La politique dans la vie de tous les jours, dans chaque instant de la vie de tous les jours, de la vie collective autant qu'individuelle, est d'une importance absolument indéniable, mais il semble bien que cette importance se trouve accrue à un degré superlatif dans des sociétés d'arriérés------il y en a beaucoup------où les gens subissent les effets de la politique au lieu de pouvoir participer activement à la vie politique.
Le champ politique, champ traditionnellement agonistique, mais dont rien ne dit qu'il ne doive être qu'agonistique, offre le spectacle d'une dichotomie opposant les gouvernants aux gouvernés, on pourrait même dire: des dominants à des dominés, et aussi longtemps qu'il en sera ainsi, on ne sera que dans l'antichambre de la politique, vu que la politique ne se réduit pas, quoi qu'on dise et quoi que l'on soit en mesure de constater, à la guerre, ne s'y devrait pas réduire et ne s'y, chez les civilisés, réduit.
Ce qu'il y a de terrible et de dramatique avec l'espace social devenu champ d'affrontement, c'est que la guerre y prend l'aspect d'un semblant de paix quotidienne, tout se passant comme si la paix de tous les jours n'était autre chose qu'une guerre permanente, mais comme elle est, cette guerre-là, invisible et silencieuse, comme elle n'est surtout, sauf très exceptionnellement, spectaculaire, elle se confond avec le cours normal qui passe pour naturel, ou normal, voire obligé, des jours et des nuits.
Il est difficile, la plupart du temps, de parler de la politique ou du politique autrement qu'en tant que concepts dont la concrétisation semble condamnée à un perpétuel ajournement, sans doute parce que l'être humain, eût-il pour vocation, comme le voulait Aristote, la politique, n'a pas encore atteint ce stade où il pourrait se dire prêt pour la vie politique.
La plupart des hommes politiques, qui ne font de la politique qu'en apparence, ou parce qu'ils le disent et qu'on le croit,agissent sans penser--------et il ne faut les en blâmer, vu qu'ils en sont certainement incapables---------------, tandis que les vrais politiques agissent en pensant.
L'action véritable, en politique, ou n'importe où, est avant tout pensée et c'est la pensée seule qui est révolutionnaire, mais on croit penser bien plus qu'on ne pense et la conséquence en est que des analphabètes sont convaincus de faire la révolution, alors qu'ils ne font que s'enivrer de formules qui incitent à des actions qui ne sont même pas ridicules.
Friday, November 21, 2014
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