Sunday, November 30, 2014

Il est trivial de relever et de rappeler ce qui unit la politique telle qu'elle est pratiquée dans l'espace public, toute tournée vers l'extérieur, vers le public dont elle ne se lasse de solliciter l'attention admirative  par le biais d'une identification passive et  illusoire avec les effets de visibilité qu'elle promeut, et le spectacle cinématographique, mais peut-être point si trivial au fond, vu qu'on est d'autant moins conscient de ce fait  qu'on en est comme le prisonnier.

La politique, c'est presque en permanence ce dont elle est, en fait, l'antithèse: une forme de cinéma, cinéma tout à fait banal, grossier et vulgaire, tandis que le cinéma, le vrai, qui est écriture et jamais simple spectacle, est toujours politique même et surtout quand il ne traite pas directement de politique.

La différence entre le politique et le bandit, c'est bien souvent une différence de méthode et de style, ce n'est bien souvent que cela.

Ce qui intéresse les gens dans le domaine politique, c'est surtout sa dimension agonale, constamment exacerbée par un manichéisme artificiel, pâle reflet d'un autre manichéisme, bien réel celui-là et dont il s'inspire sans doute en partie au moins, celui qui oppose le Vice à la Vertu, le Bien au Mal,  qu'il crée et alimente en même temps qu'il s'en nourrit, alors qu'il convie au spectacle du meurtre et du sang devenu manifestation de la justice des hommes se révoltant contre ce qu'ils croient pouvoir identifier comme étant l'intolérable par excellence.


Qu'un homme politique accepte de s'humilier est à la limite compréhensible, étant donné qu'il s'attend à à peu près tout pour prix de son engagement politique et des humiliations qu'il, cet engagement, peut impliquer, mais le public, toujours plus ou moins homogène, malgré la diversité des traits dont il est constitué, n'est, lui, nullement tenu de s'humilier, et pourtant il s'humilie bien plus encore que le dernier des politiques.

Ceux qui déclarent vouloir faire la politique autrement n'éprouvent ni gêne ni honte à continuer à la faire comme on la, du moins d'après eux, faisait jusque-là








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