Monday, June 14, 2021

 Toute société a, pour fonctionner, besoin de fictions, et, aussi longtemps que le membres du groupe social, qui jsque-là n'étaient que des membres d'une collectivité d'éléments disparates, vénèrent les fictions constitutives du groupe, la société en questioncontinue de fonctionner, de durer, même si les fictions originaires sont grossières et risibles. Mais pour peu que la majorité des membres du groupe en viennent à ne plus croire en leurs fictions, en leurs mensonges qui, pendant des siècles au moins, avaient pourtant  été pris pour des vérités intemporelles, la société  dont il s'agit et qui est soumise à un véritable bouleversement,  est appelée à disparaître. Ce qui est étonnant, c'est que, sous réserve  d'oublier quelques rares personnes à qui, d'ailleurs, personne ne fait, en toute société (presque ) jamais attention, l'on  ne s'en aperçoive que des générations plus tard.

Que des imbéciles soient convaincus de leur intelligence ne doit nullement surprendre; ce qui surprend, c'est que, parmi ceux qui sont redoutablement intelligents, il y en ait qui ne doutent parfois d'être vraiment intelligents.

Aucun mythe n'explique rien, mais, en l'absence de toute vérité persuasive, l'être humain se contente aisément du mensonge.

Tout ce qui ne contribue pas à la convivialité devrait, en raison de cela même, promouvoir l"esprit de convivialité, mais cela ne se vérifie que si peu, et c'est fort étrange.

Ce n'est pas parce qu'on ne souhaite venir en aide à quelqu'un qu'il faut passer tout son temps à chercher à lui nuire activement: il suffit de toujours refuser de l'aider jusquà ce queon en, peut-être, vienne à comprendre que c'est seulement laid, mais également con.

Non seulement ne veut-il coopérer avec le prochain, mais il tient, de plus, à ce que le prochain soit son esclave tout soumis. C'est, au sens québécois de ce terme, un colon.



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