En fait, ce n'est pas le pouvoir lui- même ( si tant est qu'on sache ce que c'est) qui est la source du mal,mais l'immunité accordée à ceux qui exercent le pouvoir, dussent - ils être pires que des bandits et des criminels.
Une organisation sociale fondée sur la coopération est ce qu'il y a de plus "naturel" au monde, les hommes s'épaulant les uns, les autres, comme ce fut le cas à l'époque lointaine de ce que j'ai appelé "communisme primitif", quand la société s'auto-organisait en fonction des contraintes - conjoncturelles et/ ou structurelles - et en vue de la satisfaction des besoins de tous. Certes, l'être humain n'est pas qu'un être de besoin, mais la société des hommes, à l'époque du capitalisme industriel , ou post - industrielle, ne permet même pas la satisfaction des besoins élémentaires de tous, car l'entropie a pris le pas sur l'anthropie.
Une société ne peut à la fois se concentrer sur le profit, sur l'augmentation de la richesse - qui ne peut être que celle d'une minorité - et sur tout ce qui contribue au bien- être de tous; sur le confort matériel, bien sûr, mais bien plus encore sur l'élévation de soi pour tous, sur la création d'un climat qui y est favorable, climat qui promeut l'équitabilité pour avoir reconnu (ou tenté de reconnaitre) la spécificité, la singularité de chacun.
Tout, presque tout gouvernement ne se prive d'être ouvertement injuste et cruel, mais aucun, absolument aucun gouvernement n'amoeurs l'honnêteté - à la question de savoir s'il peut exister de gouvernement qui soit honnête, il faut pouvoir (le moment venu, mais pas avant) répondre par l'affirmative. - de le reconnaitre.
Chacun - pardonnez- moi de le rappeler - vient au monde au sein d'une collectivité dont les lois - bonnes et mauvaises - et les moeurs - le plus souvent irrationnelles quand bien même acceptées et acceptables - préexistent déjà et s'il revient à tout le monde d'oeuvrer à ce qu'on pourrait appeler "une quasi-permanence", voire à "une pérennisation" des lois et des moeurs, il n'en est pas moins vrai que certains ont pour fonction spéciale et précise de veiller, contre rémunération et divers avantages ou privilèges, à la pérennisation des lois; pour ce qui concerne les moeurs, elles sont appelées, pour diverses raisons bonnes et mauvaises, à évoluer et à connaitre des modifications; les lois aussi sans doute, mais elles sont, à tort et à raison, considérées comme devant durer éternellement, sauf si... - mais laissons cela - et que ceux-là (flics, magistrats, juges, ministres surtout) sont appelés, bien plus que les autres, à oeuvrer dans le sens d'un enforcement (qu'on me permette cet anglicisme) par tous, à commencer, de préférence, par eux-mêmes, des lois en question qui, fussent-elles nées de cerveaux incurablement atteints, auront toujours, heureusement ou/et malheureusement, force de loi (comme on dit, aussi longtemps qu'elles n'auront pas été amendées, de sorte que, si jamais ils devaient en venir - et ils en viennent, certains d'entre eux, quand il ne s'agirait d'eux tous, à s'en montrer incapables ou à s' révéler hostiles au point de les subvertir et pervertir par quelque moyen, fût-ce involontairement ou/et à leur corps défendant, il faudrait, d'après certains. que l'on songeât sérieusement à leur faire trancher la tête sur la place publique.
Une société de gens vertueux est assurément possible: il faudrait qu'elle fût, au moins, une société peu nombreuse (les lois de la thermodynamique obligent), mais, même là on peut douter qu'elle puisse durer.
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