Saturday, January 2, 2016

Si et quand la liberté ( de qui que ce soit) n'est possible qu'au prix de la domination et de l'oppression, on peut craindre que ce que l'on colporte alors sous le nom de liberté n'a rien à voir avec la liberté.

Autrui fait certainement obstacle à ma liberté, mais que vaudrait, autrui éliminé ou, moins brutalement, écarté (si tant est que cela soit possible), ma liberté à moi?

On souhaite la liberté afin de pouvoir faire ce que l'on veut, mais le problème ce n'est pas uniquement que l'on ne sait pas ce qu'on veut (reproche rituellement adressé aux autres, aux enfants surtout, à ceux que l'on juge, non sans quelque hauteur, enfantins,), ni que ce que l'on veut n'est pas ce que l'on veut, mais ce que l'autre en soi veut à sa place, mais qu'il ne s'agit même de cela et tout bêtement de ce que l'on croit vouloir l'autre en soi.

Si le sujet humain est bien plus un être de besoin, quand il ne serait qu'un être de besoin, qu'un être de désir, on doit se demander s'il est vraiment différent de l'animal.

C'est un ver de terre qui s'efforce d'oublier qu'il est un ver de terre, mais il a trop de mémoire.

Un être libre, ce n'est pas, comme on le pourrait penser, un amnésique, ou un mort,  mais un être hypermnésique qui serait en même temps quelqu'un d'activement et de joyeusement amnésique.



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