Les gens sont plus attirés par la richesse, voire par la seule perspective, laquelle se révèle régulièrement fallacieuse, de la richesse, qu'ils ne s'enthousiasment pour la justice, oublieux du fait que sans la justice la richesse est toujours incertaine.
Même les politiques ne font pas ce qu'ils veulent la plupart du temps, ils se soumettent plutôt aux diktats de ceux qui les tiennent en laisse et dont ils ne sont que les serfs, et s'il en va ainsi des politiques, il vaut mieux ne pas savoir ce qu'il en est des politiciens.
Il feint d'être attentifs aux souhaits des autres et ils lui en sont reconnaissants; ils ne savent pas à quel point ils ont de la chance, de ne pas savoir combien il les méprise.
Pour faire de la politique, il faut beaucoup d'indignation et énormément de colère, mais la plupart de ceux qui s'engagent en politique ne savent pas plus ce qu'est l'indignation qu'ils soupçonnent en quoi consiste la colère, la vraie, celle dont parle Camus par exemple et que Bloy, sans vraiment en parler directement, n'a jamais cessé d'évoquer. Il convient cependant de toujours garder à l'esprit que ni la colère ni l'indignation ne suffisent, encore que nécessaires.
Un sujet politique authentique, c'est quelqu'un qui est capable de se sacrifier, de s'offrir en victime expiatoire (qu'il ne faut pas confondre avec quelqu'un que l'on sacrifie); les Romains savaient être des sujets politiques, mais jusqu'ici, personne n'a peut-être mieux fait que le Christ.
La liberté, la vraie, n'est pratiquement jamais un thème important lors des réunions électorales ou, de manière générale, dans le discours politique; on y substitue une liberté factice et pratiquement tout le monde s'y laisse tromper, à croire que, à telles exceptions près, on aime bien, quand on ne voudrait soi-même mener les autres en bateau, être mené en bateau.
Sunday, November 16, 2014
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment