour où le droit ,loin d'être déterminée par la force, sera l'origine de la force.
Là où le droit n'est qu'expression de la force règne la barbarie.
Il faut au droit la force,mais à condition que la force ne découle que de la vertu du droit.
Valéry mourant disait à Paulhan :'Quelle connerie,la vie ! ', mais Valéry le disait sans doute parce qu'il avait eu une vie merveilleuse;seuls ceux qui n'ont pas eu une vie merveilleuse trouvent que la vie n'est pas une connerie.
De très grands écrivains comme Valéry, Borges et Nabokov, pour ne mentionner qu'eux, ont pu se désoler de n'avoir pas le Nobel;cela est inquiétant et ferait presque douter qu'ils fussent vraiment de grands écrivains, inciterait en tout cas à trouver que, pour être grand écrivain, on n'en est pas moins , horribile dictu, con.
Le grand écrivain n'est pas tant celui qui passe sa vie à faire des livres que celui qui s'efforce à faire de sa vie un livre.
Découvrir ,apprendre que l'écrivain,le peintre,le musicien que l'on admire fut ,est, dans la vie , un être pitoyable ne devrait, à moins que l'on ne soit soi-même infiniment plus pitoyable encore, empêcher que demeure intacte l'admiration que l'on pouvait avoir pour l'oeuvre.
Ne point refuser de reconnaître les faiblesses du grand homme et continuer à l'admirer tout en reconnaissant ses faiblesses que l'on pourtant condamne,cela est presque noble.
Ce qui plaît n'est pas toujours noble et ce qui est noble ne plaît pas toujours.
Le confort et le plaisir sont certainement souhaitables , mais pour peu qu'ils détournent de la voie de la noblesse,on s'interdira d'en tenir aucun compte.
Sans le courage,le travail, la franchise et le devoir que l'on s'impose de ne rien ni personne traiter comme un instrument, il n'y a point de noblesse possible.
Il ne suffit pas de ne pas vouloir traiter, ni même de ne pas traiter l'autre , quel qu'il soit, comme un instrument,il faut encore que l'autre n'ait pas, fût-ce à tort,le sentiment d'être traité comme un instrument.
Alors qu'il peut arriver à des animaux d'avoir des réactions et des comportements que l'on se sent obligé de trouver nobles,il faut bien ,hélas! reconnaître que la noblesse semble à bien des êtres humains absolument impossible.
Tout ce qui est facile déshonore l'être humain ;il lui faut apprendre à refuser ce qui est facile surtout quand cela lui semble prometteur de plaisirs irrésistibles.
Des pensées nobles, si elles ne sont pas accompagnées par des comportements et des actions nobles ,demeurent, malgré tout, insuffisantes.
On condamne et méprise plus volontiers la prostituée que celui qui fréquente les prostituées;cela n'est pas très raisonnable.
Le proxénète est un personnage généralement craint et méprisé, et il ressemble en cela tellement au flic ,à l'homme de pouvoir en général,qu'apercevant un flic ,un magistrat ou un ministre, on croirait être tombé sur un dangereux proxénète .
Le devoir suprême d'un parent consiste à tenir ses enfants le plus éloignés possible de toute influence pernicieuse , tâche redoutable qui suppose que tout parent futur établisse le relevé le plus exhaustif imaginable de toutes les perniciosités passées, présentes et même futures,mais sans l'accomplissement de laquelle personne ne devrait avoir le droit de songer même à devenir parent.
S'il est difficile de parler de ceux que l'on ne connaît pas, les connaissant à peine et rien qu'indirectement, de seconde main,il est encore plus difficile,sinon impossible de parler de ceux que l'on connaît , que l'on connaît vraiment, dans l'intimité des quels on a séjourné,sur le mode d'une réciprocité indubitable de surcroît,et dont on finit par comprendre des années plus tard qu'on croyait seulement les connaître.
Il n'y a de réelle vertu que dans le silence et le recueillement : si,comme on n'hésite plus à le croire, tout est langage,il faudra tout mettre en oeuvre pour que le langage conduise au silence et au recueillement.
Nulle affirmation de soi chez les animaux sauf pour se défendre et durant la période des amours; si les êtres humains pouvaient songer à s'affirmer que pour se défendre et pour attirer l'autre sur le plan sexuel, c'est toute la face du monde qui s'en trouverait changé.
Les êtres humains sont, dans leur majorité, si égoïstes , malhonnêtes,méchants et envieux que ,même quand on a la chance de rencontrer quelqu'un qui est bon et vertueux,on aurait tendance à réagir avec scepticisme.
La richesse matérielle est infiniment plus importante qu'on veut bien le reconnaître ,et cela le savent même ceux qui condamnent l'opulence au nom de l'honnêteté et qui semblent convaincus qu'on ne saurait devenir riche sans être malhonnête , mais que la fortune ne s'acquière la plupart du temps qu'au prix de la gredinerie ne signifie nullement qu'elle soit toujours et forcément le fruit , agréable ou amer, de l'indignité et, quel que soit le prix que ,par ailleurs, on attache ( réellement ? )à l'intelligence, au savoir, au courage, à la noblesse,à la santé, voire à la beauté physique , les opposant au confort, au bien-être, au luxe même qu'apporte l'argent ,il convient tout de même de reconnaître que si on n'a pu, bien qu'on soit indéniablement intelligent, suprêmement savant, redoutablement courageux ,et profondément noble , sans compter que beau,l'on jouit d'une excellente santé, devenir riche, il faut bien qu'on se soit qulque part comporté comme un véritable con .
Thursday, October 27, 2011
Il est tellement difficile d'élever des enfants que c'est vraiment de l'inconscience d'en avoir,mais nul doute qu'il s'en trouve pour juger que c'est précisément parce qu'il est difficile,sinon impossible ,d'élever des enfants qu'il faut en avoir.
La suspicion est indispensable en tant qu'arme intellectuelle,mais seuls les êtres inférieurs privilégieront la seule suspicion dans leurs relations avec autrui.
Tout sacrifier au plaisir , encore que ce ne soit jamais une option sérieuse , n'est à la limite nullement condamnable,aussi longtemps que rien ni personne n'en pâtissent.
Faut-il gâcher le plaisir de qui que ce soit sous prétexte que ce serait un plaisir médiocre ? Mais qu'importe qu'il soit, ce plaisir, médiocre ,s'il ne nuit à personne ?Bien entendu, toute la question est là et cela donne bien souvent lieu à des exagérations.
La suspicion est indispensable en tant qu'arme intellectuelle,mais seuls les êtres inférieurs privilégieront la seule suspicion dans leurs relations avec autrui.
Tout sacrifier au plaisir , encore que ce ne soit jamais une option sérieuse , n'est à la limite nullement condamnable,aussi longtemps que rien ni personne n'en pâtissent.
Faut-il gâcher le plaisir de qui que ce soit sous prétexte que ce serait un plaisir médiocre ? Mais qu'importe qu'il soit, ce plaisir, médiocre ,s'il ne nuit à personne ?Bien entendu, toute la question est là et cela donne bien souvent lieu à des exagérations.
Désirer, convoiter ce qui n'est point à soi,c'est très certainement une bien dangereuse pathologie,et il n'y a que ces drôles d'êtres dits humains qui en souffrent ;pas tous sans doute, mais ils sont si peu et si rares ceux qui n'en souffrent que l'on est comme contraint de penser que personne n'en est innocent.Il se faudrait ici demander si, en prônant l'abolition de la propriété privée,le marxisme n'anticipe ,à sa manière, Freud.
Seuls comptent les devoirs que l'on s'impose soi-même à soi , même s'il est indéniable que l'on ne se les est pas toujours soi-même inventés,mais , pourvu que l'on se les soit appropriés ,librement et non dans un seul but de confort ou de plaisir,selon une exigence essentiellement interne,encore qu'elle ne soit jamais qu'interne,qui incline au respect de tout et de tous ,on les pourra dire siens et l'on aura alors le droit de se dire libre.
Les devoirs que nous transmettent ou imposent la tradition, la culture, la Société ne sont très souvent des préjugés et des sottises, quand il ne s'agirait de moyens de domination et d'asservissement , et il faut plus d'intelligence et de courage qu'on ne le croit pour s'en libérer.
Etre libre, ce n'est pas vraiment rejeter ce que la tradition, la culture,la Société , les autres ressassent , c'est rejeter cela seul qui n'en saurait être absolument justifé.
Un être qui n'est pas libre, c'est sale et laid,pas tant cependant qu'un être qui se complaît de n'être point libre tout en niant être une espèce d'instrument,mais il y a pire :bien plus sale et laid est celui qui empêche les autres d'être libres.
Etre libre, c'est se comporter comme on entend se comporter et faire ce qu'on a envie de faire , mais à la condition de ne porter atteinte à autre que soi.
La volonté de ne porter atteinte à autre que soi, qui peut très bien , dans bien des cas, ne renvoyer qu'à des considérations d'ordre pratique et qui seraient ,en définitive , égoïstes, est avant tout désir de ne se point salir.
Les devoirs que nous transmettent ou imposent la tradition, la culture, la Société ne sont très souvent des préjugés et des sottises, quand il ne s'agirait de moyens de domination et d'asservissement , et il faut plus d'intelligence et de courage qu'on ne le croit pour s'en libérer.
Etre libre, ce n'est pas vraiment rejeter ce que la tradition, la culture,la Société , les autres ressassent , c'est rejeter cela seul qui n'en saurait être absolument justifé.
Un être qui n'est pas libre, c'est sale et laid,pas tant cependant qu'un être qui se complaît de n'être point libre tout en niant être une espèce d'instrument,mais il y a pire :bien plus sale et laid est celui qui empêche les autres d'être libres.
Etre libre, c'est se comporter comme on entend se comporter et faire ce qu'on a envie de faire , mais à la condition de ne porter atteinte à autre que soi.
La volonté de ne porter atteinte à autre que soi, qui peut très bien , dans bien des cas, ne renvoyer qu'à des considérations d'ordre pratique et qui seraient ,en définitive , égoïstes, est avant tout désir de ne se point salir.
Wednesday, October 26, 2011
Monday, October 24, 2011
L'homme désire des enfants , parce qu'il a besoin d'être réconforté,la femme ,parce qu'elle a besoin d'être protégée, et les deux en veulent par égoïsme,mais cela, la plupart des gens ne le savent pas qui croient agir par amour;à moins que,pour la plupart des gens,l'amour et l'égoïsme ne soient des synonymes.
La femme qui met un enfant au monde, ayant choisi de , ayant voulu , devenir mère, devrait savoir, avant même la naissance du futur enfant,qu'elle a fait promesse d'être une sainte et d'être éternellement belle , et immortelle en même temps, et ce n'est pas parce que toute promesse est rigoureusement impossible à honorer que telle ou telle femme pourrait songer à s'en prévaloir afin de se justifier, de s'excuser------seuls ceux qui se méprisent pourraient éprouver le besoin de se justifier
La femme qui met un enfant au monde, ayant choisi de , ayant voulu , devenir mère, devrait savoir, avant même la naissance du futur enfant,qu'elle a fait promesse d'être une sainte et d'être éternellement belle , et immortelle en même temps, et ce n'est pas parce que toute promesse est rigoureusement impossible à honorer que telle ou telle femme pourrait songer à s'en prévaloir afin de se justifier, de s'excuser------seuls ceux qui se méprisent pourraient éprouver le besoin de se justifier
Saturday, October 8, 2011
POUR UN ANNIVERSAIRE
Il n’est guère aisé de parler de l’Amérique;il n’est guère aisé de parler de n’importe quoi, n’importe comment.Mais si parler de l’Amérique, des États-Unis d’Amérique est difficile, ce n’est pas tant en raison de ce que l’on appellerait,dans la hâte et en cédant aux stéréotypes les plus variés, son immensité, c’est plutôt parce que, d’une certaine manière,une certaine Amérique,une certaine idée de l’Amérique, l’Amérique ,telle que la rêvèrent Jefferson et Franklin par exemple, et peut-être même Hamilton aussi,malgré tout ce qui peut séparer ce dernier de Jefferson et de Franklin, n’existe pas encore.Elle est encore à venir.
Si c’est là , en un sens , sa chance, sa très grande chance, c’est ,en même temps, son calvaire infini, car il semble que malgrétout ce qui peut l’en distinguer,l’Amérique demeure toujours hantée par la vieille Europe dont on ne sait pas très bien si , comme nous l’avons déclaré lors d’une communication donnée aux États-Unis même, elle en est la négation ou la perversion, quand elle n’en serait la pointe la plus avancée, la réalisation et comme l’accomplissement,voire l’achèvement,en quelque sens que l’on voudra.C’est d’autant plus inquiétant que ce fantôme de la vieille Europe qui constamment rôde et plane sur l’Amérique entière, sur le monde même,n’est surtout pas un nouvel Hamlet qui viendrait secouer de leur torpeur des dormeurs ivres que la proximité de violents et meurtriers incendies a l’air de jeter encore plus amoureusement dans les bras de Morphée. Et de la porter,la vieille Europe, collée à la peau,telle une tunique de Nessus,l’Amérique s’interdit de venir au monde .
Une certaine Amérique, disions-nous, est encore à venir, celle qui, parce qu’elle est capable du pire, sera capable dumeilleur.Mais pour qu’elle advienne ,cette Amérique-là, un travail d’anamnèse est absolument indispensable.De ne pouvoir ou/et de ne vouloir faire le deuil de son passé, d’un certain passé surtout,l’Amérique se condamne à le répéter et on ne peut que le regretter.Pour les Américains eux-mêmes ,mais non moins pour le reste du monde, si tant est qu’on puisse encore parler de reste du monde,vu que l’Amérique est littéralement omniprésente. Car , pour paradoxal que cela puisse paraître, nous dirons quel’Amérique,une certaine Amérique qui n’existe pas encore tout à fait,mais qui n’a peut-être ,elle aussi, alors que guettait le spectre européen, jamais oublié ce rêve qui fut le sien , d’être le relais de Lumières ( lesquelles se spécifient d’être , non la vieille mais , la nouvelle Europe ), qui peut, quoiqu’il n’y ait pas qu’elle, qui pourrait protéger le monde contre les divers hégémonismes et impérialismes qui le menacent.Il s’agit tout d’abord de l’hégémonisme et de l’impérialisme américains eux-mêmes,qui sont si contraires à l’esprit de la Constitution des États-Unis et que pourtant prônent certains au nom des intérêts de l’Amérique.Mais qui sont-ils, ces Américains-là ? Et de quelle Amérique parlent-ils ? On peut craindre que les nostalgiques du Manifest Destiny, du Home on the Hill ,et même de l’American dream , qui n’ont jamais lu et probablement jamais ne liront Edward Albee, ni Dreiser,ni Dos Passos, encore moins Faulkner, sinon ils ne seraient pas ce qu’ils sont,ne comprennent que ce qui est en train de se passer, avec l’éloignement de l’idéal de Franklin et avec l’incapacité réelle ou voulue où se trouve l’Amérique à entreprendre le travail du deuil de son passé , dont le corrélat est le primat de la phantasmagorie-------------il suffit de passer quelques heures aux États-Unis pour constater, même si on arrive de Séoul ou de Sao Paulo,que tout y baigne dans une atmosphère d’irréalité,que même le réel y semble irréel-------------, c’est non seulement la destruction de cette idée de l’Amérique en tant que porteuse des idéaux de démocratie , de liberté et de progrès ,en digne héritière des Lumières,mais l’effacement progressif de l’Amérique elle-même, quelle qu’elle soit,cependant que se généralise et se consacre le règne de l’uniformité et de l’anonymat afin que se manifeste la toute-puissance de l’Argent-Roi.
Contre cela ,il importe de réagir,car c’est le sort du monde qui est en jeu ,en péril ,et cette Amérique, pas n’importe laquelle, que Jacques Derrida en vint presque à identifier avec la déconstruction, avec , disons pour faire vite,ce mouvement qui interrompt toute possibilité de prolifération idéologique,est stratégiquement particulièrement bien placée , ne serait-ce que par ce qu’elle en a les moyens, pour engager la lutte contre ce qui peut faire obstacle à la naissance d’une autre Amérique, de celle dont Jefferson et Franklin eurent la vision et qui ,à l’heure qu’il est n’est même pas un phantasme.Mais pour cela, il faudra d’abord ce travail du deuil, difficile et interminable;il faudra bien que l’Amérique se réconcilie , toute dénégation et toute sublimation exclues, avec son passé, et compte tenu de ce passé qui embrasse tout l’univers, ce sont non seulement les États-Unis d’Amérique qui en seront grandis et enrichis, mais c’est tout l’univers qui s’en trouvera soulagé et apaisé.D’où au moment où les USA célèbrent leur anniversaire, la nécessité de rappeler la tâche qui, pour diverses raisons, leur revient à eux d’abord sans doute, mais qui ne revient pas moins aux autres ,à tous, pour qu’à défaut de jouir de la paix,on puisse au moins repousser tout autoritarisme, bannir tout volonté de totalitarisme.
Ramanujam Sooriamoorthy
P.S. Nous n’ignorons pas que ce texte ,dont la dimension partielle est trop évidente pour mériter d’être mentionnée, pourrait sembler partiale également, quand certains n’y verraient de l’américanophilie.Quant à nous, nous avons simplement voulu souligner ce que peut l’Amérique; non qu’elle le fasse effectivement , mais c’est à tout le monde à aider l’Amérique ,avec elle et contre elle, dans ce cheminement vers une démocratisation qui, au bout du compte , pourrait s’avérer être celle du monde entier.
R.S.
Il n’est guère aisé de parler de l’Amérique;il n’est guère aisé de parler de n’importe quoi, n’importe comment.Mais si parler de l’Amérique, des États-Unis d’Amérique est difficile, ce n’est pas tant en raison de ce que l’on appellerait,dans la hâte et en cédant aux stéréotypes les plus variés, son immensité, c’est plutôt parce que, d’une certaine manière,une certaine Amérique,une certaine idée de l’Amérique, l’Amérique ,telle que la rêvèrent Jefferson et Franklin par exemple, et peut-être même Hamilton aussi,malgré tout ce qui peut séparer ce dernier de Jefferson et de Franklin, n’existe pas encore.Elle est encore à venir.
Si c’est là , en un sens , sa chance, sa très grande chance, c’est ,en même temps, son calvaire infini, car il semble que malgrétout ce qui peut l’en distinguer,l’Amérique demeure toujours hantée par la vieille Europe dont on ne sait pas très bien si , comme nous l’avons déclaré lors d’une communication donnée aux États-Unis même, elle en est la négation ou la perversion, quand elle n’en serait la pointe la plus avancée, la réalisation et comme l’accomplissement,voire l’achèvement,en quelque sens que l’on voudra.C’est d’autant plus inquiétant que ce fantôme de la vieille Europe qui constamment rôde et plane sur l’Amérique entière, sur le monde même,n’est surtout pas un nouvel Hamlet qui viendrait secouer de leur torpeur des dormeurs ivres que la proximité de violents et meurtriers incendies a l’air de jeter encore plus amoureusement dans les bras de Morphée. Et de la porter,la vieille Europe, collée à la peau,telle une tunique de Nessus,l’Amérique s’interdit de venir au monde .
Une certaine Amérique, disions-nous, est encore à venir, celle qui, parce qu’elle est capable du pire, sera capable dumeilleur.Mais pour qu’elle advienne ,cette Amérique-là, un travail d’anamnèse est absolument indispensable.De ne pouvoir ou/et de ne vouloir faire le deuil de son passé, d’un certain passé surtout,l’Amérique se condamne à le répéter et on ne peut que le regretter.Pour les Américains eux-mêmes ,mais non moins pour le reste du monde, si tant est qu’on puisse encore parler de reste du monde,vu que l’Amérique est littéralement omniprésente. Car , pour paradoxal que cela puisse paraître, nous dirons quel’Amérique,une certaine Amérique qui n’existe pas encore tout à fait,mais qui n’a peut-être ,elle aussi, alors que guettait le spectre européen, jamais oublié ce rêve qui fut le sien , d’être le relais de Lumières ( lesquelles se spécifient d’être , non la vieille mais , la nouvelle Europe ), qui peut, quoiqu’il n’y ait pas qu’elle, qui pourrait protéger le monde contre les divers hégémonismes et impérialismes qui le menacent.Il s’agit tout d’abord de l’hégémonisme et de l’impérialisme américains eux-mêmes,qui sont si contraires à l’esprit de la Constitution des États-Unis et que pourtant prônent certains au nom des intérêts de l’Amérique.Mais qui sont-ils, ces Américains-là ? Et de quelle Amérique parlent-ils ? On peut craindre que les nostalgiques du Manifest Destiny, du Home on the Hill ,et même de l’American dream , qui n’ont jamais lu et probablement jamais ne liront Edward Albee, ni Dreiser,ni Dos Passos, encore moins Faulkner, sinon ils ne seraient pas ce qu’ils sont,ne comprennent que ce qui est en train de se passer, avec l’éloignement de l’idéal de Franklin et avec l’incapacité réelle ou voulue où se trouve l’Amérique à entreprendre le travail du deuil de son passé , dont le corrélat est le primat de la phantasmagorie-------------il suffit de passer quelques heures aux États-Unis pour constater, même si on arrive de Séoul ou de Sao Paulo,que tout y baigne dans une atmosphère d’irréalité,que même le réel y semble irréel-------------, c’est non seulement la destruction de cette idée de l’Amérique en tant que porteuse des idéaux de démocratie , de liberté et de progrès ,en digne héritière des Lumières,mais l’effacement progressif de l’Amérique elle-même, quelle qu’elle soit,cependant que se généralise et se consacre le règne de l’uniformité et de l’anonymat afin que se manifeste la toute-puissance de l’Argent-Roi.
Contre cela ,il importe de réagir,car c’est le sort du monde qui est en jeu ,en péril ,et cette Amérique, pas n’importe laquelle, que Jacques Derrida en vint presque à identifier avec la déconstruction, avec , disons pour faire vite,ce mouvement qui interrompt toute possibilité de prolifération idéologique,est stratégiquement particulièrement bien placée , ne serait-ce que par ce qu’elle en a les moyens, pour engager la lutte contre ce qui peut faire obstacle à la naissance d’une autre Amérique, de celle dont Jefferson et Franklin eurent la vision et qui ,à l’heure qu’il est n’est même pas un phantasme.Mais pour cela, il faudra d’abord ce travail du deuil, difficile et interminable;il faudra bien que l’Amérique se réconcilie , toute dénégation et toute sublimation exclues, avec son passé, et compte tenu de ce passé qui embrasse tout l’univers, ce sont non seulement les États-Unis d’Amérique qui en seront grandis et enrichis, mais c’est tout l’univers qui s’en trouvera soulagé et apaisé.D’où au moment où les USA célèbrent leur anniversaire, la nécessité de rappeler la tâche qui, pour diverses raisons, leur revient à eux d’abord sans doute, mais qui ne revient pas moins aux autres ,à tous, pour qu’à défaut de jouir de la paix,on puisse au moins repousser tout autoritarisme, bannir tout volonté de totalitarisme.
Ramanujam Sooriamoorthy
P.S. Nous n’ignorons pas que ce texte ,dont la dimension partielle est trop évidente pour mériter d’être mentionnée, pourrait sembler partiale également, quand certains n’y verraient de l’américanophilie.Quant à nous, nous avons simplement voulu souligner ce que peut l’Amérique; non qu’elle le fasse effectivement , mais c’est à tout le monde à aider l’Amérique ,avec elle et contre elle, dans ce cheminement vers une démocratisation qui, au bout du compte , pourrait s’avérer être celle du monde entier.
R.S.
SAUF LE PAYS
A considérer, entre l’inquiétude et le ravissement, l’insistance quasi obsessionnelle que d’aucuns mettent à vouloir, à déclarer vouloir le pays, quel qu’il soit,mais pas forcément n’importe lequel-------------car on peut très bien souhaiter ,et il y en a qui ne s’en privent pas, que tel ou tel pays ne soit pas sauf--------------, le leur surtout, comme ils n’hésitent à l’affirmer,à croire qu’ils en sont les propriétaires, voire les seuls, les seuls légitimes en tout cas, sauf, on ne peut que se dire que le pays, il ne doit pas,il ne peut pas être sauf, qu’il est tout sauf sauf, et que donc ça chauffe pour le pays,vu que sinon, on n’aurait point à le vouloir sauf, à le vouloir sauver.Laissons de côté la question de savoir pourquoi tel ou tel pays ne serait pas sauf-----------elle ne manquera de resurgir n’importe comment,------------et faisons comme s’il était possible , non pas d’ignorer les dangers, réels ou imaginaires ,dont il serait menacé , mais de ne point se préoccuper de l’identité des agresseurs, des ennemis tant externes qu’internes qui, dans l’ombre non moins qu’en plein jour, avec la complicité tantôt inconsciente et discrètement forcée, tantôt éhontée et enthousiaste,mais toujours coupable, des uns et des autres, travaillent à le piller, à le détruire.Quoi qu’il en soit, un pays ne peut être sauf que si, d’une certaine manière, il n’est pas sauf,ou, si l’on préfère,on ne peut le vouloir sauf, sain et sauf, sauvé et sanctifié, saint quoi! que si sauf il n’est pas, ou menace de ne plus l’être, réellement ou non.Mais en même temps, à le vouloir ou à le laisser sauf ,le pays , à le , si c’était possible, laisser intact,on l’expose bien plus sûrement à tous les dangers.A moins que , même quand un pays est sauf, réellement sauf, on ne feigne des risques, on n’invente des périls,on ne simule des agressions , afin que la vigilance ne se relâche jamais par exemple, tout se passant comme s’il fallait qu’on se comportât comme si un pays, tout pays ne fût jamais sauf ,pour qu’il pût être sauf, sauvé.
On peut certes très bien,dans un souci de prudence et à titre préventif, penser qu’aucun pays n’est jamais entièrement sauf,est toujours insuffisamment sauf ,ou que tout pays est sauf sauf le sien, et que, par conséquent, il faut toujours mobiliser toutes les énergies pour qu’il soit toujours sauf.Et on n’aurait là rien à redire, si chacun y mettait du sien, si tout le monde consentait à, comme on dit,se sacrifier pour que le pays soit sauf, si tout le monde se comportait et agissait sauf le pays,sans porter atteinte au pays, sans en abîmer l’intégrité ou le potentiel.Tel n’est cependant jamais le cas; même dans les situations les plus extrêmes et dramatiques, ils ne sont pas tous à vouloir payer de leur personne et il en est même qui ne rêvent que d’en profiter, d’en tirer tous les bénéfices imaginables,alors que d’autres, encouragés , sinon contraints par ceux-là mêmes qui, ne faisant rien, ne travaillant même pas, ne songent qu’à récolter le fruit du labeur et du dévouement d’autrui ,se trouvent condamnés, quand ils ne se condamnent eux-mêmes, à passer leur vie à ruiner leur existence et celle des leurs.
Mais que veut-on dire au juste quand on affirme vouloir un pays, le sien par exemple, qui n’est pas toujours forcément le sien tout en étant le sien,mais pas que le sien qui n’en finit pas moins ,bien souvent, par être,comme on dit, le sien, sauf ?Et que, allant plus loin ,ou peut-être pas justement,on ajoute , dans un effort qui se voudrait généreux,mais qui n’est probablement que condescendant, sinon, pire, trompeur, d’explicitation, d’autoexplicitation, que l’on a pour souci majeur, pour seul souci,le bien du pays? Cette expression---------le bien du pays,-------mériterait à elle seule qu’on s’y très longuement arrêtât, mais faisons comme si nous savions, comme si l’on pouvait savoir ce qu’est , en quoi consiste le bien du pays, même si ladite expression est rituellement utilisée pour légitimer et valider un état de non-bien, de non-bien-être présent, voire permanent, au nom d’un bien futur,authentique celui-là ----------mais qui toujours à venir, ne se concrétise jamais-------, ce qu’on nomme régulièrement l’intérêt supérieur, sans doute parce qu’il y a ou y aurait des intérêts inférieurs également, du pays ,ce que l’on baptise du terme ,qui ,pour être énigmatique n’est pas moins propre à susciter l’approbation de tous, de presque tous, y compris celle de ceux qui ne sont pas nécessairement des nigauds, vu qu’il semble faire appel au bon sens même, de l’avenir du pays.
Cependant, le pays, ce n’est pas le pays lui-même, dans sa matérialité, encore que l’on puisse avoir en tête les ressources naturelles,lesquelles sont loin d’être aussi naturelles que l’on croit d’habitude,du pays,ses atouts comme on dit, mais qu’on n’hésite pas à dilapider et à détruire pour, dit-on, assurer le bien du pays,pour qu’il soit sauf; c’est plutôt, par métonymie, les habitants,peut-être même les natifs, qu’ils habitent le pays en question ou non,ou encore la population tout entière qui n’est pas composée que des autochtones, du pays.Le bien du pays, c’est le bien de ses habitants, de tous ses habitants, et un pays n’est sauf que si et quand tous ses habitants sont saufs et sauvés de tout danger, sont à labri de tout hasard.Mais très vite, la métonymie se transforme en synecdoque pour ne renvoyer qu’à une partie, et à une partie infime de la population,et la synecdoque elle-même a vite fait de prendre une valeur de catachrèse ou d’antiphrase,pour peu que l’on comprenne que le bien du pays -------------le pays sauf, quoi!--------------, ce n’est que le bien d’une partie de la population, lequel , se déclinant et se conjuguant avec celui d’agents et de facteurs étrangers ,voire hostiles,s’inscrit en fait aux antipodes de celui du pays, de ses habitants réduits à n’être que des esclaves, fussent-ils trop souvent consentants.
Sauf le pays ? Il ne s’agit point là d’une utopie;tout pays peut être sauf et tout habitant de tout pays peut être sain et sauf, à l’abri de toute forme de domination et d’exploitation.Il faut pour cela de l’honnêteté et du courage,celui de la réflexion et de la pensée surtout,sans lequel on ne comprend rien à la justice et à la dignité en général, et il ne s’agit pas que de celle des êtres humains.Les écrivains, les poètes ,les artistes, les philosophes, les intellectuels en général , surtout eux, mais pas seulement eux,car c’est véritablement l’affaire de tous,ont à cet égard une responsabilité immense.Grâce à un travail long, acharné et qui n’en finit jamais , de leur part, on pourra peut-être, un jour, ne point se trouver dans l’obligation d’accepter que tout puisse être sauf, sauf le pays.
Ramanujam Sooriamoorthy
A considérer, entre l’inquiétude et le ravissement, l’insistance quasi obsessionnelle que d’aucuns mettent à vouloir, à déclarer vouloir le pays, quel qu’il soit,mais pas forcément n’importe lequel-------------car on peut très bien souhaiter ,et il y en a qui ne s’en privent pas, que tel ou tel pays ne soit pas sauf--------------, le leur surtout, comme ils n’hésitent à l’affirmer,à croire qu’ils en sont les propriétaires, voire les seuls, les seuls légitimes en tout cas, sauf, on ne peut que se dire que le pays, il ne doit pas,il ne peut pas être sauf, qu’il est tout sauf sauf, et que donc ça chauffe pour le pays,vu que sinon, on n’aurait point à le vouloir sauf, à le vouloir sauver.Laissons de côté la question de savoir pourquoi tel ou tel pays ne serait pas sauf-----------elle ne manquera de resurgir n’importe comment,------------et faisons comme s’il était possible , non pas d’ignorer les dangers, réels ou imaginaires ,dont il serait menacé , mais de ne point se préoccuper de l’identité des agresseurs, des ennemis tant externes qu’internes qui, dans l’ombre non moins qu’en plein jour, avec la complicité tantôt inconsciente et discrètement forcée, tantôt éhontée et enthousiaste,mais toujours coupable, des uns et des autres, travaillent à le piller, à le détruire.Quoi qu’il en soit, un pays ne peut être sauf que si, d’une certaine manière, il n’est pas sauf,ou, si l’on préfère,on ne peut le vouloir sauf, sain et sauf, sauvé et sanctifié, saint quoi! que si sauf il n’est pas, ou menace de ne plus l’être, réellement ou non.Mais en même temps, à le vouloir ou à le laisser sauf ,le pays , à le , si c’était possible, laisser intact,on l’expose bien plus sûrement à tous les dangers.A moins que , même quand un pays est sauf, réellement sauf, on ne feigne des risques, on n’invente des périls,on ne simule des agressions , afin que la vigilance ne se relâche jamais par exemple, tout se passant comme s’il fallait qu’on se comportât comme si un pays, tout pays ne fût jamais sauf ,pour qu’il pût être sauf, sauvé.
On peut certes très bien,dans un souci de prudence et à titre préventif, penser qu’aucun pays n’est jamais entièrement sauf,est toujours insuffisamment sauf ,ou que tout pays est sauf sauf le sien, et que, par conséquent, il faut toujours mobiliser toutes les énergies pour qu’il soit toujours sauf.Et on n’aurait là rien à redire, si chacun y mettait du sien, si tout le monde consentait à, comme on dit,se sacrifier pour que le pays soit sauf, si tout le monde se comportait et agissait sauf le pays,sans porter atteinte au pays, sans en abîmer l’intégrité ou le potentiel.Tel n’est cependant jamais le cas; même dans les situations les plus extrêmes et dramatiques, ils ne sont pas tous à vouloir payer de leur personne et il en est même qui ne rêvent que d’en profiter, d’en tirer tous les bénéfices imaginables,alors que d’autres, encouragés , sinon contraints par ceux-là mêmes qui, ne faisant rien, ne travaillant même pas, ne songent qu’à récolter le fruit du labeur et du dévouement d’autrui ,se trouvent condamnés, quand ils ne se condamnent eux-mêmes, à passer leur vie à ruiner leur existence et celle des leurs.
Mais que veut-on dire au juste quand on affirme vouloir un pays, le sien par exemple, qui n’est pas toujours forcément le sien tout en étant le sien,mais pas que le sien qui n’en finit pas moins ,bien souvent, par être,comme on dit, le sien, sauf ?Et que, allant plus loin ,ou peut-être pas justement,on ajoute , dans un effort qui se voudrait généreux,mais qui n’est probablement que condescendant, sinon, pire, trompeur, d’explicitation, d’autoexplicitation, que l’on a pour souci majeur, pour seul souci,le bien du pays? Cette expression---------le bien du pays,-------mériterait à elle seule qu’on s’y très longuement arrêtât, mais faisons comme si nous savions, comme si l’on pouvait savoir ce qu’est , en quoi consiste le bien du pays, même si ladite expression est rituellement utilisée pour légitimer et valider un état de non-bien, de non-bien-être présent, voire permanent, au nom d’un bien futur,authentique celui-là ----------mais qui toujours à venir, ne se concrétise jamais-------, ce qu’on nomme régulièrement l’intérêt supérieur, sans doute parce qu’il y a ou y aurait des intérêts inférieurs également, du pays ,ce que l’on baptise du terme ,qui ,pour être énigmatique n’est pas moins propre à susciter l’approbation de tous, de presque tous, y compris celle de ceux qui ne sont pas nécessairement des nigauds, vu qu’il semble faire appel au bon sens même, de l’avenir du pays.
Cependant, le pays, ce n’est pas le pays lui-même, dans sa matérialité, encore que l’on puisse avoir en tête les ressources naturelles,lesquelles sont loin d’être aussi naturelles que l’on croit d’habitude,du pays,ses atouts comme on dit, mais qu’on n’hésite pas à dilapider et à détruire pour, dit-on, assurer le bien du pays,pour qu’il soit sauf; c’est plutôt, par métonymie, les habitants,peut-être même les natifs, qu’ils habitent le pays en question ou non,ou encore la population tout entière qui n’est pas composée que des autochtones, du pays.Le bien du pays, c’est le bien de ses habitants, de tous ses habitants, et un pays n’est sauf que si et quand tous ses habitants sont saufs et sauvés de tout danger, sont à labri de tout hasard.Mais très vite, la métonymie se transforme en synecdoque pour ne renvoyer qu’à une partie, et à une partie infime de la population,et la synecdoque elle-même a vite fait de prendre une valeur de catachrèse ou d’antiphrase,pour peu que l’on comprenne que le bien du pays -------------le pays sauf, quoi!--------------, ce n’est que le bien d’une partie de la population, lequel , se déclinant et se conjuguant avec celui d’agents et de facteurs étrangers ,voire hostiles,s’inscrit en fait aux antipodes de celui du pays, de ses habitants réduits à n’être que des esclaves, fussent-ils trop souvent consentants.
Sauf le pays ? Il ne s’agit point là d’une utopie;tout pays peut être sauf et tout habitant de tout pays peut être sain et sauf, à l’abri de toute forme de domination et d’exploitation.Il faut pour cela de l’honnêteté et du courage,celui de la réflexion et de la pensée surtout,sans lequel on ne comprend rien à la justice et à la dignité en général, et il ne s’agit pas que de celle des êtres humains.Les écrivains, les poètes ,les artistes, les philosophes, les intellectuels en général , surtout eux, mais pas seulement eux,car c’est véritablement l’affaire de tous,ont à cet égard une responsabilité immense.Grâce à un travail long, acharné et qui n’en finit jamais , de leur part, on pourra peut-être, un jour, ne point se trouver dans l’obligation d’accepter que tout puisse être sauf, sauf le pays.
Ramanujam Sooriamoorthy
CHANGER LE MONDE ?
Quelqu’un m’écrit, à l’instant même, pour me demander ce que je fais, ce que je suis en train de faire pour changer le monde, pour qu’il soit différent.Non sans ajouter que le monde va mal.Bref, c’est parce que le monde va mal qu’il faudrait songer à le changer,à faire en sorte qu’il soit différent.Faut-il donc penser que si le monde allait bien, il n’y aurait rien à faire? Àmoins qu’on ne pense que le monde va toujours mal ? Ce qui, après tout, n’est pas impossible. Mais ce sont surtout ceux pour qui tout va mal, horriblement mal ( la majorité) ,qui se persuadent ( qui doivent se persuader ? ) que tout va bien, merveilleusement bien pour eux, voire surtout pour eux.Toute la difficulté de la révolution tient avant tout à cela.
Elle tient également , ladite difficulté, au fait que le désir ou projet de révolution-----------quoi qu’on en tende par là et bien souvent, trop souvent, cela n’a absolument rien de révolutionnaire,-----------s’accompagne si peu de la réflexion sans laquelle il ne saurait y avoir d’action révolutionnaire authentique.Il faut envisager de changer le monde non seulement parce qu’il et quand il va mal,mais même s’il et quand , comme le croient volontiers d’aucuns, le temps et l’espace des hommes n’ayant pas l’homogénéité abstraite qu’on pense pouvoir leur attribuer ,il va bien.Faute de le pouvoir,il faudrait au moins vouloir changer le monde, pour la raison toute simple et toute bête que, sinon, on ouvre la porte toute grande à l’idéologie, c’est-à-dire au dogmatisme, à la domination et à l’oppression.Mais encore qu’on ne puisse jamais surestimer le rôle de l’enthousiasme ou la fonction de l’indignation,la révolution, si et quand elle se réalise, et elle ne se réalise qu’en tant qu’impossible selon un processus ,un procès qui jamais ne s’achève, ne se réalise ni grâce à la magie inexistante du volontarisme,ni à coups d’injonctions au fond toujours naïves même quand elles ne pèchent par mièvrerie moralisatrice.
Seules la pensée, la lecture et l’écriture en tant que pensée agissante, et l’éthique sans cesse renouvelée qui en résulte, sont véritablement révolutionnaires.Tout le reste n’est même pas de la poudre aux yeux.
Ramanujam Sooriamoorthy
Quelqu’un m’écrit, à l’instant même, pour me demander ce que je fais, ce que je suis en train de faire pour changer le monde, pour qu’il soit différent.Non sans ajouter que le monde va mal.Bref, c’est parce que le monde va mal qu’il faudrait songer à le changer,à faire en sorte qu’il soit différent.Faut-il donc penser que si le monde allait bien, il n’y aurait rien à faire? Àmoins qu’on ne pense que le monde va toujours mal ? Ce qui, après tout, n’est pas impossible. Mais ce sont surtout ceux pour qui tout va mal, horriblement mal ( la majorité) ,qui se persuadent ( qui doivent se persuader ? ) que tout va bien, merveilleusement bien pour eux, voire surtout pour eux.Toute la difficulté de la révolution tient avant tout à cela.
Elle tient également , ladite difficulté, au fait que le désir ou projet de révolution-----------quoi qu’on en tende par là et bien souvent, trop souvent, cela n’a absolument rien de révolutionnaire,-----------s’accompagne si peu de la réflexion sans laquelle il ne saurait y avoir d’action révolutionnaire authentique.Il faut envisager de changer le monde non seulement parce qu’il et quand il va mal,mais même s’il et quand , comme le croient volontiers d’aucuns, le temps et l’espace des hommes n’ayant pas l’homogénéité abstraite qu’on pense pouvoir leur attribuer ,il va bien.Faute de le pouvoir,il faudrait au moins vouloir changer le monde, pour la raison toute simple et toute bête que, sinon, on ouvre la porte toute grande à l’idéologie, c’est-à-dire au dogmatisme, à la domination et à l’oppression.Mais encore qu’on ne puisse jamais surestimer le rôle de l’enthousiasme ou la fonction de l’indignation,la révolution, si et quand elle se réalise, et elle ne se réalise qu’en tant qu’impossible selon un processus ,un procès qui jamais ne s’achève, ne se réalise ni grâce à la magie inexistante du volontarisme,ni à coups d’injonctions au fond toujours naïves même quand elles ne pèchent par mièvrerie moralisatrice.
Seules la pensée, la lecture et l’écriture en tant que pensée agissante, et l’éthique sans cesse renouvelée qui en résulte, sont véritablement révolutionnaires.Tout le reste n’est même pas de la poudre aux yeux.
Ramanujam Sooriamoorthy
SUR LES ROUTES ET DANS LES STADES,IL COURAIT
Il n’y a pas si longtemps la pratique du sport, tant individuel que collectif,était à Maurice réputée une perte de temps.Le temps consacré au sport, c’était autant de temps soustrait au travail,aux études, sans compter que faire du sport,c’était toujours courir le risque de se blesser.Et pour les classes pauvres, non moins que pour les familles de condition modeste, la notion de sport n’existait même pas;on n’y connaissait que celle de jeu et le jeu, c’est le secret de Polichinelle, est toujours plus ou moins synonyme de frivolité.Par contre, chez les riches oisifs, chez ceux qui se livraient à des bacchanales permanentes à la sueur d’autrui, faire du sport, c’était presque une activité noble, réservée à ceux considérés ,la plupart du temps à tort, comme étant nobles,d’une noblesse artificielle et douteuse ,il le faut préciser.Le sport de compétition surtout semblait l’apanage des riches, des classes socialement et économiquement élevées, car c’était là, voire là seul , que l’on disposait des moyens, car ayant le temps, la santé et l’énergie nécessaires, pour triompher dans le domaine sportif, à plus forte raison dans les sports individuels,où l’on excellait parce qu’on était le plus fort,le plus beau, mais aussi parce qu’on était riche et pouvait se permettre le luxe de la compétition sportive.( Qu’on ne nous fasse pas dire ce que nous n’insinuons même pas,à savoir qu’il suffit d’être riche, d’avoir du temps et de jouir d’une bonne santé pour briller dans les stades, sur les terrains de jeux, dans les gymnases et sur les routes. D’autres qualités sont requises que la pratique du sport contribue d’ailleurs à évelopper,mais tout ce qui précède et qui peut sembler,peu ou prou, caricatural,ne l’est,hélas!point et renvoie à une réalité qui ,maintenant encore,n’a point tout à fait disparu. )
C’est pourtant dans ce contexte dominé par des inégalités sociales et économiques particulièrement injustes et pénibles qu’un Maxime Anthony, qui, à notre connaissance, n’a jamais été vaincu au saut en longueur et au triple saut,a su s’imposer ;mais s’il y a quelqu’un qui mérite la palme, c’est bien Gérard Marie.Il était coureur de fond ,et à l’époque, les courses de fond commençaient, du moins à Maurice et pour les Mauriciens en général, qu’ils pratiquassent l’athlétisme ou non, à partir de l’épreuve des huit cents mètres , épreuve dans laquelle, soit dit au passage, Cyril Curé n’a, sauf erreur de notre part, jamais été battu.Dans les autres épreuves,à partir des quinze cents mètres et dans les cross,Gérard Marie était tout simplement impérial.Certes,il ne remportait pas toutes ses courses, se faisant parfois battre par Edmond Gabriel ou par Curé, se laissant même une fois, une seule fois croyons-nous savoir, devancer par Michel Giraud, mais il était le plus régulier.Nous n’avons pas connaissance qu’il n’ait une seule fois pas eu sa place sur le podium.
Gérard Marie prenait à l’évidence un plaisir extrême à courir, illustrant ce que Roger Caillois, pour décrire ce sentiment, cette sensation de jouissance extatique que procure le contact avec le sol , l’air, le vent, la nature en général, appelle l’ilinx .Quand il courait ,il avait toujours comme un sourire aux lèvres : il s’amusait visiblement,avait l’air de se moquer gentiment des autres participants , dont on eût dit qu’il savait parfaitement que tous leurs efforts étaient vains ,et qu’il allait,passant à l’attaque au moment propice, les laisser sur place pour traverser la ligne d’arrivée ,un immense sourire illuminant son visage épanoui.Il faisait preuve, notamment dans les quinze cents mètre, d’un sens tactique tel , suivant la course, plaçant des démarrages soudains et attaquant au moment le plus stratégique , que l’on n’en pouvait que conclure que, pour remporter une course,il faut de l’intelligence.
Et cette intelligence-là , celle qui permet de remporter des courses comme en jouant, Gérard Marie l’avait,l’ayant acquise à l’entraînement, au prix d’une discipline inflexible---------il ne fumait ni ne buvait,lui qui venait d’un milieu où il était tout naturel que l’on s’offrît un verre ou deux, comme a pu nous l’affirmer plus d’un, et mettait en garde les jeunes athlètes, à qui il prodiguait généreusement et en toute humilité des conseils, contre les dangers de l’alcool et du tabac,------------et en soignant son alimentation, lui qui pourtant ne devait pas toujours manger à sa faim.Il était issu d’un milieu pauvre, mais telle était sa passion pour la course à pied , qu’il n’y a aucun sacrifice auquel il n’eût consenti pour la satisfaire.Nous inclinons à penser qu’à la limite peu lui importait de triompher et que seul comptait le plaisir de courir.Si aux quinze cents mètres,il lui fallait bien déployer tout son sens tactique, à partir des trois mille mètres et dans les cross, il lui suffisait de courir , menant un train d’enfer,et il avait presque toujours vite fait de semer les autres concurrents.Nous n’avons pas souvenance de quelque défaite de Marie aux trois mille et aux cinq mille mètres------------nous ne parlerons pas des dix mille mètres, vu que nous ne rappelons plus très bien si cette épreuve était ( déjà ) au programme à l’époque------------,et s’il ne remportait pas tous ses cross, il était toujours au moins deuxième ou troisième.
Ce que nous retenons surtout de Marie, c’est son immense simplicité : il ne se permettait pas, exception faite de ceux qu’il connaissait vraiment, de tutoyer les autres, fussent-ils extrêmement jeunes ou même tout petits,comme nous l’étions à l’époque.Et il lui était impensable de tutoyer quelqu’un de plus âgé que lui,même quand on usait du tutoiement, parfois non sans quelque désinvolture confinant à de l’impolitesse, envers lui.Il n’était jamais avare d’éloges pour les autres, à condition ,bien entendu, qu’ils en fussent dignes.Ainsi regardant courir le jeune Alain Teycheney,il n’hésitait à dire ouvertement toute son admiration pour ce coureur dont il trouvait la foulée absolument superbe et qu’il déclarait promis à un avenir des plus éclatants.Jamais amer dans la défaite------------il était quand même au moins troisième----------------, il avait toujours le triomphe modeste, un peu comme s’il s’excusait d’avoir été victorieux.Tel était Gérard Marie qui devait finir ses jours oublié et se morfondant,pour notre plus grande honte, dans la misère.Il n’aura pas eu droit à la reconnaissance qui lui était ,qui lui est toujours, fût-ce à titre posthume, due.
Mais plutôt que d’évoquer la fin hélas! bien triste de Gérard Marie,nous voudrions, au moment de conclure,rappeler une course,la plus belle peut-être jamais courue à Maurice , les quinze cents mètres du 7 juillet 1963 au stade de Rose-Hill.Au terme d’une course palpitante dont l’arrivée dramatique a été merveilleusement saisie par le photographe du Mauricien d’alors,trois coureurs terminèrent pratiquement sur la même ligne : Cyril Curé, Michel Giraud et Gérard Marie.Curé remporta la course et Marie ne fut que troisième.Cependant , même là, cet homme qui aimait tant à courir, qui courait partout ,sur les routes et dans les stades, demeurait, soit dit sans songer une seconde à faire peu de cas de la remarquable victoire de Cyril curé,demeurait sublime.Après tout, c’était Gérard Marie, l’homme qui n’eût su comprendre que l’on peut vivre sans courir et qui remportait ses courses avec l’aisance d’un milliardaire perdant au jeu une fortune sur un seul coup de dés.
Ramanujam Sooriamoorthy
Il n’y a pas si longtemps la pratique du sport, tant individuel que collectif,était à Maurice réputée une perte de temps.Le temps consacré au sport, c’était autant de temps soustrait au travail,aux études, sans compter que faire du sport,c’était toujours courir le risque de se blesser.Et pour les classes pauvres, non moins que pour les familles de condition modeste, la notion de sport n’existait même pas;on n’y connaissait que celle de jeu et le jeu, c’est le secret de Polichinelle, est toujours plus ou moins synonyme de frivolité.Par contre, chez les riches oisifs, chez ceux qui se livraient à des bacchanales permanentes à la sueur d’autrui, faire du sport, c’était presque une activité noble, réservée à ceux considérés ,la plupart du temps à tort, comme étant nobles,d’une noblesse artificielle et douteuse ,il le faut préciser.Le sport de compétition surtout semblait l’apanage des riches, des classes socialement et économiquement élevées, car c’était là, voire là seul , que l’on disposait des moyens, car ayant le temps, la santé et l’énergie nécessaires, pour triompher dans le domaine sportif, à plus forte raison dans les sports individuels,où l’on excellait parce qu’on était le plus fort,le plus beau, mais aussi parce qu’on était riche et pouvait se permettre le luxe de la compétition sportive.( Qu’on ne nous fasse pas dire ce que nous n’insinuons même pas,à savoir qu’il suffit d’être riche, d’avoir du temps et de jouir d’une bonne santé pour briller dans les stades, sur les terrains de jeux, dans les gymnases et sur les routes. D’autres qualités sont requises que la pratique du sport contribue d’ailleurs à évelopper,mais tout ce qui précède et qui peut sembler,peu ou prou, caricatural,ne l’est,hélas!point et renvoie à une réalité qui ,maintenant encore,n’a point tout à fait disparu. )
C’est pourtant dans ce contexte dominé par des inégalités sociales et économiques particulièrement injustes et pénibles qu’un Maxime Anthony, qui, à notre connaissance, n’a jamais été vaincu au saut en longueur et au triple saut,a su s’imposer ;mais s’il y a quelqu’un qui mérite la palme, c’est bien Gérard Marie.Il était coureur de fond ,et à l’époque, les courses de fond commençaient, du moins à Maurice et pour les Mauriciens en général, qu’ils pratiquassent l’athlétisme ou non, à partir de l’épreuve des huit cents mètres , épreuve dans laquelle, soit dit au passage, Cyril Curé n’a, sauf erreur de notre part, jamais été battu.Dans les autres épreuves,à partir des quinze cents mètres et dans les cross,Gérard Marie était tout simplement impérial.Certes,il ne remportait pas toutes ses courses, se faisant parfois battre par Edmond Gabriel ou par Curé, se laissant même une fois, une seule fois croyons-nous savoir, devancer par Michel Giraud, mais il était le plus régulier.Nous n’avons pas connaissance qu’il n’ait une seule fois pas eu sa place sur le podium.
Gérard Marie prenait à l’évidence un plaisir extrême à courir, illustrant ce que Roger Caillois, pour décrire ce sentiment, cette sensation de jouissance extatique que procure le contact avec le sol , l’air, le vent, la nature en général, appelle l’ilinx .Quand il courait ,il avait toujours comme un sourire aux lèvres : il s’amusait visiblement,avait l’air de se moquer gentiment des autres participants , dont on eût dit qu’il savait parfaitement que tous leurs efforts étaient vains ,et qu’il allait,passant à l’attaque au moment propice, les laisser sur place pour traverser la ligne d’arrivée ,un immense sourire illuminant son visage épanoui.Il faisait preuve, notamment dans les quinze cents mètre, d’un sens tactique tel , suivant la course, plaçant des démarrages soudains et attaquant au moment le plus stratégique , que l’on n’en pouvait que conclure que, pour remporter une course,il faut de l’intelligence.
Et cette intelligence-là , celle qui permet de remporter des courses comme en jouant, Gérard Marie l’avait,l’ayant acquise à l’entraînement, au prix d’une discipline inflexible---------il ne fumait ni ne buvait,lui qui venait d’un milieu où il était tout naturel que l’on s’offrît un verre ou deux, comme a pu nous l’affirmer plus d’un, et mettait en garde les jeunes athlètes, à qui il prodiguait généreusement et en toute humilité des conseils, contre les dangers de l’alcool et du tabac,------------et en soignant son alimentation, lui qui pourtant ne devait pas toujours manger à sa faim.Il était issu d’un milieu pauvre, mais telle était sa passion pour la course à pied , qu’il n’y a aucun sacrifice auquel il n’eût consenti pour la satisfaire.Nous inclinons à penser qu’à la limite peu lui importait de triompher et que seul comptait le plaisir de courir.Si aux quinze cents mètres,il lui fallait bien déployer tout son sens tactique, à partir des trois mille mètres et dans les cross, il lui suffisait de courir , menant un train d’enfer,et il avait presque toujours vite fait de semer les autres concurrents.Nous n’avons pas souvenance de quelque défaite de Marie aux trois mille et aux cinq mille mètres------------nous ne parlerons pas des dix mille mètres, vu que nous ne rappelons plus très bien si cette épreuve était ( déjà ) au programme à l’époque------------,et s’il ne remportait pas tous ses cross, il était toujours au moins deuxième ou troisième.
Ce que nous retenons surtout de Marie, c’est son immense simplicité : il ne se permettait pas, exception faite de ceux qu’il connaissait vraiment, de tutoyer les autres, fussent-ils extrêmement jeunes ou même tout petits,comme nous l’étions à l’époque.Et il lui était impensable de tutoyer quelqu’un de plus âgé que lui,même quand on usait du tutoiement, parfois non sans quelque désinvolture confinant à de l’impolitesse, envers lui.Il n’était jamais avare d’éloges pour les autres, à condition ,bien entendu, qu’ils en fussent dignes.Ainsi regardant courir le jeune Alain Teycheney,il n’hésitait à dire ouvertement toute son admiration pour ce coureur dont il trouvait la foulée absolument superbe et qu’il déclarait promis à un avenir des plus éclatants.Jamais amer dans la défaite------------il était quand même au moins troisième----------------, il avait toujours le triomphe modeste, un peu comme s’il s’excusait d’avoir été victorieux.Tel était Gérard Marie qui devait finir ses jours oublié et se morfondant,pour notre plus grande honte, dans la misère.Il n’aura pas eu droit à la reconnaissance qui lui était ,qui lui est toujours, fût-ce à titre posthume, due.
Mais plutôt que d’évoquer la fin hélas! bien triste de Gérard Marie,nous voudrions, au moment de conclure,rappeler une course,la plus belle peut-être jamais courue à Maurice , les quinze cents mètres du 7 juillet 1963 au stade de Rose-Hill.Au terme d’une course palpitante dont l’arrivée dramatique a été merveilleusement saisie par le photographe du Mauricien d’alors,trois coureurs terminèrent pratiquement sur la même ligne : Cyril Curé, Michel Giraud et Gérard Marie.Curé remporta la course et Marie ne fut que troisième.Cependant , même là, cet homme qui aimait tant à courir, qui courait partout ,sur les routes et dans les stades, demeurait, soit dit sans songer une seconde à faire peu de cas de la remarquable victoire de Cyril curé,demeurait sublime.Après tout, c’était Gérard Marie, l’homme qui n’eût su comprendre que l’on peut vivre sans courir et qui remportait ses courses avec l’aisance d’un milliardaire perdant au jeu une fortune sur un seul coup de dés.
Ramanujam Sooriamoorthy
LE N’IMPORTE QUOI ET LES VOYEURS
Il semble qu’il se soit ces derniers jours passé quelque chose à Maurice.Mais qu’il se soit effectivement passé quelque chose est loin, à moins qu’on ne se laisse aller à penser qu’il se passe toujours quelque chose, d’être assuré.Et en admettant qu’il se soit bel et bien produit quelque chose,il n’y a là rien qui mériterait autre chose qu’une attention passagère et superficielle, sinon méprisante.D’aucuns ont cru pouvoir parler de crise;c’est faire preuve de grande légèreté et ne témoigner d’aucun souci pour le sens des mots. L’étymologie du mot crise ----------krisis , krinein,------------renvoie à une instance de décision.Il s’agit de trancher. Sans doute sommes-nous tous ,et tout le temps, appelés à prendre des décisions ,à trancher,à juger, mais il n’y a de crise que là où le jugement est comme paralysé .Menacé par une suspension,une epokhè , le jugement s’affole,bégaie, bredouille , ne sachant quoi dire , quoi faire qui permette de juguler ,idéalement d’éliminer ce qui l’empêche de s’exercer . C’est bien cela qu’indique une crise,toute crise : la nécessité en même temps que l’impossibilité de décider, de trancher, de juger.De ce fait, toute sortie, s’il y en a , de crise, ce dont les décideurs ne manquent jamais de s’enorgueillir,ne peut qu’être artificielle et fallacieuse.Bien entendu, nous ne parlons que des crises réelles ,et non de ces enfantillages volontairement orchestrés et délibérément provoqués pour tenter de jeter le trouble chez l’allié d’hier devenu l’adversaire d’aujourd’hui , et dont raffolent des voyeurs désoeuvrés qu’un rien, que n’importe quoi conduit au bord d’un orgasme verbal dont se régale un appétit férocement ressentimental.
Toutefois il importe de ne point se laisser emporter : rares sont les crises,si tant est qu’on en fasse jamais l’expérience. Par contre, il existe bien des semblants de crise, des crises imaginaires que l’on finit toujours, quelque aiguës et bouleversantes qu’elles soient, par surmonter,soit réellement, soit sur le mode de la dénégation, soit encore par la voie du suicide.( Bien entendu , nous ne suggérons pas une seconde que la dénégation et le suicide constituent des solutions , mais la facilité relative avec laquelle plus d’une crise----------nous faisons référence à ces crises que l’on ne peut que dire imaginaires,même si elles ne laissent pas trop souvent d’être dramatiques au-delà de toute mesure,------------se voit reléguée aux oubliettes,la vie, comme on dit, reprenant ses droits.pousse à conclure que ces crises n’en sont pas vraiment.)
Mais parlons-en justement de ces crises imaginaires dont les effets ne sont pas moins réels.Qu’elles soient individuelles-------elles ne le sont jamais entièrement,même là où elles peuvent , après coup, bien évidemment, vu que c’est presque toujours après coup qu’on en prend connaissance , donner l’impression de n’être ,de n’avoir été qu’individuelles-------------,intersubjectives, ou collectives,elles sont caractérisées par une structure qui présente la forme d’une impasse.L’impasse ,cependant, n’est que provisoire ,vu que la crise se laisse tôt ou tard maîtriser.Occasionnée par un fait réel ou fictif, la crise est, aussi longtemps qu’elle dure, synonyme de blocage.En politique, on parlera de non-fonctionnement ,partiel ou total, des structures de l’État.il ne s’agit pas tout simplement de mauvais fonctionnement ou de dysfonctionnement ,mais de non-fonctionnement .Toute action véritable semble impossible, dans le meilleur des cas difficile, horriblement difficile, et il faudra bien alors trancher,fût-ce maladroitement, pour que la machine étatique puisse se remettre à fonctionner,quitte à fonctionner médiocrement.
Est-ce bien de cela dont nous avons, ces quelques jours, été, dont nous sommes ou serions encore les témoins ou/et les acteurs enthousiastes ou inquiets ?Certains ont évoqué l’immense difficulté que rencontreraient certains ministres à gérer plus d’un ministère à la fois, comme si les ministres s’occupaient eux-mêmes de tout dans les ministères. Une telle naïveté ne peut que faire sourire.Toutefois ,pour en revenir au fonctionnement des structures de l’État, elles continuent à fonctionner, ni mieux qu’avant certes, mais ni moins bien non plus. En tout cas, pas suffisamment mal pour qu’on se mette à trembler en raison de l’imminence du chaos ou du vide.Ce à quoi nous assistons, ce qui nous est infligé n’est autre chose que du mauvais, du très mauvais cinéma , du n’importe quoi qui ne mérite aucun qualificatif, tout attribut et toute épithète ne pouvant, en la conjoncture, que se révéler mélioratifs; seuls s’en peuvent délecter les voyeurs et les onanistes qui n’ont de passion que l’agonalité, à condition qu’ils n’y participent que par procuration,ou encore ceux qui pensent et espèrent avoir quelque chose à y gagner, les profiteurs.
Mais l’île Maurice n’est pas composée que de voyeurs, d’onanistes et de profiteurs.Ceux-là au moins qui ne sont ni voyeurs,ni onanistes, ni profiteurs, et peut-être même pas que ceux-là, méritent bien mieux que ce spectacle affligeant propre à satisfaire les seuls dépravés.
Ramanujam Sooriamoorthy
Il semble qu’il se soit ces derniers jours passé quelque chose à Maurice.Mais qu’il se soit effectivement passé quelque chose est loin, à moins qu’on ne se laisse aller à penser qu’il se passe toujours quelque chose, d’être assuré.Et en admettant qu’il se soit bel et bien produit quelque chose,il n’y a là rien qui mériterait autre chose qu’une attention passagère et superficielle, sinon méprisante.D’aucuns ont cru pouvoir parler de crise;c’est faire preuve de grande légèreté et ne témoigner d’aucun souci pour le sens des mots. L’étymologie du mot crise ----------krisis , krinein,------------renvoie à une instance de décision.Il s’agit de trancher. Sans doute sommes-nous tous ,et tout le temps, appelés à prendre des décisions ,à trancher,à juger, mais il n’y a de crise que là où le jugement est comme paralysé .Menacé par une suspension,une epokhè , le jugement s’affole,bégaie, bredouille , ne sachant quoi dire , quoi faire qui permette de juguler ,idéalement d’éliminer ce qui l’empêche de s’exercer . C’est bien cela qu’indique une crise,toute crise : la nécessité en même temps que l’impossibilité de décider, de trancher, de juger.De ce fait, toute sortie, s’il y en a , de crise, ce dont les décideurs ne manquent jamais de s’enorgueillir,ne peut qu’être artificielle et fallacieuse.Bien entendu, nous ne parlons que des crises réelles ,et non de ces enfantillages volontairement orchestrés et délibérément provoqués pour tenter de jeter le trouble chez l’allié d’hier devenu l’adversaire d’aujourd’hui , et dont raffolent des voyeurs désoeuvrés qu’un rien, que n’importe quoi conduit au bord d’un orgasme verbal dont se régale un appétit férocement ressentimental.
Toutefois il importe de ne point se laisser emporter : rares sont les crises,si tant est qu’on en fasse jamais l’expérience. Par contre, il existe bien des semblants de crise, des crises imaginaires que l’on finit toujours, quelque aiguës et bouleversantes qu’elles soient, par surmonter,soit réellement, soit sur le mode de la dénégation, soit encore par la voie du suicide.( Bien entendu , nous ne suggérons pas une seconde que la dénégation et le suicide constituent des solutions , mais la facilité relative avec laquelle plus d’une crise----------nous faisons référence à ces crises que l’on ne peut que dire imaginaires,même si elles ne laissent pas trop souvent d’être dramatiques au-delà de toute mesure,------------se voit reléguée aux oubliettes,la vie, comme on dit, reprenant ses droits.pousse à conclure que ces crises n’en sont pas vraiment.)
Mais parlons-en justement de ces crises imaginaires dont les effets ne sont pas moins réels.Qu’elles soient individuelles-------elles ne le sont jamais entièrement,même là où elles peuvent , après coup, bien évidemment, vu que c’est presque toujours après coup qu’on en prend connaissance , donner l’impression de n’être ,de n’avoir été qu’individuelles-------------,intersubjectives, ou collectives,elles sont caractérisées par une structure qui présente la forme d’une impasse.L’impasse ,cependant, n’est que provisoire ,vu que la crise se laisse tôt ou tard maîtriser.Occasionnée par un fait réel ou fictif, la crise est, aussi longtemps qu’elle dure, synonyme de blocage.En politique, on parlera de non-fonctionnement ,partiel ou total, des structures de l’État.il ne s’agit pas tout simplement de mauvais fonctionnement ou de dysfonctionnement ,mais de non-fonctionnement .Toute action véritable semble impossible, dans le meilleur des cas difficile, horriblement difficile, et il faudra bien alors trancher,fût-ce maladroitement, pour que la machine étatique puisse se remettre à fonctionner,quitte à fonctionner médiocrement.
Est-ce bien de cela dont nous avons, ces quelques jours, été, dont nous sommes ou serions encore les témoins ou/et les acteurs enthousiastes ou inquiets ?Certains ont évoqué l’immense difficulté que rencontreraient certains ministres à gérer plus d’un ministère à la fois, comme si les ministres s’occupaient eux-mêmes de tout dans les ministères. Une telle naïveté ne peut que faire sourire.Toutefois ,pour en revenir au fonctionnement des structures de l’État, elles continuent à fonctionner, ni mieux qu’avant certes, mais ni moins bien non plus. En tout cas, pas suffisamment mal pour qu’on se mette à trembler en raison de l’imminence du chaos ou du vide.Ce à quoi nous assistons, ce qui nous est infligé n’est autre chose que du mauvais, du très mauvais cinéma , du n’importe quoi qui ne mérite aucun qualificatif, tout attribut et toute épithète ne pouvant, en la conjoncture, que se révéler mélioratifs; seuls s’en peuvent délecter les voyeurs et les onanistes qui n’ont de passion que l’agonalité, à condition qu’ils n’y participent que par procuration,ou encore ceux qui pensent et espèrent avoir quelque chose à y gagner, les profiteurs.
Mais l’île Maurice n’est pas composée que de voyeurs, d’onanistes et de profiteurs.Ceux-là au moins qui ne sont ni voyeurs,ni onanistes, ni profiteurs, et peut-être même pas que ceux-là, méritent bien mieux que ce spectacle affligeant propre à satisfaire les seuls dépravés.
Ramanujam Sooriamoorthy
PAR MONTS ET PAR VAUX , JOSÉ
Au milieu de la plaine panique, là-bas près du Brésil
Emilio Oribe
Il y a des personnes capables de transformer le geste le plus banal,le plus anodin qui soit en expression de génie. Ce sont véritablement des êtres supérieurs, n’en déplaise à ceux qui trouvent que les hommes sont tous égaux, sauf eux sans doute, preuve suffisante s’il en fallait de leur lamentable et insondable médiocrité.Le football en lui-même est un jeu plutôt vulgaire ( au sens étymologique )qui ne saurait susciter que de médiocres passions.Et pourtant, cela nonobstant, il y a des joueurs ,à commencer par Didi qui, le premier,inventa l’expression jogo bonito ( le jeu merveilleux) et qui révolutionna le football en expliquant que c’est au ballon à aller au joueur et non le joueur au ballon , qui ont su faire de ce jeu quelque chose de magique, de surnaturel, quelque chose qui serait même supérieur à ce qu’on nomme, familièrement ou pompeusement, art.S’agissant de joueurs venus du Brésil ,pays où l’on pratique le vaudou et où le surnaturel se confond souvent avec le quotidien,cela ne surprendra peut-être, et un joueur comme Garrincha, ne peut, surtout pour les yeux européens qui le découvrent en Suède en 1958, qu’être pris pour un sorcier.
Nous avions , nous aussi,à Maurice, notre sorcier.Il s’appelait José Desveaux et il n’y a peut-être pas eu dans l’histoire du football à Maurice, du moins ,à notre connaissance,de joueur,si l’on veut bien faire exception de Régis Jean que nous n’avons pas eu la chance de voir évoluer et dont tous les connaisseurs étaient superlativement admiratifs, qui fût plus talentueux ,plus spectaculaire, et plus impressionnant que lui.Le spectateur pouvait avoir l’impression que pour Desveaux,le football n’était qu’un jeu et que, par conséquent,on ne pouvait compter sur un tel joueur qui toujours avait l’air de s’amuser en dribblant sans arrêt, en feintant, en ridiculisant, malgrélui peut-être, l’adversaire, lui faisant comprendre qu’il n’était pas à la hauteur,vu que lui,il était un génie.Son génie, José Desveaux le donnait en spectacle en paralysant tout seul toute une équipe.Recevant une passe, il dribblait un joueur ou deux, puis s’arrêtait, avec l’exquise désinvolture d’un acrobate parfaitement assuré de sa maîtrise, posait le pied sur le ballon et attendait ,plongeant toute l’équipe adverse dans la panique, cependant que ses coéquipiers ,éperdus d’admiration, contemplaient en souriant, et aussitôt que l’on tentait----------et on s’y mettait toujours à au moins trois,------------ de lui prendre le ballon, il commençait son festival de dribbles, dansant la samba au milieu du terrain, effectuant des percées inquiétantes dans les rangs opposés,puis s’arrêtant brusquement , prenant tout le monde à contre-pied, remontait le terrain , jovial et presque moqueur.Et si on l’attendait,au lieu d’aller vers lui, il prenait alors les devants ,dribblant une équipe entière.Cependant,il convient de noter que José Desveaux improvisait et innovait en permanence;ses dribbles et ses feintes n’étaient( presque ) jamais prévisibles.Il réinventait constamment son jeu et aucun logiciel , si perfectionné soit-il, n’aurait été de quelque secours pour analyser son jeu; d’où la facilitéavec laquelle il mettait en déroute tout un bataillon de joueurs; d’où aussi, sans doute, sa difficulté à évoluer au sein d’une équipe.Mais quand on est quelqu’un de supérieur--------------et pourtant ,il y avait bien des joueurs chevronnés à l’époque,à l’instar de Robert de Maroussem toujours impérial, ne courant jamasi, sauf dans les matches internationaux,et supervisant le terrain tel un général lançant ses hommes à l’assaut,de Pierrus qui, bien avant Maradona, s’amusait à marquer des buts de la main, sans que jamais l’arbitre ne s’en aperçût, de Raman Doona que nous avons vu à l’oeuvre avec une aisance toute juvénile alors qu’il était déjà fort âgé et dont l’intelligence de jeu n’a peut-être jamais été égalée,même s’il lui arrivait de se permettre des libertés peut-être inexcusables, mais ô combien charmantes, et de tant d’autres------------,on ne peut que traiter le succès avec dédain, sinon avec mépris.Si pour les autres ,le succès tenait lieu de réussite,pour Desveaux la réussite,la sienne ,quand il régnait sur le stade, au milieu du terrain,semant la panique chez l’adversaire,nous transportant là-bas ,près du Brésil, vaut tous les succès.
Il lui arrivait aussi de marquer des buts;nous avons surtout en tête un match de 1965 entre la Fire Brigade et la Police,lors duquel il marqua alors que toute l’équipe adverse se trouvait dans les bois.On n’a jamais su comment il s’ y était pris pour réaliser ce but absolument diabolique.JoséDesveaux jouait avec une telle facilité que l’on pouvait croire qu’il jouait tout naturellement. En fait, il l’a ,un jour, avoué, c’est un ami malgache---------et à Madagascar aussi il y a des pratiques qui rappellent le vaudou,----------qui lui avait appris à jouer et qui lui avait fait apprécier la beauté du football brésilien. Il a donc appris à jouer,il a travaillé,le football n’était pas pour lui qu’un simple jeu, et ce n’est que ,par monts et par vaux , en montant et en descendant,que José Desveaux est devenu ce génie du football,le seul qui, avant Augustin Okocha, nous fît penser à Garricha, démontrant qu’il ne savait pas moins que Flaubert que le génie, c’est une longue patience.
Ramanujam Sooriamoorthy
Au milieu de la plaine panique, là-bas près du Brésil
Emilio Oribe
Il y a des personnes capables de transformer le geste le plus banal,le plus anodin qui soit en expression de génie. Ce sont véritablement des êtres supérieurs, n’en déplaise à ceux qui trouvent que les hommes sont tous égaux, sauf eux sans doute, preuve suffisante s’il en fallait de leur lamentable et insondable médiocrité.Le football en lui-même est un jeu plutôt vulgaire ( au sens étymologique )qui ne saurait susciter que de médiocres passions.Et pourtant, cela nonobstant, il y a des joueurs ,à commencer par Didi qui, le premier,inventa l’expression jogo bonito ( le jeu merveilleux) et qui révolutionna le football en expliquant que c’est au ballon à aller au joueur et non le joueur au ballon , qui ont su faire de ce jeu quelque chose de magique, de surnaturel, quelque chose qui serait même supérieur à ce qu’on nomme, familièrement ou pompeusement, art.S’agissant de joueurs venus du Brésil ,pays où l’on pratique le vaudou et où le surnaturel se confond souvent avec le quotidien,cela ne surprendra peut-être, et un joueur comme Garrincha, ne peut, surtout pour les yeux européens qui le découvrent en Suède en 1958, qu’être pris pour un sorcier.
Nous avions , nous aussi,à Maurice, notre sorcier.Il s’appelait José Desveaux et il n’y a peut-être pas eu dans l’histoire du football à Maurice, du moins ,à notre connaissance,de joueur,si l’on veut bien faire exception de Régis Jean que nous n’avons pas eu la chance de voir évoluer et dont tous les connaisseurs étaient superlativement admiratifs, qui fût plus talentueux ,plus spectaculaire, et plus impressionnant que lui.Le spectateur pouvait avoir l’impression que pour Desveaux,le football n’était qu’un jeu et que, par conséquent,on ne pouvait compter sur un tel joueur qui toujours avait l’air de s’amuser en dribblant sans arrêt, en feintant, en ridiculisant, malgrélui peut-être, l’adversaire, lui faisant comprendre qu’il n’était pas à la hauteur,vu que lui,il était un génie.Son génie, José Desveaux le donnait en spectacle en paralysant tout seul toute une équipe.Recevant une passe, il dribblait un joueur ou deux, puis s’arrêtait, avec l’exquise désinvolture d’un acrobate parfaitement assuré de sa maîtrise, posait le pied sur le ballon et attendait ,plongeant toute l’équipe adverse dans la panique, cependant que ses coéquipiers ,éperdus d’admiration, contemplaient en souriant, et aussitôt que l’on tentait----------et on s’y mettait toujours à au moins trois,------------ de lui prendre le ballon, il commençait son festival de dribbles, dansant la samba au milieu du terrain, effectuant des percées inquiétantes dans les rangs opposés,puis s’arrêtant brusquement , prenant tout le monde à contre-pied, remontait le terrain , jovial et presque moqueur.Et si on l’attendait,au lieu d’aller vers lui, il prenait alors les devants ,dribblant une équipe entière.Cependant,il convient de noter que José Desveaux improvisait et innovait en permanence;ses dribbles et ses feintes n’étaient( presque ) jamais prévisibles.Il réinventait constamment son jeu et aucun logiciel , si perfectionné soit-il, n’aurait été de quelque secours pour analyser son jeu; d’où la facilitéavec laquelle il mettait en déroute tout un bataillon de joueurs; d’où aussi, sans doute, sa difficulté à évoluer au sein d’une équipe.Mais quand on est quelqu’un de supérieur--------------et pourtant ,il y avait bien des joueurs chevronnés à l’époque,à l’instar de Robert de Maroussem toujours impérial, ne courant jamasi, sauf dans les matches internationaux,et supervisant le terrain tel un général lançant ses hommes à l’assaut,de Pierrus qui, bien avant Maradona, s’amusait à marquer des buts de la main, sans que jamais l’arbitre ne s’en aperçût, de Raman Doona que nous avons vu à l’oeuvre avec une aisance toute juvénile alors qu’il était déjà fort âgé et dont l’intelligence de jeu n’a peut-être jamais été égalée,même s’il lui arrivait de se permettre des libertés peut-être inexcusables, mais ô combien charmantes, et de tant d’autres------------,on ne peut que traiter le succès avec dédain, sinon avec mépris.Si pour les autres ,le succès tenait lieu de réussite,pour Desveaux la réussite,la sienne ,quand il régnait sur le stade, au milieu du terrain,semant la panique chez l’adversaire,nous transportant là-bas ,près du Brésil, vaut tous les succès.
Il lui arrivait aussi de marquer des buts;nous avons surtout en tête un match de 1965 entre la Fire Brigade et la Police,lors duquel il marqua alors que toute l’équipe adverse se trouvait dans les bois.On n’a jamais su comment il s’ y était pris pour réaliser ce but absolument diabolique.JoséDesveaux jouait avec une telle facilité que l’on pouvait croire qu’il jouait tout naturellement. En fait, il l’a ,un jour, avoué, c’est un ami malgache---------et à Madagascar aussi il y a des pratiques qui rappellent le vaudou,----------qui lui avait appris à jouer et qui lui avait fait apprécier la beauté du football brésilien. Il a donc appris à jouer,il a travaillé,le football n’était pas pour lui qu’un simple jeu, et ce n’est que ,par monts et par vaux , en montant et en descendant,que José Desveaux est devenu ce génie du football,le seul qui, avant Augustin Okocha, nous fît penser à Garricha, démontrant qu’il ne savait pas moins que Flaubert que le génie, c’est une longue patience.
Ramanujam Sooriamoorthy
MAIS DE QUEL ALOI ?
Il y a quelque trente ou quarante ans de cela,prit , à la faveur d’une consultation populaire, le pouvoir dans un pays dont le nom m’échappe un parti qui se voulait libéral,sinon libertaire. Et libertaire l’est , de manière générale, tout parti d’opposition ou tout parti accédant au pouvoir, sauf, peut-être, quand il se succcède à lui-même.Le président de ce parti , qui devait assumer les fonctions de Premier ministre,n’était que le chef nominal de son parti et du nouveau gouvernement.
Il n’était pas moins avocat cependant.Interrogé lors d’une conférence de presse au sujet de la présence d’éléments des services de Renseignements dans la salle où se déroulait la rencontre avec les journalistes ---- présence inattendue ,voire choquante, dans la mesure où les services de Renseignements en question étaient aux yeux de presque toute la population de ce pays ,à tort ou à raison, le symbole même de la répression réelle ou imaginaire exercée par le régime précédent----,il eut la candeur de répondre que lesdits services étaient au service du nouveau gouvernement et que, par conséquent, il ne fallait point s’étonner de leur présence,même si strictement aucun changement n’était intervenu au niveau de ce que son parti lui-même qualifiait de Gestapo locale peu de temps avant.
Ainsi donc,les services de Renseignements d’un pays ne sont pas, du moins d’après cette personne et, hélas! pas que d’après elle, au service de l’État, ni au service de la nation, ni même à celui du pays, du peuple ou de la population ( termes aucunement synonymes comme le dernier des ignorants lui-même ne saurait l’ignorer ),mais au service du Gouvernement.Et on peut,on doit même se demander si ,pour lui ,non moins que pour tant d’autres ( la majorité? ) le Gouvernement ne se réduit au parti au pouvoir ,avec tout ce que cela peut impliquer.Cette personne, cette personnalité, si l’on préfère, nous rappelle, si tant est qu’il s’agisse de cela, qu’un avocat n’est pas forcément juriste ; elle nous rappelle ou nous apprend, si tant est qu’il s’agisse bien de cela, que ,pour être législateur, on n’en est pas pour autant savant.
Et si le parti qui gouverne tient que ce qu’on nomme les institutions ne sont là que pour le servir,quoi d’étonnant à ce que ceux qui oeuvrent au sein des institutions, mais qui ne sont pas eux-mêmes lesdites institutions,même si trop souvent,ils s’y identifient tant et si bien,ou si mal, qu’ils finissent par s’en croire les propriétaires,entretiennent la conviction que leur rôle consiste en un vasselage permanent dans le mépris le plus arrogant et total des lois, dont l’aloi n’est apprécié qu’aussi longtemps qu’elles ,les lois,servent des intérêts bien précis, fussent-ils parfois justifiés?
Se faut-il même alors scandaliser de ce que,les institutions,ou plutôt les personnes travaillant, comme on dit, dans les diverses institutions , étant ,l’exceptionnelle exception confirmant la règle, à la solde du parti au pouvoir, et le parti au pouvoir n’ayant d’yeux que pour le pouvoir, l’aloi dont sont constituées les lois ne soit ni bon, ni même mauvais ? Je ne le pense pas, car se scandaliser ne saurait suffire;il faut bien plus que cela.
Car là où il y a ,non pas une absence de lois--------ce qui est rigoureusement impossible--------, mais un semblant de lois, un travestissement--------il y en a qui s’y connaissent,------------qui, sous le couvert d’une légalité au demeurant toute formelle,fait régner le caprice et triompher l’arbitraire dans l’insolente impunité des hors-la-loi, de ceux qui se mettent hors la loi,pour peu qu’ils soient les nerfs et les serfs du parti au pouvoir,on ne peut parler de démocratie, ni même de dictature peut-être, mais de ce que le vieux Platon appelait ochlocratie, que je traduis plutôt librement en règne des pires .En fait ,l’ochlocratie, c’est le règne de la populace, et il y a de cela quand un semblant de lois se substitue à l’équitabilité et à l’impartialité des lois.Le terme le plus approprié serait kakistocratie ,l’équivalent du règne d’un collectif de voyous et de filous.
On pourrait la croire,la kakistocratie, impossible , ou incapable de durer,mais on se trompe;plus d’un exemple démontre qu’il n’y a qu’elle qui soit et qui dure.Mais ce n’est pas seulement parce que ,comme le jugeait Montesquieu rectifiant ,en quelque sorte, le propos de Bayle regrettant qu’une république de bons chrétiens ne puisse durer , une telle république, celle de bons chrétiens ,ou même de bons athées, ne saurait ( même ) durer,c’est aussi et surtout parce que nous y, d’une manière ou d’une autre, souscrivons et applaudissons,là où elle sévit .Sans doute pas nous tous, mais bon nombre d’entre nous;assurément la majorité d’entre nous.
De quel aloi la loi ? Les lois ? Mais de ce que nous voulons,activement ou/et passivement.Toutefois ,il ne s’agit pas de désespérer.Il suffirait d’un peu de dignité , encore que la dignité pour certains ( la majorité? ) ne soit digne de la moindre attention, pour que………….
Ramanujam Sooriamoorthy
Il y a quelque trente ou quarante ans de cela,prit , à la faveur d’une consultation populaire, le pouvoir dans un pays dont le nom m’échappe un parti qui se voulait libéral,sinon libertaire. Et libertaire l’est , de manière générale, tout parti d’opposition ou tout parti accédant au pouvoir, sauf, peut-être, quand il se succcède à lui-même.Le président de ce parti , qui devait assumer les fonctions de Premier ministre,n’était que le chef nominal de son parti et du nouveau gouvernement.
Il n’était pas moins avocat cependant.Interrogé lors d’une conférence de presse au sujet de la présence d’éléments des services de Renseignements dans la salle où se déroulait la rencontre avec les journalistes ---- présence inattendue ,voire choquante, dans la mesure où les services de Renseignements en question étaient aux yeux de presque toute la population de ce pays ,à tort ou à raison, le symbole même de la répression réelle ou imaginaire exercée par le régime précédent----,il eut la candeur de répondre que lesdits services étaient au service du nouveau gouvernement et que, par conséquent, il ne fallait point s’étonner de leur présence,même si strictement aucun changement n’était intervenu au niveau de ce que son parti lui-même qualifiait de Gestapo locale peu de temps avant.
Ainsi donc,les services de Renseignements d’un pays ne sont pas, du moins d’après cette personne et, hélas! pas que d’après elle, au service de l’État, ni au service de la nation, ni même à celui du pays, du peuple ou de la population ( termes aucunement synonymes comme le dernier des ignorants lui-même ne saurait l’ignorer ),mais au service du Gouvernement.Et on peut,on doit même se demander si ,pour lui ,non moins que pour tant d’autres ( la majorité? ) le Gouvernement ne se réduit au parti au pouvoir ,avec tout ce que cela peut impliquer.Cette personne, cette personnalité, si l’on préfère, nous rappelle, si tant est qu’il s’agisse de cela, qu’un avocat n’est pas forcément juriste ; elle nous rappelle ou nous apprend, si tant est qu’il s’agisse bien de cela, que ,pour être législateur, on n’en est pas pour autant savant.
Et si le parti qui gouverne tient que ce qu’on nomme les institutions ne sont là que pour le servir,quoi d’étonnant à ce que ceux qui oeuvrent au sein des institutions, mais qui ne sont pas eux-mêmes lesdites institutions,même si trop souvent,ils s’y identifient tant et si bien,ou si mal, qu’ils finissent par s’en croire les propriétaires,entretiennent la conviction que leur rôle consiste en un vasselage permanent dans le mépris le plus arrogant et total des lois, dont l’aloi n’est apprécié qu’aussi longtemps qu’elles ,les lois,servent des intérêts bien précis, fussent-ils parfois justifiés?
Se faut-il même alors scandaliser de ce que,les institutions,ou plutôt les personnes travaillant, comme on dit, dans les diverses institutions , étant ,l’exceptionnelle exception confirmant la règle, à la solde du parti au pouvoir, et le parti au pouvoir n’ayant d’yeux que pour le pouvoir, l’aloi dont sont constituées les lois ne soit ni bon, ni même mauvais ? Je ne le pense pas, car se scandaliser ne saurait suffire;il faut bien plus que cela.
Car là où il y a ,non pas une absence de lois--------ce qui est rigoureusement impossible--------, mais un semblant de lois, un travestissement--------il y en a qui s’y connaissent,------------qui, sous le couvert d’une légalité au demeurant toute formelle,fait régner le caprice et triompher l’arbitraire dans l’insolente impunité des hors-la-loi, de ceux qui se mettent hors la loi,pour peu qu’ils soient les nerfs et les serfs du parti au pouvoir,on ne peut parler de démocratie, ni même de dictature peut-être, mais de ce que le vieux Platon appelait ochlocratie, que je traduis plutôt librement en règne des pires .En fait ,l’ochlocratie, c’est le règne de la populace, et il y a de cela quand un semblant de lois se substitue à l’équitabilité et à l’impartialité des lois.Le terme le plus approprié serait kakistocratie ,l’équivalent du règne d’un collectif de voyous et de filous.
On pourrait la croire,la kakistocratie, impossible , ou incapable de durer,mais on se trompe;plus d’un exemple démontre qu’il n’y a qu’elle qui soit et qui dure.Mais ce n’est pas seulement parce que ,comme le jugeait Montesquieu rectifiant ,en quelque sorte, le propos de Bayle regrettant qu’une république de bons chrétiens ne puisse durer , une telle république, celle de bons chrétiens ,ou même de bons athées, ne saurait ( même ) durer,c’est aussi et surtout parce que nous y, d’une manière ou d’une autre, souscrivons et applaudissons,là où elle sévit .Sans doute pas nous tous, mais bon nombre d’entre nous;assurément la majorité d’entre nous.
De quel aloi la loi ? Les lois ? Mais de ce que nous voulons,activement ou/et passivement.Toutefois ,il ne s’agit pas de désespérer.Il suffirait d’un peu de dignité , encore que la dignité pour certains ( la majorité? ) ne soit digne de la moindre attention, pour que………….
Ramanujam Sooriamoorthy
EN SON CASTEL BIEN PLUS RÉEL D’ÊTRE INEXISTANT, JEAN-CLAUDE
Il a pour patronyme l’éponyme qui le mieux, combinant le déictique et l’épidéictique, grave dans la marmoréenne invisibilité d’un bloc pourtant nullement obscur non pas tant la noblesse , incertaine ou non, dont il est issu, celle qui , en certains lieux, anoblit même les attardés mentaux et les criminels, que celle de son être tout de bonté et de générosité constitué, le silencieusement proclamant bien plus authentique castelain que s’il eût de plus d’un castel été le hoir légitime ou même que s’il, à la différence de ceux qui en volent ou en font construire à la sueur et dans les larmes des autres, en eût, de ses seuls mains, entre le plaisir et la torture ,construit , celle qui ennoblit,faisant spontanément conclure qu’il porte son nom bien plus que son nom ne le porte, car Jean-Claude Castelain, c’est de lui qu’il s’agit,encore qu’il rappelle ces châtelains qui gardent leur noblesse sur les ruines de leurs châteaux, d’être profondément noble, ne cesse, l ‘absence de tout château nonbstant ,d’aller ,où qu’il se trouve, de castel en castel les illuminant de sa gentillesse et de sa générosité , quand il ne partout transporterait, mais sans le savoir et sans y songer,l’invisible castel de son infinie modestie,témoignage palpable de son admirable noblesse.
Nous nous connûmes en 1969 par le hasard d’un de ces concours qu’ organisent régulièrement , ici et là, les mairies. J’avais , à l’époque, commencé à donner dans les pages du Mauricien des articles qu’André Masson avait ,le premier, fort chaleureusement accueillis , et que d’aucuns tenaient, avec une générosité probalement immodérée, pour de la critique cinématographique, et je venais tout juste d’écrire un texte sur Blow-up.Jean-Claude également, etd’autres allaient en faire autant.Ce nous fut l’occasion d’un échange sur le chef-d’oeuvre d’Antonioni et ce qui me frappa tout particulièrement chez cet homme,qui, par ailleurs, était--------------tous ceux présents n’y furent pas insensibles,--------------beau, séduisant, gentil, toujours souriant, manifestement cultivé, doué d’une extrême douceur tant dans la voix que dans le geste,la physionomie ,le regard, dans son attitude et son comportement en général, c’était, c’est cette volonté de communiquer, de partager, ce désir , que l’on devine ardent ,malgré le calme imperturbable de la personne,d’aller à la rencontre d’autrui, de l’autre.Il avait,il a la conversation--------------au fond, Jean-Claude ne discute jamais,mais toujours échange tout simplement et très simplement,---------------invariablement calme et sereine, ne trahit ,ni dans le ton ni dans le choix de ses mots, le moindre goût pour l’emphase,cette tare des esprits inférieurs ,ne laisse ,quelque attaché qu’il soit à ce qu’il avance,s’insinuer aucun soupçon d’agressivité dans ses propos, et ce tout naturellement.Il est d’ailleurs difficile de parler de quelque attachement de Jean-Claude à ce qu’il dit, tant il s’exprime avec un gentil et souriant détachement,distillant des remarques d’une rare intelligence comme s’il ne faisait que rappeler des platitudes.Si d’aventure il formulait un désaccord ou qu’il proférât une protestaion,il s’y prenait avec tant de douceur, qu’on eût pu aisément croire à l’expression d’une approbation laudative ou encore à la manifestation d’une adhésion sans réserve.
Nous ne nous rencontrâmes à nouveau à Maurice qu’une seule fois;en octobre de la même année,à Curepipe, peu avant mon départ pour la France.Et là encore, nous parlâmes assez longuement de cinéma.Puis ,plus rien.Plus rien jusqu’en 2004 quand nous nous revîmes à Atlanta à l’occasion du Congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français.Il avait depuis notre dernière rencontre parcouru beaucoup de chemin et occupait d’importantes fonctions à l’Agence universitaire de la Francophonie, fonctions dont il se déchargeait jusqu’à tout récemment encore , avant qu’il ( je crois) ne partît à la retraite, et qui le menaient un peu partout dans le monde, lui faisant côtoyer diverses personnalités.Cependant,Jean-Claude ne parle jamais, ne m’a à moi , en tout cas , jamais parlé de ses fonctions, de ses activités, de ses actions, n’a jamais, comme n’eussent manqué de le faire et le feraient tant d’autres dans le dessein inavouable mais aucunement dissimulé de s’en vanter ,évoqué ses voyages ou fait étalage de ses rencontres et de ses accointances. Il m’a seulement, et rien qu’une fois ,narré les pressions exercées dans tel milieu et auxquelles il tenait à résister.Il m ‘a aussi parlé de Glissant,mais c’était surtout parce qu’il savait ma fille attelée à un travail sur l’inventeur du Tout-Monde, et il me disait son admiration pour celui qu’il vénérait comme un père et qu’il recevait toujours avec un immense plaisir chez lui, dans la banlieue de Montréal. Mais ce n’est que bien plus tard que je devais prendre connaissance du rôle point inappréciable qu’il avait joué pour assurer une plus grande diffusion à l’oeuvre de l’auteur du Discours antillais.
A Atlanta, responsable,dans le cadre des activités en marge du Congrès des professeurs de français , de la permanence de l’Agence universitaire de la Francophonie, Jean-Claude n’eut point le loisir d’assister à mon intervention. Néanmoins , nous nous voyions presque quotidiennement et nous passâmes bien des heures , au Hilton ,à parler de littérature, de cinéma bien entendu, mais aussi de musique,notamment des Tambouriniers du Rwanda qu’il avait eu l’heureuse inspiration de faire venir au Canada.Un soir ,nous allâmes faire un tour au Westin Peachtree Plaza,immense tour en plein centre d’Atlanta.A nos pieds, la ville dormait silencieuse, enveloppée dans l’épaisseur nocturne des films noirs et , comme par un effet de contagion, nous parlions à voix très basse , à croire que nous avions peur de troubler le repos de la nuit elle-même . Soudain , au loin un déferlement de lumières,une interminable procession de voitures , une atmosphère de liesse que l’éloignement rendait plus délirante encore: c’était, m’expliqua Jean-Claude qui connaît les moeurs nord-américaines bien mieux que moi, la fin d’un match de base-ball, et les Braves ,l’équipe d’Atlanta par excellence , avaient certainement triomphé.Puis portant à nouveau son regard vers le bas, il désigna de la main les bâtiments abritant CNN et Coca-Cola , avant de laisser dans une espèce de soupir de résignation échapper : ‘ CNN et Coca-Cola ! Quand on pense qu’ils contrôlent le monde !’ Je pouvais difficilement souscrire à cette remarque de mon ami, laquelle était, par ailleurs , simplement de l’ordre de la constatationMais malgré cela, malgré le fait qu’il s’empressa d’ajouter : ‘ Et pourtant ,l’inventeur de Coca-Cola est mort ruiné’,la phrase de Jean-Claude laissait tant de questions ----------qu’est-ce que le monde ? que veut dire contrôler? comment contrôler? qu’est-ce que contrôler le monde? etc.-------------dans l’ombre.Cependant, je ne ressentis ni le désir ni le besoin de mettre en question ce qu’il venait, sur le mode exclamativoconstatif , de déclarer, non seulement parce que rien ne permettait de supposer qu’il fût réellement sourd à ces questions,à ces considérations,mais surtout parce qu’il est difficile, il m’est difficile à moi, en tout cas, de vouloir rompre des lances avec quelqu’un,et surtout avec Jean-Claude Castelain , le sachant allergique à l’esprit de controverse.
Nous nous revîmes à nouveau quatre ans plus tard à Montréal, cette ville superbe qui , en certains lieux fait songer à New York, et dont certaines rues rappellent celles de certains quartiers de Paris. Il me fit, avec sa générosité coutumière, visiter la ville et nous allâmes, par un après-midi pluvieux, prendre un déjeuner tardif dans un restaurant d’une rue dont le nom m’échappe,mais dont les arbres aux frondaisons luisant sous une pluie que je ne puis que qualifier d’automnale ,bien que ce fût l’été, m’ont laissé un souvenir ravi et ému qui ne m’a depuis jamais abandonné.Nous mangeâmes des moules et des frites; ‘comme chez Léon’,fit Jean-Claude en riant, et nous bûmes du Muscadet sablé. A la radio, on passait une chanson de Jacques Dutronc, Paris s’éveille cependant qu’ il continuait de pleuvoir,une pluie fine et douce: on se fût cru à Paris en automne.
Ce que l’épisode québécois souligna encore plus énergiquement,si possible, c’est cette éternelle disponibilité dont Jean-Claude a le talent, peut-être même l’art.Il sait comme personne , du moins parmi les gens que je connais, se mettre à la disposition des autres,même quand ils ne méritent nullement quelque attention.Il a l’amitié facile, trop facile même,et indéfectible , et il est volontiers l’ami de tout le monde,y compris de personnes franchement méprisables.Car quiconque a dans le castel de son coeur ,où règne la générosité et triomphe la bonté, été admis en ami,pour toujours en cette demeure le demeure.Il ignore , avec la grâce et l’humilité d’un saint,tout défaut,n’en ignorant pourtant aucun, chez autrui, pour ne relever que des qualités, sinon des vertus.Par contre,il a toujours vite fait de louer les compétences et les mérites des autres,parfois de gens qu’il ne connaît pas personnellement; et c’est toujours avec un plaisir mêlé d’admiration qu’il décrit leurs dons et aptitudes ,un peu comme si de savoir les êtres humains point jamais entièrement infâmes , mais toujours, quels qu’ils soient, doués au moins d’une particularité digne d’admiration lui était une consolation,peut-être même un réconfort,voire le motif d’un optimisme résolu.
De cet homme qui n’a probablement jamais rien dit ou même pensé de mal de qui que ce soit,de quoi que ce soit même oserai-je ajouter,et qui a , fort heureusement pour lui, choisi de vivre hors de Maurice---------qu’eût-il fait à Maurice ,lui qui,honnête, intelligent, travailleur, généreux et vertueux, n’a jamais accepté que quoi que ce soit puisse justifier le recours à la ruse, au mensonge ?----------------je dirai sans hésitation que c’est un caractère, et c’est pour cela qu’il a l’air si peu réel. Uniquement animé par une seule passion, celle de la noblesse qui pour lui est un condensé de modestie, de générosité et de disponibilité, il demeure , où qu’il soit et nonobstant le passage du temps,toujours tel qu’il est , brûlant de sa seule passion qui l’intronise castelain sous les regards humblement épanouis de Jean et de Claude qu’accompagne une foule de gens ,les mains de reines-claudes pleines , pour, en son castel construit uniquement à force de noblesse, à Jean-Claude Castelain hommage rendre.
Ramanujam Sooriamoorthy
Il a pour patronyme l’éponyme qui le mieux, combinant le déictique et l’épidéictique, grave dans la marmoréenne invisibilité d’un bloc pourtant nullement obscur non pas tant la noblesse , incertaine ou non, dont il est issu, celle qui , en certains lieux, anoblit même les attardés mentaux et les criminels, que celle de son être tout de bonté et de générosité constitué, le silencieusement proclamant bien plus authentique castelain que s’il eût de plus d’un castel été le hoir légitime ou même que s’il, à la différence de ceux qui en volent ou en font construire à la sueur et dans les larmes des autres, en eût, de ses seuls mains, entre le plaisir et la torture ,construit , celle qui ennoblit,faisant spontanément conclure qu’il porte son nom bien plus que son nom ne le porte, car Jean-Claude Castelain, c’est de lui qu’il s’agit,encore qu’il rappelle ces châtelains qui gardent leur noblesse sur les ruines de leurs châteaux, d’être profondément noble, ne cesse, l ‘absence de tout château nonbstant ,d’aller ,où qu’il se trouve, de castel en castel les illuminant de sa gentillesse et de sa générosité , quand il ne partout transporterait, mais sans le savoir et sans y songer,l’invisible castel de son infinie modestie,témoignage palpable de son admirable noblesse.
Nous nous connûmes en 1969 par le hasard d’un de ces concours qu’ organisent régulièrement , ici et là, les mairies. J’avais , à l’époque, commencé à donner dans les pages du Mauricien des articles qu’André Masson avait ,le premier, fort chaleureusement accueillis , et que d’aucuns tenaient, avec une générosité probalement immodérée, pour de la critique cinématographique, et je venais tout juste d’écrire un texte sur Blow-up.Jean-Claude également, etd’autres allaient en faire autant.Ce nous fut l’occasion d’un échange sur le chef-d’oeuvre d’Antonioni et ce qui me frappa tout particulièrement chez cet homme,qui, par ailleurs, était--------------tous ceux présents n’y furent pas insensibles,--------------beau, séduisant, gentil, toujours souriant, manifestement cultivé, doué d’une extrême douceur tant dans la voix que dans le geste,la physionomie ,le regard, dans son attitude et son comportement en général, c’était, c’est cette volonté de communiquer, de partager, ce désir , que l’on devine ardent ,malgré le calme imperturbable de la personne,d’aller à la rencontre d’autrui, de l’autre.Il avait,il a la conversation--------------au fond, Jean-Claude ne discute jamais,mais toujours échange tout simplement et très simplement,---------------invariablement calme et sereine, ne trahit ,ni dans le ton ni dans le choix de ses mots, le moindre goût pour l’emphase,cette tare des esprits inférieurs ,ne laisse ,quelque attaché qu’il soit à ce qu’il avance,s’insinuer aucun soupçon d’agressivité dans ses propos, et ce tout naturellement.Il est d’ailleurs difficile de parler de quelque attachement de Jean-Claude à ce qu’il dit, tant il s’exprime avec un gentil et souriant détachement,distillant des remarques d’une rare intelligence comme s’il ne faisait que rappeler des platitudes.Si d’aventure il formulait un désaccord ou qu’il proférât une protestaion,il s’y prenait avec tant de douceur, qu’on eût pu aisément croire à l’expression d’une approbation laudative ou encore à la manifestation d’une adhésion sans réserve.
Nous ne nous rencontrâmes à nouveau à Maurice qu’une seule fois;en octobre de la même année,à Curepipe, peu avant mon départ pour la France.Et là encore, nous parlâmes assez longuement de cinéma.Puis ,plus rien.Plus rien jusqu’en 2004 quand nous nous revîmes à Atlanta à l’occasion du Congrès mondial de la Fédération internationale des professeurs de français.Il avait depuis notre dernière rencontre parcouru beaucoup de chemin et occupait d’importantes fonctions à l’Agence universitaire de la Francophonie, fonctions dont il se déchargeait jusqu’à tout récemment encore , avant qu’il ( je crois) ne partît à la retraite, et qui le menaient un peu partout dans le monde, lui faisant côtoyer diverses personnalités.Cependant,Jean-Claude ne parle jamais, ne m’a à moi , en tout cas , jamais parlé de ses fonctions, de ses activités, de ses actions, n’a jamais, comme n’eussent manqué de le faire et le feraient tant d’autres dans le dessein inavouable mais aucunement dissimulé de s’en vanter ,évoqué ses voyages ou fait étalage de ses rencontres et de ses accointances. Il m’a seulement, et rien qu’une fois ,narré les pressions exercées dans tel milieu et auxquelles il tenait à résister.Il m ‘a aussi parlé de Glissant,mais c’était surtout parce qu’il savait ma fille attelée à un travail sur l’inventeur du Tout-Monde, et il me disait son admiration pour celui qu’il vénérait comme un père et qu’il recevait toujours avec un immense plaisir chez lui, dans la banlieue de Montréal. Mais ce n’est que bien plus tard que je devais prendre connaissance du rôle point inappréciable qu’il avait joué pour assurer une plus grande diffusion à l’oeuvre de l’auteur du Discours antillais.
A Atlanta, responsable,dans le cadre des activités en marge du Congrès des professeurs de français , de la permanence de l’Agence universitaire de la Francophonie, Jean-Claude n’eut point le loisir d’assister à mon intervention. Néanmoins , nous nous voyions presque quotidiennement et nous passâmes bien des heures , au Hilton ,à parler de littérature, de cinéma bien entendu, mais aussi de musique,notamment des Tambouriniers du Rwanda qu’il avait eu l’heureuse inspiration de faire venir au Canada.Un soir ,nous allâmes faire un tour au Westin Peachtree Plaza,immense tour en plein centre d’Atlanta.A nos pieds, la ville dormait silencieuse, enveloppée dans l’épaisseur nocturne des films noirs et , comme par un effet de contagion, nous parlions à voix très basse , à croire que nous avions peur de troubler le repos de la nuit elle-même . Soudain , au loin un déferlement de lumières,une interminable procession de voitures , une atmosphère de liesse que l’éloignement rendait plus délirante encore: c’était, m’expliqua Jean-Claude qui connaît les moeurs nord-américaines bien mieux que moi, la fin d’un match de base-ball, et les Braves ,l’équipe d’Atlanta par excellence , avaient certainement triomphé.Puis portant à nouveau son regard vers le bas, il désigna de la main les bâtiments abritant CNN et Coca-Cola , avant de laisser dans une espèce de soupir de résignation échapper : ‘ CNN et Coca-Cola ! Quand on pense qu’ils contrôlent le monde !’ Je pouvais difficilement souscrire à cette remarque de mon ami, laquelle était, par ailleurs , simplement de l’ordre de la constatationMais malgré cela, malgré le fait qu’il s’empressa d’ajouter : ‘ Et pourtant ,l’inventeur de Coca-Cola est mort ruiné’,la phrase de Jean-Claude laissait tant de questions ----------qu’est-ce que le monde ? que veut dire contrôler? comment contrôler? qu’est-ce que contrôler le monde? etc.-------------dans l’ombre.Cependant, je ne ressentis ni le désir ni le besoin de mettre en question ce qu’il venait, sur le mode exclamativoconstatif , de déclarer, non seulement parce que rien ne permettait de supposer qu’il fût réellement sourd à ces questions,à ces considérations,mais surtout parce qu’il est difficile, il m’est difficile à moi, en tout cas, de vouloir rompre des lances avec quelqu’un,et surtout avec Jean-Claude Castelain , le sachant allergique à l’esprit de controverse.
Nous nous revîmes à nouveau quatre ans plus tard à Montréal, cette ville superbe qui , en certains lieux fait songer à New York, et dont certaines rues rappellent celles de certains quartiers de Paris. Il me fit, avec sa générosité coutumière, visiter la ville et nous allâmes, par un après-midi pluvieux, prendre un déjeuner tardif dans un restaurant d’une rue dont le nom m’échappe,mais dont les arbres aux frondaisons luisant sous une pluie que je ne puis que qualifier d’automnale ,bien que ce fût l’été, m’ont laissé un souvenir ravi et ému qui ne m’a depuis jamais abandonné.Nous mangeâmes des moules et des frites; ‘comme chez Léon’,fit Jean-Claude en riant, et nous bûmes du Muscadet sablé. A la radio, on passait une chanson de Jacques Dutronc, Paris s’éveille cependant qu’ il continuait de pleuvoir,une pluie fine et douce: on se fût cru à Paris en automne.
Ce que l’épisode québécois souligna encore plus énergiquement,si possible, c’est cette éternelle disponibilité dont Jean-Claude a le talent, peut-être même l’art.Il sait comme personne , du moins parmi les gens que je connais, se mettre à la disposition des autres,même quand ils ne méritent nullement quelque attention.Il a l’amitié facile, trop facile même,et indéfectible , et il est volontiers l’ami de tout le monde,y compris de personnes franchement méprisables.Car quiconque a dans le castel de son coeur ,où règne la générosité et triomphe la bonté, été admis en ami,pour toujours en cette demeure le demeure.Il ignore , avec la grâce et l’humilité d’un saint,tout défaut,n’en ignorant pourtant aucun, chez autrui, pour ne relever que des qualités, sinon des vertus.Par contre,il a toujours vite fait de louer les compétences et les mérites des autres,parfois de gens qu’il ne connaît pas personnellement; et c’est toujours avec un plaisir mêlé d’admiration qu’il décrit leurs dons et aptitudes ,un peu comme si de savoir les êtres humains point jamais entièrement infâmes , mais toujours, quels qu’ils soient, doués au moins d’une particularité digne d’admiration lui était une consolation,peut-être même un réconfort,voire le motif d’un optimisme résolu.
De cet homme qui n’a probablement jamais rien dit ou même pensé de mal de qui que ce soit,de quoi que ce soit même oserai-je ajouter,et qui a , fort heureusement pour lui, choisi de vivre hors de Maurice---------qu’eût-il fait à Maurice ,lui qui,honnête, intelligent, travailleur, généreux et vertueux, n’a jamais accepté que quoi que ce soit puisse justifier le recours à la ruse, au mensonge ?----------------je dirai sans hésitation que c’est un caractère, et c’est pour cela qu’il a l’air si peu réel. Uniquement animé par une seule passion, celle de la noblesse qui pour lui est un condensé de modestie, de générosité et de disponibilité, il demeure , où qu’il soit et nonobstant le passage du temps,toujours tel qu’il est , brûlant de sa seule passion qui l’intronise castelain sous les regards humblement épanouis de Jean et de Claude qu’accompagne une foule de gens ,les mains de reines-claudes pleines , pour, en son castel construit uniquement à force de noblesse, à Jean-Claude Castelain hommage rendre.
Ramanujam Sooriamoorthy
DANS LE FRACAS DES PORTES ENFONCÉES DE LA BASTILLE
Ce qui nous sert ici de titre, ce qui fournit l’intitulé à notre propos, c’est, on l’aura reconnu, une citation de Sade. S’il y a quelqu’un, s’il y a une oeuvre,pour ne pas dire un événement, qu’il convient derappeler au moment où l’on célèbre l’anniversaire de la Révolution française, c’est bien Sade.Parce que Sade constitue un tournant sans doute, mais surtout pour ceci que l’auteur de Justine , c’est en quelque sorte la figure janusienne de la Révolution.
Sade est révolutionnaire bien moins par la dimension dite érotique ou pornographique de son oeuvre ,que par la découverte ,scandaleuse car difficile à accepter,de l’humaine propension à trouver son bonheur dans le mal, et la proclamation qu’il en diffuse.Et la proclamation de cette découverte----------- il n’est question que de la vérité chez Sade-------------, le divin marquis nous la donne à lire sur le mode de la fiction,la décalant de la réalité afin que nous en puissions mieux appréhender la vérité.Sade ici anticipe Brecht : c’est par un effet d’éloignement, de distanciation------------ce que Brecht plus tard appellera le verfremdungs effekt,---------qu’il met en lumi ère la sublime noirceur des passions humaines ,nullement pour les condamner , mais pour les révéler telles qu’elles sont. Ce sera à un certain Freud réservé de les analyser et de nous les faire mieux comprendre.Mais ce que Sade nous donne ,lui, à comprendre ‘ dans (c)e fracas des portes enfoncées de la Bastille’, c’est la liberté qui peut et qui même doit pouvoir découler de ce constat ,pourtant horrible, que l’homme ,contrairement à ce qu’affirmait Kant qui voulait qu’il trouve son bien, son bien-être , dans le bien, dans la vertu, cherche et trouve son bien dans le mal,voire dans le seul mal, dans la souffrance qu’il inflige non moins que dans celle qu’il subit.
Cependant, la liberté en question ne se réduit pas à la liberté de faire ou/et de subir le mal.L’horrible constat de Sade aurait logiquement dû conduire à une sociologie des passions humaines.Il n’en a pas eu le temps; par contre,il a bel et bien trouvé le temps de révéler , de nous révéler ce qui ,pour notre confort moral, doit demeurer caché et enfoui. Et cela, il le fait en installant un milieu de pure fiction,en construisant un espace dont le lieu et le temps sont fondamentalement imaginaires, créant un écart entre la réalité ( celle de nos désirs inconscients ) et la représentation de ladite réalité, afin de la rendre visible dans sa cruelle nudité et, surtout, pour que nous en puissions librement tirer les conséquences qui en peuvent résulter.Au fond, c’est peut-être à une conjuration de certaines passions que convie l’auteur des Infortunes de la vertu ,et nous ne craindrons pas de dire qu’il s’inscrit ainsi dans cette longue tradition de moralistes qui remonte à La Fontaine, sinon à Boileau.Cela ne surprendra que ceux qui ne sont pas attentifs au langage de Sade.
L’inacceptable, chez Sade, ce n’est pas tant qu’il propose ,proposerait un contenu immoral ou pornographique, que le fait qu’il l’énonce,à vrai dire le produit dans le langage le plus épuré qui soit.C’est dans un langage très classique, soucieux des règles de la grammaire et de la syntaxe comme aucun autre, dans un langage d’académicien, qu’il nous livre le secret des penchants humains, et cela est littéralement révolutionnaire.Il confronte l’orthodoxie langagière à l’hétérodoxie des passions ,les fait coexister tout en les renvoyant dos à dos.Tel Janus, l’homme est cet être qui regarde à la fois dans deux directions opposées , et vers la pureté de l’ordre linguistique et vers l’obscénité ,non pas de la passion mais, du désordre passionnel.Devançant Joyce, Sade nous apprend que la pureté, voire le discours théologique,n’est possible qu’à la condition d’avoir circonscrit tout le champ de l’obscénité, et c’est bien à cela qu’il travaille.
La révolution sadienne ne consiste nullement dans le mépris de la loi et le triomphe des passions, mais dans la confrontation permanente de la loi et de la transgression de la loi ,et la permanence de cette confrontation , qui suppose ni le primat absolu de la loi, ni l’empire total de la seule transgression, signifie l’impossibilité de toute idéologie.De ne le point comprendre, on omet de voir en quoi Sade est révolutionnaire, on s’expose à ne pas voir que c’est véritablement avec lui que s’accomplit la Révolution française en tant qu’elle ne cesse de s’accomplir------------ ce qu’un Trotsky n’aurait certainement pas désavoué----------------, instaurant un espace de liberté au sein duquel, se mesurant sans fin l’ordre et la dénonciation de l’ordre sont appelés à s’accepter tout en s’excluant indéfiniment et pour toujours.Il s’agit d’une révolutiion à laquelle il n’y a pas de terme possible; elles est toujours à refaire, se remettant elle-même sans cesse en question.C’est en cela que Sade est profondément révolutionnaire, qu’il est comme l’emblème caché de la Révolution ,celui qu’aucun mouvement, que rien de ce que l’on baptise un peu trop rapidement du terme de révolution ne saurait vouloir identifier, sans doute parce qu’avec lui , c’est toute forme d’orthodoxie, y compris l’orthodoxie révolutionnaire qui, soit dit au passage ,est si peu révolutiionnaire, qui se trouve congédiée.
Ramanujam Sooriamoorthy
Ce qui nous sert ici de titre, ce qui fournit l’intitulé à notre propos, c’est, on l’aura reconnu, une citation de Sade. S’il y a quelqu’un, s’il y a une oeuvre,pour ne pas dire un événement, qu’il convient derappeler au moment où l’on célèbre l’anniversaire de la Révolution française, c’est bien Sade.Parce que Sade constitue un tournant sans doute, mais surtout pour ceci que l’auteur de Justine , c’est en quelque sorte la figure janusienne de la Révolution.
Sade est révolutionnaire bien moins par la dimension dite érotique ou pornographique de son oeuvre ,que par la découverte ,scandaleuse car difficile à accepter,de l’humaine propension à trouver son bonheur dans le mal, et la proclamation qu’il en diffuse.Et la proclamation de cette découverte----------- il n’est question que de la vérité chez Sade-------------, le divin marquis nous la donne à lire sur le mode de la fiction,la décalant de la réalité afin que nous en puissions mieux appréhender la vérité.Sade ici anticipe Brecht : c’est par un effet d’éloignement, de distanciation------------ce que Brecht plus tard appellera le verfremdungs effekt,---------qu’il met en lumi ère la sublime noirceur des passions humaines ,nullement pour les condamner , mais pour les révéler telles qu’elles sont. Ce sera à un certain Freud réservé de les analyser et de nous les faire mieux comprendre.Mais ce que Sade nous donne ,lui, à comprendre ‘ dans (c)e fracas des portes enfoncées de la Bastille’, c’est la liberté qui peut et qui même doit pouvoir découler de ce constat ,pourtant horrible, que l’homme ,contrairement à ce qu’affirmait Kant qui voulait qu’il trouve son bien, son bien-être , dans le bien, dans la vertu, cherche et trouve son bien dans le mal,voire dans le seul mal, dans la souffrance qu’il inflige non moins que dans celle qu’il subit.
Cependant, la liberté en question ne se réduit pas à la liberté de faire ou/et de subir le mal.L’horrible constat de Sade aurait logiquement dû conduire à une sociologie des passions humaines.Il n’en a pas eu le temps; par contre,il a bel et bien trouvé le temps de révéler , de nous révéler ce qui ,pour notre confort moral, doit demeurer caché et enfoui. Et cela, il le fait en installant un milieu de pure fiction,en construisant un espace dont le lieu et le temps sont fondamentalement imaginaires, créant un écart entre la réalité ( celle de nos désirs inconscients ) et la représentation de ladite réalité, afin de la rendre visible dans sa cruelle nudité et, surtout, pour que nous en puissions librement tirer les conséquences qui en peuvent résulter.Au fond, c’est peut-être à une conjuration de certaines passions que convie l’auteur des Infortunes de la vertu ,et nous ne craindrons pas de dire qu’il s’inscrit ainsi dans cette longue tradition de moralistes qui remonte à La Fontaine, sinon à Boileau.Cela ne surprendra que ceux qui ne sont pas attentifs au langage de Sade.
L’inacceptable, chez Sade, ce n’est pas tant qu’il propose ,proposerait un contenu immoral ou pornographique, que le fait qu’il l’énonce,à vrai dire le produit dans le langage le plus épuré qui soit.C’est dans un langage très classique, soucieux des règles de la grammaire et de la syntaxe comme aucun autre, dans un langage d’académicien, qu’il nous livre le secret des penchants humains, et cela est littéralement révolutionnaire.Il confronte l’orthodoxie langagière à l’hétérodoxie des passions ,les fait coexister tout en les renvoyant dos à dos.Tel Janus, l’homme est cet être qui regarde à la fois dans deux directions opposées , et vers la pureté de l’ordre linguistique et vers l’obscénité ,non pas de la passion mais, du désordre passionnel.Devançant Joyce, Sade nous apprend que la pureté, voire le discours théologique,n’est possible qu’à la condition d’avoir circonscrit tout le champ de l’obscénité, et c’est bien à cela qu’il travaille.
La révolution sadienne ne consiste nullement dans le mépris de la loi et le triomphe des passions, mais dans la confrontation permanente de la loi et de la transgression de la loi ,et la permanence de cette confrontation , qui suppose ni le primat absolu de la loi, ni l’empire total de la seule transgression, signifie l’impossibilité de toute idéologie.De ne le point comprendre, on omet de voir en quoi Sade est révolutionnaire, on s’expose à ne pas voir que c’est véritablement avec lui que s’accomplit la Révolution française en tant qu’elle ne cesse de s’accomplir------------ ce qu’un Trotsky n’aurait certainement pas désavoué----------------, instaurant un espace de liberté au sein duquel, se mesurant sans fin l’ordre et la dénonciation de l’ordre sont appelés à s’accepter tout en s’excluant indéfiniment et pour toujours.Il s’agit d’une révolutiion à laquelle il n’y a pas de terme possible; elles est toujours à refaire, se remettant elle-même sans cesse en question.C’est en cela que Sade est profondément révolutionnaire, qu’il est comme l’emblème caché de la Révolution ,celui qu’aucun mouvement, que rien de ce que l’on baptise un peu trop rapidement du terme de révolution ne saurait vouloir identifier, sans doute parce qu’avec lui , c’est toute forme d’orthodoxie, y compris l’orthodoxie révolutionnaire qui, soit dit au passage ,est si peu révolutiionnaire, qui se trouve congédiée.
Ramanujam Sooriamoorthy
Friday, October 7, 2011
On affirme rituellement de quelqu'un qui est possessif que c'est l'amour,et l'amour seul qui le pousse à ainsi agir,mais ne peuvent énoncer une telle sottise que ceux,et lis sont terriblement nombreux ( la majorité? ), qui ne savent ce que c'est qu'aimer.
On peut ne pas savoir ce que c'est qu'aimer sans toutefois être possessif.
Il ne peut pas aimer celui qui est possessif, sauf si l'on considère que l'amour morbide et pathologique qu'il a de lui-même, c'est l'amour dans toute sa splendeur.
Celui qui aime ,quoi que veuille dire cela, n'est jamais possessif,mais seuls les êtres supérieurs le comprennent ,cela.
On peut ne pas savoir ce que c'est qu'aimer sans toutefois être possessif.
Il ne peut pas aimer celui qui est possessif, sauf si l'on considère que l'amour morbide et pathologique qu'il a de lui-même, c'est l'amour dans toute sa splendeur.
Celui qui aime ,quoi que veuille dire cela, n'est jamais possessif,mais seuls les êtres supérieurs le comprennent ,cela.
Ce que l'on nomme bon sens n'est trop souvent que préjugé,mais on n'en veut rien savoir, sans doute parce que le préjugé dispense de penser tout en laissant croire que l'on pense.
On se contenter par paresse d'ersatz , et à force de se contenter d'ersatz,on finit par croire que la vie n'est faite que d'ersatz.
On se contenter par paresse d'ersatz , et à force de se contenter d'ersatz,on finit par croire que la vie n'est faite que d'ersatz.
Monday, October 3, 2011
A l'origine de la notion de devoir,un sentiment de dette, d'obligation,qu'on n'a pas forcément soi-même contractée pourtant,mais qui ne donne pas moins lieu à une sensation de culpabilité naissante ,et de là la volonté de restitution, dont on devrait pourtant savoir qu'elle est rigoureusement impossible, le désir de rétablissement d'un équilibre qui,en fait, jamais n'a existé.Même quand la dette fût bien réelle,quand elle eût, nullement imaginaire,été dictée par la nécessité ,par une conjoncture défavorable due ,par exemple, à un coupable relâchement de l'attention, le sentiment d'un devoir ,auquel il semble juste de penser qu'on ne s'y peut, sans faute morale grave, soustraire, demeure affectée d'un coefficient d'imaginaire.De cela ,on est toutefois rarement,on n'est presque jamais même conscient.On en est très peu conscient malgré la part pourtant fort active qui est la nôtre quant à la structuration de cet imaginaire, lequel s'inspire aussi bien de l'hyperbole que de la litote et de la catachrèse.
Est-ce à dire que le devoir ne serait surtout qu'un effet de rhétorique ? Voire une illusion ? Ou un malentendu ? Ne serait-ce que parce qu'ils ne sont pas peu nombreux à se livrer à des générosités aucunement sollicitées ,rien que pour que les autres leur soient obligés .Est-il besoin de préciser qu'à ceux-là nul devoir ne saurait véritablement lier qui que ce soit ?
En fait, il faudrait essayer de concevoir le devoir sans la dette, comme une obligation certes,mais que l'on se librement imposerait, tout en reconnaissant que cela ne peut, en définitive, qu'être vain, et tout en sachant qu'il ne peut y avoir de terme.Et le devoir ainsi entendu consistera essentiellement en un inlassable effort de respect de l'altérité de l'autre, de tout autre.
Est-ce à dire que le devoir ne serait surtout qu'un effet de rhétorique ? Voire une illusion ? Ou un malentendu ? Ne serait-ce que parce qu'ils ne sont pas peu nombreux à se livrer à des générosités aucunement sollicitées ,rien que pour que les autres leur soient obligés .Est-il besoin de préciser qu'à ceux-là nul devoir ne saurait véritablement lier qui que ce soit ?
En fait, il faudrait essayer de concevoir le devoir sans la dette, comme une obligation certes,mais que l'on se librement imposerait, tout en reconnaissant que cela ne peut, en définitive, qu'être vain, et tout en sachant qu'il ne peut y avoir de terme.Et le devoir ainsi entendu consistera essentiellement en un inlassable effort de respect de l'altérité de l'autre, de tout autre.
L'argument du devoir n'est trop souvent qu'un prétexte vulgaire et lamentable pour motiver une action peu honorable.
Ce que nous appelons devoir relève presque toujours, voire toujours, de l'imaginaire , mais ce n'est pas pour autant qu'il faut tenir le devoir pour lettre morte.Il faut plutôt être attentif aux modalités selon lesquelles son imaginaire à soi ne cesse de se construire et de se défaire, avec soi, sans soi,et même, parfois ,contre soi .
Ce que nous appelons devoir relève presque toujours, voire toujours, de l'imaginaire , mais ce n'est pas pour autant qu'il faut tenir le devoir pour lettre morte.Il faut plutôt être attentif aux modalités selon lesquelles son imaginaire à soi ne cesse de se construire et de se défaire, avec soi, sans soi,et même, parfois ,contre soi .
Sunday, October 2, 2011
Il n'y a probablement de plus nocive pathologie que le besoin d'être entouré, aimé,admiré, d'être considéré quoi! Et de plus, il s'agit d'un besoin qui ne saurait jamais,à la différence d'autres besoins qu'éprouveraient les humains et quelle que soit ,par ailleurs, leur complexité, être suffisamment comblé.D'où le sentiment d'amertume, doù le ressentiment,l'agressivité, la haine;l'Humanité sera-t-elle ,un jour, de cette morbide passion délivrée? L'Humanité entière,sans doute pas,mais ,dans la mesure où certaines personnes, et bien souvent de très humbles personnes,parviennent à s'affranchir de cette nauséeuse obsession,on peut espérer qu'un jour la majorité des êtres humains cessent de languir de n'être point ( suffisamment ? ) aimés.
Le besoin d'être aimé a probablement pour corrélat celui d'aimer,mais on en peut douter,à moins qu'aimer ne soit autre chose que le désir d'être aimé.Peut-on, cependant, continuer à parler d'aimer ?
Le besoin d'être aimé a probablement pour corrélat celui d'aimer,mais on en peut douter,à moins qu'aimer ne soit autre chose que le désir d'être aimé.Peut-on, cependant, continuer à parler d'aimer ?
L'hypothèse d'une existence divine est parfaitement recevable aussi longtemps qu'on est disposé à considérer que Dieu ne peut qu'être synonyme de Mal et qu'il est animé des plus odieuses intentions qui soient; mais ,dira-t-on, ça, c'est le Diable.Et s'il ne régnait que le Diable seul et que Dieu fût une fiction pour conjurer la présence insoutenable du Diable ?
L'argument le plus fréquemment invoqué en faveur de l'existence de Dieu fait état de la Création ,impossible apparemment sans Dieu; et pourtant il semble bien que les physiciens aient amplement démontré que Dieu n'est nullement une nécessité. Il est vrai qu'ils n'en ont pas prouvé l'impossibilité,mais cela tient ,comme Pascal déjà l'avait parfaitement compris,uniquement à un fait de langage.
Si ne demeuraient inexpliquées,inexplicables même disons-nous parfois, tant de choses -----------la Vie, la Création, la Souffrance,l'Injustice,la Mort-----------,nous ne croirions peut-être pas en Dieu,mais nous avons un si grand besoin de Dieu que même s'il était fourni des explications parfaitement inattaquables à ces mystères, nous refuserions de les tenir pour satisfaisantes.
Ce n'est pas tant la soufrrance elle-même qui nous frappe comme étant inacceptable que l'injustice de la souffrance . L'être humain est tout à fait capable d'accepter le pire,mais pourvu que cela ne lui semble injuste, et s'il croit en Dieu, c'est parce qu'il souhaite profondément qu'Il fasse tôt ou tard triompher la justice.Mais un Dieu non épris de justice sera ,à ses yeux, non seulement une inutilité; ce sera, bien pire, une monstruosité.
Tout ce qui légitime l'injustice, soit en la jugeant inévitable, soit en la dédramatisant,, est absolument odieux,et il esst incompréhensible que ,malgré leur aversion pour l'injustice, les hommes aient si souvent tendance à la justifier ou à l'ignorer.Mais c'est que ,outre le fait qu'ils voient volontiers de l'injustice là où il n'y en a point, ils ne sont sensibles qu'à l'injustice qui les touche directement.
L'argument le plus fréquemment invoqué en faveur de l'existence de Dieu fait état de la Création ,impossible apparemment sans Dieu; et pourtant il semble bien que les physiciens aient amplement démontré que Dieu n'est nullement une nécessité. Il est vrai qu'ils n'en ont pas prouvé l'impossibilité,mais cela tient ,comme Pascal déjà l'avait parfaitement compris,uniquement à un fait de langage.
Si ne demeuraient inexpliquées,inexplicables même disons-nous parfois, tant de choses -----------la Vie, la Création, la Souffrance,l'Injustice,la Mort-----------,nous ne croirions peut-être pas en Dieu,mais nous avons un si grand besoin de Dieu que même s'il était fourni des explications parfaitement inattaquables à ces mystères, nous refuserions de les tenir pour satisfaisantes.
Ce n'est pas tant la soufrrance elle-même qui nous frappe comme étant inacceptable que l'injustice de la souffrance . L'être humain est tout à fait capable d'accepter le pire,mais pourvu que cela ne lui semble injuste, et s'il croit en Dieu, c'est parce qu'il souhaite profondément qu'Il fasse tôt ou tard triompher la justice.Mais un Dieu non épris de justice sera ,à ses yeux, non seulement une inutilité; ce sera, bien pire, une monstruosité.
Tout ce qui légitime l'injustice, soit en la jugeant inévitable, soit en la dédramatisant,, est absolument odieux,et il esst incompréhensible que ,malgré leur aversion pour l'injustice, les hommes aient si souvent tendance à la justifier ou à l'ignorer.Mais c'est que ,outre le fait qu'ils voient volontiers de l'injustice là où il n'y en a point, ils ne sont sensibles qu'à l'injustice qui les touche directement.
C'est avec une bien trop grande facilité que l'on incline à se dire que quand se rencontrent deux artistes par exemple, il ne peut que s'ensuivre un échange du plus haut intérêt sur leur art, mais cela ,qui peut bien sûr se produire, n'arrive en fait que très rarement, chacun se contentant généralement de ne parler que de soi sans même prêter la moindre attention à ce que l'autre a à dire, et tous deux de se quitter ravis d'un échange qui n'a eu lieu nulle part sinon dans leur délire à eux.
Saturday, October 1, 2011
Il est dangereux de traiter les sauvages comme s'ils étaient gens policés: ils ont vite fait de se croire réellement policés et de se convaincre que le sauvage, c'est vous.
Il vaut toujours mieux se méfier des autres que de leur faire confiance ,vu que les risques de se tromper, quoique bien réelles, sont infimes au regard des dangers auxquels on s'ainsi expose.
Les gens attacheront plus d'importance au propos d'un politicien,c'est-à-dire d'un assassin,qu'à la parole d'un saint,mais l'on ne s'en étonnera que si l'on oublie que la plupart des gens rêvent sûrement d'être des assassins.
Il vaut toujours mieux se méfier des autres que de leur faire confiance ,vu que les risques de se tromper, quoique bien réelles, sont infimes au regard des dangers auxquels on s'ainsi expose.
Les gens attacheront plus d'importance au propos d'un politicien,c'est-à-dire d'un assassin,qu'à la parole d'un saint,mais l'on ne s'en étonnera que si l'on oublie que la plupart des gens rêvent sûrement d'être des assassins.
Il est inexact qu'un homme libre n'a que faire de ce que pourraient dire les autres , il est indifférent à cela seul que les imbéciles auraient à dire .
Etre libre signifie bien faire tout ce que l'on veut,mais certainement pas faire n'importe quoi.
Il y a des personnes qui passent leur temps à proclamer qu'elles sont honnêtes et vertueuses , et l'étonnant n'est pas qu'elles parviennent à convaincre de leur intégrité morale-------------il y a toujours des nigauds qui sont prêts à gober n'importe quoi-------------,mais qu'elles finissent par y croire elles-mêmes.
Cela fait toujours sourire d'entendre quelqu'un parler de son intelligence,laquelle ne peut, bien évidemment,qu'être qu'immense comme l'océan, sinon plus vaste encore,et s'il advient que ce soit un homme réellement intelligent qui le fait, on ne peut que se mettre à douter qu'il soit vraiment intelligent. Cependant, encore que ce ne soit nullement un phénomène inconnu,il est exceptionnel que quiconque affirme brutalement être intelligent, on entendra plus fréquemment dire par quelqu'un , sur un ton tantôt modeste , tantôt belliqueux, mais toujours sur le mode de la protestation,ou de l'affirmarion héroïque, qu'il n'est pas con,lui,sous-entendant clairement que ce sont les autres,et eux seuls,voire tous les autres ,qui peuvent être cons. Ma foi! si ce n'est point là un aveu de connerie incurable, on voudrait bien savoir ce que c'est.
Etre libre signifie bien faire tout ce que l'on veut,mais certainement pas faire n'importe quoi.
Il y a des personnes qui passent leur temps à proclamer qu'elles sont honnêtes et vertueuses , et l'étonnant n'est pas qu'elles parviennent à convaincre de leur intégrité morale-------------il y a toujours des nigauds qui sont prêts à gober n'importe quoi-------------,mais qu'elles finissent par y croire elles-mêmes.
Cela fait toujours sourire d'entendre quelqu'un parler de son intelligence,laquelle ne peut, bien évidemment,qu'être qu'immense comme l'océan, sinon plus vaste encore,et s'il advient que ce soit un homme réellement intelligent qui le fait, on ne peut que se mettre à douter qu'il soit vraiment intelligent. Cependant, encore que ce ne soit nullement un phénomène inconnu,il est exceptionnel que quiconque affirme brutalement être intelligent, on entendra plus fréquemment dire par quelqu'un , sur un ton tantôt modeste , tantôt belliqueux, mais toujours sur le mode de la protestation,ou de l'affirmarion héroïque, qu'il n'est pas con,lui,sous-entendant clairement que ce sont les autres,et eux seuls,voire tous les autres ,qui peuvent être cons. Ma foi! si ce n'est point là un aveu de connerie incurable, on voudrait bien savoir ce que c'est.
On peut faire subir à un être humain les pires humiliations, mais aussi longtemps qu'il les refuse en son for intérieur sans chercher à les nier ni à les sublimer, il ne cessera d'être digne.
Il n'est de pire être, d'être plus méprisable que celui qui humilie son prochain; c'est pourtant ce que font la plupart des gens, sans même soupçonner ce qu'ils sont en train de faire.
Ils ne sont pas peu nombreux ceux qui pensent qu'il faut bien dominer les autres si on ne veut pas être dominé soi-même , tel n'est cependant pas le cas pour tout le monde.
Il n'est de pire être, d'être plus méprisable que celui qui humilie son prochain; c'est pourtant ce que font la plupart des gens, sans même soupçonner ce qu'ils sont en train de faire.
Ils ne sont pas peu nombreux ceux qui pensent qu'il faut bien dominer les autres si on ne veut pas être dominé soi-même , tel n'est cependant pas le cas pour tout le monde.
On se peut demander si les hommes sont vraiment égoïstes, vu que si égoïstes ils l'étaient effectivement ,ils ne devraient point l'être,par égoïsme justement.
Le plaisir est très certainement une justification irréfutable, du moins à première vue, et probablement pour ( pratiquement) tout le monde, et cela ne laisse pas, vu que n'importe qui est en mesure , compte tenu du fait que tout plaisir est en définitive toujours trivial et dérisoire,de constater que cette irréfutabilité est si peu irréfutable,d'être curieux.
Ce n'est point faire peu de cas du plaisir que d'en souligner la trivialité ,c'est tout simplement rappeler , sans jamais songer à nier son caractère de nécessité pour l'être humain , qu'au fond il n'est jamais si important qu'on le pourrait croire.
Bien des hommes se consolent d'une existence terne,misérable et sordide en s'inventant, par la conversation, par la rêverie,une vie pleine et riche,allant même jusqu'à y trouver un plaisir extrême et il n'est pas sûr que cela change jamais, dussent-ils ,un jour, comprendre qu'en fait cela les rend encore plus malheureux.
Le plaisir est très certainement une justification irréfutable, du moins à première vue, et probablement pour ( pratiquement) tout le monde, et cela ne laisse pas, vu que n'importe qui est en mesure , compte tenu du fait que tout plaisir est en définitive toujours trivial et dérisoire,de constater que cette irréfutabilité est si peu irréfutable,d'être curieux.
Ce n'est point faire peu de cas du plaisir que d'en souligner la trivialité ,c'est tout simplement rappeler , sans jamais songer à nier son caractère de nécessité pour l'être humain , qu'au fond il n'est jamais si important qu'on le pourrait croire.
Bien des hommes se consolent d'une existence terne,misérable et sordide en s'inventant, par la conversation, par la rêverie,une vie pleine et riche,allant même jusqu'à y trouver un plaisir extrême et il n'est pas sûr que cela change jamais, dussent-ils ,un jour, comprendre qu'en fait cela les rend encore plus malheureux.
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