De même, on ne peut jamais s'entièrement défaire de ce qui est fait, et il faudra sans cesse et toujours continuer ou/et recommencer l'opération de destruction de ce dont on se voudrait (être) libéré.
Il y a pire, cependant: non seulement n'en finit - on jamais de finir, mais on n'en finit jamais de commencer et peut- être ne peut- on même commencer de commencer quoi que ce soit.
Tout être humain est un Sisyphe qui s'ignore, faut-il vraiment imaginer "Sisyphe heureux"? Camus comprenait sans doute ce qu'il voulait dire, mais il n' a pas compris tout ce que peut signifier la nécessité d' "imaginer Sisyphe heureux". Les autres non plus, probablement, mais eux n'ont pas parlé d' "imaginer Sisyphe heureux".
On n'est pas heureux; comment voudriez- vous qu'on fût heureux, alors qu'on vit parmi des êtres humains? Et il est heureux qu'il en soit ainsi, car on peut au moins s'efforcer d'être le moins malheureux possible; en se tenant éloigné d'eux, par exemple et en ne fréquentant que des êtres surhumains.
On n'est jamais sûr d'être parvenu à être un surhumain, sauf, bien entendu, si on n'est qu'un pauvre connard d'être humain qui ne sera probablement jamais qu'un être humain
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